-Le président Paul Kagame a accusé mardi la BBC de “négation du génocide” des Tutsi après la diffusion d’un documentaire controversé sur les massacres de 1994 au Rwanda, très critique à l’égard de l’actuel chef de l’Etat rwandais.
Le documentaire, diffusé début octobre avait déjà suscité les virulentes critiques d’une trentaine d’universitaires, experts et diplomates qui ont adressé une lettre aux responsables du service public audiovisuel britannique accusant la BBC d’être “dangereusement irresponsable” et de “promouvoir la négation du génocide” rwandais. Mardi devant le Parlement rwandais, le président Kagame a accusé la BBC d’avoir “choisi de salir les Rwandais, de les déshumaniser et de nier le génocide. Ils étaient pourtant là quand ça s’est passé. Ils l’ont fait parce que nous sommes Africains et Rwandais”. “Ils ne peuvent pas faire un tel documentaire sur la Bosnie ou l’Holocauste, mais sur les Africains et les Rwandais ils le font et ils appellent ça la liberté d’expression”, a poursuivi le président rwandais. “La liberté d’expression dont ils parlent est la même qui a permis à la Radio Mille Collines d’appeler les gens à tuer” les Tutsi en 1994, a-t-il ajouté, en référence à la radio des extrémistes hutus qui relaya les appels aux massacres durant le génocide. Selon la BBC, le documentaire -intitulé L’Histoire jamais contée du Rwanda- “remet en cause la version officielle de l’un des plus horribles événements de la fin du XXe siècle”, notamment le rôle prêté à M. Kagame, à la tête de la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR), dans la fin du génocide. La chaîne de télévision estime que le documentaire apporte une “contribution de valeur” à la compréhension d’un sujet difficile. (Belga)
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Rwanda: le président Kagame accuse la BBC de négation du génocide de 1994
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Nkosazana Zuma : le peuple dispensateur du pouvoir a un mot à dire sur toute modification de la Constitution
-En séjour à Paris où elle prend part, sur invitation de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), au XIV ème Forum économique international sur l’Afrique, la présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA), Nkosazana Zuma s’est exprimé sur l’épidémie Ebola et la modification de la ConstitutionRFI : Depuis le début de l’épidémie Ebola, beaucoup de frontières sont fermées, beaucoup de liaisons aériennes sont suspendues. Est-ce que vous espérez que ces mesures vont être bientôt levées ?
Nkosazana Dlamini-Zuma : Plusieurs pays ont déjà relevé ces restrictions de voyage et d’autres vont le faire prochainement. C’est juste une question de procédures, le temps de mettre en place les contrôles sanitaires dans les aéroports par exemple.
Vous avez mis en cause la responsabilité de la communauté internationale et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A votre avis, est-ce que l’Union africaine est à la hauteur ?
Comme je l’ai déjà dit, l’organisation internationale qui est responsable des épidémies, c’est l’OMS. Ce n’est pas l’Union africaine. Mais au niveau de l’Union africaine, nous faisons ce qu’il faut. Nous mobilisons tous les pays du continent. Certains donnent de l’argent, d’autres envoient des laboratoires mobiles. Nous avons dépêché au Liberia une équipe médicale et nous allons aussi le faire en Sierra Leone et en Guinée. De son côté, la communauté internationale réagit bien. Elle a installé des centres de soins, distribué des vêtements de protection mais il n’y a pas assez de personnel de santé. A ma connaissance, Cuba est le seul pays qui a réagi en envoyant médecins et infirmières, à l’exception de Médecins sans frontières qui est sur le terrain depuis le début.
Dans au moins quatre pays africains – le Burkina Faso, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, le Rwanda -, la Constitution interdit aujourd’hui au président sortant de se représenter. Est-ce que vous êtes d’accord avec cette disposition ? Est-ce que vous pensez, comme le président Barack Obama, que les chefs d’Etat doivent partir après quinze ou vingt ans de pouvoir ?
Fondamentalement, les Constitutions sont conçues par les pays et par leurs peuples. Les Constitutions sont là pour être respectées. Si la Constitution doit être modifiée, cela doit se faire sur la base d’un consensus.
Oui mais sur le fond, est-ce que vous pensez qu’au bout de 20 ans, un chef d’Etat doit partir ou non ?
Il y a une loi fondamentale qui montre la voie et c’est la Constitution. En Allemagne par exemple, [celle-ci] ne fixe aucune limitation au nombre de mandats du chancelier. C’est le peuple qui décide. Je ne crois pas que la Constitution allemande soit méprisable parce que le chancelier peut faire trois ou quatre mandats. Le jour où les Allemands ne seront plus d’accord avec ces dispositions, ils la changeront.
Dans votre discours devant l’OCDE, vous avez cité l’Angola en exemple. Voulez-vous dire qu’un président comme José Eduardo Dos Santos, qui a obtenu certains résultats économiques, peut rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le veut ?
Vous avez sorti ma réponse de son contexte. En Afrique australe, on compte cinq élections cette année. Le président du Malawi a déjà changé, celui d’Afrique du Sud a été réélu, mais c’est son dernier mandat et il ne pourra pas se représenter. Au Mozambique, le président arrive au bout de son second mandat et les gens vont élire quelqu’un d’autre. En Namibie c’est pareil, au Botswana, le président va pouvoir se représenter.
Si j’ai cité l’Angola, c’est parce que ce pays a respecté les règles de sa Constitution. Certes, le président est au pouvoir depuis longtemps, mais il y a eu la guerre qu’il a fini par gagner. Puis il a été élu démocratiquement. Et maintenant vous pouvez voir l’amélioration du niveau de vie. Je suis allée en Angola. Désormais beaucoup de gens ont un logement avec l’eau et l’électricité. Peut-être le président angolais est-il resté trop longtemps au pouvoir, mais aujourd’hui vous en voyez les bénéfices. Et c’est sans doute la raison pour laquelle les Angolais votent pour lui.
Vous êtes à la moitié de votre mandat à la tête de l’Union africaine. Dans deux ans, en 2016, est-ce que vous serez candidate à un second mandat de présidente de la Commission de l’Union africaine ou bien est-ce que vous préférerez rentrer chez vous en Afrique du Sud ?
Je ne traverse le pont que le jour où j’arrive dessus. Je ne le traverse pas deux ans avant d’y arriver.
PP -

Côte d’Ivoire : les faits que la procureure de la CPI reproche à Charles Blé Goudé
-La Cour pénale internationale (CPI) étudie depuis lundi l’oportunité de juger – ou pas – Charles Blé Goudé. L’accusation, portée par la procureure Fatou Bensouda, demande que quatre chefs de crimes contre l’humanité soient retenus contre lui : meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains. Explication.L’audience de confirmation des charges de Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (CPI) doit s’achever jeudi 2 octobre à La Haye. À l’issue de ces quatre jours d’audiences, les juges de la CPI auront deux mois pour décider si oui ou non, l’ancien général de la rue devra être jugé pour son rôle dans les violences postélectorales intervenues entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Selon l’accusation, Charles Blé Goudé aurait engagé sa responsabilité pénale individuelle, en tant que coauteur indirect, pour quatre chefs de crimes contre l’humanité : meurtres, viols et autres violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains.
Le 29 septembre, lors de la première audience, Fatou Bensouda et son équipe ont étayé leurs accusations. “Par son charisme et ses qualités d’orateur, Charles Blé Goudé a galvanisé des milliers de jeunes par ses seuls discours. Par ses discours haineux, il a légitimé l’usage de la violence alors qu’il mobilisait et préparait les jeunes pro-Gbagbo au combat”, a expliqué Éric Mc Donald, un membre de l’équipe de la procureure.
“Il a utilisé des discours xénophobes et incité à la haine à l’encontre de civils pro-Ouattara, a semé la peur en les qualifiant de ‘menace existentielle’, a diffusé l’idée selon laquelle la violence contre ces derniers était une ‘question de survie’”, a déclaré Fatou Bensouda.
Et de poursuivre : “M. Blé Goudé était au centre des décisions à l’origine des activités criminelles menées par les forces contre des civils. Il a joué un rôle essentiel dans la coordination des jeunes pro-Gbagbo qui ont constitué des éléments clefs de forces” favorables à l’ancien président ivoirien.
L’accusation mentionne cinq événements précis “représentatifs des crimes commis par les forces pro-Gbagbo lors des violences postélectorales et de la responsabilité pénale de Charles Blé Goudé”.
- Le 16 décembre 2010, une marche de pro-Ouattara sur les locaux de la RTI pour y introniser son nouveau directeur général est violement réprimée. Durant les jours qui suivent, jusqu’au 19 décembre, les forces pro-Gbagbo mènent des attaques dans différents quartier d’Abidjan. Bilan selon l’accusation : au moins 45 morts, 50 blessés et au moins 16 femmes et jeunes filles violées. Pour l’accusation, “il s’agissait à chaque fois de victimes civiles”.
- Entre le 25 et le 28 février 2011, “suite au mot d’ordre de Charles Blé Goudé, les forces pro-Gbagbo ont attaqué les quartiers perçus comme pro-Ouattara à Yopougon. Ils ont battu, tué, brûlé des personnes vivantes dans les rues. Ils ont brûlé une mosquée et assassiné son gardien”. Bilan, selon l’accusation : au moins 24 personnes tuées ou brûlées vives et au moins 7 autres blessées.
- Lors de la marche du 3 mars 2011 à Abobo, “les forces pro-Gbagbo ont tué 7 femmes et blessés grièvement de nombreux autres alors qu’ils ont ouvert le feu sans préavis sur une marche pacifique de plus de 3 000 femmes”.
- Le 17 mars, les forces pro-Gbagbo basées au camp d’Abobo ont tiré au mortier sur une zone civile densément peuplée où se trouvait un marché, une mosquée et des résidences. Au cours de cette seule journée de bombardement, au moins 40 civils ont été tués, 60 autres blessés au marché et dans ses environs.
- Le 12 avril 2011, les forces pro-Gbagbo, notamment des miliciens et des mercenaires, ont attaqué plusieurs quartiers de Youpougon perçus comme pro-Ouattara où ils ont tués au moins 60 civils et violé 22 femmes.
Jeuneafrique
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Côte d’Ivoire : pour l’accusation, Blé Goudé est responsable “de certains des pires crimes”
-L’audience de confirmation des charges retenues contre Charles Blé Goudé devant la CPI a débuté lundi à la Haye. Elle doit se poursuivre jusqu’à jeudi.C’est un Charles Blé Goudé attentif qui a assisté lundi 29 septembre à la première journée de l’audience de confirmation des charges retenues contre lui devant la Cour pénale internationale (CPI). Le crâne soigneusement rasé, portant des lunettes aux montures noires et un costume sombre, ce proche de l’ex-président Laurent Gbagbo âgé de 42 ans a régulièrement pris des notes.
À l’issue de l’audience de confirmation des charges, qui dure jusqu’à jeudi, les juges doivent décider si le dossier de l’accusation est assez solide pour justifier un procès. Une décision doit être rendue dans les 60 jours.
Surnommé le “général de la rue” pour sa capacité à mobiliser les foules, Blé Goudé doit répondre de quatre chefs de crimes contre l’humanité liés à cinq événements “représentatifs”, selon l’accusation, de ses crimes, dont la répression sanglante de manifestations pro-Ouattara ou le bombardement à l’arme lourde d’un quartier densément peuplé d’Abidjan, Yopougon.
L’accusation le tient pour responsable d’au moins 184 meurtres, 38 viols, 126 actes inhumains et 348 persécutions. L’ex-chef des “jeunes patriotes”, un mouvement pro-Gbagbo, “est responsable de certains des pires crimes” commis après l’élection présidentielle de novembre 2010, a soutenu le procureur Fatou Bensouda lors d’une audience dite de confirmation des charges.
Plus de 3 000 personnes avaient été tuées en Côte d’Ivoire dans les cinq mois qui ont suivi l’élection présidentielle de novembre 2010.
Dans la galerie du public, les propos de Fatou Bensouda ont été accueillis par des soupirs et rires sarcastiques d’une dizaine de partisans de M. Blé Goudé. À l’extérieur de la CPI, une quarantaine de partisans de Laurent Gbagbo et Blé Goudé s’étaient rassemblés pour réclamer la libération des deux hommes.
“Par son charisme et ses talents d’orateur, il a galvanisé des milliers de jeunes”, a soutenu Eric MacDonald, représentant le bureau du procureur.
Ces jeunes étaient armés, formés et intégrés à la chaîne de commandement des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes (FDS), fidèles à Laurent Gbagbo, selon l’accusation.
“Il y a une grande différence entre un activisme public légitime et une conduite criminelle”, a soutenu son avocat Nick Kaufman. Les discours enflammés de M. Blé Goudé “peuvent heurter la sensibilité européenne”, mais ne signifient pas qu’il a appelé à la violence.
La défense a en outre soutenu lundi que les faits reprochés n’étaient pas assez “graves” pour justifier des poursuites de la part de la CPI, créée en 2002 pour poursuivre les plus hauts responsables de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.
“Avec le plus grand respect pour les victimes dans cette affaires et leurs souffrances individuelles, la défense soutient que le nombre de victimes attribuées au suspect ne dépassent pas le seuil de gravité requis”, a soutenu la défense dans une requête déposée lundi, demandant l’abandon des poursuites.
Laurent Gbagbo est en détention à La Haye et sera jugé par la CPI tandis que son épouse Simone, réclamée par la CPI, est détenue en Côte d’Ivoire. Mais aucun membre du camp Ouattara n’a encore été inquiété par la CPI.
Fatou Bensouda s’est pourtant voulu rassurante : “Notre enquête dans ce pays n’est pas terminée, cela prend du temps”. “La justice sera rendue, des deux côtés”.
(Avec AFP)
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Côte d’Ivoire: Konan Bédié apporte son soutien à Alassane Ouattara
-C’est officiel : Henri Konan Bédié, le président du PDCI – l’ancien parti unique – a annoncé ce mercredi 17 septembre son soutien à la candidature d’Alassane Ouattara pour la présidentielle de 2015 au nom du RHDP, une alliance du PDCI et du RDR qui avait permis la victoire d’Alassane Ouattara lors du second tour de la présidentielle de 2010.Henri Konan Bédié laissait planer le doute depuis plusieurs mois, et il aura fallu qu’Alassane Ouattara se rende dans sa région pendant quatre jours pour qu’il lui annonce publiquement son soutien. Il a aussi annoncé la création future d’un parti unifié RDR-PDCI.
Henri Konan Bédié s’est exprimé lors d’un meeting commun à Daoukro, dans le centre du pays. Il s’est adressé, en le tutoyant, à l’actuel chef de l’Etat sous les applaudissements de la foule.
« Je donne des orientations fermes pour soutenir ta candidature à l’élection présidentielle prochaine, a déclaré Henri Konan Bédié. Je demande à toutes les structures du Parti démocratique de Côte d’Ivoire et des partis composants, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, de se mettre en mouvement pour faire aboutir ce projet. Tu seras ainsi le candidat unique de ces partis politiques pour l’élection présidentielle sans préjudice pour les irréductibles qui voudront se présenter en leur nom propre. »
« L’objectif d’une telle candidature est double : assurer le succès du RHDP aux élections de 2015 et ensuite aboutir à un parti unifié dénommé PDCI-RDR pour gouverner la Côte d’Ivoire, étant entendu que ces deux partis sauront établir entre eux l’alternance au pouvoir dès 2020 », a souligné Henri Konan Bédié, président du PDCI.
Un soutien de poids
Cette annonce permet à Alassane Ouattara de faire un pas de plus vers l’assurance d’un deuxième mandat. EN effet, le PDCI, c’est d’abord l’allié qui a permis au RDR de remporter le second tour de l’élection présidentielle de 2010. Ancien parti unique donc très bien implanté sur toute l’étendue du territoire, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire est un poids lourd qui permet de revendiquer l’héritage de Félix Houphouët Boigny son fondateur, premier président du pays, encore adulé et regretté 20 ans après sa mort.
Dans son discours suite à ce soutien, le chef de l’Etat, lui-même natif du Nord, s’est engagé à construire un marché, un lycée agricole et une université à Daoukro après avoir rappelé que son programme d’urgence avait investi plus de 64 milliards de francs CFA dans la zone, soit près de 100 millions d’euros. Un séjour qui a aussi donné l’occasion à Alassane Ouattara de se présenter devant les chefs traditionnels baoulé. Un passage indispensable pour convaincre une population souvent réticente à voter pour un candidat qui n’est pas issu de sa région.
Une trahison et un acte solitaire
Ils étaient de nombreux cadres et militants du PDCI à craindre l’annonce de cette candidature unique et à tenter de faire barrage depuis plusieurs mois. Face à ces résistances en interne, Henri Konan Bédié s’était battu pour se maintenir à la tête de l’ancien parti unique lors du congrès d’octobre 2013, allant jusqu’à faire modifier les textes pour abroger la limite d’âge du président du parti – plusieurs cadres se sont présentés contre lui en assurant qu’eux défendraient une candidature du PDCI à la présidentielle, sans succès.
Henri Konan Bédié jouait sur les mots depuis plusieurs mois, laissant planer le doute sur ses intentions, notamment lors du congrès du PDCI organisé en octobre 2013. « Concernant la prochaine élection présidentielle, il est évident pour chacun qu’en tant que parti politique, nous ne pouvons pas ne pas avoir de candidat », avait-il déclaré après sa réélection à la tête du parti. Les résolutions de ce congrès indiquaient d’ailleurs que ce candidat serait un militant actif du parti.
Ces propos étaient ovationnés, à l’époque. Cependant, ce mercredi, le président du PDCI change de direction en désignant officiellement Alassane Ouattara comme le candidat unique du RHDP, l’alliance du PDCI et du RDR, le parti de l’actuel chef de l’Etat. De là à unifier les deux formations politiques, il n’y a qu’un pas que Bédié franchit, annonçant la création prochaine du PDCI-RDR.
Si ce discours surprend à peine, il choque de nombreux militants et plusieurs membres du bureau politique du PDCI. Ils dénoncent une trahison ainsi qu’un acte solitaire et étudient les recours possibles au sein des instances du parti. Williams Koffi son président est abasourdi : « Il ne peut pas prendre juste une partie des résolutions du congrès et abandonner le reste. Les 16 000 congressistes ont été très clairs. Les militants ne veulent pas de la décision qu’il vient de prendre à titre individuel ».
Kouadio Konan Bertin, alias KKB, assure en tout cas que la convention prévue pour choisir un candidat PDCI à l’élection présidentielle de 2015 serait maintenue.
rfi
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Alpha Condé aux USA : la polémique

Alpha Conde, Président de la Guinée -Le président guinéen est au centre d’une polémique qui divise une population frappée par le virus Ebola
Une polémique a éclaté autour de la pertinence du voyage d’Alpha Condé au sommet USA-Afrique à Washington.
A Conakry, certains condamnent ce déplacement, estimant que le chef d’Etat n’aurait pas dû quitter son pays alors qu’il a décrété un deuil national suite à la bousculade sur une plage de la capitale qui a fait une trentaine de morts le 30 juillet dernier.
De nombreux Guinéens pensent également qu’il aurait dû se concentrer sur la lutte contre l’épidémie de fièvre Ebola, à l’instar de son homologue sierra-léonais Ernest Bai Koroma, et libérienne Ellen Johnson Sirleaf, qui ont tous deux préféré renoncer à se rendre au sommet.
Les avis sont partagés puisque d’autres soutiennent que le président guinéen peut se rendre là où il le désire en tant que chef d’Etat.
A Washington, des Guinéens se sont mobilisés sur Lafayette Square en face de la Maison Blanche pour attirer l’attention du monde entier sur le bien-fondé du déplacement du président.
Face à ce débat, le porte-parole du gouvernement Damantang Albert Camara a souligné mercredi à Conakry que “lorsqu’une cause est importante, on peut quitter son pays quelques soient les circonstances.”
Evoquant les enjeux très importants du sommet, le porte-parole guinéen a ajouté que “ce n’est pas un hasard si juste après cette réunion la lutte contre Ebola a pu bénéficier d’une enveloppe substantielle de la banque mondiale de 200 millions de dollars”.
BBC
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Loi antihomosexualité annulée en Ouganda : “rien à voir” avec le sommet États-Unis/Afrique
Le président ougandais Yoweri Museveni, le 12 mai 2011 à Kampala. © AFPL’annulation vendredi par la Cour constitutionnelle d’Ouganda d’une loi antihomosexualité ayant suscité un tollé international et des sanctions américaines, n’a rien à voir avec le sommet Etats-Unis-Afrique, auquel participera le président Yoweri Museveni mardi, a assuré samedi le chef de l’Etat ougandais.
Yoweri Museveni, qui quitte Kampala dimanche pour Washington, avait promulgué cette loi en février, suscitant l’indignation jusque chez ses plus proches alliés, Etats-Unis en tête. Plusieurs bailleurs ont suspendu certaines de leurs aides au gouvernement ougandais et Washington a imposé en juillet des sanctions à l’Ouganda – dont des interdictions de voyage.
“Je devais aller à Washingon avec la loi” toujours en vigueur, “la loi a été annulée hier (vendredi) mais il était déjà prévu que j’aille à Washington, cela n’a rien à voir avec notre voyage à Washington”, a affirmé samedi M. Museveni, lors d’une conférence de presse, essentiellement consacrée à un futur recensement et à l’issue de laquelle il a répondu à quelques questions sur la loi.
Le pasteur Martin Ssempa, pourfendeur radical de l’homosexualité avait dénoncé un “avortement judiciaire” de la loi sous la pression internationale et une tentative de redorer le blason de l’Ouganda avant le sommet Etats-Unis/Afrique à Washington.
Le président ougandais a assuré samedi que les gels ou suspensions d’aides n’avait pas eu de conséquences sur l’économie du pays: “Qu’est-il arrivé à l’Ouganda? Avez-vous une quelconque catastrophe? L’économie ne continue-t-elle pas de croître?”. La Cour constitutionnelle a annulé la loi au motif que le quorum exigé par la Constitution n’avait pas été atteint lors du vote et que la procédure législative était par conséquent “nulle et non avenue”.
Interrogé sur la suite à donner à cette décision concernant la loi, M. Museveni a indiqué que le sujet était du ressort de son parti, le Mouvement de Résistance nationale, ex-rébellion qui l’a porté au pouvoir en 1986, et serait discuté lors de son prochain “caucus”, qui réunit les parlementaires NRM et M. Museveni en tant que président du parti.
J’appartiens à un parti politique qui s’appelle le NRM (…) Je n’ai pas eu le temps de discuter du sujet avec notre caucus. Quand nous en aurons discuté, nous vous le ferons savoir”, a-t-il lancé, estimant par ailleurs qu’il n’était pas de son ressort de vérifier que la procédure législative avait été respectée lorsqu’il promulguait une loi. “Je promulgue les lois qui me sont transmises par les personnes autorisées, pas en me basant sur la façon dont elles ont été votées”, a dit le président Museveni.
AFP
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Sénégal: ouverture du procès de Karim Wade
-Au Sénégal, le procès de Karim Wade s’ouvre ce jeudi. Le fils de l’ancien chef de l’Etat, qui avait occupé d’importantes fonctions ministérielles de 2009 à 2012, est poursuivi pour « enrichissement illicite ». Sept autres prévenus devront comparaître pour « complicité d’enrichissement illicite ». C’est un procès-fleuve qui commence Dakar avec au moins 77 témoins et une trentaine d’avocats mobilisés pour défendre chaque partie.A travers ce procès, la justice sénégalaise veut savoir comment Karim Wade a bâti sa fortune. A la barre, l’ancien ministre de l’Energie et des transports aériens devra justifier comment il a pu acquérir deux maisons, huit véhicules de luxe, plusieurs sociétés aéroportuaires, à cela s’ajoute de présumés avoirs établis à Monaco et à Singapour.
Tout au long de l’instruction, la valeur de ce patrimoine présumé a été revue à la baisse. D’un milliard d’euros, l’accusation porte aujourd’hui sur une fortune estimée à 178 millions d’euros. Par ailleurs, en juin, le parquet financier de Paris a classé sans suite, une plainte déposée par l’Etat sénégalais contre Karim Wade, pour recel de biens sociaux et corruption.
Un « détenu politique » pour le camp Wade
Depuis le début de ces enquêtes, Karim Wade estime être un « détenu politique ». D’après ses avocats, « Karim Wade n’est pas justiciable de la CREI. C’est un ancien ministre, soulignent-ils, il relève donc de la Haute Cour de justice ».
De son côté, le pool d’avocats de l’Etat du Sénégal, veut mener un « procès pour l’exemple ». « Même si nous ne trouvons qu’un seul milliard de francs CFA qui serait de l’argent gagné de manière illicite, cela me suffirait, affirme Me Simon Ndiaye. L’important est que les gens ne pensent pas être au-dessus des lois ».
RFI
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Côte d’Ivoire :François Hollande rencontre l’opposition ivoirienne
-Dominée par des sujets économiques, la visite de François Hollande en Côte d’Ivoire ce jeudi 17 juillet a aussi été marquée par sa rencontre avec les partis de l’opposition en début de soirée, dont un tête-à-tête de 15 minutes avec le FPI. Après la Côte d’Ivoire, le président Hollande se rend au Niger et au Tchad, où il sera question du nouveau dispositif français de lutte anti-terroriste au Sahel. L’accueil réservé au président français à son arrivée à l’aéroport de la capitale économique ivoirienne a été chaleureux. Le chef de l’Etat français compte sur ce déplacement pour conforter la place des très nombreuses entreprises françaises implantées en Côte d’Ivoire, dont la France est le premier partenaire commercial. Mais lors de sa conférence de presse avec le président Ouattara, François Hollande a aussi évoqué la réconciliation politique. Et il a montré en exemple la Côte d’Ivoire. Il souhaite que beaucoup de pays d’Afrique organisent à leur tour des élections apaisées et pleinement démocratiques.
Malgré la satisfaction exprimée par le chef de l’Etat français sur la manière dont la Côte d’Ivoire, sous la présidence d’Alassane Ouattara a réussi à se redresser trois ans après une violente crise qui a fait officiellement 3 000 morts, François Hollande a maintenu une rencontre avec l’opposition ivoirienne en général et en particulier un tête-à-tête avec le président du FPI, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.
Une incongruité lors d’une visite officielle, mais une façon aussi pour le président français de faire pression sur le pouvoir, pour qu’il ouvre le jeu démocratique. Mais ce n’est pas pour autant une victoire pour le FPI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo.
A l’approche de la présidentielle d’octobre 2015 en Côte d’Ivoire, François Hollande a dit à Pascal Affi N’Guessan que « quand les élections sont organisées de manière libre et transparente, le FPI doit y participer s’il veut exister demain ».
Le FPI pose la question de la transparence. Il critique notamment la composition de la nouvelle commission électorale indépendante et refuse encore de nommer son représentant à cette CEI. Pascal Affi N’Guessan souhaite que la France conseille au pouvoir ivoirien d’instaurer une commission électorale consensuelle.
Renseignement et lutte contre le terrorisme au menu de la tournée de HollandeLe président français est ce vendredi 18 juillet au Niger avant de se rendre samedi au Tchad. Déplacement quelques jours après l’annonce de « Barkhane », l’opération régionale française dans le Sahel destinée à contrer notamment la menace terroriste.
Niger et Tchad sont devenus les pivots de la nouvelle doctrine de l’armée française au Sahel. Niamey accueille les principaux moyens de renseignement, avec notamment des drones et environ 500 hommes.
A Ndjamena, on trouve un millier d’hommes, le poste de commandement, chargé de conduire les opérations dans toute la zone et la principale base aérienne.
Avec la fin de Serval, la France a décidé d’élargir son action à toute la bande sahélienne. Outre le Niger et le Tchad, l’armée sera présente aussi au Burkina Faso, en Mauritanie et au Mali. Total des effectifs : 3 000 hommes, auxquels s’ajoutera l’appui des cinq pays de la région, et l’aide américaine.
Tout cela ne sera pas de trop, tant la situation est loin d’être réglée. Le Nord-Mali est toujours instable. Le trafic, notamment en armes, reste actif, les chefs terroristes n’ont pas été éliminés et ils constituent toujours une sérieuse menace. La preuve encore avec l’attaque-suicide hautement symbolique, le 14 juillet à Almoustarat.
Avec son dispositif, la France veut être plus réactive. Depuis l’an dernier, huit responsables d’Aqmi et AL Mourabitoune auraient été éliminés par l’armée française.
rfi
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François Hollande en Côte d’Ivoire, une visite en 3D
François Hollande et Alassane Ouattara, le 4 décembre 2013 à Paris. © Mehdi Fedouach/AFPFrançois Hollande débute ce jeudi sa mini-tournée africaine par une visite en Côte d’ivoire. Une première étape à la tonalité très économique, mais pas seulement.
François Hollande connaît bien Alassane Ouattara, le très cher ami de son très cher ennemi, Nicolas Sarkozy. Depuis son élection en mai 2012, le Français a déjà reçu l’Ivoirien à quatre reprises à Paris et l’a croisé dans plusieurs sommets. Mais il n’a jamais mis les pieds à Abidjan. Pour sa première visite officielle en Côte d’Ivoire, jeudi 17 juillet, le président français, qui sera accompagné par trois ministres (Laurent Fabius, Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, Défense, et Annick Girardin, Développement et Francophonie), par cinq parlementaires et par quelques célébrités (voir ci-dessous), endossera trois costumes pour une visite en trois dimensions.
Le VRP
Cette visite est placée sous le signe de la coopération… ou du business, question de point de vue. Hollande jouera tantôt au bon samaritain, en signant des conventions, tantôt au VRP de luxe, en louant les compétences des industriels français. Objectif : préserver les liens privilégiés qui unissent les deux pays et les intérêts français qui sont (timidement) menacés par la concurrence asiatique et américaine. La coopération économique entre les deux pays est “étroite et inscrite sur le long terme”, indique-t-on à l’Élysée. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : on trouve dans le pays 200 filiales d’entreprises françaises et pas moins de 400 petites et moyennes entreprises (PME) tenues par des Français, ce qui représente près de 35 000 emplois et 50% des impôts sur le bénéfice qui entrent dans les caisses de l’État ivoirien.
Soumis à concurrence ces derniers temps, Paris entend bien rester “aux premières loges”, selon les mots d’un collaborateur de Hollande, dans un pays qui frôle une croissance à deux chiffres depuis trois ans. Le programme de ce voyage, initialement prévu en début d’année, mais que le président français avait dû repousser en raison des soucis de santé de son homologue ivoirien, est donc très “éco”.
Bouygues, Méheut, Lafont… Une cinquantaine de chefs d’entreprises français sont attendus à Abidjan.
Après son arrivée à l’aube, Hollande a prévu de rencontrer une délégation de chefs d’entreprises français puis d’embarquer sur un bateau pour une promenade sur la lagune Ebrié. L’occasion pour lui d’admirer le chantier du troisième pont en construction, œuvre française (Bouygues). Et d’évoquer avec ses interlocuteurs les problèmes liés à la pollution (“on pensera très fort à l’affaire Trafigura”, précise un de ses proches), à l’assainissement et à l’urbanisme : autant de domaines dans lesquels le secteur privé français a des arguments et l’État ivoirien des besoins…
Ces questions seront d’ailleurs au menu du Forum d’affaires consacré au thème de la “ville durable”, organisé en marge de cette visite officielle par le Medef International et la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGE-CI), et que les deux chefs d’État clôtureront en début d’après-midi, après un tête-à-tête au palais présidentiel. Une cinquantaine de chefs d’entreprises français sont attendus à Abidjan, parmi lesquels le magnat du BTP et des médias, Martin Bouygues, le patron de Canal+, Bertrand Méheut, et plusieurs représentants des grosses boîtes françaises (Vinci, Alstom, Thalès, Suez Environnement, Orange, Veritas, etc) qui n’ont pas toujours fait dans le « développement durable », si ce n’est celui de leurs profits. Vincent Bolloré, bien en cours à Abidjan, n’est pas du voyage mais le patron de Bolloré Africa Logistics, Dominique Lafont, est quant à lui annoncé.
Le gendarme
Si ce voyage sera “principalement économique”, ainsi que l’indique l’Élysée, il aura également une portée sécuritaire – l’un et l’autre n’étant pas forcément inconciliables… Hollande ne saluera pas ses troupes de la force Licorne qui occupent le camp de Port-Bouët – Le Drian s’y est plié il y a deux mois -, mais il profitera de sa virée sur les eaux de la lagune pour visiter le dernier patrouilleur acquis par la marine ivoirienne – patrouilleur livré il y a moins d’un mois par une entreprise française, Raidco Marine. “La Côte d’Ivoire est très engagée dans la lutte contre la piraterie, c’est un partenaire de choix“, précise-t-on au ministère de la Défense. Abidjan pourrait accueillir à terme un centre de formation régional destiné à former les Africains à la lutte contre la piraterie et financé en partie par la France.
Les dossiers chauds à évoquer avec Ouattara à l’heure du déjeuner sont nombreux : Mali, Sahel, Nigeria, centrafrique…
Les dossiers chauds à évoquer avec Ouattara à l’heure du déjeuner sont nombreux : le Mali évidemment, où le chef d’État ivoirien a joué un rôle crucial en tant que président de la Cedeao lors du déclenchement de l’opération Serval et où il compte des troupes, mais aussi le nouveau dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne, dans lequel la base d’Abidjan jouera un rôle majeur, et la situation au Nigeria et en Centrafrique.
Le conciliateur
Lors de leurs tête-à-tête, à l’heure du déjeuner mais aussi au cours du dîner d’État quelques heures plus tard, les deux présidents devraient également aborder la question hautement sensible de la “réconciliation nationale”. “Nous voulons pousser au dialogue. Nous estimons que rien ne s’oppose à une normalisation”, indique une source diplomatique française. Pour faire bonne figure, Hollande doit rencontrer dans l’après-midi (après avoir reçu un “accueil populaire” au centre-ville) quatre ONG œuvrant à la promotion des droits de l’Homme et à la préservation de l’environnement.
Plus important : une entrevue est programmée peu avant la tombée de la nuit avec les partis d’opposition, dont le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, jadis proche du Parti socialiste français. “Nous les encouragerons à participer au dialogue”, précise-t-on à l’Elysée.
Mais qui dit réconciliation dit aussi justice. Les enquêtes sur les disparitions, durant la dernière décennie, des Français Guy-André Kieffer, Yves Lambelin et Frantz di Rippel, ou encore la situation de Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président interdit de sortie du territoire et qui possède la double nationalité (française et ivoirienne) : tout cela devrait être discuté. À Paris, on estime en effet que certaines affaires n’avancent pas assez vite. Mais plutôt que de le dire en ces termes, on préfère jouer la carte de la coopération. Pour “accélérer” certaines procédures, la France signera une convention avec la Côte d’Ivoire portant sur 25 millions d’euros, et visant à la formation (de juges, d’avocats) et à la construction de bâtiments de justice. “La justice manque de moyens”, explique-t-on dans l’entourage du président, sans aller jusqu’à dire qu’elle manque aussi de volonté.
Il est peu probable, par contre, que Ouattara évoque avec Hollande les ennuis judiciaires de son ami de 30 ans, Nicolas Sarkozy.Jeune Afrique

