Tag: Politique

  • En Afrique du Sud, Katumbi est-il hors jeu ?

    En Afrique du Sud, Katumbi est-il hors jeu ?

    Katuùbi-manifestation-avril-2016-Accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat » et menacé d’arrestation, l’opposant Moïse Katumbi a décidé de quitter la RDC pour se faire soigner en Afrique du Sud après des violences policières. Un départ risqué pour le candidat à la prochaine présidentielle, qui pourrait se transformer en exil politique de longue durée.

    Si le président congolais Joseph Kabila comptait se débarrasser de Moïse Katumbi, c’est désormais chose faite. Du moins provisoirement. L’ancien gouverneur du Katanga s’est envolé vendredi 20 mai pour l’Afrique du Sud, où le candidat à la prochaine présidentielle congolaise se fera soigner à Johannesburg après avoir été victime de violences policières. 15 jours après s’être déclaré candidat pour la course à la magistrature suprême, le très populaire président du TP Mazembe, le premier club de football congolais, se retrouve dans une situation des plus délicates . En moins de deux semaines, les foudres de la justice congolaises se sont abattues sur ce rival sérieux au président Kabila. Katumbi s’est retrouvé accusé d’avoir recruté des mercenaires étrangers et placé sous le coup d’un mandat d’arrêt… avec seul nul doute un procès à la clé. L’ancien allié de Joseph Kabila, qui a rompu les amarres avec la majorité présidentielle en septembre 2015, risque gros dans cette affaire de mercenaires. Accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat », l’ex-gouverneur pourrait être condamné à la peine capitale (qui n’est pas appliquée en RDC). Même si la justice pourrait ne pas aller jusqu’à cette peine maximale, une simple condamnation rendrait le candidat Katumbi inéligible pour de longues années.

    Katumbi autorisé à se faire soigner à l’étranger

    Mercredi 18 mai, Moïse Katumbi et ses nombreux supporters qui l’accompagnaient au Palais de justice de Lubumbashi, sont violemment dispersés par la police. Les proches de l’opposant dénoncent « des coups et des gaz lacrymogènes ». Le candidat lui-même est blessé et hospitalisé dans la capitale de l’ex-Katanga. Entre temps, l’étau de la justice se resserre : un mandat d’arrêt est émis par le Procureur, signifiant une arrestation imminente de Katumbi en vue d’un prochain procès. Les avocats de l’homme d’affaire demandent alors à la justice l’autorisation que leur client puisse se faire soigner à l’étranger. Une autorisation sitôt acceptée. Cette décision des plus étonnantes, lorsque l’on connait le degré répression et d’intimidation qui pèse sur les opposants au camp présidentiel, étonne les observateurs de la politique congolaise : « On accuse Katumbi d’atteinte à la sûreté de l’Etat et on le laisse partir en Afrique du Sud ? Plutôt étrange ». Pour certains, le départ de l’opposant pour l’Afrique du Sud a été négocié « parce que cela arrange tout le monde » : la majorité présidentielle se débarrasse d’un candidat encombrant et Katumbi évite la prison.

    Hors course ?

    Mais depuis son départ pour l’Afrique du Sud, le candidat Katumbi se retrouve dans une situation des plus inconfortables pour réaliser son dessein politique. Loin du Congo et de son fief de Lubumbashi, le candidat à la présidentielle est transformé en simple spectateur de la crise politique qui se joue à Kinshasa. Hors du pays, Katumbi se retrouve de facto hors course pour la suite du feuilleton politique. Le patron du TP Mazembe devra donc décidé rapidement de son sort : rester en Afrique du Sud le temps des soins et rentrer au Congo avec le risque de se faire arrêter à sa descente d’avion, ou rester en Afrique du Sud et perdre le contact avec ses soutiens en RDC. Pour ne pas perdre le crédit et la popularité qu’il vient d’acquérir ces dernières semaines dans la peau de « l’opposant n°1 au président Kabila », Katumbi ne doit pas s’éterniser en Afrique du Sud. Cette « pause » sud-africaine doit lui permettre de prendre le temps de peaufiner sa défense et d’établir sa stratégie de retour. Sans cela, l’épisode sud-africain pourrait se transformer en exil politique de longue durée, qui handicaperait fortement le candidat Katumbi pour la prochaine présidentielle. Un élément pourrait peut-être changer la donne sur « l’affaire Katumbi » : la mobilisation populaire. Une journée de protestation est prévue jeudi 26 mais dans tout le pays pour protester contre l’arrêt de la Cour constitutionnel qui autorise le président Kabila à se maintenir au pouvoir au-delà des limites de son mandat. La mobilisation de Lubumbashi, base arrière de Katumbi, constituera un excellent test pour estimer le poids de ses soutiens.

    Christophe RIGAUD – Afrikarabia

  • Edem Kodjo continue à attendre la liste de l’opposition

    Edem Kodjo continue à attendre la liste de l’opposition

    EDEM-Le facilitateur désigné par l’Union africaine pour le dialogue politique en RDC, Edem Kodjo, s’est plaint vendredi que “l’opposition (NDLR, congolaise) reste divisée sur sa participation au dialogue”.

    L’UDPS, qui lui avait promis depuis le 26 mars, de faire une liste commune de l’opposition pour le comité préparatoire, ne lui a, jusqu’à ce jour, toujours rien remis, a déclaré M. Kodjo au cours d’une conférence presse à Kinshasa.

    Assurant de ne vouloir critiquer personne, le facilitateur estime qu’il “faut éviter de donner l’impression qu’on prend tout le pays en otage”.

    VOA

  • She Okitundu : « Il n’y aura pas de troisième mandat pour Joseph Kabila »

    She Okitundu : « Il n’y aura pas de troisième mandat pour Joseph Kabila »

    she-De passage à Paris, Léonard She Okitundu, ancien ministre congolais des Affaires étrangères et membre du bureau politique de la Majorité présidentielle (MP), a confié à Jeune Afrique la position de la coalition au pouvoir sur l’actualité brûlante de la RD Congo. Entretien.

    Léonard She Okitundu fait sans doute partie des rares personnes qui sont consultées, de temps en temps, par le président Joseph Kabila. À trois reprises d’ailleurs le chef de l’État congolais l’a dépêché à Bruxelles auprès de l’opposant historique Étienne Tshisekedi pour convaincre ce dernier de participer au dialogue politique souhaité par Kabila en RD Congo.

    Entre deux rendez-vous à Paris où il a séjourné récemment, l’ancien ministre congolais des Affaires étrangères, aujourd’hui sénateur et membre du bureau politique de la Majorité présidentielle (MP), est revenu pour Jeune Afrique sur les faits saillants de l’actualité en RD Congo.

    Jeune Afrique : Pourquoi la MP jubile-t-elle après le prononcé de l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur la fin du mandat du président Joseph Kabila ?

    Léonard She Okitundu : Nous ne jubilons pas. Nous sommes plutôt satisfaits de la décision prise par la Cour constitutionnelle. D’autant qu’en réalité c’est l’opposition qui avait soulevé ce débat pour contester la manière dont le pouvoir s’exercerait dans la République au cas où la présidentielle ne serait pas organisée dans les 90 jours précédant l’expiration du second mandat du président Joseph Kabila.

    Pour nous, ce débat n’avait pas de sens car la Loi fondamentale congolaise a tout fait dans ses dispositions pour éviter la vacance du pouvoir institutionnel à tous les niveaux, que ce soit au niveau des assemblées provinciales qu’à celui du Parlement ou de la présidence de la République. Joseph Kabila restera donc en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu.

    Cet arrêt autorise-t-il implicitement, comme certains au sein de l’opposition le craignent, la mise en place d’une transition politique à l’issue du second et dernier mandat du président Kabila ?

    Je ne voudrais pas rentrer dans la confusion des concepts ou des termes. Certains qualifient de transition cette période entre le moment où le mandat expire et le moment où le président élu est effectivement installé ; d’autres en revanche parlent d’intérim.

    Kabila restera en fonction en attendant la présidentielle

    Il faut préciser qu’il ne s’agit pas de l’octroi d’un nouveau mandat. Il n’y aura donc pas de troisième mandat pour Joseph Kabila, la Constitution étant claire à ce sujet. Mais le président actuel restera en fonction en attendant que l’élection présidentielle ait lieu et que le nouveau chef de l’État soit connu pour lui passer le flambeau.

    Que répondez-vous à ceux qui considèrent qu’ayant été incapable d’organiser la présidentielle dans les délais comme l’exige la Constitution, Joseph Kabila ne peut pas rester en fonction à l’issue de son mandat ?

    En RD Congo, le pouvoir organisateur des élections, c’est la Commission électorale nationale indépendante. Celle-ci a été confrontée à plusieurs problèmes à la fois techniques et financiers. Avant tout, il y a eu des blocages pour l’organisation des élections en retard (les locales et les sénatoriales n’ont pas été organisées depuis 2006 et 2007). Plus tard, le calendrier global des élections a été jugée irréaliste. Il fallait tenir compte de près de 10 millions de nouveaux majeurs, et des Congolais de l’étranger. Aussi fallait-il mettre à jour le fichier électoral.

    À cela s’ajoute la question financière : les élections coûtent environ 1,2 milliard de dollars. Malheureusement, il n’a pas été possible d’économiser les fonds nécessaires à cause de la guerre à l’Est qui a été un gouffre financier. Car il y a eu également l’effondrement des cours des matières premières.

    Dans ces conditions, pourquoi ne pas privilégier les élections présidentielle et législatives, deux scrutins soumis aux délais constitutionnels ?

    Il nous faut de bonnes élections qui ne génèrent pas des conflits postélectoraux

    À supposer que le gouvernement réunisse les moyens pour organiser ces deux scrutins dans les délais constitutionnels, d’autres contraintes techniques ne sont pas pour autant résolues : l’enregistrement des nouveaux majeurs et des Congolais de l’étranger notamment. Il y a un délai incompressible pour procéder à la révision du fichier électoral : il nous faut de bonnes élections qui ne génèrent pas des conflits postélectoraux.

    Pour vous, il n’est donc plus possible d’organiser la présidentielle dans les délais.

    Si on se contente du fichier électoral actuel et on ne tient pas compte de nouveaux majeurs et des Congolais de l’étranger, c’est encore possible. Mais dans ce cas, on exclurait plus de 10 millions de Congolais. Une telle hypothèse n’est pas imaginable.

    Flickr / United Nations Photo

    En attendant, l’État congolais ne parvient toujours pas à mettre fin aux massacres à répétition des populations à Beni, dans le nord-est du pays…

    La situation à Beni est complexe. C’est un coin de la République où l’on constate une forte implication internationale. Des groupes armés qui y pullulent bénéficient du soutien et de la complicité de certains pays limitrophes. C’est pourquoi d’ailleurs le Conseil de sécurité de l’ONU a mis en place une brigade d’intervention pour renforcer les forces armées nationales. Mais on demande trop à la RDC.

    Protéger les civils à Beni, est-ce trop demander à l’État congolais ?

    Faut-il rappeler que la RD Congo est sous-embargo ? On demande à un pays d’assumer ses prérogatives régaliennes et en même temps on l’empêche d’acheter les matériels qu’il faut pour combattre les groupes armés.

    Certes, l’État congolais a l’obligation de protéger sa population en sécurisant l’est de son territoire, mais des pressions doivent aussi être faites auprès des pays limitrophes pour qu’ils respectent leurs engagements souscrits dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, en s’abstenant de soutenir les groupes armés sur le territoire congolais.

    Le dernier rapport du groupe d’experts onusiens sur la RD Congo indique que des pistolets avec des caractéristiques « similaires à ceux fabriqués en Corée du Nord » ont été livrés à certains officiers congolais. Qu’en est-il ?

    Je n’ai pas d’informations précises à ce sujet. Mais si cela s’avère vrai, la communauté internationale n’a qu’à assumer les conséquences de l’embargo sur les armes imposé à la RD Congo. Qu’à cela ne tienne, notre pays ne doit pas être condamné parce qu’il se procure des armes où elles se trouvent pour protéger et défendre sa souveraineté nationale.

    Sur le plan politique, le dialogue annoncé n’a toujours pas commencé. Qu’est-ce qui bloque ?

    Nous voulons que le dialogue soit inclusif

    Le blocage n’est ni de la responsabilité du chef de l’État ni celle de la Majorité présidentielle (MP). Ce qui bloque aujourd’hui, c’est la question de l’inclusion de la partie prenante dite « opposition politique ». La MP a déjà désigné ses 12 délégués, mais en face, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) voudrait d’abord prendre 6 délégués pour son compte, puis octroyer les 6 autres au reste de l’opposition. Et le parti d’Étienne Tshisekedi ne considère pas les dissidents de la majorité – Vital Kamerhe et le G7 notamment – comme des opposants. C’est donc un débat interne à l’opposition qui bloque le dialogue. Nous voulons que le dialogue soit inclusif.

    Au même moment, le pouvoir multiple ces derniers mois les cas d’intimidation et d’arrestation d’opposants : répression des manifestations, détention des prisonniers politiques… N’est-ce pas contradictoire ?

    Il n’y a pas de prisonnier d’opinion en RD Congo. Il y a, à chaque fois, un fait d’ordre pénal qui est reproché à tel ou tel individu. La RD Congo demeure un État de droit, avec ses insuffisances certes, mais on ne peut pas considérer que la situation des droits de l’homme dans notre pays est dramatique.

    AFP / FISTON MAHAMBA

    Moïse Katumbi, considéré désormais comme le principal rival du président Kabila, se retrouve dans le collimateur de la justice. Une « procédure politique », selon plusieurs observateurs. Que répondez-vous ?

    Moïse Katumbi n’est pas un adversaire

    Pour nous, Moïse Katumbi n’est pas un adversaire. Il ne faut pas confondre populisme et popularité. Les Congolais savent faire la part des choses entre le comportement électoral et le soutien à une équipe de football ou au président de celle-ci. Il faut relever également que le fait d’être candidat à la présidentielle ne l’exonère pas de ses responsabilités par rapport à certains faits qui sont infractionnels.

    Mais la coïncidence entre sa déclaration de candidature et l’ouverture des poursuites est plus que suspecte, selon certains qui estiment que le pouvoir voudrait disqualifier un concurrent… 

    C’est un concours de circonstances. Rien avoir avec sa déclaration de candidature à la présidentielle. Des faits concordants sont retenus à sa charge, c’est à lui de prouver qu’il n’y est pour rien, assisté de ses avocats. Mais si ces faits sont avérés, Moïse Katumbi en subira effectivement les conséquences. Pour l’instant, il est toujours présumé innocent.

    La MP se prépare-t-elle de son côté à la présidentielle ou compte-t-elle uniquement sur le maintien de Kabila au pouvoir au-delà de son mandat ?

    Nous sommes prêts. Si le calendrier électoral est publié par la Ceni, nous assumerons nos responsabilités et nous indiquerons qui sera notre candidat.

    Beaucoup parlent du trio Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale, Augustin Matata, Premier ministre, et Évariste Boshab, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur…

    Que des supputations ! La question n’est pas encore à l’ordre du jour.

    JA

  • Moïse Katumbi ne s’est pas rendu à sa troisième audition par la justice

    Moïse Katumbi ne s’est pas rendu à sa troisième audition par la justice

    katumbi-L’opposant Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle censée se tenir avant la fin de l’année en République démocratique du Congo, ne s’est pas rendu lundi au palais de justice de Lubumbashi (Sud-Est) pour y être entendu dans le cadre d’une enquête le liant à un recrutement des mercenaires, a indiqué un de ses avocats.

    « M. Katumbi ne s’est pas présenté au palais de justice aujourd’hui parce que son état de santé ne lui a pas permis d’effectuer le déplacement », a déclaré à l’AFP Me Mumba Gama, un des avocats de l’opposant congolais.

    A Kinshasa, le parquet général de la République a confirmé la suspension des séances d’audition « eu égard aux plaintes de santé exprimées par sieur Katumbi Chapwe » auprès des enquêteurs, ajoutant qu’elles « reprendront sans désemparer, après ce contrôle médical ».

    Les autorités congolaises ont annoncé le 4 mai l’ouverture d’une enquête contre M. Katumbi après l’arrestation de quatre de ses gardes du corps, parmi lesquels un Américain.

    Richissime hommes d’affaires et propriétaire du célèbre club de football TP Mazembe, M. Katumbi a déclaré que l’Américain détenu par les autorités était chargé d’ »organiser » sa sécurité pour pallier au retrait de la protection policière dont il bénéficiait quand il était gouverneur de la province du Katanga et a qualifié ces allégations de « mensonges grotesques ».

    Le climat politique est très tendu depuis des mois en RDC en raison de l’incertitude liée au très probable report de l’élection présidentielle. Aux termes de la Constitution, M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et dont le mandat se termine en décembre, n’a pas le droit de se représenter.

    L’opposition accuse le chef de l?État, qui entretient le flou autour de ses intentions et de son avenir politique, de chercher à tout faire pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat, quitte à retarder la tenue de la présidentielle.

    JA

  • Appel à des marches de protestation le 26 mai

    Appel à des marches de protestation le 26 mai

    manif-Trois plateformes d’opposition congolaise appellent à des marches de protestation en République démocratique du Congo le 26 mai contre un arrêt de la Cour constitutionnelle autorisant le président Joseph Kabila à rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat, selon un communiqué reçu samedi.

    « Notre détermination est telle qu’une marche de protestation, contre les dévoyés et fossoyeurs de la démocratie en RDC, sera organisée ce 26 mai 2016 sur toute l’étendue de la République », écrivent dans ce texte la Dynamique de l’opposition, le G7 et le Front citoyen.

    Mercredi, la Cour constitutionnelle de la RDC a autorisé M. Kabila à rester en fonctions si la présidentielle n’est pas organisée avant la fin de son mandat, le 19 décembre 2016, comme cela semble chaque jour un peu plus probable.

    Pour les trois plateformes d’opposition, « la Cour vient de démontrer […] qu’elle est au service de Monsieur Kabila et de ses partisans pour leur permettre de demeurer au pouvoir par défi et au mépris total aussi bien de la Constitution de la République que du peuple congolais qui exigent l’alternance démocratique en 2016. »

    Dans un communiqué séparé, la Lutte pour le changement (Lucha), mouvement de jeunes indignés adhérant au Front citoyen, a dénoncé la répression d’un sit-in « pacifique » ayant rassemblé une trentaine de personnes à son appel devant le siège de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (est).

    « Inaction » des Casques bleus et des forces armées nationales à Beni

    L’objet de la manifestation était de dénoncer « l’inaction » des Casques bleus et des forces armées nationales face à la vague de massacres ayant coûté la vie à près de 600 civils dans la région de Beni, grande ville du nord de la province, depuis octobre 2014.

    Selon la Lucha et un journaliste sur place, les policiers ont dispersé violemment le petit attroupement en distribuant coups de crosse et coups de pied et ont interpellé sept personnes : cinq manifestants et deux journalistes qui avaient tourné des images, l’un pour La Voix de l’Amérique, l’autre pour la télévision congolaise B-One.

    Tous ont fini par être relâchés.

    Les policiers « nous [ont] demandé d’écraser les images tournées, ce que nous avons fait », a déclaré à l’AFP l’un des deux journalistes interpellés.

    M. Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père qui avait renversé en 1997 le vieux dictateur Mobutu Sese Seko. Il a été élu président en 2006 avant d’être réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin entaché de fraudes massives, au résultat contesté, et à l’origine de la crise politique que traverse le pays.

    L’est de la RDC, et en particulier la province du Nord-Kivu, est déchiré par la violence de conflits armés depuis plus de vingt ans en dépit des efforts de la communauté internationale pour stabiliser la région.

    JA

  • la France appelle la RDC à la “préparation active” d’élections

    la France appelle la RDC à la “préparation active” d’élections

    Francois Hollande (France) et Joseph Kabila (RDC)
    Francois Hollande (France) et Joseph Kabila (RDC)

    -La France a appelé jeudi les autorités congolaises à préparer “de bonne foi” les élections au lendemain d’une décision autorisant le président Joseph Kabila à rester en fonction si la présidentielle prévue en 2016 n’a pas lieu.

    “La priorité doit aller à la préparation active et de bonne foi des élections, seule source de légitimité populaire”, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal.

    “Il appartient aux autorités congolaises d’assumer leurs responsabilités à cet égard”, a-t-il souligné en déplorant “la dégradation de l’environnement politique et sécuritaire” dans ce pays.

    Au pouvoir depuis 2001, Joseph Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter, pourra rester en fonction au-delà du terme de son mandat, fin 2016, si l’élection présidentielle censée avoir lieu cette année est reportée, selon un arrêt rendu mercredi par la Cour constitutionnelle.

    Plusieurs dirigeants de la majorité réclament depuis plusieurs mois une “transition” de deux à quatre ans pour organiser de “bonnes élections”, arguant d’obstacles logistiques et financiers à la tenue de l’élection dans les temps.

    “La France appelle également au respect de l’État de droit afin qu’un débat serein s’engage dans la perspective des élections”, a ajouté le porte-parole du Quai d’Orsay.

    L’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, a été entendu une nouvelle fois par la justice mercredi dans le cadre d’une enquête pour “recrutement de mercenaires étrangers”, faits qu’il nie.

    Paris condamne également “avec la plus grande fermeté (..) la recrudescence des exactions” dans le nord-est du pays et appelé les autorités, aidées par les Casques bleus, à “concentrer leurs efforts sur la protection des populations civiles, notamment les plus vulnérables”.

    Trente civils au moins ont été tués en l’espace d’une semaine dans des massacres attribués à des rebelles ougandais dans l’est de la République démocratique du Congo, a indiqué mercredi la Mission de l’ONU dans ce pays.

    L’est de la RDC est déchiré par les conflits depuis plus de vingt ans.

    La Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) et le gouvernement congolais tiennent les miliciens des Forces démocratiques alliées (ADF), une rébellion musulmane ougandaise, pour responsables d’une série de massacres dans cette région, mais cette opinion ne fait pas l’unanimité.

    Dans un rapport publié en mars, le Groupe d’études sur le Congo (GEC), centre de recherches de l’Université de New York (NYU), juge que les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces tueries, mais au côté d’autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l’armée régulière.

    Avec AFP

  • AFFAIRE KATUMBI : OLIVIER KAMITATU, LA MAIN QUI NOURRIT DES JOURNALISTES OCCIDENTAUX

    AFFAIRE KATUMBI : OLIVIER KAMITATU, LA MAIN QUI NOURRIT DES JOURNALISTES OCCIDENTAUX

    KAMITATU-KATUMBI-Envoyé à Bruxelles depuis quelques semaines, l’ancien ami de Jean-Pierre Bemba trimballe une cagnotte avec laquelle ils soudoient des journalistes européens en faveur de son nouveau mentor. La même stratégie est de rigueur à Lubumbashi où des journalistes kinois ont été, mobilisés pour la même cause tandis qu’à Kinshasa un autre dispositif opère pour le même objectif : embrouiller la situation pour éviter que l’affaire n’arrive dans le fond.

    Dans le coaching dont il bénéficie pour sa confrontation avec la justice, Moïse Katumbi ne lésine sur aucun moyen ni aucun aspect de la bataille. Autant il se fait entourer d’une foule qui agite des téléphones portables pour filmer la moindre incartade des forces de l’ordre comme à l’époque du printemps arabe en Tunisie, autant il garde le pied sur la pédale de la médiatisation de ses moindres faits et gestes.

    A Kinshasa, nous avons appris qu’un groupe de politiciens a été mobilisé et envoyé à Lubumbashi d’où ils font des déclarations pour inonder l’espace médiatique. Dans la même logique, des journalistes ont été recrutés à Kinshasa pour aller suivre les péripéties de ses auditions qui se déroulent pourtant à huis clos au parquet de Lubumbashi. Un autre groupe se trouve en alerte à Kinshasa pour relayer ces péripéties, plus particulièrement dans les réseaux sociaux.

    Ici à Bruxelles, les médias sont aussi mobilisés pour la même cause. Le coordonnateur de cette action médiatique n’est autre que Olivier Kamitatu. On le voit régulièrement dans des restaurants et des résidences privés entouré des journalistes belges. Même des journalistes français font des crochets sur Bruxelles où ils rencontrent Kamitatu qui leur remet, sinon des articles déjà écrits, au moins des orientations sur ce qu’ils doivent écrire, cela, bien entendu, moyen des espèces sonnantes et trébuchantes. Nous avons observé, par exemple, une fréquentation assez suivie de la journaliste de La Libre Belgique, Marie France Cros, soit directement par elle-même, soit par la canal d’un émissaire.

    Comme dans les autres compartiments de son dispositif de croisade, notamment le volet judiciaire où il a recruté un avocat casse-pied, Eric Dupond-Moretti, le choix porté sur Olivier Kamitatu n’est pas fortuit. En effet, économiste de formation et inspecteur des finances formés dans les années 90’ par la Banque Mondiale, Olivier Kamitatu dirigeait une agence de sondage, BERCI, tout en gérant une revue, Zaïre Magasine, avec son ami Jean-Pierre Bemba. La revue fonctionnait dans les installations de l’ex Scibe Zaïre, là où se trouve aujourd’hui le siège de la société de téléphonie cellulaire Standard Telecom sur le Boulevard du 30 juin.

    C’est donc un homme averti, et jouissant des entrées dans la presse occidentale que Katumbi a choisi pour tenir le front médiatique. L’on comprend, dès lors, le mouvement à sens unique de toutes les productions médiatiques en faveur de Moïse Katumbi alors que l’affaire est déjà en justice, surtout à un niveau pré-juridictionnel où le dossier demeure encore confidentiel. Katumbi joue sur la stratégie de pression médiatique sur les magistrats qui, de leur côté, sont limité par leur devoir de silence et ne peuvent, donc, pas répliquer aux assauts contre eux.

    La question qui se pose est de savoir jusqu’où Moïse Katumbi ira dans sa croisade médiatique. Trop de communication tuent la communication, dit-on. A ce niveau déjà, cet acharnement médiatique ne fait que conforter la thèse de l’agitation suspecte de Katumbi dont le but inavoué est de retarder le plus longtemps possible l’examen en profondeur des griefs mis à sa charge.

    Dossier à suivre

    (Avec Congo Virtuel)

  • Moïse Katumbi  sera à nouveau attendu le 13 mai, ont annoncé ses avocats

    Moïse Katumbi sera à nouveau attendu le 13 mai, ont annoncé ses avocats

    MOISE K.-L’ancien gouverneur de la province du Katanga, qui a récemment annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle, sera à nouveau attendu le 13 mai, ont annoncé ses avocats à VOA Afrique à l’issue de l’audition.

    Moïse Katumbi est reparti libre après une deuxième audience au parquet général de la République de Lubumbashi.

    L’audience à huis clos a duré plus de six heures. Le candidat milliardaire a été entendu par le procureur général de la République et l’avocat général de la République dans le cadre d’une enquête ouverte sur demande du gouvernement au sujet du recrutement des mercenaires.

    Le ministre de la justice Alexis Thambwe Mwamba l’accuse de recrutement des mercenaires, affirmant détenir suffisamment des preuves détaillées sur cette affaire sur base des déclarations d’un sujet américain aux arrêts.

    Avec des calicots mentionnant : “une justice équitable” ou encore “je suis Moïse”, la foule des milliers de personnes a accompagné M. Katumbi au parquet mais a été dispersée par la police. Des coups de feu ont été entendus selon le correspondant de VOA Afrique sur place.

    M. Katumbi est rentré chez lui sans incident après plus de six heures d’audition.

    Vendredi, il reviendra à la cour mais pour, cette fois-là, être confrontés aux personnes arrêtées et détenues jusque-là à Kinshasa, disent ses avocats.

    M. Katumbi dément avoir recruté des mercenaires et demande une enquête internationale impliquant les Etats-Unis et l’Afrique du Sud dont les ressortissants sont cités comme ayant été recrutés.

    Pour lui, il s’agit d’un montage du pouvoir pour lui nuire car l’Américain arrêté à Lubumbashi s’y est plutôt rendu comme un consultant après que l’opposant a fait l’objet d’un accident suspect. Selon M. Katumbi, ses enfants ont été traqués à l’école par des hommes armés inconnus.

    “Mon combat est pacifique. Le pouvoir veut tout embrouiller car nous luttons pour que la toute première passation démocratique du pouvoir, sans changement de constitution, ait lieu”, déclare Katumbi.

    L’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa s’est, pour sa part, déclarée profondément préoccupée par ces accusations d’activités de mercenariat dans lesquelles sont cités des ressortissants américains. Elle estime que ces allégations sont fausses.

    Le gouvernement congolais a ordonné l’ouverture d’une enquête le jour même où M. Katumbi a confirmé qu’il sera candidat à la prochaine présidentielle, à la demande de quelques plateformes de l’opposition.

    La tension continue à monter en RDC à l’approche du délai constitutionnel de la présidentielle (avant décembre 2016).

    L’opposition accuse le président Kabila de retarder la présidentielle et de vouloir se représenter alors que la Constitution le lui interdit pour avoir fait plus de deux mandats. La tenue de cette élection dans le délai de la Constitution, devient hypothétique car la Commission électorale nationale indépendante (CENI) voudrait avant tout réviser le fichier électoral ; une opération qui, selon elle, durera entre 13 à 16 mois.

    VOA

  • Moïse Katumbi a demandé la protection de la Belgique

    Moïse Katumbi a demandé la protection de la Belgique

    katumbi-L’ancien gouverneur du Katanga et candidat à la présidentielle de son pays, Moïse Katumbi était « inquiet pour sa situation personnelle dans les prochains jours ».

    Didier Reynders, l’a annoncé samedi soir à Jérusalem, où il est en visite de travail  : Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga s’est présenté ce samedi matin au consulat de Belgique à Lubumbashi pour y demander la protection de notre pays.

    Selon les mots de notre Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, «  Moïse Katumbi était inquiet pour sa situation personnelle dans les prochains jours. »

    «  Nous l’avons écouté  », a affirmé Didier Reynders, qui avait eu au téléphone plusieurs fois au cours de la journée l’ancien gouverneur du Katanga. Rappelons que celui-ci vient de faire acte de candidature pour la présidentielle dans son pays.

    Le chef de la diplomatie belge a téléphoné au Premier ministre congolais concernant la situation de Moïse Katumbi. Didier Reynders a, semble-t-il, obtenu des assurances. Toujours est-il que l’ancien gouverneur du Katanga a quitté le consulat belge et regagné son domicile, tout proche, samedi en fin de journée.

    « Sens des responsabilités »

    Lundi, il devrait se présenter devant les autorités pour un interrogatoire. «  Les choses devraient se passer calmement et correctement. », selon Didier Reynders. Le responsable belge a appelé au «  sens des responsabilités  ». Il a aussi rappelé ce qu’il avait dit voici quelques jours à Kinshasa : que la responsabilité individuelle des agents des services de sécurité officiels était engagée.

    Didier Reynders a également évoqué des informations faisant état de «  possibles arrestations à Lubumbashi ces derniers jours  ». Le ministre belge a informé les autorités européennes et celles de l’ONU des inquiétudes de Moïse Katumbi.

    Le Soir