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  • Vital Kamerhe reste en prison et d’autres auditions en vue

    Vital Kamerhe reste en prison et d’autres auditions en vue

    -La justice a décidé de maintenir en détention le directeur de cabinet du président Felix Tshisekedi Vital Kamerhe, et restera au moins 15 jours de plus derrière les barreaux.

    Il a été placé en détention préventive jeudi dernier pour des soupçons de détournements des fonds alloués au programme d’urgence du président au pouvoir depuis janvier 2019.

    Le tribunal estime que M. Kamerhe est superviseur des travaux des 100 jours et soutient qu’il a aussi piloté les opérations des marchés publics de gré à gré, lesquels, affirme le tribunal, ont conduit au détournement de fonds publics.

    Selon le parquet, dont les arguments sont développés dans l’ordonnance, le chef du cabinet de Felix Ts ahisekedi aurait notamment octroyé un marché de livraison des maisons préfabriquées à Samibo Congo Sarl, une société que l’accusation juge « fictive ».Cette société avait obtenu ce marché d’un montant de 57 millions de dollars dont 47 millions avaient été débloqués en liquide et n’ont jamais servi à l’achat de maisons.

    Autre dossier selon l’accusation : un achat controversé de produits pharmaceutiques pour dix millions de dollars.  Le marché avait été octroyé à Trade Plus, une entreprise qui avait reçu 10 millions de dollars pour la fourniture des médicaments.

    Le scandale est que cette société n’est pas du domaine et ne tient qu’une quincaillerie. Elle avait fourni des produits, en grande partie périmés, mais le ministre de la Santé, Eteni Longondo, les avaient curieusement déclarés conformes.

    Dans ce dossier, Vital Kamerhe soutient qu’il n’est en rien responsable et balaye d’un revers de la main d’autres accusations. Selon lui, tous ces marchés publics ont été hérités du dernier gouvernement du régime de Joseph Kabila.

    Il soutient aussi qu’aucun marché de gré à gré ne porte sa signature. Autre argument du chef de cabinet : il affirme qu’il n’est pas de sa responsabilité de suivre l’affectation des fonds payés par la banque centrale dans les comptes desdites entreprises.

    D’autres auditions devraient aussi avoir lieu dans le cadre de l’instruction du dossier et d’autres personnalités en vue pourraient être appelés en audition durant ce laps de temps.

    Le détenu conteste enfin que plusieurs personnalités chargées de la supervision des travaux, parmi lesquelles le gouverneur de la banque centrale du Congo (BCC) et des ministres encore en fonction ne sont nullement inquiétés. Le tribunal n’a donc pas entendu ses arguments. La détention dans la prison de Makala se poursuivra encore pendant au moins 15 jours.

  • Qui est Vital Kamerhe!

    Qui est Vital Kamerhe!

    -Vital Kamerhe est sur le devant politique de la scène en République démocratique du Congo depuis la chute de Mobutu. L’homme du Sud-Kivu (Bukavu) avait occupé plusieurs fonctions dans divers cabinets ministériels au milieu des années 90 mais sa carrière politique démarrera vraiment avec l’entrée à Kinshasa de Mzee Laurent Désiré Kabila en 1997.

    Depuis, son idylle avec le clan Kabila n’a cessé de fluctuer. En 2006, c’est lui va porter la campagne électorale du jeune Joseph Kabila. Son sens de la formule, sa capacité à s’exprimer dans les cinq langues nationales, placent ce hâbleur au-devant de la scène.
    Kabila installé au pouvoir, Vital Kamerhe reçoit le perchoir de l’Assemblée nationale. L’homme est ambitieux. Un courtisan qui a le don pour se fâcher avec ses “amis” politiques. “Un vrai petit Mazarin”, dit de lui un de ses anciens condisciples du parti de Kabila. “Capable de servir les uns et les autres pour se servir lui-même. Mais ça ne dure jamais longtemps”.

    Première approche avec un Tshisekedi

    De fait, l’homme tombe en disgrâce en 2009. Quelques mois plus tard, il crée son propre parti politique l’Union pour la Nation congolaise. Il se présente à la présidentielle de 2011. Durant la campagne, il va tenter un rapprochement avec Etienne Tshisekedi. “Mais le Sphynx de Limete se méfie de cet ancien allié de Kabila qui aurait conservé des liens avec son ancien patron”, explique un proche de l’ancien leader de l’opposition congolaise. Kamerhe, lui, impute “ce rendez-vous manqué” au “Vieux”. “Il y a eu des contacts”, nous expliquait Kamerhe en 2015, à Kinshasa, mais “le Vieux ne voulait pas partager le pouvoir. Je n’étais qu’un outil pour lui. On a vraiment raté un rendez-vous”, expliquait-il.
    Trois ans plus tard, Vital Kamerhe se retrouve à la table des négociations avec Tshisekedi. Mais cette fois, ce n’est plus le “Vieux” mais son fils Félix. Les deux hommes cherchent à se positionner dans la course à la présidentielle de 2016 reportée à 2018. Kamerhe ne s’est jamais débarrassé de son étiquette de proche de Kabila, ce qui lui vaut le surnom de “Kamerhéon”, l’homme qui est capable de changer de couleur au gré de la faune politique qui l’entoure. Félix Tshisekedi, lui, le “fils de”, cherche à exister. Ils rejoignent tous les deux le mouvement “Lamuka”, qui cherche à fédérer toute l’opposition congolaise pour faire obstacle à Joseph Kabila ou à son candidat. Avec des poids lourds comme Bemba ou Katumbi, le duo peut espérer l’emporter.

    Le 11 novembre 2018, Lamuka désigne Martin Fayulu comme candidat, Kamerhe et Tshisekedi l’adoubent… pour moins de 24 heures. Le lendemain, ils annoncent en effet qu’ils reprennent leur soutien « sur pression de leur base » et fondent dans la foulée le mouvement Cach (Cap pour le Changement) sous l’égide du président kényan. Le deal est ficelé. Tshisekedi est candidat à la présidence, Kamerhe prendra le meilleur accessit qu’il trouvera. Le duo peine à mener campagne. L’argent nerf de la guerre se fait rare. Le 24 janvier, après moults arrangements plus opaques les uns que les autres, Tshisekedi reçoit la présidence congolaise des mains de Kabila. Kamerhe sera son directeur de Cabinet. Il lance rapidement, sur injonction du président, le projet des travaux pour les 100 jours. Une volonté de montrer que malgré cette élection… étonnante, les choses bougent. Les projets se multiplient, les contrats – tous de gré à gré – aussi. Les critiques pleuvent. L’argent, beaucoup d’argent, est dépensé sans que les résultats soient visibles. Kamerhe est sur la sellette. Une fois encore, il agace beaucoup de monde. Des hommes d’affaires, un banquier sont arrêtés en lien avec ce projet des 100 jours. Les langues se délient. Le 8 avril Kamerhe est entendu pendant 6 heures. Son sort est scellé. Il est placé sous mandat d’arrêt provisoire et envoyé à la prison centrale de Makala pour détournement de fonds. D’autres inculpations pourraient suivre

  • Apres Vital Kamerhe,Fulgence  Baramos, directeur général du Foner a Makala

    Apres Vital Kamerhe,Fulgence  Baramos, directeur général du Foner a Makala

    -Alors que la Gombe, le centre des affaires de Kinshasa est toujours confiné, que la justice est sensé fonctionner au ralenti à cause des précautions à prendre dans la lutte contre l’épidémie du Covid-19, les arrestations pleuvent dans la capitale congolaise.

    Ce mercredi 8 avril, c’est donc Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président de la République, son alter ego dans la plateforme Cach (cap sur le Changement) qui a été arrêté et placé sous mandat d’arrêt provisoire dans l’enquête sur les travaux opérés dans le cadre du programme des 100 jours.

    Le lendemain, ce jeudi 9 avril, c’est au tour de Fulgence  Baramos, directeur général du Foner (Fonds national d’entretien routier) d’être placé sous mandat d’arrêt par le procureur général de Kinshasa/Gombe. Motif de cette arrestation : le détournement de plus de 20 millions de dollars des caisses du Foner, notamment dans des projets de réhabilitation d’axes routiers dans les Kivus et le Kasaï.

    Fulgence Baramos avait été épinglé à plusieurs reprises, notamment par nos confrères de Politico.cd pour son enrichissement personnel et les multiples biens immobiliers dont il disposait en RDC mais aussi en Aferique du Sud, au Royaume-Uni ou en France.

  • Fini la recreation: Vital Kamerhe passe sa premiere nuit a Makala

    Fini la recreation: Vital Kamerhe passe sa premiere nuit a Makala

    -Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Président Félix Trshisekedi et président du parti UNC vient d’être placé sous mandat d’arrêt provisoire ce mercredi 8 avril. Il est conduit à la prison centrale de Makala en attendant la suite de l’instruction du dossier de détournement des fonds alloués au projet des 100 jours du Président de la République.

    Cette décision a été prise après son audition par le parquet général près la cour d’appel de Kinshasa-Matete. C’est depuis 13h que le procureur général l’auditionnait en rapport avec les enquêtes judiciaires sur le programme d’urgence de 100 jours du Président Félix Tshisekedi.

    Le parquet cherche obtenir de lui notamment les renseignements sur son rôle dans la passation des marchés, la procédure, le décaissement des fonds affectés aux travaux des sauts-de-mouton et logements sociaux.

    Jusque-là, M. Kamerhe était entendu à titre de renseignant afin de faciliter le travail du parquet pour une meilleure administration de la justice dans ce dossier.

    L’audition a pris fin vers 17h40’. Mais le directeur de cabinet de Tshisekedi ne quitte pas le parquet. Il lui est signifié son arrestation provisoire.

    Selon les sources du parquet, un directeur de cabinet est un administratif, un justiciable comme tout le monde, et ne jouit pas de privilège de juridiction. Vital Kamerhe pourra être jugé soit par un tribunal de grande instance soit par la cour d’appel. Il encourt 20 ans de prison, s’il est définitivement reconnu coupable, lors d’un éventuel procès.

  • Test d’un vaccin en Afrique: le médecin et le chercheur présentent leurs excuses

    Test d’un vaccin en Afrique: le médecin et le chercheur présentent leurs excuses

    -Lors d’une séquence diffusée le 1er avril sur la chaîne française LCI, un médecin, chef de service à l’hôpital Cochin à Paris, et un chercheur de l’Inserm, l’Institut français de la recherche médicale, évoquaient l’idée de tester un vaccin contre le coronavirus en Afrique. Leurs propos ont provoqué la colère et l’indignation de nombreux internautes.

    « L’Afrique n’est pas un laboratoire », « Nous ne sommes pas des rats de labo », autant de slogans apposés sur une carte de l’Afrique et relayés massivement ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Autant de réactions à l’hypothèse d’un test de vaccin BCG sur le continent émise par Camille Locht et Jean-Paul Mira, lors d’un échange mercredi 1er avril sur LCI.

    Des excuses et des tentatives d’explication

    Après avoir déclenché la polémique, ils tentent de l’éteindre. Ce vendredi 3 avril, l’Inserm a déclaré que le chercheur Camille Locht, interrogé deux jours plus tôt sur la chaîne française, présentait ses excuses. Ce dernier souligne « qu’il n’a tenu aucun propos raciste », « que les conditions de l’interview ne lui ont pas permis de réagir correctement ». Son intention était selon lui d’affirmer que « tous les pays devront pouvoir bénéficier des fruits de la recherche ».

    En face, l’Assistance publique des hôpitaux de Paris pour laquelle travaille Jean-Paul Mira a également réagi. Le directoire de l’AP-HP se dit « choqué » par les propos du médecin qui fait lui aussi son mea culpa : « Je veux présenter toutes mes excuses à celles et à ceux qui ont été heurtés, choqués, qui se sont sentis insultés par des propos que j’ai maladroitement prononcés », déclare le chef de service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Cochin.

    Réaction du ministère français des Affaires étrangères

    En tout cas, la polémique est telle que le ministère français des Affaires étrangères s’est exprimé vendredi 3 avril. Il déclare pour sa part que les propos tenus sur LCI « ne reflètent pas la position des autorités françaises ».

    Et dans une volonté de marquer le soutien de Paris dans cette crise sanitaire, le Quai d’Orsay précise que le président Emmanuel Macron s’est entretenu vendredi par visioconférence avec une dizaine d’homologues africains « pour faire un état des lieux et voir comment appuyer les efforts du continent ».

  • Vers 6 heures du matin, la milice Bakata Katanga a tente un coup de force à Lubumbashi, mais elle etait etouffee dans un bain de sang

    Vers 6 heures du matin, la milice Bakata Katanga a tente un coup de force à Lubumbashi, mais elle etait etouffee dans un bain de sang

    -Ce samedi 28 mars 2020, les habitants du quartier Golf Malela, à Lubumbashi, et de la commune de Kikula, à Likasi, ont été réveillés par des coups de feu.

    Depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines, les hommes du mouvement Kata Katanga (en faveur de l’indépendance du Katanga) de Gedeon Kyungu faisaient planer la menace d’une attaque sur la ville de Lubumbashi.

    Gabriel Kyungu (ancien gouverneur de la province du Katanga) et Jean-Claude Muyambo, avocat et ancien bâtonnier de Lubumbashi, ont plusieurs fois mis en garde les autorités de la capitale de la province  du Haut Katanga contre le risque que faisaient courir ces hommes pour la paix de la ville et de la province. La résidence de Gedeon Kyungu avait été placée sous surrveillance.

    Une surveillance qui n’a pas suffi à empêcher, ce samedi 28 mars au petit matin, les hommes de la milice kata Katanga de tenter un coup de force à Lubumbashi. Plusieurs dizaines de jeunes gens, la plupart sans arme, ont commencé à marcher dans le quartier Golf Malela où se trouve la résidence de Gedeon Kyungu, considéré comme un proche de l’ancien président Joseph Kabila. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues, des échanges nourris de coups de feu ont été entendus peu après 6 heures du matin.

    Les forces de l’ordre ont rapidement pris le dessus sur ces miliciens du mouvement Kata Katanga. « De nombreux corps étaient allongés par terre », explique un témoin.

    Des témoignages sont aussi arrivés de Likasi. Ici aussi, les Kata Katanga ont tenté une opération qui a tourné au fiasco. La milice a attaqué le centre de détention de la commune de Kikula (une des quatre communes de Likasi) pour libérer les détenus. Ici aussi, l’armée est rapidement intervenue et les hommes de cette milice, le plus souvent désarmés, n’ont pas fait le poids face aux militaires. Différents témoignages font état d’au moins 15 morts à Likasi dans les rangs des assaillants. Un policier, qui se trouvait de faction au centre de détention, a également été tué.

  • Un confinement total avorté a Kinshasa a cause de l’impréparation des Kinois

    Un confinement total avorté a Kinshasa a cause de l’impréparation des Kinois

    -Longues files, circulation grippée et marchés pris d’assaut : les plus de 11 millions d’habitants de la capitale congolaise se préparaient laborieusement, ce vendredi, à plonger dans quatre jours de confinement total alterné, décidé par le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila. Lequel s’est ensuite rétracté en début de soirée.

    Visage flétri, tête rasée, Hubert, la cinquantaine, fait la queue derrière une marée de fonctionnaires, près du prestigieux boulevard du 30 Juin, en plein centre-ville, pour retirer son maigre salaire avant d’effectuer les achats pour son ménage. « Hélas, je ne le ferai plus. Le salaire n’a pas encore été versé par l’État. Comment vais-je me confiner avec une femme et sept enfants ? Il vaut mieux mourir du coronavirus que de la faim, c’est triste », déplore-t-il, derrière une septuagénaire venue percevoir son salaire d’enseignante.

    Flambée du prix des denrées alimentaires

    Comme Hubert, de nombreux Kinois étaient massés devant les guichets de banques pour retirer les fonds. Mais trop peu ont été servis, plusieurs banques ayant notamment mis en place un « service minimum » en cette période de pandémie.

    D’autres, comme Clarisse, teint clair et cheveux teints, se sont rués vers les marchés pour s’approvisionner en denrées alimentaires. Conséquence : les prix ont considérablement grimpé. « Les commerçants se foutent de nous, ils profitent de cette situation pour exploser leurs chiffres d’affaires sans raison, regrette-t-elle devant une boutique le long de l’avenue Kasavubu, au marché Gambela. Le sac de la farine de maïs est passé de 46 000 francs congolais à 70 000 FC. C’est qui est étonnant, c’est que même une meurette de haricots ait connu une hausse de prix. »

    Dans des supermarchés congolais, de longues files trainaient devant les entrées au mépris des mesures d’hygiène. Gels désinfectants et papier toilette étaient particulièrement recherchés par les clients. Pour les commerçants, la situation est devenue une aubaine.

    « Nous sommes leurs vaches laitières, s’emporte Emery, qui transporte un sac de riz sur un chariot à la sortie d’un supermarché, dans l’est de Kinshasa. Le drame, c’est que l’État tolère cela après nous avoir imposé un confinement sans eau ni électricité. L’État devrait nous alléger la vie en cette période, au lieu de quoi lui et les commerçants nous pillent. »

    « Je devais aussi acheter du lait en poudre, des poissons salés et autres, mais ce n’est plus possible, peste Anicet, près du centre-ville. J’ai vidé mes poches, mais je ne suis pas en mesure de me procurer le minimum vital. Que vais-je faire pendant le confinement ? La faim va nous tuer plus que le coronavirus. »

    Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO, une ONG congolaise de défense des droits de l’homme, affirme même que la « décision brutale » de confiner Kinshasa « n’a contribué qu’à exposer les Kinois à la contamination ».

    Pour le mouvement citoyen Lutte pour le Changement, la mesure du gouverneur est « irresponsable ». La Lucha critique le caractère brusque de la décision, qui a été prise sans que des mesures d’accompagnement de l’économie n’aient été adoptées. Le mouvement craint que les pillages ne se développent dans cette période.

    Marche arrière pour le gouverneur de Kinshasa

    Vendredi soir, le gouverneur de Kinshasa Gentiny Ngobila a rectifié le tir, et annoncé par communiqué le report de sa mesure, vivement critiquée. Il justifie ce revirement par la spéculation des prix des biens de première nécessité, et le risque de voir se dérouler dans la capitale « des actes susceptibles de créer l’insécurité ».

    Le gouverneur ne prononce pas le mot de « pillage », que disait redouter la Lucha indignée par la mesure de confinement d’une population dont plus de la moitié vit dans la pauvreté. Vendredi dans la matinée, plusieurs sources gouvernementales affirmaient déjà qu’au plus haut niveau de l’exécutif national, cette mesure de confinement total alternée n’avait pas été entérinée.

    Il faut dire qu’à peine annoncée, cette mesure avait provoqué une levée de boucliers. Certains députés, qu’ils soient de l’opposition ou de la coalition au pouvoir, pointaient le peu de temps de préparation de la population de Kinshasa et l’absurdité du caractère intermittent du confinement.

    Du côté de les autorités de la ville, on dément tout rétropédalage. Le porte-parole du gouvernement provincial, Charles Mbuta Muntu, a annoncé la tenue d’une réunion du conseil urbain de sécurité dans les prochaines heures pour décider de l’éventualité d’une nouvelle date du début du confinement. Il promet une meilleure concertation avec l’équipe en charge de la riposte contre le Covid-19 à ce sujet.

    Pour le porte-parole du gouvernorat, rien ne justifie la « flambée exagérée » des prix observés sur les marchés de Kinshasa ces trois derniers jours car, affirme-t-il, « il n’y a pas rupture de stock ». Avec officiellement 58 cas dont cinq décès, et seulement trois cas de guérison, la RDC, qui avait enregistré son premier cas le 10 mars, est devenue le pays le plus touché d’Afrique centrale.

  • Coronavirus-les Musiciens Africains sensibilisent aussi

    Coronavirus-les Musiciens Africains sensibilisent aussi

    -Des dons, des chansons, des mises en garde: les vedettes d’Afrique, à commencer par ses footballeurs et chanteurs, ont enfilé leur costume d’influenceurs sur Twitter, Instagram et Facebook pour sensibiliser leurs « frères et soeurs » au danger de la propagation du Covid-19 sur le continent.

    C’est en mettant la main au portefeuille que le footballeur sénégalais de Liverpool Sadio Mané a marqué son soutien. L’attaquant vedette a fait don de 30 millions de francs CFA (environ 45.000 euros) à la lutte contre le Covid-19 dans son pays, selon son manager cité dans les médias.

    En Côte d’Ivoire, le retraité du ballon rond Didier Drogba a donné des masques à la cathédrale d’Abidjan, avec cette mise en garde: « Mes soeurs, mes frères, je vous demande de prendre le sujet très au sérieux, car nous avons tendance à être trop légers quant à nos réactions face à la situation ».

    « Mes frères, mes soeurs, mes chers parents, je vous demande de respecter les consignes données par les autorités de nos pays et l’organisation mondiale de la santé. Faisons-le, par Amour. Je vous aime », a lancé un autre retraité célèbre du ballon rond, le Camerounais Samuel Eto’o.

    Touchée après l’Asie et l’Europe, l’Afrique subsaharienne ne comptait que 1.642 cas pour une vingtaine de décès, selon un comptage de l’AFP jeudi à 11h00 GMT à partir des cas officiellement déclarés.

    Le continent redoute une propagation qui mettrait à rude épreuve ses fragiles structures sanitaires.

    En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent en nombre de cas (927 cas confirmés jeudi), le capitaine des Springboks, champions du monde de rugby, Siya Kolisi, soutient le confinement décrété par le président Cyril Ramaphosa dans une vidéo désopilante, assis sur les toilettes en train de lire en surveillant d’un oeil ses deux enfants dans la baignoire. Le confinement doit commencer vendredi.

    – Union sacrée –

    Les musiciens ne sont pas en reste. A Dakar, Youssou N’Dour, chanteur et fondateur du Groupe Futurs Médias (presse écrite, radio, télévision), a remis mi-mars un lot de matériel et d’équipements sanitaires au ministère de la Santé.

    Les artistes jouent l’union sacrée autour des messages de prévention des autorités, même les voix les plus frondeuses en temps ordinaire.

    En Ouganda, le chanteur Bobi Wine, député une nouvelle fois arrêté début janvier pour son opposition au président Yoweri Museveni, lance à ses fans « observez la distanciation sociale et la quarantaine », dans une vidéo sur Twitter.

    Au Sénégal, le collectif de rappeurs « Y en a marre », habituellement engagé contre la corruption et pour le renouvellement du personnel politique, a sorti une chanson et un clip, « Fagaru Ci Corona » (« prévenir le corona en wolof »).

    En République démocratique du Congo, les stars de la rumba chantent pour une fois autre chose que l’amour, ses joies et ses tourments. « Fally en mode confinement, les bisous stop », a lancé sur Twitter Fally Ipupa dans une mélodie improvisée sur une guitare acoustique.

    « Alors s’il vous plaît mes chers frères et soeurs, respectons le confinement, c’est très très important, restez à la maison, respectez les consignes données par les autorités et l’OMS », ajoute le crooner de Kinshasa.

    Les autorités de son pays ne sont pas allées jusqu’au confinement, décrétant la fermeture des frontières, des lieux publics, et l’isolement de Kinshasa.

    Voix grave et ton de circonstance, son compatriote Koffi Olomide a mis en garde les Congolais contre le « Kuluna-virus », habile remixage du terme « kuluna » qui désigne des gangs armés de Kinshasa, l’une des légendes et terreurs urbaines de la capitale aux dix millions d’habitants.

    En Côte d’Ivoire, le chanteur DJ Kerozen, star du coupé décalé , y est aussi allé de sa chanson sur les réseaux: « ‘Y a corona, respectons les consignes d’hygiène , l’affaire est sérieuse oh. (…) Même Mbengué (France en argot) là-bas c’est gâté, Seigneur faut +sciencer+ nous on veut vivre! ».

    Star panafricaine et référence pour des générations de musiciens, le saxophoniste camerounais Manu Dibango est décédé en France des suites du coronavirus.

    Le compositeur de « Soul Makossa » est la première célébrité mondiale à succomber au virus. Le chanteur congolais Aurlus Mabélé, une figure du soukouss –version moderne de la rumba congolaise-, infecté par le coronavirus, est aussi décédé il y a une semaine à Paris.​

  • Le président Tshisekedi appelle de produire la chloroquine « en quantité industrielle » en urgence

    Le président Tshisekedi appelle de produire la chloroquine « en quantité industrielle » en urgence

    -Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a estimé mardi qu’il était « urgent » de produire de la chloroquine « en quantité industrielle » face au coronavirus, faisant allusion au récent communiqué d’une entreprise pharmaceutique installée en RDC. « Il est urgent en effet que soit produite une quantité industrielle de la chloroquine, qui semble avoir montré son efficacité jusqu’à ce jour dans certains pays », a déclaré le président congolais dans une allocution télévisée détaillant de nouvelles mesures face à la pandémie, dont « l’état d’urgence » et l’isolement de Kinshasa du reste du pays.

    Le président a souligné que « tous les scientifiques n’ont pas encore marqué leur unanimité », mais souhaite « réfléchir sans délai » sur « l’opportunité d’une pareille démarche ». Il a fait allusion à un récent communiqué de l’usine pharmaceutique Pharmakina, installée à Bukavu dans l’est de la RDC.

    Dans ce communiqué, Pharmakina affirme qu’elle est disposée « à fournir de la quinine aux chercheurs disposés à travailler sur cette piste de la recherche scientifique ».

    Les avis sont partagés sur l’effet contre le SARS-Cov-2, le virus qui provoque le Covid-19, de la chloroquine, un antipaludéen bon marché, et de son dérivé, l’hydroxychloroquine.

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à la prudence et « condamne l’usage de médicaments sans preuve de leur efficacité ».

    En France, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué lundi qu’il s’apprêtait à autoriser le traitement par hydroxychloroquine mais uniquement pour les formes graves et dans un cadre hospitalier « sur décision collégiale des médecins ».

    Mi-février, des chercheurs chinois ont affirmé avoir eu des résultats positifs avec des essais cliniques portant sur une centaine de malades du Covid-19 dans une dizaine d’hôpitaux.

    En France, une équipe a testé des patients à Marseille (sud) et obtenu des résultats qu’elle a qualifié de positifs mais sur un très petit échantillon.​

    Avec LLA

  • Plus de 85% congolais vivent de l’économie informelle: comment respecter les consignes de sécurité-coronavirus

    Plus de 85% congolais vivent de l’économie informelle: comment respecter les consignes de sécurité-coronavirus

    -De nombreux habitants de Kinshasa ne respectaient pas, jeudi, les consignes de sécurité contre la propagation du coronavirus, rendues publiques mercredi soir par le président Félix Tshisekedi.

    Des reportages de nos confrères de Kinshasa et des échos qui nous sont parvenus de Kinshasa indiquent que les Kinois sont très nombreux à faire fi des consignes de sécurité contre la propagation du coronavirus.

    Par indiscipline comme le montre la fréquentation jeudi de bars, dont la fermeture a pourtant été décrétée. Ou encore, bien que les cultes aient été interdits pour quatre semaines, des célébrations religieuses réunissant plus que le maximum de 20 personnes autorisé.

    Incapacité d’agir autrement

    Mais ce non-respect des consignes est aussi lié à une incapacité d’agir autrement. Ainsi, comment se passer de transport dans une ville qui s’étend sur plus de 40 km ? Les Kinois sont donc nombreux à se presser aux arrêts et dans les bus et taxis collectifs, sans respect de la distance sanitaire d’un à deux mètres entre personnes.  Trop pauvre pour faire des réserves, ils sont des milliers à devoir se rendre chaque jour au marché pour se ravitailler.

    Et si beaucoup ont célébré la résilience des Congolais, dont plus de 85% vivent de l’économie informelle, force est de constater, aujourd’hui, qu’ils ne peuvent arrêter le travail pour respecter le confinement sanitaire alors qu’ils sont des millions à vivre au jour le jour, privés d’eau et de nourriture s’ils ne sortent pas de chez eux.

    Le Congo comptait jeudi 14 cas, dont 10 « importés » et 4 avec contact local avec les précédents.