-Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi a estimé mardi qu’il était « urgent » de produire de la chloroquine « en quantité industrielle » face au coronavirus, faisant allusion au récent communiqué d’une entreprise pharmaceutique installée en RDC. « Il est urgent en effet que soit produite une quantité industrielle de la chloroquine, qui semble avoir montré son efficacité jusqu’à ce jour dans certains pays », a déclaré le président congolais dans une allocution télévisée détaillant de nouvelles mesures face à la pandémie, dont « l’état d’urgence » et l’isolement de Kinshasa du reste du pays.
Le président a souligné que « tous les scientifiques n’ont pas encore marqué leur unanimité », mais souhaite « réfléchir sans délai » sur « l’opportunité d’une pareille démarche ». Il a fait allusion à un récent communiqué de l’usine pharmaceutique Pharmakina, installée à Bukavu dans l’est de la RDC.
Dans ce communiqué, Pharmakina affirme qu’elle est disposée « à fournir de la quinine aux chercheurs disposés à travailler sur cette piste de la recherche scientifique ».
Les avis sont partagés sur l’effet contre le SARS-Cov-2, le virus qui provoque le Covid-19, de la chloroquine, un antipaludéen bon marché, et de son dérivé, l’hydroxychloroquine.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à la prudence et « condamne l’usage de médicaments sans preuve de leur efficacité ».
En France, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué lundi qu’il s’apprêtait à autoriser le traitement par hydroxychloroquine mais uniquement pour les formes graves et dans un cadre hospitalier « sur décision collégiale des médecins ».
Mi-février, des chercheurs chinois ont affirmé avoir eu des résultats positifs avec des essais cliniques portant sur une centaine de malades du Covid-19 dans une dizaine d’hôpitaux.
En France, une équipe a testé des patients à Marseille (sud) et obtenu des résultats qu’elle a qualifié de positifs mais sur un très petit échantillon.
-La RDC a annoncé mercredi 18 mars avoir enregistré 14 cas de Covid-19 sur son territoire. Dans la soirée, Félix Tshisekedi a annoncé une batterie de mesures pour limiter la propagation. C’est le médecin spécialiste en virologie Jean-Jacques Muyembe, coordinateur de la lutte contre le virus Ebola, qui est désormais chargé de celle du Covid-19.
« Nous ne sommes qu’au début de cette pandémie. Il s’agit d’une menace sérieuse qui appelle des mesures musclées », a dit le chef de l’État congolais, dans son message.
Mesures bien connues désormais puisque déjà mises en place ces derniers jours dans de nombreux pays du monde.
Sur le plan interne, tous les rassemblements, réunions, célébration de plus de vingt personnes sur les lieux publics sont interdits. Les écoles et les universités sont fermées pour une durée d’un mois à dater de ce jeudi.
Tous les cultes publics ainsi que les activités sportives dans les stades et autres lieux de regroupement sont également suspendues. Discothèques, bars, cafés et restaurant ne peuvent pas non plus ouvrir jusqu’à nouvel ordre. D’autres types de rassemblement comme les deuils sont être soumis à une réglementation particulière, « interdits dans les salles et domiciles », « les dépouilles mortelles étant conduites directement de la morgue jusqu’au lieu d’inhumation en nombre restreint d’accompagnateurs », a précisé le chef de l’État.
Félix Tshisekedi a également « décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les vols en provenance des pays à risque et des pays de transit ».
L’opposition propose de revoir de la loi budgétaire
Le président congolais a confié la coordination de la riposte au virologue Jean-Jacques Muyembe, celui-là même qui a dirigé la lutte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola.
Félix Tshisekedi a aussi annoncé qu’une réunion dite inter-institutionnelle sera très prochaine organisée pour examiner le mode de fonctionnement de l’État en cette période exceptionnelle.
Pour le député d’opposition Christophe Lutundula, l’annonce de ces mesures est à saluer, mais il s’inquiète du manque de moyens. Il ne va pas falloir avoir honte, dit-il, de faire appel aux bailleurs de fonds.
« Il se pose un problème de moyens, tant pour la prévention que pour les traitements, il y a des problèmes d’équipements médicaux spécialisés, des appareils. il va falloir absolument une importante mobilisation de ressources, et pourquoi pas voir si l’un ou l’autre de nos partenaires peut nous porter secours, il n’y a pas de honte à avoir. Même pour Ebola, nous n’avons pas refuser de recourir à l’assistance de ceux qui peuvent nous aider à quelque chose », développe l’élu. Pour lui, il va être « absolument nécessaire de revoir la loi budgétaire et les affectations des recettes ».
-”Une dictature est en train de s’installer dans ce pays. Je vous demande de résister avec la dernière énergie”. Étienne Tshisekedi wa Mulumba, leader charismatique de l’UDPS et chef de file de l’opposition démocratique, Kinshasa-Limete, le 23 mai 1997. Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Dans le contexte des États vitrifiés par une dictature féroce, très souvent militaire, au service exclusif de puissants intérêts extérieurs, la démocratie africaine est, en réalité, une stratégie destinée à défaire le néocolonialisme en tant que filiation et, surtout, prolongement du régime colonial. C’est en fait une opération politique et idéologique dont l’objectif primordial consiste à recouvrer l’indépendance nationale du pays par la mise en place d’un système qui rend parfaitement la Souveraineté au Peuple pour que celui-ci ne soit plus réduit à la servitude. Cette démarche est profondément au cœur de l’entreprise politique du Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba et de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Axée substantiellement sur les droits fondamentaux de la personne humaine et les droits des Peuples à prendre en charge leur destin propre (à disposer d’eux-mêmes), cette idéologie trouve, très naturellement, sa consécration matérielle lors de la Conférence nationale souveraine (CNS) de 1992. En effet, l’édifice constitutionnel qui en est issu, s’articule autour du multipartisme et de la démocratie parlementaire. Ce qui donne, à n’en point douter, à l’ensemble du Peuple congolais la possibilité de choisir librement ses Représentants ou Délégués légitimes. Aussi s’articule-t-il autour de la typologie fédérale de l’État.
Légitimité du pouvoir, régime multipartite et système parlementaire
Pour feu le leader incontesté de l’UDPS Étienne Tshisekedi dont le combat politique remonte, en réalité, à la fin des années soixante, tout autour des années 1968-69[i], la démocratie en qualité de système politique signifie pertinemment la liberté. Celle-ci implique le choix par les Citoyens des Représentants qui incarnent, très profondément, leurs aspirations. Elle représente le choix éclairé, judicieux de l’idéologie porteuse de leurs attentes sans pression ou pesanteur de l’État.
Cette liberté ne peut s’exercer que dans un cadre plural. Ce choix ne peut s’opérer que dans un univers politique ouvert où la concurrence est de mise. En d’autres termes, le régime multipartite en tant que support du système démocratique concourt, selon le Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba, au suffrage universel et, par voie de conséquence, à l’expression de la volonté populaire. Ce dernier l’interprète comme une assurance et un processus de légitimation des acteurs politiques. Il constitue, selon sa perception et sa vision, une garantie de l’accomplissement des vœux du Peuple par le biais de ses Représentants dûment élus ou désignés par leurs seuls et uniques pairs.
Pour le Dr Tshisekedi, un élu ne l’est politiquement que dans la seule perspective de satisfaction des demandes populaires. En d’autres termes, un élu est, d’abord et avant tout, un serviteur du Peuple. Ce dernier n’est pas désigné par ses pairs citoyens pour défendre les intérêts corporatifs nationaux ou étrangers comme ce fut, assurément, le cas sous le néocolonialisme mobutien[ii]. Y compris sous le régime pseudo-nationaliste de Kinshasa, d’ailleurs, coopté pendant “l’épopée de la guerre dite de libération nationale de 1996-1997” par la fine fleur de la communauté financière et minière internationale.
Par conséquent, l’on ne doit pas perdre de vue que feu le guérillero marxiste et maoïste Mzee Laurent-Désiré Kabila parrainé par des puissances extérieures a renversé moins le régime politique évanescent du Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre que la démocratie congolaise sustentée par les instruments de la CNS. Force est, d’ailleurs, de constater que les résolutions émises et dispositions constitutionnelles adoptées par les Délégués du Peuple et Représentants de la Nation dans cette Institution au cœur même de la vie politique étaient, pour avoir solennellement réaffirmé le nationalisme congolais fondé sur la loi Bakajika de 1961, totalement incompatibles avec le statut d’un maquisard révolutionnaire à la solde de puissants intérêts financiers et miniers. À cet effet, il y a lieu de souligner que le mercenaire Laurent-Désiré Kabila fut soutenu dans cette entreprise guerrière par la Belgique, les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada.
Dans le cadre des agencements internationaux (la mondialisation des marchés), le rebelle affairiste Kabila est, donc, simplement perçu comme un gendarme par les tenants de l’ordre mondial, et ce au même titre que son sinistre prédécesseur. Il est regardé tout à fait naturellement comme un geôlier du Peuple congolais. Il est considéré rien que moins un surveillant [un cerbère] des intérêts stratégiques de l’oligarchie financière et minière mondiale. C’est pour défaut d’engagements auprès de ses parrains et alliés qu’une guerre fatale au pays lui est, malheureusement, imposée le 2 août 1998.
C’est la raison fondamentale pour laquelle le Dr Étienne Tshisekedi s’est battu corps et âme pour l’avènement d’une véritable démocratie qui soit réellement la manifestation ou – [l’expression limpide] – de la volonté du Peuple congolais. Ce personnage politique s’est, en effet, toujours battu pour l’avènement d’un paysage démocratique incarné par des élus qui sont vraiment moins des pantins d’États ou de puissants intérêts étrangers que des Commis de la Nation. C’est cette exigence qu’il a toujours fait valoir – et ce à n’importe quel prix – devant n’importe quel interlocuteur national ou international.
Cela est d’autant plus vrai que la légitimité des autorités politiques, administratives et gouvernementales de facto de la République démocratique du Congo procède tout à fait directement, – Ironie de l’Histoire –, non pas de la Nation congolaise (puisqu’elles se targuent d’être des nationalistes) mais malheureusement de l’étranger ! Il en est ainsi de Mobutu Sese Seko du Zaïre dont la mission consista à défaire l’indépendance des pays africains et du seigneur de guerre Laurent-Désiré Kabila dont le rôle majeur fut d’intégrer géopolitiquement la République démocratique du Congo dans la ceinture anti-islamiste. Ainsi en est-il de nos jours de Joseph Kabila Kabange dont la mission primordiale est d’étouffer tous azimuts le développement économique et le progrès social en Afrique au moyen de la rétrocession des richesses congolaises au profit des puissances exogènes.
Aujourd’hui, les dirigeants de pacotille au sommet de la République démocratique du Congo sont maintenus superficiellement en vie voire instrumentalisés par des forces extranationales. Face à ce non-sens idéologique, à cette vraie parodie révolutionnaire, le célèbre Héraut du ‘‘Panafricanisme’’ et du ‘‘Nationalisme congolais’’, Patrice Emery Lumumba dont la mémoire politique est visiblement trahie, pratiquement déviée par des pseudo-héritiers, des soi-disant nationalistes à Kinshasa, préférerait sans l’ombre de doute retourner immédiatement dans sa dernière demeure. Tiens ! Tiens ! Ce fameux dirigeant sacrifié sur l’autel des intérêts colonialistes et impérialistes n’en a, d’ailleurs, jamais eu !
Si elle porte dans ses germes fondateurs la liberté, la démocratie se cristallise au sein du Parlement. Elle s’y manifeste en tant que lieu sacré du combat politique. En effet, celui-ci est peuplé de véritables Commis de la Nation. C’est-à-dire : des Représentants qui incarnent la volonté populaire. À ce propos, le véritable rôle du Parlement dans un État consiste à encadrer l’action gouvernementale dont la mission primordiale est de mettre en demeure la politique de la Nation. C’est-à-dire : Une politique décidée par la population, le peuple assumant logiquement sa mission de souverain primaire.
Cette politique est menée par un Premier ministre responsable devant ses pairs. C’est-à-dire : un Premier ministre responsable devant le Peuple qui l’a élu, qui s’est prononcé en sa faveur via le processus de suffrage universel. Ce droit de regard du Parlement sur les affaires gouvernementales exprime en réalité la Souveraineté de la Nation. C’est cette vision idéologique que voulait faire valoir le Dr Étienne Tshisekedi et que cherche à implanter l’UDPS afin que la République démocratique du Congo (RDC) recouvre sa totale liberté, assume son entière indépendance vis-à-vis des puissants intérêts autant politiques et économiques que financiers et militaires extérieurs.
C’est, effectivement, la raison majeure pour laquelle la tristement célèbre Communauté internationale dont le phantasme idéologique est d’asservir, par procuration, le Peuple congolais, ne veut point du tout cautionner cette démarche politique et démocratique. Cela est d’autant plus vrai que cette dernière a pour corollaire immédiat d’extraire du régime d’exploitation coloniale et même impérialiste cet État géant d’Afrique centrale considéré à juste titre de grenier des matières premières. Ainsi, elle préfère résolument coopter toute une série d’acteurs politiques capables de perpétuer le calvaire national. La rébellion politico-militaire dans le Nord et dans l’Est de la RDC est-elle étrangère à cette macabre vocation ? La prolifération des seigneurs de guerre ‘‘sanguinaires’’ dans cette portion du pays est-elle par conséquent un fait anodin ?
Fédéralisme, démocratie et développement
Jetant son dévolu sur le régime fédéral, la CNS fait, en 1992, le choix de la démocratie institutionnelle, d’une part. En effet, le fédéralisme permet aux différentes Collectivités locales (États ou Provinces) de s’auto-organiser politiquement. Ce mode d’organisation leur permet de choisir leurs Représentants qui siègent aussi bien dans les Institutions publiques fédérales que fédérées en vue de défendre leurs intérêts primordiaux. Ce système comporte, en pratique, cette vertu fondamentale de rendre souverain chaque pan du territoire national.
Et, d’autre part, en donnant la parole à la base, aux localités, le fédéralisme donne, en réalité, à chacun la possibilité de construire son développement. Il lui permet, surtout, d’être maître de son propre destin politique, culturel, social et économique. De ce fait, il s’oppose catégoriquement au modèle hégémonique du centre. Il rejette du revers de la main le mythe centralisateur. Il récuse le modèle uniformisateur qui nivelle tout par le haut et s’oppose farouchement à tout ‘‘particularisme’’ et toute notion d’autonomie.
C’est en réalité ce type de fonctionnement des structures administratives et institutions publiques mettant un accent particulier sur l’autonomisation que recherchait, à n’en pas finir, le juriste Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Pour le leader charismatique de l’UDPS, l’État est, dans ce nouveau régime administratif, réduit aux seules fonctions d’arbitrage et de coordonnateur. En principe, le rôle du pouvoir central consiste à fixer les règles de jeu entre les différentes entités structurelles qui composent l’État.
Force est d’admettre que cette vision centralisatrice, certes adossée à l’uniformisation qui assure bien entendu l’hégémonie de l’État central, a indéniablement montré – et démontré – toutes ses limites abjectes avec le délire mobutiste. Après trente-deux ans de monocratie néocolonialiste incarnée politiquement par le tyran Mobutu Sese Seko du Zaïre sous la bannière inique du Mouvement populaire de la révolution (MPR), le bilan administratif et gouvernemental de la RDC en matière de développement à la fois humain et matériel est sans aucun doute catastrophique. Une grande majorité de la population vit quotidiennement sous le seuil de la pauvreté. Les infrastructures du pays sont quasiment inexistantes, etc.
Il convient de relever que cette même conception et, surtout, cette même application du modèle administratif, d’ailleurs, datant de l’ère ‘‘mobutiste’’, pourtant fort connue pour sa défaillance, continuent malgré tout d’être respectées. Elles continuent, de nos jours, avec quelques retouches cosmétiques ou superficielles. Malgré tout avec les mêmes résultats. ‘‘Les mêmes causes produisent les mêmes effets’’, dit-on ou constate-t-on ! Qui dit mieux ?
Ainsi, pour Étienne Tshisekedi wa Mulumba, un système politique et démocratique qui donne systématiquement et automatiquement la parole à la base populaire et aux entités locales est, en réalité, le gage du développement national. Cela est d’autant plus vrai que l’essor national est librement défini par les localités elles-mêmes. Il est défini en fonction de leurs aspirations fondamentales et non plus en fonction des desiderata émis par de puissants intérêts étrangers. Il importe de souligner que ceux-ci sont, par essence, incompatibles avec les attentes primordiales de la Communauté nationale. La preuve en est que les entreprises minières exploitées dans le camp gouvernemental aussi bien que dans les zones militairement occupées par la rébellion armée et les États agresseurs ne bénéficient nullement à la population.
Partant de cette considération fondamentale et dans la seule et unique perspective de refondation de l’État et de la reconstruction nationale, le moment n’est-il pas venu de mettre sur pied en RDC une vraie démocratie ? Le moment n’est-il pas finalement venu d’asseoir un régime politique qui soit l’expression manifeste de la volonté nationale en vue de garantir le développement du pays ou le bien-être collectif ? Pour épargner des souffrances horribles et inutiles à la population, le moment n’est-il pas finalement venu d’asseoir un régime politico-institutionnel directement issu du suffrage universel et non pas bénéficiant de l’onction des puissances extérieures ?
Il sied de mentionner qu’un tel système politique se doit, certes, d’incarner les intérêts sacrosaints de la population telle que le préconisait, d’ailleurs, de son vivant le leader de l’Opposition démocratique et légaliste Étienne Tshisekedi wa Mulumba depuis la création effective de l’UDPS le 15 février 1982.
[i] Période de durcissement du régime militaire mobutiste caractérisé par des exécutions politiques et le lynchage des étudiants au Campus universitaire de Lovanium à Kinshasa.
[ii] Comme c’est présentement le cas sous le régime prédateur des mercenaires locaux ou étrangers.
-L’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi, a fait une nouvelle mise au point après le décès de l’opposant congolais à Bruxelles, le 1er février. L’organisation de ses obsèques à Kinshasa est devenue un sujet de crispation entre le gouvernement d’un côté, sa famille et son parti de l’autre. L’UDPS a donc tenu une conférence de presse, ce matin lundi 13 février dans la matinée à Bruxelles.
La date du rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa n’est toujours pas connue, car pour la famille, les conditions de ce rapatriement ne sont toujours pas remplies. Il faut d’abord se mettre d’accord sur le lieu de sépulture où sera érigé un mausolée.
Le clan Tshisekedi a proposé plusieurs sites dans la capitale : devant le palais de justice, sur la place Triomphale, mais ces propositions ont, semble-t-il, toutes été rejetées par les autorités de Kinshasa. « Il faut aussi s’assurer que les obsèques d’Etienne Tshisekedi se dérouleront dans de bonnes conditions de sécurité, insiste son fils Félix, car mon père était un homme de paix. Nous ne voulons pas que ses funérailles se transforment en un bain sang », précise-t-il.
Début de polémique
Enfin, les obsèques devraient avoir lieu après la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre mais contrairement au point précédent, celui-ci n’est pas une condition sine qua none au rapatriement de la dépouille.
Sur RFI, Lambert Mende s’oppose à cette demande des proches d’Etienne Tshisekedi. « Je ne vois pas de lien entre les obsèques qu’on rend à une personne qui est décédée et des négociations politiques, réagit le porte-parole du gouvernement congolais. […] Nous considérons que les obsèques sont un moment de recueillement où on arrête tout, où on rend les derniers hommages à la personne qui a disparu. »
Pour lui, « la mise en oeuvre de l’accord commence par la signature de l’arrangement particulier dont nous n’avons pas encore fini la discussion. Donc nous n’allons pas commencer à nous lancer dans ces discussions-là tant que nous n’avons pas enterré la grande personnalité qui vient de nous quitter ».
Vers une autopsie ?
En parallèle, un début de polémique est en train de poindre. La famille Tshisekedi annonce qu’elle pourrait demander une autopsie. Elle soupçonne en effet une erreur médicale et s’interroge. « Pourquoi a-t-il fallu attendre autant de temps pour opérer mon père alors qu’il avait très mal à la jambe gauche ? se demande Félix Tshisekedi. Pourquoi avoir réalisé une anesthésie générale, là où une anesthésie locale aurait pu suffire ? », poursuit-il.
Pour rappel, cette figure de l’opposition congolaise est décédée d’une embolie pulmonaire, selon les médecins. L’autopsie du corps pourrait encore retarder le rapatriement de la dépouille.
Felix:
“Il y a une situation qui nous interpelle tous, en tout cas nous dans la famille, c’est la rapidité avec laquelle son état s’est dégradé. Et puis il se plaignait, assez ouvertement même, de la douleur qu’il avait à sa jambe gauche et on se demande pourquoi est-ce que ça a pris autant de temps pour l’opérer. C’est un mal local qui devait donc se circonscrire à cela, mais plus tard on nous expliquera que l’anesthésie est passée du local au général parce que l’opération avait duré plus longtemps. Mais là aussi, nous avons un avis contraire d’un proche qui est anesthésiste et qui dit qu’on peut maintenir un patient dans cet état d’anesthésie locale jusque quand l’intervention se terminera, peu importe le temps que ça prendra. C’est de là que sont venues nos questions. Nous ne soupçonnons personne, nous n’accusons personne, nous voulons simplement comprendre qu’est-ce qui s’est passé. Je crois que c’est notre droit le plus légitime.”
-La RDC est toujours dans l’attente d’une date pour le retour de la dépouille d’Etienne Tshisekedi. Le gouvernement congolais et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ne s’accordent pas sur l’organisation des obsèques du leader de l’opposition.
Mardi 7 février, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, déclarait que, sur instruction du chef de l’Etat, le gouvernement couvrira toutes les charges de l’organisation des obsèques, annonçant la mise en place d’un comité d’organisation.
De son côté, le secrétaire général de l’UDPS affirme que la famille de l’opposant historique et sa famille politique coordonnent toutes les cérémonies liées aux funérailles. Les autres partenaires ne viennent qu’en appui. En outre, l’UDPS conditionne le rapatriement de la dépouille d’Etienne Tshisekedi par la mise en place du gouvernement issu de l’accord du 31 décembre. Une situation qui inquiète la Voix des sans voix (VSV).
« Même mort, Tshisekedi est capable de mobiliser des marées humaines»
« Les autorités congolaises ont de leur côté un programme qui n’est pas en fait celui de la famille biologique et des deux familles politiques de monsieur Etienne Tshisekedi. Cette confusion fait craindre des violences en République démocratique du Congo parce que monsieur Etienne Tshisekedi n’est pas n’importe qui. Même mort, Tshisekedi est capable de mobiliser des marées humaines, explique Rostin Manketa, le directeur exécutif de défense des droits de l’homme, la Voix des sans voix. Et dans cette confusion où les autorités et les familles biologiques et politiques n’arrivent pas à s’entendre, à harmoniser leur point de vue, il y a fort à craindre qu’il y ait des violences parce que les milliers de militants des deux familles politiques sont derrière leur leader politique et de l’autre côté, nous risquons d’avoir les autorités congolaises qui vont instrumentaliser les forces de l’ordre, ajoute-t-il. Et à ce moment-là, il y aurait facilement des violences en République démocratique du Congo, lors du rapatriement du corps et aussi lors des obsèques proprement dites. »
Dans l’accord du 31 décembre, Etienne Tshisekedi avait été désigné président du Conseil national de suivi de cet accord issu des négociations directes sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Après sa disparition à Bruxelles, en Belgique, qui pourra lui succéder à ce poste important dans le contrôle de l’application de l’accord appelé à gérer la transition jusqu’aux élections convenues en décembre prochain ?
« Tout est clair dans l’accord »
Pour la Majorité présidentielle, par la voix du ministre de la Communication, qui siège au bureau politique de cette famille politique, Lambert Mende Omalanga, il y aura débat pour la désignation d’un nouveau président du Conseil national du suivi de l’accord. Ce que conteste Pierre Lumbi, le président du Mouvement social pour le renouveau (MSR) et de la plateforme G7 (le groupe de 7 parlementaires de 7 partis frondeurs, qui ont quitté la Majorité présidentielle), qui est également membre du conseil des sages du Rassemblement des forces acquises au changement.
Selon lui, les textes sont clairs à ce propos : c’est le président du Conseil du Conseil des sages du Rassemblement qui doit occuper le poste de président du Conseil de suivi de l’Accord du 31 décembre. « Puisqu’on nous oblige à donner une réponse sur cette question-là, moi je vous dis qu’il n’y a pas de problème. Il n’y a aucun problème. Tout est clair dans l’accord. Vous prenez l’accord et vous le lisez, il n’y a aucun problème. Rien, même pas une virgule. Le président du Conseil national de suivi de l’accord, c’est le président du Conseil national des sages. On n’a pas dit que c’était Etienne Tshisekedi. C’est clair là-dessus, ça n’a pas été personnalisé, affirme Pierre Lumbi. Vous avez lu, je suis sûr que vous avez lu ce texte. Vous avez vu quelque part où on a écrit « le président du Conseil national de suivi, c’est Tshisekedi intuitu personae. Non. Je pense qu’il faut être sérieux. Bien entendu, c’est clair que le ministre Mende peut avoir une opinion tout à fait individuelle, personnelle, mais ça n’a rien à voir avec l’accord. Ce qu’il a dit, c’est autre chose. Nos préoccupations actuelles, c’est les obsèques de notre président Etienne Tshisekedi », conclut le président du MSR.
rfi
-La mort de l’opposant historique congolais Étienne Tshisekedi ouvre la voie à un combat pour le titre envié de chef de l’opposition qu’il incarnait et met à mal l’unité de son parti, l’UDPS, déjà fortement tiraillé de l’intérieur.
Tshisekedi est mort à 84 ans le 1er février à Bruxelles alors qu’une coalition d’opposition qu’il présidait, le “Rassemblement”, négociait avec le pouvoir un partage des postes dans un futur gouvernement d’union découlant d’un accord de cogestion de la République démocratique du Congo signé le 31 décembre.
Cet accord, censé sortir le pays de la crise liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat est échu depuis le 20 décembre, prévoit la mise en place d’une transition politique jusqu’à la tenue de la présidentielle “fin 2017”, perspective qui semble déjà très incertaine.
Tshisekedi devait prendre la tête du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA) tandis que son fils Félix brique le poste de chef du gouvernement.
La mort du “Vieux” remet tout à plat. Les alliés de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au sein du Rassemblement sont bien décidés à remettre en cause ce qu’ils percevaient comme une position hégémonique de ce parti. Plusieurs dirigeants d’opposition briguent déjà ouvertement la présidence du CNSA.
Le pouvoir, de son côté, affirme que le choix du titulaire de ce poste devra faire l’objet d’un nouveau consensus entre la majorité et l’opposition.
Entré en dissidence contre le régime de Mobutu en 1980, avant de s’opposer à ses successeurs, Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), puis son fils Joseph, Tshisekedi, capitalisant sur son énorme popularité, a toujours dirigé de manière autoritaire.
Pour l’opposition, la mort du patriarche “est un événement à double tranchant”, dit à l’AFP Thierry Vircoulon, spécialiste de l’Afrique centrale, enseignant à Sciences-Po Paris.
Elle “est privée de sa figure la plus mobilisatrice, celle qui faisait peur au pouvoir”, juge M. Vircoulon, “mais à l’inverse, par son intransigeance, Étienne Tshisekedi contribuait à empêcher l’unification de l’opposition et reléguait les autres opposants à des seconds rôles”.
Pour l’universitaire, sa mort lève “un obstacle” à l’affirmation au premier plan d’autres personnalités plus jeunes, comme l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, aujourd’hui en exil, ou l’ancien président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe.
– ‘Les ambitions vont exploser’ –
Pour l’heure, estime un diplomate, “le grand vainqueur de l’accord de la Saint-Sylvestre, c’est Kabila, car il n’a plus d’opposition”, celle-ci ayant accepté dans son ensemble de s’asseoir à la table des négociations en vue de gouverner.
Dès lors, estime le professeur Justin Kankwenda, économiste et politologue, le Rassemblement, s’il veut survivre, “doit cesser d’être une plate-forme opportuniste […] pour se transformer en un regroupement porteur de l’alternance”.
Pour lui, la seule planche de salut de la coalition est “la cohésion autour d’un programme” et une vision stratégique pour permettre la pleine application de l’accord du 31 décembre et la tenue effective de la présidentielle à la fin de l’année.
Quand à l’UDPS, premier parti de l’opposition à l’issue des législatives et de la présidentielle de 2011, elle apparaît minée depuis lors par les querelles internes favorisées par l’affaiblissement d’un Tshisekedi malade qui aura multiplié jusqu’au bout les décisions contradictoires
Avec sa mort, “les ambitions vont exploser”, estime M. Kankwenda.
A ceux qui voudraient voir Félix Tshisekedi succéder à son père à la tête du parti, un haut-cadre de l’UDPS confie à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que “dans un parti politique, l’héritage doit être idéologique, donc politique”: “Tout doit être décidé lors du [prochain] congrès”.
Mais parmi les tenants de “l’héritage politique”, on ne parle pas d’une seule voix. Tel autre cadre appelle à ne “pas négliger la ligne historique” : celle de ceux qui “ont enduré la souffrance de la lutte dans leur chair” (avant 1990) par opposition aux “nouveaux venus” arrivés après cette date.
Pour Jean-Pierre Mbwebwa, professeur de sciences politiques à l’Université de Kinshasa, “il faut que le nouveau leadership [de l’UDPS] soit issu des urnes” sous peine de priver son futur chef de toute légitimité auprès des militants et sympathisants, ce qui ne manquerait pas de conduire selon lui à la disparition du parti.
-Le parti de l’opposant historique congolais Etienne Tshisekedi refuse au gouvernement actuel le droit d’organiser les obsèques de son leader décédé le 1er février 2017 à Bruxelles, conditionnant le rapatriement de la dépouille par la mise en place du nouvel exécutif qu’il devrait diriger conformément à l’accord du 31 décembre dernier.
Jean-Marc Kabund, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), a, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, énuméré un certain nombre de conditions que pose son parti avant le rapatriement et l’enterrement du leader décédé.
Parmi celles-ci, la mise en place d’un gouvernement selon l’accord obtenu sous la médiation des évêques catholiques.
“Ici pour nous, l’occasion de rappeler que le seul cadre politico-juridique qui devra régir l’espace politique est l’accord de la Saint Sylvestre. D’où la nécessité et l’urgence de mettre en œuvre l’accord global et exclusif du 31 décembre 2016 de manière pour décrisper la situation politique du pays et cela en conformité avec le vœu populaire qui estime que seul un gouvernement mis sur pied en application de cet accord a le droit d’accompagner le deuil de notre président”, a déclaré M. Kabund.
Le parti exige également l’érection d’un mausolée en mémoire de Tshisekedi.
Le gouvernement a pour sa part rétorqué, expliquant avoir mis à la disposition de la famille de Tshisekedi et de son parti les moyens pour le rapatriement de la dépouille.
“C’est tout de même un peu irresponsable pour nous qui sommes Africains, nous qui sommes Bantu que pendant un deuil, on puisse soulever des problèmes politiques… De toutes les façons même les évêques nous ont demandé de suspendre les discussions et de les reprendre qu’après l’enterrement de M. Tshisekedi”, a indiqué le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.
Les discussions en vue de mettre en application l’accord du 31 décembre butent jusque-là sur la désignation du Premier ministre.
Le pouvoir exige une liste des candidats mais l’opposition s’en tient au texte de l’accord qui stipule que le Rassemblement, principale plate-forme des opposants, désigne le Premier ministre.
L’accord signé le 31 décembre vise à résoudre la crise née de la non-organisation des élections en 2016. Le président Joseph Kabila reste en place jusqu’à l’élection de son successeur en décembre 2017, selon l’accord.
-Les Etats-Unis exhortent les parties de la crise en RDC à mettre diligemment en application l’accord du 31 décembre en vue de rendre un hommage durable à l’opposant historique Etienne Tshisekedi décédé le 1er février à Bruxelles.
“Nous appelons toutes les parties à l’accord du 31 décembre 2016 et leurs partisans à travailler davantage plus diligemment à la mise en œuvre de celui-ci en temps voulu et à la première passation démocratique du pouvoir du pays. Ces résultats constitueraient à la fois une base solide pour l’avenir de la RDC qu’un hommage durable à l’héritage d’Etienne Tshisekedi”, indique dans une déclaration le département d’Etat américain.
Washington appelle tous les Congolais à l’unité en cette période difficile.
“Bien qu’il s’agisse d’une période difficile et d’un temps de deuil en RDC, c’est aussi un moment d’unité. Nous exhortons les Congolais à se rassembler et à honorer la mémoire de Tshisekedi en continuant à poursuivre ses idéaux d’un Congo pacifique et démocratique”, indique la déclaration.
Les Etats-Unis présentent leurs plus sincères condoléances au peuple de la République démocratique du Congo à la suite de la disparition du leader de l’opposition congolaise.
M. Tshisekedi est mort mercredi après-midi à Bruxelles, huit jours après avoir quitté le Congo en pleines négociations sur la mise en place d’une transition politique destinée à sortir pacifiquement de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Joseph Kabila.
Le mandat de M. Kabila est échu depuis le 20 décembre 2016, mais le chef de l’État reste à son poste en attendant la tenue d’une élection permettant de désigner son successeur.
M. Tshisekedi était entré en dissidence en 1979-1980 en dénonçant l’arbitraire du régime du dictateur Mobutu Sese Seko, après avoir accompagné son ascension à l’indépendance du Congo belge, en 1960.
Il a ensuite incarné l’opposition au tombeur du “Léopard”, Laurent-Désiré Kabila, arrivé au pouvoir par les armes en 1997, puis à son fils Joseph Kabila, qui lui succèdera après son assassinat en 2001.
Etienne Tshisekedi Pdt de l’UDPS- JP Bembe PN du MLC
-Le président sud-africain rend hommage à l’opposant congolais en soulignant, dans un communiqué, le rôle clé que celui-ci a joué dans le paysage politique de la RDC.
“M. Étienne Tshisekedi, décédé à l’âge de 84 ans et dont la carrière politique a pris son essor avec l’indépendance de la RDC en 1960, était un personnage constant de la vie publique du pays depuis des décennies”, souligne Jacob Zuma dans un texte remis à VOA Afrique.
“Nous nous remémorerons de feu M. Étienne Tshisekedi pour le rôle clé qu’il a joué dans le paysage politique de la République démocratique du Congo”, affirme le Chef de l’Etat sud-africain.
M. Zuma soutient que le peuple sud-africain compatit à la douleur des Congolais et leur présente des condoléances ainsi qu’à la famille de M. Tshisekedi et au gouvernement de la République démocratique du Congo.
Comme lui, Jean-Bemba, opposant congolais en prison à la Cour pénale internationale de la Haye se souvient de M. Tsheskedi.
Message de condoléances de Jean-Pierre Bemba
M. Bemba affirme garder “en mémoire le propos et l’image du président Tshisekedi à l’occasion de trois visites qu’il lui a rendues à la Haye”.
“Ce sont ceux d’un homme qui a fait vivre le concept d’opposition politique dans notre pays et dont la vie a été marquée par la lutte pour l’intérêt du peuple congolais”, écrit M. Bemba.
-Le leader charismatique de l’UDPS et chef de file de l’Opposition politique et démocratique Étienne Tshisekedi wa Mulumba, dit Ya Tshitshi, s’est éteint à Bruxelles des suites d’une embolie pulmonaire.
Cet acteur politique de premier plan en République démocratique du Congo laisse dans le deuil son épouse et compagne de combat démocratique, Maman Marthe Kasalu, et ses enfants dont les plus en vue sont Christian et Félix Antoine.
Aussi laisse-t-il dans le deuil un parti politique, l’Union pour la démocratie et le progrès social, en sigle UDPS, devenu, au fil des décennies, le fer de lance du combat en faveur de la liberté mais également un patrimoine national et continental pour sa lutte pacifique, non-violente et non-armée et, surtout, sa lutte en faveur des droits fondamentaux de la personne humaine.
Le trépas d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba constitue une lourde perte. Cette mort inopinée laisse un grand vide en République démocratique du Congo d’autant plus qu’il s’était personnellement érigé, et ce depuis 1997, en ”rempart” contre la balkanisation de cet État majestueux et richissime de la région des Grands Lacs africains et de l’Afrique centrale. Ceci pour avoir toujours promu le retour inéluctable aux résolutions de la véritable Conférence nationale souveraine (CNS) de 1992.
En effet, ce pays est soumis, depuis 1996, à de très fortes pressions extérieures, entre autres celles de la Communauté internationale, en vue de céder des pans territoriaux aux États limitrophes dont les velléités de désintégration du Congo sont un secret de polichinelle.
Ci-après un hommage lui rendu en 2009 au moment où l’UDPS se préparait à organiser son premier congrès de refondation.
Étienne Tshisekedi wa Mulumba
La Force d’un Peuple et l’Esprit d’une Nation
« Les pensées des Justes ne sont qu’équité [Jugement]; mais les desseins [la façon de diriger] des Méchants ne sont que fraude [tromperie]. Les paroles des Méchants sont des embûches [Embuscade] pour verser le sang, mais la bouche des Hommes Droits est une délivrance [les délivrera] ». Proverbes 12 : 5-6, Sainte Bible
Par Joël Asher Lévy-Cohen
Sur la planète Terre, s’il existe vraiment, de nos jours, un leader charismatique, lequel s’identifie à son Peuple et en qui se reconnaissent parfaitement l’ensemble de ses Concitoyens, le juriste Étienne Tshisekedi est incontestablement de cette envergure. À preuve, en signe de reconnaissance à son combat démocratique et à sa résistance politique en vue de leur libération du joug de la tyrannie macabre et fantoche, ses Compatriotes lui ont dédié spontanément une chanson évocatrice normalement entonnée dans les offices religieux du culte catholique : ‘‘ Nzambe aponi yo osalela ye, na nzoto pe na motema mwa yo mobimba, Nzambe aponi yo ! ‘’. Ce qui veut dire : ‘‘ Dieu vous a choisi pour le servir physiquement (en chair) et spirituellement (en esprit) ‘’.
Ce refrain, très souvent repris en choeur par les adhérents et sympathisants de son parti pour saluer sa bravoure et sa volonté inébranlable de conduire l’ensemble du Peuple congolais vers les rivages sacrés de la liberté et de la justice, définit en réalité la place privilégiée occupée par cet acteur politique clé dans le coeur de ses Compatriotes. Aussi traduit-il, en vérité, l’importance de son statut public dans la société.
En effet, par ce couplet non moins significatif, le Dr Étienne Tshisekedi en qualité de Président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) se voit reconnaître par ses Concitoyens une mission ayant nécessairement une portée messianique, une dimension prophétique. À ce titre, cette personnalité de premier plan est surnommée ‘‘Moïse’’. Ce qui signifie pertinemment le Sauveur, le libérateur. C’est-à-dire : « Celui qui les a sortis de la servitude ».
Donc, ses Compatriotes l’élèvent, en réalité, au rang de Serviteur de Dieu parmi les êtres humains. Son rôle messianique et prophétique consiste à les libérer du délire oppresseur, à les affranchir des supplices de la tyrannie répressive. Force est de reconnaître qu’un tel régime à n’en point douter écrasant avilit davantage l’espèce humaine pourtant créée à l’image de l’Éternel Dieu Tout-Puissant.
Pour ainsi dire, sa mission primordiale consiste en fait à racheter coûte que coûte la liberté des Opprimés que sont, certes, l’ensemble des Congolaises et Congolais. D’ailleurs, ceux-ci sont complètement muselés par un despotisme aveugle. Leurs droits fondamentaux sont totalement foulés aux pieds par un système assoiffé de sang humain. Ils sont méprisés par des dirigeants dont la méthode de gestion à la politique et administrative s’appuie sur un narcissisme pervers, destructeur.
Comme il travaille au nom de Dieu parmi les Hommes pour leur liberté, c’est-à-dire leur dignité, Étienne Tshisekedi est en fait un Pâtre chargé de rassembler le troupeau de l’Éternel Tout-Puissant et d’en prendre efficacement soin. Donc, sa principale mission est de le conduire directement vers les meilleurs pâturages verdoyants de la démocratie et de la liberté : « la Paix, le Développement et le Progrès ». En d’autres termes, par ce refrain, le Peuple congolais reconnaît en lui les véritables qualités de leader guidé par le Créateur, inspiré par la Conscience divine et illuminé par l’Esprit céleste.
Donc, la très grande majorité de ses Concitoyens lui reconnaissent les qualités de meneur d’hommes et d’éclaireur de consciences. De meneur de troupes parce que son rôle primordial est certes de montrer à ses Compatriotes la voie à suivre : « le véritable chemin de la liberté ». D’éclaireur de consciences dans la mesure où ce leader charismatique incarne par excellence « la droiture, la rectitude, la probité, le courage, la bravoure, la persévérance et, surtout, la sagesse ». Dans la mesure où son discours politique instruit visiblement le Peuple congolais et sa démarche idéologique inspire et illumine abondamment la Nation, et ce dans les épreuves les plus cruelles.
En cela, le Dr Étienne Tshisekedi est un prophète des temps modernes d’autant plus qu’un prophète parle et agit normalement au nom de Dieu. À cet égard, il instruit ses contemporains et annonce les événements futurs. En l’espèce, n’a-t-il pas prévenu ses Compatriotes du guet-apens que constitue le processus électoral destiné à imposer d’autorité un dirigeant fantoche, a fortiori un mercenaire, à la population ? N’a-t-il pas aussi mis en garde sur le danger que représente pour le Peuple sa participation au vote référendaire et au double scrutin présidentiel et législatif ? C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle celui-ci se doit non seulement de l’écouter [cerner] mais surtout d’apprendre à l’écouter [discerner] pour ne plus tomber bêtement dans les pièges tendus par les ennemis haineux de la Nation.
Cet avertissement vaut également pour de nombreux militants et sympathisants du Parti connus pour leur obsession, réputés pour leur excès de zèle voire même manque de jugeote dans les moments critiques. D’où l’intérêt d’une discipline sans faille, d’une rigueur à toute épreuve, d’un sérieux encadrement idéologique. D’où en vérité l’intérêt de se souder fortement, solidement, derrière le Dr Étienne Tshisekedi, de former avec lui un seul Corps (Parti) et un seul Esprit (Idéal).
Artisan de la paix, Apôtre de la liberté, Prophète de la démocratie, Combattant de la justice, Résistant, Lider maximo, etc., les qualificatifs ne manquent pas pour cerner l’action politique et définir l’entreprise idéologique du Président national de l’UDPS. Ce qui est sûr, le Dr Étienne Tshisekedi n’est pas à proprement parler un devin. Par sa capacité à cerner la trame historique des événements et à lire les signes du temps, il est un véritable « oracle ». Ce qui fait, éminemment, de lui la plus haute Autorité morale du pays. C’est la raison pour laquelle il importe de le consulter incessamment sur la marche démocratique de la Nation et la révolution libératrice du Peuple. D’autant plus que les événements finissent toujours par lui donner raison. À cet effet, ne mérite-t-il pas le surnom de Sphinx de Limete ?
Force est d’admettre que le Dr Étienne Tshisekedi ne tire aucunement parti de ses idées émises pour l’intérêt supérieur de la Patrie. Il en est plutôt victime(i). Il en est ainsi du pluralisme politique(ii) dont ce juriste est un adepte inconditionnel(iii), du processus électoral dont il est, par essence, le plus ardent défenseur(iv), des droits humains fondamentaux dont il se révèle, à vrai dire, le héraut patenté(v). Il en est de même pour le développement économique de la Nation(vi) et le progrès social(vii) du Citoyen dont il est effectivement un fervent avocat(viii).
Ce faisant, tous les geôliers de la Nation, les laquais et cerbères, tout comme les croquemorts de l’indépendance nationale et de la souveraineté internationale, sont réellement les plus grands bénéficiaires des idées et stratégies avancées par cette personnalité politique. Ce n’est pratiquement ni la population pour laquelle le Président national de l’UDPS se bat énergiquement, ni le Peuple tout entier dont il défend en réalité les droits les plus élémentaires, les libertés publiques fondamentales(ix).
Comme quoi, « ce sont les Méchants qui font [réellement] l’histoire ». Ainsi écrivait le grand philosophe allemand Friedrich Hegel. Le processus politique et électoral congolais ne l’a-t-il pas d’ailleurs corroboré ? En effet, ce sont les Mauvais, c’est-à-dire les assassins de la liberté, les fossoyeurs de la justice, les croquemorts de la démocratie, les criminels de guerre, les génocidaires qui ont pratiquement tous les droits en République démocratique du Congo (RDC).
Il sied de mentionner que la tyrannie et ses soutiens disposent du droit de fixer unilatéralement les règles du jeu politique. Le despote et ses affidés détiennent le
droit d’incarner les Institutions d’État avec l’aide de la Communauté occidentale et, surtout, la complicité meurtrière de la mafia internationale. Cette jouissance leur permet de représenter politiquement le Peuple qu’ils écrasent journellement. Aussi leur permet-elle de parler au nom d’une Nation dont ils ignorent, en vérité, la liberté et l’existence politique, de participer aux élections afin d’être recyclés.
En d’autres termes, les voyous concourent aisément aux scrutins électoraux pour être légitimés par les urnes, blanchis par les électeurs, en vue de bénéficier de l’onction du suffrage populaire et universel. Une telle escroquerie s’appelle, en réalité, « détournement de la volonté suprême du Souverain primaire » !
Debout Congolais !
Tous ensemble Unissez-vous derrière l’Avocat du Peuple, le Dr Étienne Tshisekedi, pour mettre un terme à la voyoucratie politique, à la kleptocratie maffieuse et à l’imposture étrangère (le régime de mercenariat).
I. Étienne Tshisekedi est un Martyr de la démocratie.
II. Le multipartisme.
III. La dictature rétrograde, réactionnaire et sanguinaire l’a sempiternellement exclu de l’espace institutionnel.
IV. Les mercenaires locaux et étrangers l’ont toujours exclu de la compétition politique.
V. Les droits légitimes des Cadres et militants de l’UDPS sont violemment foulés aux pieds par le régime liberticide et démocraticide. Les libertés publiques constitutionnellement reconnues aux Citoyens sont brutalement bafouées par le pouvoir oppresseur au grand mépris de la Loi fondamentale et des instruments internationaux.
VI. La prospérité industrielle.
VII. Le régime de protection sociale ou le filet de sécurité sociale qui couvre la Collectivité publique, la famille ou le salarié ou travailleur.
VIII. La maffia internationale a toujours appuyé et même coopté au sommet du pouvoir d’État les fossoyeurs de la justice sociale et les agents du sous-développement.
IX. Les pourparlers politiques intercongolais sont très instructifs à cet effet. Lors de ces négociations tenues dans la station balnéaire sud-africaine sise au nord de Pretoria en Afrique du Sud (Sun City), l’UDPS et tous ses experts commis au DIC ont été les seuls à fournir des documents au Médiateur sénégalais (Moustapha Niasse) et au Facilitateur botswanais (John Ketumile « Kett » Masire), à avancer des pistes de solution pour sortir de la crise politique et militaire. Mais, quand il s’est agi de partager le pouvoir politique, ce sont les voyous comptables de cinq millions de morts innocentes, dont la paresse intellectuelle ne fait aucunement mystère, qui sont récompensés par la Mafia internationale.