Category: Afrique

  • Nigeria: Benson Akinroluyo, nouveau patron de la lutte contre Boko Haram

    Nigeria: Benson Akinroluyo, nouveau patron de la lutte contre Boko Haram


    Par
    RFI

    Publié le 12-11-2018
    Modifié le 12-11-2018 à 23:15

    L’armée nigériane a nommé un nouveau patron pour mener la lutte contre les jihadistes de Boko Haram dans le nord-est du pays, dans la région du lac Tchad où les attaques contre des cibles militaires se sont intensifiées ces derniers mois.
    Le général Benson Akinroluyo prend donc le poste du général Abba Dikko à la tête de l’opération « Lafiya Dole ».

    Le général Benson Akinroluyo devient le cinquième commandant en deux ans
    à diriger la lutte contre les insurgés islamistes sur le terrain. Son prédécesseur, le général Abbah Dikko, n’a duré que quatre mois sur le même poste. Il paye pour les neuf attaques récentes menées par des membres présumés de Boko Haram.

    Ces raids mortels ont visé des bases militaires pour la plupart proches du lac Tchad, une zone difficilement contrôlable pour les hommes de l’opération « Lafiya Dole ». Par ailleurs, l’état-major de l’armée nigériane a très peu apprécié le mouvement d’humeur de soldats nigérians tirant des coups de feu en l’air à l’aéroport de Maiduguri.

    Promesse de campagne de Buhari

    Enfin, le général Dikko n’a pas réussi à sauver de la mort en détention deux femmes oeuvrant dans l’humanitaire et otages d’une des factions du groupe armé ouest-africain se réclamant de l’Etat islamique.

    Avec la promotion du général Benson Akinroluyo, le président Muhammadu Buhari cherche à reprendre la main dans son combat contre Boko Haram. A quelques mois de l’élection présidentielle prévue en février prochain, le chef d’Etat est déjà en campagne. Le candidat Muhammadu Buhari se souvient qu’il avait aussi été élu en 2015 sur la promesse de vaincre Boko Haram.

    ►A (ré)écouter : Invité Afrique: «Au Nigeria, les forces de sécurité tuent plus que Boko Haram»

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  • Elections en RDC: Tshisekedi et Kamerhe se retirent de l’accord de Genève

    Elections en RDC: Tshisekedi et Kamerhe se retirent de l’accord de Genève


    Par
    RFI

    Publié le 12-11-2018
    Modifié le 12-11-2018 à 23:31

    En République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et Vital Kamerhe, de l’Union nationale des combattants (UNC), joints par RFI, ont déclaré retirer leur signature de l’accord de Genève.  Cet accord avait été signé, dimanche, avec cinq autres leaders, désignant Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre. Les deux leaders des deux principaux partis d’opposition ont, de fait, retiré leur soutien à Martin Fayulu. Une décision qui fait suite à l’appel, allant dans ce sens, de la base de leurs partis respectifs.

    Suite à la déclaration du secrétaire général de l’UDPS, le président du parti, Félix Tshisekedi déclare à RFI qu’il retire sa signature de l’accord de Genève autour d’un candidat unique de l’opposition pour l’élection présidentielle du 23 décembre. De fait, il retire ainsi son soutien au candidat commun Martin Fayulu. Il dit être obligé de respecter le souhait de sa base électorale qui refuse de reporter ses voix sur un autre candidat que lui.

    J’en tire toutes les conséquences en retirant ma signature de cet accord, au nom du parti, parce que c’est la base du parti qui est propriétaire de celui-ci. Donc, je n’ai pas à aller à contre-sens par rapport à la volonté du parti.

    Félix Tshisekedi

    12-11-2018
    – Par
    Léa-Lisa Westerhoff

    Un peu plus tôt dans la journée, le secrétaire général de l’UDPS Jean-Marc Kabund avait demandé au président du parti de retirer sa signature de la déclaration.

    Il était important que nous puissions communiquer en temps utile et faire une déclaration dans le sens de rejeter, avec force, cette vaste blague qui s’est tenue à Genève. […] Nous disons: le 23 décembre, l’UDPS ira aux élections avec ou sans machine.

    Jean-Marc Kabund

    12-11-2018
    – Par
    Patient Ligodi

    Vital Kamerhe fait aussi marche-arrière

    Après Félix Tshisekedi, c’est au tour de Vital Kamerhe de se retirer de l’accord. Le candidat de l’UNC a pris, lui aussi, sa décision ce lundi soir.

    Je viens de retirer ma signature de l’accord de Genève pour être en phase avec la base du parti parce qu’il n’y a point de leader sans base, sinon je vais m’auto-flageller moi-même ou m’auto-exclure du parti. Finalement, nous sommes au service du peuple et pas l’inverse.

    Vital Kamerhe

    12-11-2018
    – Par
    Clémentine Pawlotsky

    Plus tôt dans la journée, l’UNC avait appelé son président, Vital Kamerhe, à se retirer de l’accord conclu à Genève. L’UNC remettait notamment en cause la capacité de Martin Fayulu à mobiliser.

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  • Procès Gbagbo: devant la CPI, la défense évoque l’absence de preuve

    Procès Gbagbo: devant la CPI, la défense évoque l’absence de preuve


    Par
    RFI

    Publié le 12-11-2018
    Modifié le 12-11-2018 à 18:32

    A La Haye, aux Pays-Bas, c’est la reprise du procès devant la Cour pénale internationale de Laurent Gbagbo, ancien chef d’Etat ivoirien, et de Charles Blé Goudé, ex-leader du Congrès panafricain des jeunes patriotes. Tous deux sont jugés pour des faits relevant de crimes contre l’humanité, concernant les violences postélectorales en Côte d’Ivoire en 2010-2011. Ce lundi matin, les avocats de Laurent Gbagbo avaient la parole, et la défense a plaidé l’acquittement. Son argument : le procureur n’a pas suffisamment de preuves.

    Pour la défense, le procureur n’est pas parvenu à étayer sa thèse, à savoir l’existence d’un « plan commun », élaboré par un « cercle restreint », visant à se maintenir au pouvoir. Et c’est pour se maintenir au pouvoir que ce « cercle restreint » aurait commis des violences contre des civils.

    Or pour la défense, l’accusation n’a à aucun moment défini de manière claire la nature de ce plan commun. Pour Me Altit, toute l’accusation s’appuie sur des présupposés mais ne livre aucune preuve directe : « C’est le même procédé intellectuel que le procureur a utilisé tout au long de sa réponse écrite et de son exposé oral. En laissant entendre de façon constante que l’absence de preuve directe de l’existence d’un soi-disant plan commun constituerait en fait la preuve de l’existence de ce plan commun. Autrement dit, une absence de preuve est, pour lui, la preuve évidente d’un complot. Les seuls ordres dont il est fait état dans le dossier sont des ordres normaux donnés par des gradés de l’armée et des gradés de police à leurs subordonnés en vue de prévenir les attaques des groupes de rebelles lourdement armés contre les institutions ou en vue de défendre la population ».

    « Le procureur n’a rien, tout est construit sur du sable mouvant », a conclu avec ironie Me Baroin, un autre conseiller de l’ancien président ivoirien qui, durant toute la matinée est resté concentré, impassible.

    Maître Nahory, l’une des avocates de Laurent Gbagbo, a, pour sa part, conclu que le procureur « n’a pas mené d’enquête autonome et indépendante ».

    Les audiences du procès ont été suspendues, en fin d’après-midi de ce lundi, et reprennent mardi. A noter qu’aucune décision de la chambre d’accusation n’est prévue cette semaine.

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  • Art contemporain: le versant économique de la foire AKAA

    Art contemporain: le versant économique de la foire AKAA

    La foire Also Known As Africa (Akaa), qui s’est déroulée du 9 au 11 novembre au Carreau du Temple à Paris, s’est soldée pour sa troisième édition par un franc succès. D’abord et avant tout organisée pour faire vendre la profusion créatrice de l’art contemporain africain, elle veut faire se rencontrer les vendeurs, artistes et galeries, avec les acheteurs, pour l’essentiel des collectionneurs privés. Mais le seuil des prix reste assez bas, avec un plafond de 5 000 euros difficile à franchir.

    Solly Cissé, peintre sénégalais, Freddy Tsimba, sculpteur congolais, Ananias Léki Dago, photographe ivoirien… Les artistes confirmés étaient au rendez-vous parisien, de même qu’une nouvelle moisson de talents, comme chaque année depuis 2016.

    La pièce la plus chère de la foire, une œuvre de l’un des artistes les plus cotés du marché, le Sud-Africain William Kentridge, était à vendre à plus de 48 000 euros. Sous le titre Refugees (you will find no other seas), elle représente en grand format à l’encre de Chine des personnes sur un frêle esquif. À ses côtés, on trouvait des révélations telles que le jeune plasticien sénégalais Serigne Ibrahima Dièye, remarqué pour ses dessins au stylo bille, présentés par la galerie marseillaise Polysémie, en vente entre 450 et 2 200 euros.

    Une foire avec des stands

    Victoria Mann, la directrice d’Akaa, explique cibler plusieurs types d’acheteurs : « Les collectionneurs établis d’art contemporain international, qui ont l’œil et peuvent faire monter la cote des artistes en les faisant entrer dans des collections installées, mais aussi les jeunes collectionneurs et puis ceux qui se lancent ». Ce que la foire permet, avec des prix d’entrée que Victoria Mann estime « encore très abordables ».

    La foire elle-même permet de suivre des artistes dont la cote monte, comme Alexis Peskine ou Banele Khoza. Les toiles de ce dernier, un jeune peintre sud-africain de 28 ans, d’abord proposées à 1 500 euros en 2016 par la galerie Smith, basée au Cap, sont parties à 3 000 euros cette année.

    Le principe d’Akaa, qui loue des stands à des galeries et ne prend aucune commission sur les transactions, consiste à ouvrir l’œil et proposer une sélection sûre. Et ce, même si les 49 galeries présentes, issues de 15 pays, sont parfois émergentes et inconnues du public parisien. Akaa dispose d’un comité de sélection où se retrouvent le commissaire d’exposition et maître d’orchestre des deux dernières Biennales de Dakar Simon Njami, ainsi que le Nigérian Azu Nwagbogu, fondateur du Lagos Photo Festival.

    « Difficile de vendre à plus de 5 000 euros »

    Le marchand d’art parisien André Magnin, qui a pignon sur rue, a exposé cette année le peintre malien Amadou Sanogo, dont les grands formats étaient proposés à 22 000 euros. L’une des stars d’Akaa cette année, la photographe ivoirienne Joanna Choumali, était quant à elle présentée par Loft Art Gallery, une galerie fondée en 2009 à Casablanca (Maroc) pour porter les talents prometteurs.

    Les photos de Joana Choumali de la lagune d’Abidjan, brodées et recouvertes d’une fine pellicule de mousseline de soie, semblaient baigner dans un brouillard onirique. L’artiste, qui a passé la journée du vernissage à discuter avec des collectionneurs, a vu ses œuvres partir comme des petits pains, à des prix allant de 2 000 à 4 500 euros.

    La galerie londonienne 50 Osborne, qui déniche des talents pour en faire des valeurs sûres, a pris quant à elle le risque de présenter des artistes peu connus en France. La photographe malienne Fatoumata Diabaté a exposé sa série L’homme en objet, avec des images de personnes portant des masques inhabituels, voire improbables, dans la veine afrofuturiste en vogue.

    Sa galeriste a cependant ressenti « moins de vibrations que l’an dernier au début de la foire, notamment le jour du vernissage ». Ses « propositions », qui allaient de 1 600 euros à 20 000 dollars, se sont heurtées à une « acceptation du prix assez basse » cette année. En clair, « il est plus difficile de vendre au-dessus de 5 000 euros, alors que les foires internationales généralistes permettent à des transactions de 10 000 à 15 000 euros de se réaliser sans problème ».

    Une dimension encore postcoloniale du marché

    Evans Mbugua, un artiste kényan installé à Paris qui a vu sa cote monter ces dernières années, grâce à sa peinture pointilliste sur photos – des portraits – partage cette analyse. Aujourd’hui représenté par quatre galeries à travers l’Europe, il a cédé un tableau lors d’Akaa, sur les quatre qu’il avait exposés, allant de 5 000 à 10 000 euros hors taxes.

    Certains artistes font la comparaison avec la foire 1:54, devenue incontournable à Londres, où les ventes fonctionnent mieux. À tel point que certaines galeries vendent tout le premier jour, les collectionneurs affluant parce que la manifestation se passe en même temps que la foire Frieze. D’autres se posent la question du timing de la foire Akaa, qui se déroule en même temps que Paris Photo. « Elle rate peut-être des acheteurs parce qu’elle n’est pas calée en même temps que la Foire internationale d’art contemporain (FIAC), courue par des collectionneurs du monde entier », note un artiste, de manière anonyme.

    De manière générale, une autre tendance qui n’est pas liée à Akaa est remarquée par beaucoup de créateurs. La cote d’Evans Mbugua, par exemple, a monté de manière rapide parce qu’il est soutenu par des collectionneurs importants ainsi que par des évènements qui se déroulent en Afrique et sans lesquels le marché ne serait pas véritablement africain. Seul problème : une dimension postcoloniale persiste.

    « Les galeries courent après des acheteurs qui mettent parfois des mois à payer. Des collectionneurs qui dépensent 15 000 euros pour une œuvre à la Fiac ne veulent pas acheter au même prix des artistes africains, je ne sais pas pour quelle raison. Un collectionneur français a osé me dire que mon travail est trop cher, et qu’il préfère acheter à moindre coût en Afrique, dans les ateliers directement ». Alors que la cote des artistes africains les plus chers reste très inférieure aux célébrités mondiales du marché, « tirer les prix vers le bas n’est pas dans l’intérêt de l’art contemporain africain », conclut Evans Mbugua.

    ► Lire aussi : AKAA: «on met l’Afrique au centre de l’art contemporain», rfi, 9/11/2018

    AKAA (Also Known As Africa), Art & Design Fair, du 9 au 11 novembre 2018 au Carreau du Temple, Paris.

    Chronologie et chiffres clés

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  • Niger: manifestation de l’opposition contre le code électoral

    Niger: manifestation de l’opposition contre le code électoral


    Par
    RFI

    Publié le 12-11-2018
    Modifié le 12-11-2018 à 13:01

    Manifestation au Niger. L’opposition était dans les rues de Niamey, dimanche 11 novembre 2018, pour rejeter le code électoral. Plusieurs articles posent problème, notamment l’article 8. Celui-ci empêche toute personne condamnée à un an de prison ferme ou plus de briguer un mandat présidentiel. Une clause qui exclut, de fait, le leader de l’opposition nigérienne, Hama Amadou.

    C’est la première manifestation de rue qu’organise l’opposition nigérienne après son départ de la réunion sur la révision du code électoral. « Nous sommes au regret de dire qu’il n’y a plus de négociation. Donc tout est bloqué. Aujourd’hui, la seule option qui reste à l’opposition c’est la rue », justifie le député Soumana Sanda.

    A travers cette marche pacifique, les militants de l’opposition entendent rejeter l’actuel code électoral. « Quand ils ont provoqué ce qu’ils ont appelé le dialogue politique, ils sont venus encore torpiller les choses parce qu’ils veulent tailler un code électoral sur mesure », explique un militant.

    Bien que n’étant pas de l’opposition, Djibril revient sur l’article 8 du code électoral. Il y a problème : « C’est l’article, le fameux article 8, qui semble être destiné à éliminer un seul candidat et donc il n’est pas normal qu’on crée une disposition seulement pour le disqualifier. Ce n’est pas normal, ça. »

    Absent des tribunes depuis belle lurette, Mahamane Ousmane, actuel chef de file de l’opposition, fait son retour et dénonce ce qu’il appelle les manœuvres politiciennes du pouvoir en place : « La peine est ramenée maintenant à un an du seul fait que notre frère Hama Amadou serait concerné. »

    De nombreux acteurs de la société civile ont fait le déplacement sur la place de la Concertation à Niamey.

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  • Grande Guerre: hommage à Bamako aux tirailleurs africains

    Grande Guerre: hommage à Bamako aux tirailleurs africains


    Par
    RFI

    Publié le 12-11-2018
    Modifié le 12-11-2018 à 12:19

    Alors que le président Ibrahim Boubacar Keïta était en France pour célébrer le centenaire de la Grande Guerre, à Bamako aussi les représentants français et maliens ont rendu hommage aux tirailleurs africains dimanche 11 novembre 2018. La cérémonie s’est déroulée dans la capitale, place de la Liberté. Place symbolique, car organisée autour d’un monument en hommage aux tirailleurs africains. Sa réplique a d’ailleurs été inaugurée à Reims la semaine dernière.

    « Ce monument a été inauguré le 3 janvier 1924 en témoignage de reconnaissance envers les enfants d’adoption de la France, morts en combattant pour la liberté et la civilisation. Merci. » Au centre de la place de la Liberté, un habitant du quartier de Bamako Coura lit la plaque au dos du monument.

    Mais tous les Bamakois ne connaissent pas sa signification. Nombreux pensent que sont représentés non pas des tirailleurs, mais des sofas, des combattants de Samory Touré, résistant à la colonisation française.

    « Nous nous acquittons d’une obligation de mémoire et d’un devoir de reconnaissance. Ce jour a donc une portée universelle, ainsi qu’il commémore le fait que nous avons été solidaires de la destinée d’autres peuples, avant de recevoir en retour un soutien similaire », a déclaré le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga pendant la cérémonie de célébration du centenaire de la Première Guerre mondiale.

    De Verdun à l’opération française Serval lancée au Mali en 2013, Joël Meyer, l’ambassadeur de France, insiste sur l’histoire commune qui lie les deux pays. Il s’agit aussi de ne pas oublier ces combattants et ces tirailleurs maliens : « Faire une pédagogie autour de sacrifices de ces soldats, qui ont été enrôlés de force, il faut le dire, et qui ont sacrifié leur vie pour l’Europe. »

    Selon les estimations, ils étaient environ 180 000 Africains à participer à la Grande Guerre.

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  • Forum sur la paix: 12 pays signent un pacte sur l’information et la démocratie

    Forum sur la paix: 12 pays signent un pacte sur l’information et la démocratie


    Par
    Marie Normand

    Publié le 12-11-2018
    Modifié le 12-11-2018 à 11:58

    Dans le cadre du Forum sur la paix, 84 chefs d’Etat et de gouvernement étrangers vont participer pendant trois jours à des débats et au lancement d’actions « concrètes » pour « mieux organiser le monde ». La première journée, dimanche 11 novembre, était dédiée aux grands discours d’intentions et au lancement d’une initiative de Reporters sans frontières en faveur du droit à l’information.

    Reporters sans frontières part d’un constat simple : le monde n’est plus le même qu’il y a 70 ans. « Les auteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme n’avaient évidemment pas imaginé ce que deviendrait l’espace de l’information et de la communication », explique Christophe Deloire, directeur général de RSF.

    « Au fil de l’histoire, ces garanties réelles sur le pluralisme des médias, sur l’indépendance, sur l’honnêteté de l’information ont été installées au niveau national. Aujourd’hui, dans un espace globalisé et digitalisé, ces garanties nationales sont quasiment caduques. »

    Rumeurs, désinformation, affaiblissement du journalisme de qualité… L’objectif de RSF est de traiter les causes structurelles de ces problèmes. L’organisation a donc fait travailler une commission indépendante sur la définition de nouvelles règles de déontologie et de protection des journalistes dans un monde globalisé.

    La journaliste philippine Maria Ressa fait partie de cette commission. Son site d’information Rappler.com, très populaire aux Philippines, est régulièrement la cible d’attaques sur les réseaux, notamment de la part du président Duterte.

    « C’est un combat mondial, assure-t-elle, pour protéger la démocratie et pour se dresser face à ces dirigeants autoritaires, de plus en plus nombreux, qui profitent des réseaux sociaux. Il faut empêcher que cela arrive, encore et encore. On doit définir qui on est. »

    Mobiliser les Etats

    Parmi les grands principes retenus dans cette Déclaration internationale sur l’information et la communication : « L’information est un bien commun de l’humanité », ou encore « Les êtres humains ont droit à une information fiable et à la pluralité des points de vue ».

    Reste à mobiliser les dirigeants autour de cette déclaration et, pour l’instant, le cercle est tout de même assez restreint, reconnait RSF. Pour l’instant, 12 pays ont endossé cette initiative : le Burkina Faso, le Costa Rica, le Danemark, la Lettonie, le Liban, la Lituanie, la Norvège, le Sénégal, la Suisse, la Tunisie, la France et le Canada.

    « Quand il y a ce type de transformations dans la société, il y a énormément d’opportunités de créer un monde meilleur, mais aussi le danger de voir l’exploitation et le détournement de ces nouveaux outils pour inciter à la haine et même à la guerre, prévient le Premier ministre canadien Justin Trudeau. Nous avons une responsabilité collective. »

    Un « long processus » en Afrique

    Chaque dirigeant repart avec la mission de promouvoir cette déclaration sur son continent. Au micro de RFI, le président sénégalais Macky Sall se dit confiant, même s’il avoue que son adoption ne sera pas chose facile en Afrique.

    « Les pays sont quand même venus de loin et n’ont pas tous le même niveau d’appréciation de la démocratie. Mais partout nous devons promouvoir la liberté de la presse. Si on a l’ambition d’être démocrate, on doit se donner les moyens d’accepter la liberté de la presse, la liberté d’opinion. »

    « Donc, ajoute-t-il, autant travailler ensemble avec les journalistes et définir aussi les règles de déontologie, mais protéger fondamentalement la vie des journalistes. Protéger également leur intégrité physique et morale, afin que l’opinion soit correctement informée à travers leurs actions. C’est un long processus, mais si chacun s’y met… »

    Lorsqu’est évoquée l’absence des Etats-Unis en tant que membre signataire – le président américain Donald Trump a boudé le Forum de Paris sur la paix -, Macky Sall répond « qu’on ne peut pas attendre que toutes les nations du monde soient d’accord ».

    « Dès que nous aurons un certain nombre d’Etats qui adhèrent, ajoute le chef de l’Etat, cet engagement va s’imposer. On peut faire en sorte que dans un an, ou un an et demi maximum, l’ensemble des Etats conviennent qu’il est important pour l’intérêt de l’humanité que la presse soit préservée et défendue. »

    La Tunisie se dit « prête »

    Également signataire de ce « pacte mondial sur l’information », Beji Caïd Essebsi, le président de la République tunisienne, explique que son pays est prêt à s’engager en faveur du droit à informer et à « donner l’exemple » en Afrique.

    « Nous sommes un pays africain, nous sommes un pays arabe, nous sommes un pays musulman. Généralement, parmi ces qualités de peuple, on n’applique pas beaucoup la règle du respect de la liberté d’expression. Mais en Tunisie, je dois dire tous les Tunisiens, nous sommes préparés à cela, à respecter la liberté d’information. Depuis deux-trois ans, nous avons initié un processus démocratique. Mais il n’y a pas de démocratie sans liberté d’expression. »

    Le chef d’Etat estime que c’est un processus compliqué après des décennies de dictature, mais que la Tunisie est prête et qu’elle expérimente. « C’est difficile. Pourquoi ? Parce que nous avons vécu 60 ans avec deux journaux et deux radios. Aujourd’hui, nous avons 85 journaux, 40 radios et nous avons 18 télévisions. Quand ces instruments parlent en même temps c’est difficile pour le Tunisien moyen de voir où se trouve la vérité. Mais je crois que nous sommes suffisamment mûrs. Nous devons être dans notre temps. »

    Pour contrôler l’application de ce pacte, RSF souhaite la création d’un groupe international d’experts, à l’instar du GIEC pour le réchauffement climatique.

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  • Forum sur la paix: un multilatéralisme à géométrie variable pour l’Afrique?

    Forum sur la paix: un multilatéralisme à géométrie variable pour l’Afrique?


    Par
    RFI

    Publié le 12-11-2018
    Modifié le 12-11-2018 à 10:35

    Le Forum de Paris sur la paix a démarré dimanche 11 novembre pour trois jours. Une soixantaine de chefs d’Etat, dont 15 Africains, sont venus inaugurer dans la grande halle de la Villette, dans le nord de la capitale, cette première édition. Au cœur des discussions : le multilatéralisme pour un ordre mondial plus apaisé. Une idée écornée par plusieurs chefs d’Etat africains.

    Plusieurs chefs d’Etat africains ont dénoncé dimanche un multilatéralisme à deux poids et deux mesures. Bien que le continent soit représenté dans toutes les grandes institutions internationales, comme l’Organisation des Nations unies, les Etats africains n’ont pas voix au chapitre, même quand ils sont les premiers concernés.

    Mahamadou Issoufou, le président du Niger, pointe, par exemple, le manque de soutien au G5 Sahel. « En dépit de la demande pressante des pays membres du G5 Sahel, nous n’arrivons pas à mobiliser la solidarité internationale en vue d’un soutien multilatéral durable à la force conjointe mise en place pour lutter contre le terrorisme. »

    « Pourtant, c’est bien le Conseil de sécurité qui a pris la décision d’intervenir en Libye. Ce qui a abouti non seulement à créer une situation de chaos dans ce pays, mais aussi à amplifier toutes les menaces auxquelles le Sahel et le bassin du lac Tchad sont confrontés », rappelle le chef de l’Etat nigérien.

    Ingérences

    Même s’il veut toujours croire au rôle de l’ONU, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, tient à rappeler quelques principes de base de sa charte. « Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le respect de la souveraineté des Etats ainsi que la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, ces principes demeurent bafoués dans de nombreuses situations. »

    Des principes non seulement bafoués, estime le responsable algérien, mais auxquels on oppose « des concepts nouveaux de devoir d’ingérence, qui ont eu des conséquences désastreuses dans plusieurs régions du monde. Aujourd’hui, au Sahel par exemple, il y a des bandes de criminels enrichis par la drogue, qui ont des capacités financières supérieures aux Etats de la région. »

    Une place au Conseil de sécurité

    Plusieurs chefs d’Etat africains ont demandé dimanche à ce que le continent obtienne un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Le président du Tchad Idriss Déby estime en effet que le multilatéralisme commence par une réforme de l’ONU et une meilleure représentativité des pays africains au sein de ses instances décisionnaires.

    « La réforme du Conseil de sécurité des Nations unies est un impératif qui s’impose, insiste le chef d’Etat. On ne doit pas exclure une partie importante des membres soi-disant à une référence de la Deuxième Guerre mondiale. Tous nos pays ont participé à la Deuxième Guerre mondiale ! Cette guerre a été gagnée avec la contribution du continent africain. Et cela s’impose que le continent africain soit représenté au Conseil de sécurité avec droit de vote. »

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  • RDC: avec Fayulu, l’opposition se dote pour la 1ère fois d’un candidat unique

    RDC: avec Fayulu, l’opposition se dote pour la 1ère fois d’un candidat unique


    Par
    Sonia Rolley

    Publié le 12-11-2018
    Modifié le 12-11-2018 à 17:14

    C’est une première dans l’histoire de la RDC : l’opposition va se présenter unie aux prochaines élections. Martin Fayulu a été désigné candidat unique pour la présidentielle du 23 décembre. C’est le choix des sept principaux chefs de file de l’opposition, après trois jours de négociations à Genève, facilitées par la fondation Kofi Annan. Le candidat de la Dynamique de l’opposition ne faisait pas figure de favori face à Félix Tshisekedi de l’UDPS, et Vital Kamerhe de l’UNC.

    De notre envoyée spéciale à Genève,

    « Ça a été une élection à deux tours », explique l’un des sept leaders de l’opposition de République démocratique du Congo. Lors du premier tour, ils n’ont été que quatre à voter : ceux dont la candidature à la présidentielle a été validée à Kinshasa.

    Ils pouvaient donner deux noms ; le leur bien sûr, et celui d’un de leur collègue. Aucun des quatre n’a choisi de voter pour celui qu’il considérait comme un concurrent direct. Et à ce jeu-là, ce sont les deux outsiders, Martin Fayulu et Freddy Matungulu, qui se sont retrouvés au deuxième tour.

    Stupeur dans la salle. « La loi est dure, mais c’est la loi », aurait tout de suite reconnu Félix Tshisekedi, pourtant grand perdant de ce premier tour, et bien conscient de l’hostilité de certains cadres de son parti vis-à-vis de tout autre candidature que la sienne.

    Au second tour, les sept leaders ont donc ensuite voté et élu Martin Fayulu à la majorité. Evidemment, cela défie tous les pronostics. « C’est quand même une leçon pour le FCC (Front commun pour le Congo, majorité, NDLR), une leçon de démocratie », commente un activiste.

    Constant dans ses positions

    A Genève, dans les états-majors des sept chefs de file de l’opposition, on voyait en Martin Fayulu un candidat honnête, constant dans ses positions, un véritable combattant, courageux dans les manifestations. Il va se battre jusqu’au bout contre la machine à voter, le fichier et des élections crédibles, insiste l’un des leaders de l’opposition.

    Dans les rangs de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, Félix Tshisekedi) et ceux de l’Union nationale des combattants (UNC, Vital Kamerhe), quelques voix se sont élevées contre cette candidature commune que leurs leaders ont pourtant promis de respecter.

    Mais plusieurs observateurs et cadres politiques estiment que c’est finalement un bon compromis contre lequel à l’est, comme au centre et à l’ouest, il n’y aura pas d’hostilité de principe, dans un pays où le vote est encore trop souvent ethnique.

    Un mandat impératif

    Le mandat du nouveau candidat commun, c’est avant tout de mener la coalition à des élections crédibles et transparentes, dit l’opposition, pour mettre fin à la crise de légitimité des institutions. Mais aussi pour lui permettre de jouer à armes égales, quand elle dit faire face aujourd’hui à une Comission électorale (Céni) au service du pouvoir.

    Seule l’UDPS pensait encore pouvoir « battre la machine de voter et les 10 millions d’électeurs fictifs ». Mais pour Félix Tshisekedi, président du parti, comme pour les six autres chefs de file, il était tactiquement crucial pour l’opposition de désigner un candidat commun.

    Et s’ils ont baptisé leur nouvelle coalition « Lamuka » (« réveille-toi » en lingala et swahili), c’est bien parce que ces sept leaders espèrent pouvoir compter sur la mobilisation de la population dans ce combat. Contre la machine à voter, le fichier électoral.

    Vers une transition sans Joseph Kabila ?

    Si les élections ne se tiennent pas le 23 décembre, ils entendent appeler à la démission des membres de la Céni comme de Joseph Kabila. Parce que l’accord qui lie ces sept leaders n’est pas basé que sur la confiance, mais sur un système de garanties, le candidat commun s’est également engagé à être avant tout le porte-parole de la coalition Lamuka, à tenir compte de l’avis des six autres, mais aussi à leur accorder, en cas de victoire, les postes nécessaires à un équilibre des pouvoirs entre eux, jusqu’à ce que des véritables élections les départagent.

    ► Lire aussi : Martin Fayulu, un candidat « qui n’a jamais transigé avec Kabila »

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  • Mali: la première étape du DDR commence timidement

    Mali: la première étape du DDR commence timidement


    Par
    RFI

    Publié le 10-11-2018
    Modifié le 10-11-2018 à 04:26

    Au Mali, la première étape de la démobilisation, le désarmement et la réinsertion (le DDR) des anciens combattants a commencé timidement, notamment à Gao et Kidal, au nord du pays. Les premiers combattants ont été enregistrés. Alors que mardi 6 novembre la cérémonie de lancement du programme de DDR s’était déroulée sans engouement.

    A Gao, 32 anciens combattants ont été enregistrés vendredi selon le colonel Fousseini Keita alors que le DDR a ouvert dans la cité des askia avec deux jours de retard. A Kidal, des membres des groupes armés se sont présentés dès le milieu de semaine, tandis qu’à Tombouctou, personne n’a encore pointé, les combattants ne sont pas attendus avant lundi, explique Zahabi Ould Sidi Mohamed, le président de la commission du DDR.

    Gao, Kidal et Tombouctou sont les premières localités ciblées par ce programme de démobilisation, désarmement et réinsertion des anciens rebelles, qui jusqu’au 30 novembre concerne les éléments des patrouilles mixtes, les MOC.

    Si ce programme est en retard, c’est parce que la question des grades reste sensible. Après deux réunions à Bamako ce jeudi, au moins une inquiétude a été résolue : les bataillons du MOC garderont leurs grades acquis dans les groupes non-étatiques lors de leur intégration dans l’armée, à condition de passer les tests, l’enregistrement biométrique et l’audition devant la Commission des droits de l’homme.

    Mais pour les chefs du MOC qui se sont attribué des galons, les discussions sont en cours, assure Zahabi Ould Sidi Mohamed.

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