Category: Politique

  • Burkina : le remaniement à la tête de l’armée, une nouvelle étape dans la lutte antiterroriste ?

    Burkina : le remaniement à la tête de l’armée, une nouvelle étape dans la lutte antiterroriste ?

    Le président Roch Marc Christian Kaboré a mis fin le 10 janvier aux fonctions du général Oumarou Sadou, chef d’état-major général des armées. Remplacé par le général de brigade Moïse Minoungou, ce dernier devra placer la lutte antiterroriste au cœur des priorités.

    Le général Oumarou Sadou n’est plus le chef d’état-major général des armées burkinabè. Dans un décret publié le 10 janvier, le président Roch Marc Christian Kaboré a mis fin à ses fonctions, le remplaçant par le colonel major Moïse Minoungou, qui officiait jusque ici comme commandant du groupement central des armées. Il a, par la même occasion, été promu au grade de général de brigade.

    Natif de Ouagadougou en 1960, ce spécialiste des armes lourdes à été formé à l’École d’application d’artillerie de Draguignan, en France. Le général Minoungou a aussi suivi son cours supérieur d’état-major à l’École d’état-major de Koulikoro au Mali, puis celui de défense au Collège royal de l’enseignement militaire supérieur à Kenitra, au Maroc. Il commandait depuis mai 2017 le groupement central des armées, logé au Camp Ouédraogo à Ouagadougou jusqu’à sa nomination aux commandes de l’armée. « Il [Moïse Minoungou, ndlr] a un sens élevé de l’écoute, même s’il n’a pas commandé sur le terrain », glisse à Jeune Afrique un officier burkinabè, sous couvert de l’anonymat.

    Des compétences

    « À mon avis, il est compétent pour occuper ce poste. C’est un officier supérieur d’une probité exemplaire qui se préoccupe des problèmes des subordonnés. Minoungou est véridique et très professionnel », renchérit un haut gradé.

    « Ce réaménagement était nécessaire dans la mesure où le pays prend la présidence du G5 Sahel. De fait, il sera amené à être le centre de l’élaboration de la stratégie de lutte contre les groupes terroristes qui sévissent dans la région », déclare à Jeune Afrique une source diplomatique sous couvert d’anonymat.

    « C’est un pas nouveau, on prend acte. Nous allons le juger à l’action sur le terrain », commente brièvement Mathias Tankoano, leader du mouvement M21. La société civile espérait plutôt de grands chamboulements au ministère de la Défense, argue-t-il.

    La lutte antiterroriste au cœur des priorités

    Le général Oumarou Sadou paie-t-il les frais de la recrudescence des attaques contre les forces de défense et de sécurité qui ont fait 270 morts ces derniers mois ? Quoi qu’il en soit, Moïse Minoungou devra placer la lutte antiterroriste au cœur des priorités. « Je pense effectivement que le départ du général est dû en partie à un manque de résultats mais est-ce que cette nomination réglera la question des terroristes ? Je ne sais pas », explique notre source militaire.

    Pour cela, plusieurs défis l’attendent comme l’adoption d’une stratégie militaire pour venir à bout des terroristes qui parcourent le nord et surtout le nouveau front de l’est du pays. « On ne voyait pas une tactique claire de l’armée pour combattre les terroristes. Pour gagner ce pari, le nouveau chef d’état-major général des armées devra surtout endiguer la crise de commandement alimentée par les élites militaires au sein de l’armée », souligne Dr Seydou Ra-Sablga Ouédraogo, chercheur et directeur de l’institut Free Afrik.


    >>> À LIRE – Burkina : un nouveau front à l’Est


    Enfin, Moïse Minoungou devra engager les réformes juridiques visant à doter l’armée de forces ou unités spéciales antiterroristes capables d’opérer à l’intérieur du territoire national.

    Alors que l’état d’urgence vient d’être prolongé par le chef de l’État, les attaques visant les forces de sécurité et de défense ainsi que les symboles de l’État se sont multipliées au cours des derniers mois et s’étendent à de nouvelles régions du pays. Dernier épisode tragique en date, l’attaque de Toeni dans la Boucle du Mouhoun au nord-ouest du pays qui a fait fin décembre dix tués dans les rangs de la gendarmerie.

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  • Présidentielle en RDC : Martin Fayulu revendique la victoire et compte saisir la Cour constitutionnelle

    Présidentielle en RDC : Martin Fayulu revendique la victoire et compte saisir la Cour constitutionnelle

    Le candidat de la coalition Lamuka, arrivé deuxième derrière Félix Tshisekedi, selon les résultats provisoires proclamés par la Ceni, a annoncé qu’il allait déposer un recours devant la Cour constitutionnelle pour contester ces résultats.

    Martin Fayulu a fait cette annonce vendredi en milieu d’après-midi, face à une foule de militants rassemblés au siège du Mouvement de libération du Congo (MLC, le mouvement de Jean-Pierre Bemba, soutien de Fayulu) à Kinshasa. « Nous irons demain samedi à la Cour constitutionnelle » pour exiger « le recomptage des voix », a-t-il déclaré.

    « Il s’agit d’une requête en révision de la décision de la Commission électorale nationale indépendante », a confirmé à Jeune Afrique Me Albert Fabrice Puela, député de Matadi et l’un des bras droits de Martin Fayulu. « Notre candidat va attaquer la Ceni devant la Cour constitutionnelle pour irrégularité fragrante et altération de la vérité », a précisé Albert Fabrice Puela qui a participé à la rédaction du dossier de recours.

    Lamuka revendique 61% pour Fayulu

    La coalition Lamuka (Réveille toi, en lingala) revendique par ailleurs la victoire de Martin Fayulu à l’élection présidentielle du 30 décembre dernier. Selon les chiffres de Lamuka, ce dernier aurait recueilli 61 % des suffrages, contre 18,8 % pour Félix Tshisekedi et 18,8 % pour Emmanuel Ramazani Shadary.


    >>> À LIRE – Présidentielle en RDC : joie et contestations après l’élection de Félix Tshisekedi


    Dans la nuit du 9 au 10 janvier, Félix Tshisekedi a été déclaré vainqueur de la présidentielle par la Ceni, avec 38,57 % des suffrages exprimés. Des chiffres qui donnent Martin Fayulu en seconde position, avec 34,83 %, devant Emmanuel Ramazani Shadary (23,84 %).

    Martin Fayulu a par ailleurs appelé ses militants à l’accompagner lors du dépôt de son recours devant la Cour constitutionnelle. Suivant la législation congolaise, les candidats avaient deux jours à partir de la publication des résultats provisoires pour saisir les juges constitutionnels. « Pour se mettre à l’abri, notre requête va être déposée aujourd’hui même – si elle ne l’a pas déjà été, a poursuivi le député Puela. D’autant que la décision de la Ceni date du 9 janvier, mais elle a été publiée le 10 à 3 heures du matin. »

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  • Crise anglophone au Cameroun : la nationalité des leaders séparatistes arrêtés débattue au tribunal

    Crise anglophone au Cameroun : la nationalité des leaders séparatistes arrêtés débattue au tribunal

    Les leaders de l’autoproclamée république d’Ambazonie arrêtés au Nigeria le 5 janvier 2018 ont pris part à la deuxième audience dans l’affaire qui les oppose à l’État du Cameroun. Leur procès, marqué par un débat houleux sur leur nationalité, a été renvoyé au 7 février.

    La tension est montée d’un cran le jeudi 10 janvier au tribunal militaire de Yaoundé, lors de la deuxième audience publique dans l’affaire Sisiku Julius Ayuk Tabe et les autres cadres du mouvement séparatiste contre le ministère public du Cameroun. À l’origine de cette ambiance électrique qui a plusieurs fois tourné aux altercations entre avocats, un débat sur la nationalité des accusés. Car lors de leur présentation à la cour, ils ont tous renié la citoyenneté camerounaise.

    « Je ne suis pas Camerounais, je suis un citoyen de l’ancien Southern Cameroons britannique, également connu sous le nom d’ “Ambazonie” », a ainsi affirmé Sisiku Julius Ayuk Tabe, le président de l’autoproclamée « république d’Ambazonie », ouvrant le bal à ses neuf coaccusés qui lui ont tous emboîté le pas. Une position ferme, qui a amené l’important collège de la défense – composé de près d’une cinquantaine d’avocats dont trois anciens bâtonniers du barreau – à soulever une objection préliminaire.

    Sisiku Julius Ayuk Tabe avait été arrêté le 5 janvier dans un hôtel d’Abuja en compagnie de neuf autres cadres de son mouvement, alors qu’il présidait une réunion consacrée à la « crise des réfugiés » issus du Cameroun anglophone au Nigeria.


    >>> À LIRE – Cameroun : Julius Sisiku Ayuk Tabe leader séparatiste déjà déchu ?


    Demande de suspension d’audience

    La défense des leaders ambazoniens a ainsi demandé une suspension d’audience, afin d’établir la nationalité des accusés. « Le tribunal militaire n’est pas compétent pour juger ces personnes en l’état, en raison des questions que soulève leur nationalité », a lancé Me Patrick Yong, évoquant l’article 41 du code de la nationalité camerounaise qui déclare les juridictions civiles compétentes pour ces cas. « Il faut déterminer de quelles nationalités sont les accusés avant de les juger. Ils doivent être renvoyés vers le Nigeria, leur lieu de résidence, pour traiter de cette affaire conformément à l’article 42 du code de la nationalité », a renchéri Me Eya Peter.

    Seul le certificat de nationalité fait foi, dit la loi, or vous n’avez pas présenté ces documents ici

    Pour la partie civile cependant, des documents attestant que les accusés sont bel et bien camerounais existent. « Nous disposons des preuves qu’ils sont Camerounais. Nous avons leurs cartes nationales d’identité et leurs passeports. Certains parmi eux ont été des fonctionnaires au Cameroun donc des employés de l’État, et vous nous dites qu’ils ne sont pas Camerounais ? », a interjeté le commissaire du gouvernement.

    « Ni le passeport ni la carte nationale d’identité ne prouve la nationalité de quelqu’un, seul le certificat de nationalité fait foi, dit la loi, or vous n’avez pas présenté ces documents ici », a immédiatement répliqué Me Akere Muna.

    Nous avons les preuves que nous sommes réfugiés, donnez-nous juste la possibilité de les produire

    Audience renvoyée au 7 février

    À 19 h 25, après plusieurs heures d’échanges d’arguments, le président du tribunal, le colonel Mem Michel, a été contraint d’ordonner une pause, afin de calmer les esprits qui commençaient à s’échauffer. À la reprise, le statut de réfugiés de certains des accusés a également été évoqué.

    « Le commissaire du gouvernement nous demande de produire des documents qui prouvent que nous ne sommes pas Camerounais et que nous étions réfugiés au Nigeria. Depuis le 5 janvier que nous avons été kidnappés à Abuja, nos pièces ont été saisies et nous sommes gardés au secret sans contact avec qui que ce soit. Nous avons les preuves que nous sommes réfugiés, donnez-nous juste la possibilité de les produire », a plaidé Elia Eyambe Ebai, l’un des dix accusés du jour.

    Vers 21 h 30, après une énième concertation avec ses assesseurs, le président du tribunal a finalement reporté l’audience au 7 février, afin de donner du temps aux deux parties de présenter les pièces prouvant la nationalité camerounaise des accusés d’une part, et leur statut de réfugiés d’autre part.


    >>> A LIRE – Cameroun : Biya contre les Ambazones


    La garde présidentielle nigériane impliquée ?

    L’audience du 10 janvier a également été l’occasion d’en savoir davantage sur les conditions d’arrestation de Sisiku Julius Ayuk Tabe et de ses coaccusés au Nigeria. Au cours des débats, l’avocat nigérian Abdoul Orock a ainsi révélé que des sources au département de la Sécurité de l’État nigérian lui ont confié que l’opération avait été menée par les soldats de la garde présidentielle nigériane, sans l’intervention des autres services de sécurité de l’État nigérian.

    Selon le même avocat, prés de 210 000 Camerounais seraient actuellement réfugiés dans son pays, parmi lesquels seuls 30 000 d’entre eux ont pu être enregistrés par les organisations de l’ONU en charge des réfugiés.

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  • Présidentielle au Burkina : comment le CDP, parti de Blaise Compaoré, se prépare-t-il pour 2020 ?

    Présidentielle au Burkina : comment le CDP, parti de Blaise Compaoré, se prépare-t-il pour 2020 ?

    En relançant son Haut conseil le 5 janvier, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir, marque une nouvelle étape dans sa préparation pour la présidentielle de 2020.

    Affaibli par la chute de Blaise Compaoré, suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina Faso, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) se reconstruit peu à peu et occupe désormais une place importante au sein de l’opposition politique. Désormais, l’objectif pour les cadres du parti est clair : revenir aux affaires. Et cela passe par la reconquête du pouvoir lors de la présidentielle de 2020.

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  • Gabon : arrestation des mutins qui voulaient mettre en place un ” Conseil national de restauration “

    Gabon : arrestation des mutins qui voulaient mettre en place un ” Conseil national de restauration “

    Des militaires gabonais ont lu lundi matin à la radio d’État un message indiquant qu’un « Conseil national de restauration » allait être mis en place en l’absence du président Ali Bongo Ondimba, hospitalisé au Maroc. Depuis, le signal de Radio Gabon a été coupé. Les autorités ont annoncé l’arrestation des mutins.

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    Le ministre de la Communication Guy-Bertrand Mapangou, porte-parole du gouvernement, a annoncé lundi vers 9h GMT que les mutins avaient été arrêtés par les hommes du GIGN gabonais. « Aucune caserne n’a suivi l’appel » lancé par ces hommes, selon une source gouvernementale.

    Le meneur présumé toujours en fuite

    Onze personnes étaient présentes à l’intérieur des locaux de Radio Gabon, dont six agents de la radio gabonaise, lors de l’assaut lancé par le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale gabonaise. Quatre militaires ont été appréhendés et un autre, le lieutenant Kelly Ondo Obiang – qui a pris la parole lors de l’intervention télévisée – est toujours en fuite.

    L’assaut s’est déroulé sans heurts

    Contacté par Jeune Afrique, le ministre de la Communication Guy Bertrand Mapangou précise que celui-ci devrait être arrêté très rapidement. « L’assaut s’est déroulé sans heurts », précise le ministre. Une réunion de crise a par ailleurs été convoquée à la primature.

    Appel à un « Conseil national de restauration »

    Tôt dans la matinée, des tirs ont été entendus dans le centre de Libreville alors que quelques jeunes éléments de la garde républicaine avaient pris le contrôle de la radio d’État Radio Gabon. Un message a alors été diffusé, vers 6h30 heure locale, sur les ondes, pour annoncer qu’un « Conseil national de restauration » était mis en place en l’absence du président Ali Bongo Ondimba, afin « de sauver la démocratie, préserver l’intégrité du territoire nationale et la cohésion nationale ».


    >>> À LIRE – Gabon : Ali Bongo Ondimba, un patient sous pression


    « Une fois encore, une fois de trop, les conservateurs acharnés du pouvoir dans leur basse besogne continuent d’instrumentaliser et de chosifier la personne d’Ali Bongo Ondimba en mettant en scène un malade dépourvu de plusieurs de ses facultés physiques et mentales », explique le communiqué. Tandis que des blindés des forces de sécurité gabonaises qui n’appartiennent pas au petit groupe de putschistes ont bloqué peu après l’accès au boulevard Triomphal, autour de la Radio Télévision gabonaise, la communication a tourné en boucle sur les ondes de Radio Gabon.

    Kelly Ondo Obiang, leader présumé d’une « opération Dignité »

    Celle-ci présentait un certain lieutenant Kelly Ondo Obiang, qui se présente comme commandant adjoint de la Garde Républicaine et président du « Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS) ».

    Ce dernier, explique le message radiodiffusé, « a décidé ce jour de prendre ses responsabilités afin de mettre en déroute toutes les manœuvres en cours visant la confiscation du pouvoir par ceux qui dans la nuit du 31 août 2016 ont lâchement fait assassiner nos jeunes compatriotes avec le soutien des institutions illégitimes et illégales ».


    >>> À LIRE – Gabon : Ali Bongo a adressé ses vœux à la nation, dans son premier discours depuis son hospitalisation


    Kelly Ondo Obiang explique en outre lancer une « opération Dignité », appelant « toutes les forces de sécurité » et « la jeunesse gabonaise” à se joindre au mouvement et à prendre le contrôle des moyens de transport, casernes, etc… « Réveillez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue en occupant les aéroports, les radios et télévisions, les bâtiments publics jusqu’à ce que nous mettons hors d’état de nuire tous les ennemis de la patrie », a-t-il lancé, citant nommément plusieurs personnalités.

    Parmi elles : le général Jean Philippe Ntumpa Lebani – qui avait purgé une peine de prison pour une précédente tentative de coup d’État avortée en 2009 -, le colonel Rapontchombo, officier de l’armée de terre, ainsi que plusieurs acteurs de la société civile, réputés proches de Jean Ping, le syndicaliste Jean Rémi Yama et la chercheuse Laurence Ndong, Marcel Libama (Union nationale), l’avocate Paulette Oyane et Bertrand Zibi, ancien député démissionnaire du Parti démocratique gabonais (PDG).

    La situation sous contrôle, selon la présidence

    Contactée vers 8h GMT, la présidence de la République a précisé que la situation est sous contrôle, de même que les points stratégiques de la capitale et les abords de Radio Gabon. Le signal de Radio Gabon avait été coupé, alors que l’armée gabonaise contrôlait, dès 7 heures, heure locale, les accès au bâtiment. Jean Rémy Yama, syndicaliste cité dans le communiqué assure à Jeune Afrique ne pas être au courant de l’action du groupe de militaires et ne pas être physiquement au Gabon.

    Rejet par l’UA de tout changement anticonstitutionnel

    « L’Union africaine condamne fermement la tentative de coup d’État intervenue ce matin au Gabon », a écrit sur Twitter Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, avant de réaffirmer « le rejet par l’UA de tout changement anticonstitutionnel ».

     

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  • Football africain: Samuel Eto’o et El-Hadji Diouf dénoncent

    Football africain: Samuel Eto’o et El-Hadji Diouf dénoncent

    Des « légendes » du football africain, Samuel Eto’o en tête, ont plaidé dimanche à Dakar pour un sursaut d’orgueil du continent, diagnostiquant un manque de « caractère » et « d’organisation » alors que le Ballon d’Or africain qui sera décerné mardi dans la capitale sénégalaise couronnera à nouveau un joueur évoluant en Europe.

    Les trois finalistes, les mêmes que l’an dernier, font les beaux jours du très huppé et très lucratif championnat anglais: l’Egyptien Mohamed Salah, tenant du titre et favori, et le Sénégalais Sadio Mané à Liverpool, le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang à Arsenal.

    Avec de tels joueurs, pourquoi aucun pays africain n’a-t-il jusqu’ici remporté une coupe du Monde ? « On ne croit pas assez en nous », tranche l’ancien du Barça et de l’Inter Milan Samuel Eto’o, quadruple Ballon d’Or africain et meilleur butteur de l’histoire des Lions indomptables camerounais, interrogé lors d’une conférence de presse.

    « L’Afrique manque de caractère et d’organisation », abonde El-Hadji Diouf, quart de finaliste de la coupe du Monde avec le Sénégal en 2002 et Ballon d’Or africain en 2002 et 2003.

    Avec par exemple des salaires dans le championnat sénégalais dépassant rarement les 1000 euros, il est naturel que les jeunes les plus talentueux veuillent se frotter aux meilleurs joueurs des championnats européens, a souligné l’ancien international ghanéen et vice-président de la Confédération africaine de Football (CAF), Anthony Baffoe.

    « La question, c’est comment les garder plus longtemps sur le continent africain ? Pour cela, il faut des contrats, des salaires minimum, des infrastructures. Les pays du Maghreb sont plus avancés, tout comme l’Afrique du Sud. C’est à nous de suivre », a ajouté l’ancien finaliste de la CAN-1992.

    « Trop de corruption »

    « Il est anormal que les clubs africains ne puissent pas titiller des clubs comme le Real Madrid ou le Bayern Munich », juge aussi El-Hadji Diouf, en expliquant qu’il aurait « aimé terminer sa carrière au Sénégal s’il y avait eu les bonnes infrastructures ».

    « Il y a beaucoup de corruption en Afrique. L’argent donné par la CAF et par la Fifa doit être dépensé pour les infrastructures et pour ceux qui font le spectacle », relève encore Samuel Eto’o. Contrairement aux Brésiliens, les Africains « ne valorisent pas assez leurs meilleurs talents » et se perdent souvent en « jalousies », ajoute l’attaquant camerounais.

    « Les coéquipiers (en sélection) de Sadio Mané acceptent-ils qu’il soit le leader ? Quand il y en a un, il faut arrêter les critiques, tout le monde doit suivre », estime Eto’o. El-Hadji Diouf conseille pour sa part à son jeune compatriote de prendre également ses responsabilités en « allant parler au sélectionneur » quand il le faut.

    Lundi soir à Dakar, Samuel Eto’o et d’autres légendes africaines comme Michael Essien, George Weah, Didier Drogba ou Joseph-Antoine Bell, joueront un match de gala face à la sélection sénégalaise qui avait battu la France, championne du monde en titre, en ouverture du Mondial 2002.

     

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  • [Édito] Endettement et contentieux électoraux : les problèmes aigus de l’Afrique

    [Édito] Endettement et contentieux électoraux : les problèmes aigus de l’Afrique

    Nous sommes à la fin de 2018 et je m’adresse à vous, amis lecteurs, pour la dernière fois de l’année. Quitte à endosser le rôle du rabat-joie, il m’incombe d’attirer votre attention sur deux problèmes aigus qui risquent de mener le continent vers la plus sérieuse des régressions !

    Je pense qu’il est de mon devoir de sonner l’alarme lorsqu’il y a péril en la demeure. Et c’est, hélas ! le cas.

    Le premier problème est économique et financier. C’est d’ailleurs une rechute et une récidive, l’Afrique ayant déjà connu cette situation à la fin du XXe siècle et n’en étant sortie qu’en faisant la mendicité auprès de ses créanciers, le FMI, la Banque mondiale, les pays riches et leurs établissements financiers.

    Qui ont fini par décider de nous aider à nous désendetter.

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  • Israël-Palestine : la présentation du plan de paix de Donald Trump repoussée en raison du contexte tendu

    Israël-Palestine : la présentation du plan de paix de Donald Trump repoussée en raison du contexte tendu

    La présentation du plan de paix israélo-palestinien du président américain Donald Trump devrait avoir lieu « dans les prochains mois », a indiqué dimanche l’ambassadeur américain en Israël, annonçant ainsi un nouveau report de la divulgation de ce plan.

    Le président Trump avait affirmé en septembre que son plan serait rendu public dans les deux à quatre mois, tandis que l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon avait par la suite affirmé que ce plan serait présenté début 2019.

    Entre temps, des élections anticipées prévues le 9 avril ont été annoncées en Israël, et de nombreux analystes estiment que le plan risque de susciter bien trop de controverses pour être présenté avant le scrutin.

    « Je dirais (que le plan sera dévoilé) dans les prochains mois », a affirmé à des journalistes l’ambassadeur américain en Israël David Friedman, selon des propos rapportés par l’ambassade américaine.

    Nouveau délai

    Selon lui, les élections israéliennes « constituent un facteur, mais pas le seul facteur » expliquant ce nouveau délai. L’ambassadeur a ajouté que le plan, « pratiquement prêt », devait encore être peaufiné.

    « Nous voulons le rendre public d’une manière qui lui donnerait les meilleures chances d’être bien reçu », a ajouté David Friedman. « Le défi pour un plan de paix est de parvenir à une évaluation plus posée des réalités dans la région. »

    « La dernière fois qu’il y a eu un accord important entre Israéliens et Palestiniens, c’était en 1993 et depuis beaucoup de choses sont arrivées », a-t-il rappelé, faisant référence aux accords d’Oslo sur l’autonomie palestinienne.

    Visite de John Bolton

    L’évocation de ce nouveau délai intervient alors que le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, est en visite en Israël depuis samedi.

    Depuis son accession à la Maison Blanche, le président Trump s’est montré un fervent supporter d’Israël, en transférant par exemple l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem remettant ainsi en cause un consensus international sur cette question sensible.

    Il a également coupé de 500 millions de dollars l’aide américaine aux Palestiniens.

    En réaction, l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas a gelé les contacts avec la Maison Blanche à la suite du transfert de l’ambassade américaine et proclamé qu’elle refuserait de s’impliquer dans un processus de paix tant que les Etats-Unis ne reviendraient pas sur leur décision concernant Jérusalem.

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  • Présidentielle en RDC : la Ceni a compilé 53 % des résultats mais dénonce des ” menaces “

    Présidentielle en RDC : la Ceni a compilé 53 % des résultats mais dénonce des ” menaces “

    La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a indiqué dimanche 6 janvier qu’elle avait compilé 53 % des résultats de l’élection présidentielle du 30 décembre, mais qu’elle ne pouvait pas encore diffuser d’estimations provisoires. Son président a déploré les « menaces » de certains diplomates occidentaux.

    Une très brève allocution, suivie de quelques minutes de questions/réponses avec des journalistes accrédités. Ce dimanche 6 janvier, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a confirmé que « la publication des résultats provisoires ne [pouvait] intervenir ce jour », comme initialement prévu dans le calendrier électoral réaménagé.


    >>> À LIRE – Élections en RDC : les résultats provisoires reportés à « la semaine prochaine »


    « En effet, les travaux de ramassage et de transmission des plis des différents bureaux de vote se poursuivent, non seulement vers les différents centres locaux [de compilation], mais aussi vers les autres destinataires légaux », a-t-il justifié, sans toutefois avancer une nouvelle date de publication de ces résultats provisoires.

    « Laissez la Ceni poursuivre son travail »

    À l’en croire, une semaine après la tenue des scrutins, le taux de traitement des résultats est passé de 20 %, jeudi 3 janvier, à 53 % dimanche 6 janvier. Mais la Ceni refuse, pour l’instant, d’indiquer les premières tendances, et demande « à l’opinion nationale de garder patience », « en attendant l’exhaustivité des résultats ».

    Il faut tenir compte du caractère sensible de ce que nous gérons. C’est aussi ça notre responsabilité

    « Il ne faut pas vouloir une chose et son contraire », a lâché Corneille Nangaa, rappelant que, face au refus de l’opposition et de la société civile, la Ceni a dû abandonner son plan initial consistant à s’appuyer sur une transmission électronique des résultats. Il lui a ainsi été impossible d’indiquer les premières tendances 48 heures après la tenue du scrutin, comme il l’avait pourtant annoncé.

    Aujourd’hui, « nous pouvions bien donner ces premières tendances, mais il faut tenir compte du caractère sensible de ce que nous gérons. C’est aussi ça notre responsabilité », a expliqué Corneille Nangaa. « Que diront les gens s’ils ont les vraies tendances qui viennent de la Ceni (…) ? Laissez la Ceni poursuivre son travail », a-t-il martelé.

    Les « menaces contre-productives » des diplomates

    Le président de la Ceni a également souligné que « les 53 % [des résultats déjà compilés] ne sont pas concentrés dans une province ou un centre local de compilation ». « Ce sont des données qui sont réparties au niveau national », issus de résultats compilés dans des circonscriptions où la Ceni n’a pas été confrontée à des difficultés dans le ramassage des plis, a-t-il précisé.

    Corneille Nangaa a enfin qualifié de « contre-productive » la démarche de certains diplomates occidentaux qui lui auraient proféré des « menaces », sans citer les pays concernés. « Ceux qui disent que la Ceni doit être indépendante sont les mêmes qui reviennent nous dire ce que la Ceni doit faire », s’est-il contenté de dénoncer.


    >>> À LIRE – Élections en RDC : la Conférence épiscopale dit posséder le nom du vainqueur


    La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) avait annoncé la semaine dernière connaître déjà le nom du vainqueur de la présidentielle du 30 décembre, sur la base de données collectées dans des bureaux de vote. D’après nos informations, le nom de cet élu a été communiqué à certaines ambassades occidentales et africaines accréditées à Kinshasa.

    Qu’à cela ne tienne, Corneille Nangaa promet de publier les premières tendances « dès que possible ». De nouveaux mécanismes ont été « activés » pour que les résultats provisoires soient publiés « le plus rapidement possible ».

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  • Soudan : nouvelles manifestations, la police tire des gaz lacrymogènes

    Soudan : nouvelles manifestations, la police tire des gaz lacrymogènes

    La police soudanaise a dispersé dimanche à coups de gaz lacrymogènes des manifestants qui voulaient marcher vers le palais présidentiel dans la capitale Khartoum, ont indiqué des témoins.

    Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation déclenché par la hausse du prix du pain et les pénuries dans un pays en plein marasme économique.

    Les protestations se sont vite transformées en un mouvement contre le régime de Omar el-Béchir qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’État en 1989. Au moins 19 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation, selon les autorités. Amnesty International a fait état de la mort de 37 manifestants et l’ONU a appelé à une enquête indépendante.

    « Paix, justice, liberté »

    Dimanche, de petits groupes de manifestants se sont rassemblés dans des quartiers du centre-ville de Khartoum au lendemain d’un appel à une marche en direction du palais présidentiel, lancé par une association.

    Mais la police anti-émeute est rapidement intervenue et a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes, a indiqué un témoin. « Les policiers ne permettent même pas des rassemblements de dix personnes », a dit ce témoin à l’AFP.

    Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants fuyant les tirs de gaz lacrymogènes de la police, courant dans des rues du centre-ville.

    L’Association des Professionnels soudanais, constituée d’enseignants, de médecins et d’ingénieurs, avait appelé samedi ses partisans à se rassembler dimanche pour une marche vers le palais présidentiel, après avoir déjà organisé des marches similaires ces dernières semaines.

    « Nous allons marcher vers le palais dimanche pour appeler le président Béchir à démissionner », avait déclaré cette organisation. Dimanche, des manifestations ont également eu lieu dans la ville de Madani (centre), selon des témoins, et des protestataires ont scandé « paix, justice, liberté ».

    Pénuries de pain et de carburant

    Une autre s’est tenue à Atbara (nord), où a débuté le mouvement de contestation. Plusieurs leaders de l’opposition, des militants et des journalistes ont été arrêtés par le Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) depuis le début des protestations.

    Amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et à une grave crise monétaire.

    Plusieurs villes souffrent de pénuries de pain et de carburant. Le manque important de devises étrangères a notamment compliqué l’importation de certains médicaments par les entreprises pharmaceutiques soudanaises.

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