Tag: Culture & Arts

  • RDC:Les 22 Premiers Ministres depuis 1960

    RDC:Les 22 Premiers Ministres depuis 1960

    primature-Liste des 22 Premiers Ministres depuis 1960

    1. LUMUMBA Emery Patrice : 30 juin 1960 – 05 septembre 1960

     

    2. ILEO SONGO AMBA Joseph : 12 septembre 1960 – 29 septembre 1960

     

    3. ADOULA Cyrille : 02 août, 1961 – 09 juillet 1964

     

    4. TSHOMBE Moïse : 09 juillet 1964 – 13 octobre 1965

     

    5. KIMBA Evariste : 18 octobre 1965 – 24 novembre 1965

     

    6. Colonel MULAMBA KADIMA NYUNYI Léonard : 24 novembre 1965 – octobre 1966

     

    7. MPINGA KASENDA : 06 juillet 1977 – 06 mars 1979

     

    8. BO-BOBOLIKO LOKONGA LOME : 06 mars 1979 – 27 août 1980

     

    9. NGUZ KARL-I-Bond Jean :

    • 27 août 1980 – 17 avril 1981
    • 25 novembre 1991 – 17 août 1992

     10. NSINGA UDJU Joseph :

    • 08 octobre 1981-05 novembre 1982
    • 31 octobre 1986-22 janvier 1987

     

     11. KENGO WA DONDO Léon :

    • 05 novembre 1982 – 31 oct.1986
    • 26 novembre 1988 – 24 avril 1990
    • 16 juin 1994 – 24 mars 199

     

     12. MABI MULUMBA Evariste : 22 janvier 1987 – 07 mars 1988

     13. SAMBWA PIDA BANGI Jules Fontaine : 07 mars 1988- 26 novembre 1988

     

    14. LUNDA BULULU Vincent de Paul : 25 avril 1990-15 mars 1991

     

    15. MULUMBA LUKOJI : 30 mars 1991-27 juillet 1991, 27 juillet 1991 -30 septembre 1991

     

    16. TSHISEKEDI WA MULUMBA Etienne :

    • 22 juillet 1991 – 25 juillet 1991
    • 30 septembre 1991 – 21 octobre1991
    • 10 août 1992 – 01 décembre 1992
    • 02 avril 1997 – 09 avril 1997

     

     

    17. MUNGUL DIAKA Bernardin : 23 octobre 1991 – 25 novembre 1991

     

    18. BIRINDWA Faustin : 20 mars 1993-18 juin 1994

     

    19. Général LIKULIA BOLONGO Norbert: 09 avril 1997- 17 mai 1997

     

    20. GIZENGA FUNJI Antoine : 30 décembre 2006-26 octobre 2008

     

    21. MUZITO Adolphe : 26 octobre 2008 – 7 mars 2012

     

    22. MATATA PONYO Mapon : 18 avril 2012 – .

     

     

    IAM/La Référence Plus

  • Découverte de la Santa Maria de Christophe Colomb

    Découverte de la Santa Maria de Christophe Colomb

    Santa Maria-Si la découverte est confirmée, elle serait d’importance. Selon The Independent, une équipe d’archéologues sous-marins a découvert l’épave de la Santa Maria, le navire à bord duquel Christophe Colomb a découvert l’Amérique en 1492. Construite sur la côte du Pays basque au cours de la deuxième moitié du XVe siècle, la caravelle s’est abîmée sur des récifs au large d’Haïti, quelque temps après la découverte des Bahamas. 

    « Toutes les preuves géographiques, la topographie sous-marine et les preuves archélogiques tendent à confirmer qu’il s’agit bien du navire amiral de Colomb », indique Barry Clifford, un archéologue sous-marin dont l’équipe n’a, pour l’instant, que photographié les lieux et pris des mesures.

    PROTÉGER LA ZONE DES PILLEURS

    La localisation de l’épave a été possible grâce à la découverte, en 2003, de la probable localisation du fort construit par Christophe Colomb et à la lecture du récit de voyage du navigateur. Une première expédition avait permis de photographier l’épave, mais l’équipe n’avait pas été en mesure de l’identifier. Une nouvelle série de plongées a permis de confirmer qu’il s’agissait probablement de la Santa Maria. L’empreinte laissée par le ballast au fond de l’océan, les canons correspondent aussi à celle d’un navire de la taille de la caravelle.

    Les archéologues sont entrés en contact avec le gouvernement haïtien et espèrent que la zone sera protégée des pilleurs d’épaves. L’objectif ultime serait de sortir le navire de l’eau, de le conserver et de le présenter au public ; ce qui pourrait être bénéfique à l’industrie touristique d’Haïti, affirme l’archéologue.

    Le Monde

  • MARIAGE / DOT : EN AFRIQUE, ACHÈTE-T-ON SA FEMME ?

    MARIAGE / DOT : EN AFRIQUE, ACHÈTE-T-ON SA FEMME ?

    Wedding-Dans le débat sur l’excision un thème a été soulevé par un débatteur. Il s’agit de la dot. En Afrique les parents du fiancé offrent une dot aux parents de la jeune femme. Cette question révèle des interprétations idéologiques faussées des relations hommes-femmes.

     

    La dot est considérée par certains comme une sorte de prix de la fiancée. On achèterait sa future femme. Sous-entendu : comme on achèterait du bétail. Cette dot serait une preuve de la domination masculine. Pourquoi ? Parce que qui commande paie, selon un commentasire lu sur le net : « Quant à qui commande, il suffit de remonter à qui fournit la dot pour déterminer les intérêts de qui sont pris d’abord en considération ». Si c’était le cas, en Inde la dot payée par la famille de la femme devrait lui donner le pouvoir.

    En Europe au Moyen-Âge la dot était gardée par la femme comme bien personnel en cas de veuvage ou de séparation. En Afrique la dot est un arrangement entre les familles et le couple n’en est pas récipiendaire. C’est la famille de la femme qui reçoit cette dot et qui décide si elle est suffisante pour autoriser le mariage. C’est donc cette famille qui commande. Pas de domination masculine, mais une « domination » des parents de la fiancée, si l’on veut voir de la domination partout dans la grande paranoïa moderne.

    Mais est-ce un « achat » ? La famille du fiancé paie-t-elle un « produit » en la personne de la fiancée ? La tradition est claire : la dot n’est pas un achat, c’est une alliance entre deux familles. Le mariage est pris très au sérieux dans la société africaine traditionnelle. Dans la perspective du long terme la dot scelle une alliance – qui va même au-delà de la famille et qui peut concerner tout un village.

    Il faut savoir que la femme est le pilier de la société traditionnelle africaine. Elle travaille sur les marchés. Elle éduque les enfants. Elle est maîtresse de la maison, des champs et du marché. Elle a été guerrière au temps de l’empire Mandingue et en d’autres régions d’Afrique et d’autres circonstances. Elle peut être reine. Voici ce que dit Fatouma Kane. Sénégalo – Malienne de naissance et Burkinabé par le mariage, Fatoumata Kane est mariée et mère de 3 enfants. Elle est économiste et écrivain :

    « La famille africaine est un lieu d‟inculcation de valeurs et ce sont les femmes qui transmettent les valeurs culturelles à leurs enfants, dès le jeune âge, au moyen d‟expressions telles que le chant, la danse, les contes etcMalgré une éducation sexiste, les femmes grâce à leur insertion dominante dans l‟entité familiale, ont une prédisposition pour la vie associative (société secrète, association de danse, tontine etc.) qui les a souvent protégées en leur permettant d‟avoir une vie relativement autonome ».

    Les femmes ont donc une grande valeur en Afrique. Leur fertilité conditionne la prospérité et la survie de la famille, dans un environnement naturel dur où chaque repas se gagne en transpirant. Les contes africains rendent souvent hommage aux femmes, de même que la statuaire préhistorique. Elles participent aux palabres et disent tout ce qu’elles ont à dire, haussent le ton, s’imposent. Je l’ai vu dans plusieurs voyages en Afrique, dans le bush nigérian essentiellement, et c’est ce que des africaines m’ont raconté.

    Je parle de l’Afrique chrétienne, mais même dans l’Afrique musulmane les mères et aïeules ont une place très forte et écoutée. L’homme ne prend de décision qu’après qu’une discussion avec les femmes ait eu lieu, et si elles ne sont pas contentes de la décision elles le font savoir. Dans la réalité il est rare qu’un « chef de famille (statut juridique) » contrarie les femmes. On dit que l’homme a décidé, mais derrière c’est la famille et les femmes qui ont nourri la décision.

    La perception européenne des relations est aujourd’hui gravement contaminée par des thèses que le réel ne confirme pas. Les occidentaux vivent le monde comme dans un film d’animation écrit par un quelconque écrivain féministe de gare. La domination masculine est le fourre-tout d’une pensée automatique qui se déploie quand on est trop fatigué pour analyser les choses avec sérieux.

    De grâce, ne faisons pas de la femme africaine une pauvresse, ne la contaminons pas par des théories victimaires : Nous la priverions de sa force et de sa fierté.

    Source : « Agora Vox ».

  • Le piège de Bomboko contre Mulele

    Le piège de Bomboko contre Mulele

    Mulele-Assassinat de Pierre Mulele, un des pionniers de la lutte de libération du Congo

    Devoir de mémoire : 1968, 3 octobre.

    Le piège de Bomboko contre Mulele

    Pierre Mulele et Théodore Bengila ont été assassinés le 3 octobre 1968. Il y a exactement quarante ans, jour pour jour, que ce crime ignoble fut perpétré. Ce meurtre illustre toute la cruauté et toute la bestialité du néo-colonialisme qui, depuis 1960, a ravagé et détruit le Congo. Le devoir de mémoire nous impose de revisiter ces témoignages insoutenables et d’évoquer l’horreur et la barbarie de la mise à mort de Pierre Mulele.

    L’assassinat de Patrice Emery Lumumba en janvier 1961 a profondément révolté Pierre Mulele. Ce qui le conduira quelques années plus tard à prendre le maquis dans sa région natale du Bandundu pour poursuivre l’œuvre du « maître ». De décembre 1967 à septembre 1968, Pierre Mulele et ses lieutenants, dont sa fidèle compagne Léonie Abo, installés à Matende-Lukamba, animent le mouvement insurrectionnel.

    Harcelé par les troupes de Mobutu et ses mercenaires, Pierre Mulele qui doit faire face à d’insurmontables difficultés logistiques, continue inlassablement la formation politique et idéologique de ses partisans. Mais les renforts en armes, en hommes et en cadres lumumbistes qu’il attend de Brazzaville tardent à venir.

    C’est ainsi que le 12 septembre 1968, en compagnie de Léonie Abo et de Joseph Makindua, Pierre Mulele embarque dans une petite pirogue pour Brazzaville. Arrivés dans la petite capitale congolaise le 13 septembre, Mulele et ses compagnons sont immédiatement placés en résidence surveillée au «Camp de la milice ».

    A plusieurs reprises, le chef maquisard va s’entretenir avec de nombreux officiels de Brazzaville. Le 27 septembre, il est enfin autorisé à rencontrer ses compatriotes, des camarades lumumbistes résidant à Brazzaville. Mais les autorités du Congo-Brazzaville déjà en pourparlers avec leurs collègues de Kinshasa intiment pratiquement à Pierre Mulele l’ordre de rejoindre la rive gauche du fleuve pour prendre part au processus de réconciliation nationale dans le cadre de l’amnistie générale proclamée par le président Mobutu.

    Selon plusieurs témoignages, de nombreux cadres lumumbistes exilés à Brazzaville vont essayer, en vain, de convaincre les autorités de ce pays à ne pas tomber dans le piège que leur tendait Mobutu.

    Le 28 septembre, Justin Marie Bomboko, le ministre des Affaires étrangères de Mobutu signe avec son collègue de Brazzaville un accord secret qui garantit la sécurité de Pierre Mulele et de ses compagnons. A la sortie de l’audience que lui accorde le président Marien Ngouabi, le ministre Bomboko déclare : «L’amnistie générale décrétée à Kinshasa par le général Mobutu, est valable pour tous. Nous accueillons donc M. Mulele en frère. Il travaillera avec nous pour la libération totale de notre pays».

    LE RETOUR A KINSHASA

    Le 29 septembre à 11 heures, Justin-Marie Bomboko offre une somptueuse réception sur le yacht présidentiel que Mobutu a mis à sa disposition pour ramener au pays Pierre Mulele. Tout Brazzaville et le héros du jour, Pierre Mulele, y participent. En début d’après-midi, l’imposant yacht met le cap sur Kinshasa. A son bord Pierre Mulele, Léonie Abo, Joseph Makindua, et deux autres compagnons, Théodore Kabamba et Zénon Mibamba.

    Pierre Mulele et sa femme, hôtes de Justin-Marie Bomboko, passeront la nuit dans la résidence officielle du ministre des Affaires étrangères. Les trois jours suivants, Pierre Mulele recevra dans cette résidence des dizaines d’amis venus le saluer. La seule formalité qu’ils ont à accomplir est de faire enregistrer leurs noms auprès des soldats commis à la garde.

    Un des visiteurs, Germain Mwefu, ami d’enfance, fait à Mulele cette confidence : «A l’extérieur, nous entendons des rumeurs disant que l’on va te tuer. La situation est grave, il faut que tu prennes la fuite.» Ce qui lui vaut cette réponse énigmatique de Pierre Mulele: «Je ne suis pas allé à Brazzaville pour arriver à Kinshasa. Il y a eu un changement là-bas et cela m’a amené ici. Il y a trois choses: la naissance, la vie et la mort. J’ai fait tout ce que je pouvais, j’ai semé les bonnes graines, elles ne sont pas tombées sur les rochers mais dans la bonne terre. J’attends maintenant mon dernier jour.»

    UN ASSASSINAT BARBARE

    Le 2 octobre, soit le quatrième jour de son retour à Kinshasa, vers 17 heures, Pierre Mulele, sa compagne Abo, une de ses soeurs Thérèse et son camarade Zénon Mibamba prennent place à bord d’un véhicule mis à leur disposition par le ministre Bomboko. Après avoir traversé le boulevard du 30 Juin, le chauffeur qui a reçu des ordres, emprunte l’avenue du 24 Novembre et les conduit enfin au camp militaire Lieutenant colonel Kokolo où les a déjà précédés Théodore Bengila. Ce dernier, apercevant Mulele, lui lance : «Vous aussi, vous êtes venus pour qu’ils nous tuent tous ensemble? »

    Toutes les personnes qui étaient venues cet après-midi-là rendre visite à Pierre Mulele dans la résidence de Bomboko, sont également amenées au camp militaire. Parmi elles la mère de Mulele, Mama Agnes Luam et Annie, la fille de Bengila. Toutes ces personnes seront tenues au secret pendant trois mois au camp Kokolo, sans savoir ce qu’il sera advenu de Pierre Mulele.

    Pierre Mulele et Théodore Bengila sont immédiatement séparés de leurs compagnons et enfermés dans un petit local. Ils vont être assassinés au cours de cette nuit du 2 au 3 octobre 1968. La cruauté et la bestialité avec lesquelles Mulele et son compagnon d’infortune vont être mis à mort couvriront à jamais d’ignominie et de honte le régime qui a ordonné une telle sauvagerie. Avant de mourir, Pierre Mulele connaîtra des souffrances extrêmes.

    Alors qu’il est encore vivant, les bourreaux lui arrachent les oreilles, lui coupent le nez, retirent ses yeux de leurs orbites. Ils lui arrachent ensuite les organes génitaux. Alors qu’il est toujours vivant, ils lui amputent les bras et les jambes. Les restes de son corps seront ensuite jetés dans un sac et immergés dans le fleuve. Théodore Bengila a subi le même sort .

    Rich Ngapi

  • Mobutu:femmes et enfants

    Mobutu:femmes et enfants

    famille-Mobutu-1  Avec Marie-Antoinette : Décédée en 1997 1. Niwa
    Aîné de la famille, né en 1955, mort en 1994. Fils préféré de Mobutu, semble-t-il, il est le seul de ses enfants à avoir été membre du gouvernement, en qualité de secrétaire d’État aux Affaires étrangères, puis à la Coopération internationale. Il a également été ambassadeur itinérant.2. Ngombo
    L’aînée des filles avait convolé en justes noces avec le fils du maire de Limete (une commune de Kinshasa), un ami de son père. D’abord conseiller à la présidence, le gendre sera ensuite promu secrétaire d’État. Mais l’union ne fut pas heureuse. Après avoir tenté de mettre fin à ses jours du vivant même de son père, Ngombo, mère de deux enfants, vit actuellement en Belgique.3. Manda
    Après des études en Belgique, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, il entre à l’École de formation des officiers de Kananga (Kasaï occidental), d’où il sort avec le grade de sous-lieutenant en 1986. Il entreprend une brève carrière militaire avant de se tourner vers les affaires, puis de créer un parti politique en 1999. Il entretenait des rapports difficiles avec son père. Meurt en 2004.4. Konga
    C’est le moins connu des enfants Mobutu. Lieutenant sorti de l’École de formation des officiers de Kananga, il était très discret et sans réseaux. Il est décédé en 1995.

    5. Ngawali
    Fille préférée de son père, selon un membre de la famille, cette diplômée en relations internationales d’une université américaine a été sa conseillère diplomatique entre 1990 et 1997. Mariée à un Ivoirien, elle a fini par divorcer. Elle vit actuellement dans le 16e arrondissement de Paris et a un bon train de vie.

    6. Yango
    Divorcée, elle vit en Belgique.

    7. Yakpwa
    Elle s’était mariée avec un Belge qui avait réussi à s’introduire dans le premier cercle des proches du maréchal. Mais le gendre n’hésitera pas à traîner la famille dans la boue après la chute du beau-père. Divorcée, Yakpwa réside en Belgique.

    8. Kongolu
    Capitaine des Forces armées zaïroises, il traînait une réputation sulfureuse qui lui avait valu le surnom de Saddam Hussein. Resté jusqu’au bout aux côtés de son père pendant les moments difficiles, il meurt en 1998.

    9. Ndagbia
    La cadette du premier mariage de Mobutu est mariée et vit en Belgique.
    2. Avec Bobi Ladawa : Vit à Faro (Portugal)

    1 Nzanga
    Porte-parole de son père au moment de sa chute, il est ministre d’État chargé de l’Agriculture du gouvernement congolais depuis février dernier. Son alliance avec Joseph Kabila n’avait pas été appréciée par ses sœurs issues du premier lit, qui ne soutiennent pas le protocole d’accord entre le parti de Nzanga (Udemo) et la majorité présidentielle (AMP).

    2. Giala
    Député national, il est le président du groupe parlementaire de l’Udemo, le parti fondé par son frère.

    3. Toku
    Ayant fait des études de communication, elle travaille actuellement en France, où elle s’est installée.

    4. Ndokula
    Elle vivrait entre l’Espagne et le Maroc.

    3. Avec Kosia : Vit au Maroc

    1.  Ya-Litho
    Elle vit à Kinshasa.

    2. Tende
    Elle vivrait au Maroc avec sa mère.

    3. Sengboni
    Elle vivrait au Maroc avec sa mère.

    4. Avec « Mama 41 »

    1. Senghor
    Né dans un avion survolant le Sénégal.

    2. Dongo
    Elle a vécu avec ses deux frères à Pau (France) et y vivrait encore.

    3. Nzanga
    Il vivrait à Pau.

    5. Avec Mbangula

    1. Un garçon
    Il était considéré comme un « vrai » Mobutu et participait aux réunions de famille.

    6. Avec une inconnue brazzavilloise

    1. Robert
    Vit en Suisse.

  • Rwanda : un génocide en questions

    Rwanda : un génocide en questions

    RWANDA –Assassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d’explication.
     
    Cette analyse peut être reproduite à la condition expresse d’en citer la source.
     
    Le 6 avril 1994, l’avion transportant deux présidents africains en exercice, MM. Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi était abattu par un missile<!–[if !supportFootnotes]–>[1]<!–[endif]–>. Aucune enquête internationale ne fut ouverte afin d’identifier les auteurs de cet attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda<!–[if !supportFootnotes]–>[2]<!–[endif]–>.
     
    Les Etats-Unis à la manoeuvre
     
    Mis en place au mois de mai 1995 après sa création au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU avec compétence pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 1994, le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) fut installé à Arusha, en Tanzanie.
    Dès le début, les Etats-Unis d’Amérique firent pression afin que l’attentat du 6 avril 1994, pourtant totalement inclus dans les limites chronologiques imparties au TPIR, soit écarté de son champ d’investigation. Avec une grande constance, tous les Procureurs qui se succédèrent à la tête de ce tribunal respectèrent cette étrange exclusion. Le TPIR spécialement créé pour juger les responsables du génocide, refusa donc de rechercher les auteurs de l’acte terroriste qui en fut la cause (!!!).
     
    L’insolite attitude des Etats-Unis pose d’autant plus problème qu’en 1995, il ne faisait alors de doute pour personne que les auteurs de l’attentat du 6 avril 1994 étaient ces « Hutu extrémistes » tant de fois dénoncés par les ONG américaines. Pourquoi les Etats-Unis étaient-ils donc opposés à ce que la responsabilité de ces derniers dans l’attentat qui déclencha le génocide du Rwanda soit officiellement mise en évidence par une enquête du TPIR? La réponse à cette question est peut-être que les services de Washington savaient déjà que l’attentat n’avait pas été commis par les « Hutu extrémistes »… En interdisant au TPIR de mener l’enquête sur l’assassinat du président Habyarimana, les Etats-Unis protégèrent donc de fait ceux qui, en détruisant en vol son avion, permirent au FPR (Front patriotique rwandais), mouvement essentiellement tutsi totalisant de 10% à 15% de la population, de s’emparer militairement d’un pouvoir que l’ethno-mathématique électorale lui interdisait de conquérir par les urnes. Un retour en arrière est ici nécessaire.
     
    Washington qui avait décidé de créer un fort pôle d’influence en Afrique centre-orientale, fit de l’Ouganda le pivot de sa stratégie dans cette partie du continent. A partir de ce pays, les Etats-Unis armèrent et conseillèrent le FPR qui, depuis octobre 1990, menait la guerre contre le Rwanda. Ils lui fournirent une aide diplomatique et, par le biais d’ONG liées à leurs services, ils montèrent des campagnes internationales de diabolisation du régime Habyarimana tout en présentant au contraire les hommes du général Kagamé comme des combattants de la démocratie.
     
    Tant que François Mitterrand fut au pouvoir en France, ce plan de conquête du Rwanda fut mis en échec. Il réussit  en 1994 quand, à la faveur de la seconde cohabitation, une droite en partie atlantiste occupa l’Hôtel de Matignon.
    Le 7 avril, une fois le président Habyarimana assassiné, le FPR reprit unilatéralement les hostilités violant ainsi les accords de paix d’Arusha. Le président Mitterrand fut alors partisan d’une intervention militaire française destinée à ramener le FPR sur ses lignes de départ et cela afin de sauver le processus de paix d’Arusha<!–[if !supportFootnotes]–>[3]<!–[endif]–>. Comme le gouvernement de Monsieur Edouard Balladur y était opposé, le général Kagamé eut le champ libre pour conquérir le pays et au mois de juillet 1994 il fut le maître à Kigali.
     
    A partir du Rwanda, les Etats-Unis préparèrent ensuite la seconde phase de leur plan qui était le renversement du maréchal Mobutu du Zaïre. En 1997, paralysée par les fausses accusations de complicité avec les « génocidaires » montées de toutes pièces par les services américains et qui avaient été relayées par la presse hexagonale, la France n’osa pas intervenir pour soutenir son allié zaïrois attaqué par une coalition ougando-rwandaise. Le Zaïre redevenu RDC (République démocratique du Congo) fut démembré et l’exploitation-pillage des richesses du Kivu par les sociétés-écran rwandaises débuta. La connaissance de cet arrière-plan est indispensable à la compréhension du dossier rwandais<!–[if !supportFootnotes]–>[4]<!–[endif]–>.
     
    Les preuves contre le FPR s’accumulent
     
    Revenons à l’attentat du 6 avril 1994. En 1998, saisi des plaintes déposées par les familles de l’équipage français de l’avion et par la veuve du président Habyarimana, le juge anti-terroriste Bruguière mena son enquête. Au mois de novembre 2006, il rendit  une ordonnance de soit-communiqué et mit en examen neuf personnalités très proches du général Kagamé, accusées d’avoir organisé ou perpétré l’attentat du 6 avril 1994. Ne pouvant poursuivre le chef de l’Etat rwandais car il était protégé par son immunité, le juge français demanda au TPIR de l’inculper. En vain.
     
    La contre-attaque du général Kagamé se fit à travers ses puissants réseaux d’influence français et par le biais d’une presse qui ne cessa jamais de lui servir de porte-voix, notamment Libération et Le Figaro quand Patrick de Saint-Exupéry collaborait à ce dernier titre. Appuyé sur les uns et sur les autres, il tenta une manœuvre dilatoire destinée à discréditer le travail du juge Bruguière en prétendant que ce dernier aurait été influencé par des témoins dont les propos lui auraient été mal traduits ou qu’il aurait mal interprétés.
    Cette argumentation qui fut reprise sans vérification par les médias ne correspond pas à la vérité car les témoins entendus par le juge Bruguière furent également auditionnés par le TPIR devant lequel la traduction simultanée (kinyarwanda-français-anglais) était faite par des traducteurs assermentés. Or, les procès-verbaux des audiences montrent que ces témoins firent aux juges internationaux les mêmes déclarations qu’au juge français. Avec une différence toutefois : ils déposèrent sous serment et en pleine connaissance des graves sanctions –dont l’incarcération à l’audience-,  qu’entraînait le parjure devant ce tribunal international.
     
    Le juge Trévidic ayant succédé au juge Bruguière en 2007, de nouveaux éléments accablants pour les responsables de l’actuel régime de Kigali s’ajoutèrent peu à peu au dossier. Entre autres :
     
    – Le jeudi 21 juin 2012, à Johannesburg, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’APR (Armée patriotique rwandaise), qui était en 1994 responsable du renseignement militaire du général Kagamé, affirma sous serment devant un tribunal, que ce dernier « a ordonné le meurtre du président Habyarimana»<!–[if !supportFootnotes]–>[5]<!–[endif]–>, confirmant ainsi les termes de l’ordonnance du juge Bruguière.
     
    – Le 9 juillet 2013, la correspondante de RFI en Afrique du Sud, Madame Sonia Rolley, publia deux entretiens exclusifs, l’un avec le général Faustin Kayumba Nyamwaza, l’autre avec le colonel Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements du général Kagamé, dans lesquels les deux hommes accusaient de la façon la plus claire ce dernier d’être l’ordonnateur de l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président Habyarimana.
    Patrick Karegeya qui avait affirmé au micro de RFI qu’il était en mesure de prouver d’où les missiles avaient été tirés, fut étranglé dans sa chambre d’hôtel de Johannesburg le 1er janvier 2014.
    Le général Kayumba et le colonel Karegeya demandaient depuis des mois à être entendus par le juge Trévidic. Ce dernier ne pourra donc plus interroger le second…Quant au premier, le juge doit se hâter de le rencontrer car il a échappé de justesse à une seconde tentative de meurtre le 4 mars 2014…
     
    – En juillet 2013 puis en janvier 2014, Jean-Marie Micombero, ancien secrétaire général au ministère rwandais de la Défense et qui, le 6 avril 1994, était affecté à une section chargée du renseignement dépendant directement de Paul Kagamé, témoigna devant le juge Trévidic. Réfugié en Belgique depuis 2010 où il est placé sous protection policière, il a donné les noms des deux hommes qui, le 6 avril 1994, tirèrent deux missiles sur l’avion présidentiel. Il a également livré nombre de détails sur les préparatifs et sur le déroulement de l’attentat<!–[if !supportFootnotes]–>[6]<!–[endif]–>. Ces déclarations recoupaient en les confirmant celles recueilles en leur temps par le juge Bruguière auprès d’autres témoins.
     
    Pour le régime de Kigali, ces avancées du dossier sont terriblement destructrices et c’est pourquoi ses affidés ont reçu l’ordre d’allumer des contre-feux. La presse française est donc actuellement et une nouvelle fois à la manœuvre, n’hésitant pas à travestir les faits tout en continuant à réciter une histoire aujourd’hui obsolète.
    La thèse fondant la « légitimité » du régime du général Kagamé, à savoir celle du génocide « programmé »  et « planifié » par les « extrémistes » hutu, a en effet volé en éclats devant le TPIR. Dans tous ses jugements concernant les « principaux responsables du génocide », tant en première instance qu’en appel, ce tribunal international a en effet clairement établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour le commettre<!–[if !supportFootnotes]–>[7]<!–[endif]–>.
    Conclusion : si ce génocide n’était pas « programmé », c’est donc qu’il fut « spontané ». Et s’il fut « spontané », c’est qu’un évènement d’une exceptionnelle gravité poussa certains à le commettre. Nous en revenons ainsi à l’assassinat du président Habyarimana.
     
    Que contient le dossier du juge Trévidic ?
     
    La question de savoir qui ordonna l’attentat du 6 avril 1994 est donc primordiale. Voilà pourquoi, depuis des années, les services rwandais tentent d’enfumer la justice française, précisément parce qu’elle est la seule à enquêter sur cette affaire depuis qu’en janvier 1997, Madame Louise Arbour ordonna à Michael Hourigan de cesser ses investigations.
    Quelques mois auparavant, cet avocat australien devenu fonctionnaire de l’ONU avait été personnellement chargé par Madame Arbour, Procureur du TPIR de septembre 1996 à septembre 1999, d’identifier les commanditaires et les auteurs de l’attentat du 6 avril 1994. Madame  Arbour voulait alors étayer l’acte d’accusation jusque là rachitique qu’elle était occupée à dresser contre les anciens dirigeants du régime Habyarimana afin de montrer que cet attentat avait été commis par des « extrémistes hutu » et qu’en le commettant, ces derniers avaient donné le signal du génocide qu’ils avaient programmé.
    Or, sur place, à Kigali, menant son enquête, Michael Hourigan découvrit tout au contraire que les auteurs de l’attentat n’étaient pas des « Hutu extrémistes », mais des Tutsi du FPR… et il obtint même les noms de ceux qui auraient abattu l’avion du président Habyarimana sur ordre du général Kagamé. Il rédigea ensuite un rapport qu’il remit personnellement à Madame Arbour. A partir du moment où il lui fit ces révélations, cette dernière changea totalement d’attitude à son égard, devenant cassante, le sommant de mettre un terme à ses recherches et exigeant la confidentialité absolue sur ses découvertes. Le contrat de Michael Hourigan avec l’ONU ne fut pas renouvelé.
     
    Bien que le TPIR ait refusé de le lui communiquer au  prétexte qu’il n’existait pas (!!!), le juge Bruguière obtint malgré tout une copie du « Rapport Hourigan ». Devant le juge, Michael Hourigan authentifia son texte et il en confirma la teneur.
    Le capitaine sénégalais Amadou Deme, adjoint de Michael Hourigan et ancien numéro 2 du renseignement de l’ONU au Rwanda a confirmé à la fois les résultats de l’enquête à laquelle il avait personnellement participé et l’insolite changement d’attitude de madame Arbour à partir du moment où le FPR fut suspecté d’avoir assassiné le président Habyarimana.
     
    Tous ces éléments ainsi que de multiples autres témoignages figurent dans le dossier d’instruction et ils pèsent naturellement plus lourd que les tentatives d’enfumage médiatique périodiquement faites par les services de Kigali à travers les journaux français. C’est pourquoi, au mois de novembre 2013, le juge Trévidic refusa le non lieu demandé par les avocats des personnalités rwandaises mises en examen par le juge Bruguière en 2006. Cette décision était parfaitement justifiée car :
     
    1) Comment le juge Trévidic aurait-il pu faire autrement que de refuser le non lieu avec un dossier donnant, entre autres, le lieu du tir des missiles, les noms des deux tireurs et des membres de leur escorte, la marque et la couleur des véhicules utilisés pour transporter les missiles depuis l’Ouganda jusqu’au casernement de l’APR situé au centre de Kigali et de là jusqu’au lieu de tir à travers les lignes de l’armée rwandaise ainsi que le déroulé de l’action ?
     
    2) Comment le magistrat instructeur aurait-il pu rendre un non lieu quand son dossier contient la preuve que l’avion présidentiel rwandais a été engagé par deux missiles dont la traçabilité a été établie ? Grâce à la coopération judiciaire de la Russie il sait en effet que ces deux missiles dont les numéros de série étaient respectivement 04-87-04814 et 04-87-04835 faisaient  partie d’un lot de 40 missiles SA 16 IGLA livrés à l’armée ougandaise quelques années auparavant. Or, Paul Kagamé et ses principaux adjoints furent officiers supérieurs dans l’armée ougandaise avant la guerre civile rwandaise et, de 1990 à 1994, l’Ouganda fut la base arrière, mais aussi l’arsenal du FPR.
     
    3) Comment un non lieu aurait-il pu être envisagé quand, devant le TPIR, il fut amplement démontré que l’armée rwandaise ne disposait pas de tels missiles et que l’arme du crime était en revanche entre les mains du FPR ?
     
    4) Comment le juge Trévidic aurait-il pu satisfaire à la demande exorbitante de non lieu alors qu’il sait que cette même armée rwandaise, paralysée par l’embargo sur les armes et la mise sous séquestre par l’ONU de son armement lourd et de ses hélicoptères, n’était pas en état de combattre et que ce fut le FPR qui reprit unilatéralement les hostilités car il savait qu’il allait gagner la guerre ?
     
    5) Comment un tel non lieu aurait-il pu être justifié alors que, comme cela fut  largement démontré devant le TPIR, les forces du FPR qui n’attendaient qu’un signal pour lancer leur offensive préparée de longue date, reçurent l’ordre de marche depuis leurs bases de la frontière ougandaise dans la nuit du 6 au 7 avril, juste après l’annonce de la mort du président Habyarimana ?
     
    Le général Kagamé va-t-il néanmoins réussir à faire enterrer le dossier ?
     
    En dépit de toutes les pressions qu’il subit, il faudra bien que, tôt ou tard, le juge Trévidic face la balance entre les éléments que contient le dossier de l’assassinat du président Habyarimana.
    Or, si le magistrat instructeur a bien entre les mains suffisamment d’éléments pour renvoyer les mis en examen devant la Cour d’Assises, tout va in fine dépendre du Parquet chargé de porter l’accusation à l’audience.
     
    Nous voilà donc revenus aux réseaux d’influence que Kigali entretient en France et dont la mission est de tenter d’influencer le juge Trévidic pour que soit étouffé le dossier. En effet, et comme l’a dit Madame Carla Del Ponte qui succéda à Louise Arbour au poste de Procureur du TPIR : « S’il était avéré que c’est le FPR qui a abattu l’avion du président Habyarimana, c’est toute l’histoire du génocide du Rwanda qu’il faudrait re-écrire ».
    Et de cela, les alliés, les soutiens et les obligés du général Kagamé ne veulent évidemment pas entendre parler.
     
    Les éléments contenus dans cette analyse seront naturellement occultés par la presse française à l’occasion du vingtième anniversaire du début du génocide du Rwanda. Les journalistes paresseux continueront à réciter une histoire obsolète ; quant aux journalistes militants ils recopieront ou liront les fiches qui leur ont été remises par les agents de Kigali.
     
    Bernard Lugan
    03/04/2014
     

    <!–[endif]–>

    <!–[if !supportFootnotes]–>[1] Un premier missile rata sa cible.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[2] La « communauté internationale » se montra plus empressée quand il s’agit d’identifier les assassins de M. Rafik Hariri (2005), ancien Premier ministre libanais, et de Mme Bénazir Bhutto (2007), Premier ministre du Pakistan.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[3]<!–[endif]–> Si une telle opération avait été décidée, il n’y aurait pas eu de génocide.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[4]<!–[endif]–> Aujourd’hui,  à Washington, le général Kagamé voit son étoile pâlir en raison des accusations portées contre son régime par les défenseurs des droits de l’Homme.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[5]<!–[endif]–> Après avoir rompu avec Paul Kagamé, le général Nyamwaza se réfugia en Afrique du Sud où au mois de juin 2010, il survécut par miracle à une tentative d’assassinat.  C’est à l’occasion du procès des six Rwandais qui tentèrent de le réduire au silence qu’il  fit cette déclaration.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[6]<!–[endif]–> Voir à ce sujet l’interview donnée à Pierre Péan intitulée « J’ai assisté à la préparation de l’attentat qui a déclenché le génocide » (Marianne numéro du 28 mars au 3 avril 2014).
    <!–[if !supportFootnotes]–>[7]<!–[endif]–> A l’exception du jugement de Jean Kambanda, ancien Premier ministre condamné en 1998, après qu’il eut plaidé coupable contre la promesse d’une peine réduite, procédure qui de facto lui avait fait accepter l’acte d’accusation du procureur. Depuis, il est fermement revenu sur cette reconnaissance.
  • UNILU:Pour l’année 2013-2014 on compte plus de 25 000 “Kasapards”.

    UNILU:Pour l’année 2013-2014 on compte plus de 25 000 “Kasapards”.

    lubumbashi-unilu--Pour l’année 2013-2014 on compte plus de 25 000 “Kasapards”.

    Coupures d’eau et d’électricité, bourses quasi inexistantes : pour les étudiants de l’Unilu à Lubumbashi, c’est le parcours du combattant. Malgré tout, la réputation de l’université dépasse les frontières de la RDC.

    Un samedi matin ordinaire sur le campus de l’université de Lubumbashi (Unilu). Le vaste domaine s’étend sur 600 ha dans la commune de Lubumbashi, sur la route de Kasapa (du nom de la prison centrale de la ville). Il n’est entouré d’aucune enceinte, reste ouvert à tous les vents et accessible à tous, simples badauds, commerçants ou Kasapards (nom dérivé de celui de la route et donné aux étudiants de l’Unilu).

    Entre les arbres disciplinés et les herbes folles se dressent dix petits bâtiments, appelés “blocs”, ainsi que dix immeubles plus grands, les “homes” (“maisons” en anglais), visiblement fatigués, dont seuls trois ont été réhabilités. C’est là que vivent les 6 000 internes de l’Unilu, les garçons d’un côté et les filles de l’autre, auxquelles deux homes ont été attribués.

    Un peu plus loin, on trouve deux agences bancaires, dont l’une destinée à l’envoi et à la réception d’argent, et des enfants du voisinage qui jouent au football pendant que les étudiants suivent les cours dans les “auditoires” (amphithéâtres). Rien d’étonnant jusque-là. Puis, plus insolite sur un campus, des lopins de terre cultivés, où poussent du manioc, du maïs et des légumes ; des étals, où sont vendus des produits de première nécessité ; des salons de coiffure en plein air… “Tout cela appartient aux étudiants, ils se débrouillent pour gagner un peu d’argent, faire leurs courses et trouver ce dont ils ont besoin sur place”, explique un professeur. Le campus de l’Unilu déborde de vie et d’idées pratiques.

    La facture globale est lourde

    Désormais, les bourses ayant presque toutes disparu, les étudiants ne peuvent compter que sur leurs parents et sur eux-mêmes pour payer leurs frais de scolarité, se nourrir et se loger. Même si le montant de l’inscription ne s’élève qu’à 300 dollars (environ 220 euros) par an, payables en deux fois, la facture globale est lourde. D’autant qu’il n’y a plus de restaurant universitaire : il faut donc manger dans l’un des nombreux restaurants (privés) installés dans les homes ou préparer soi-même son repas.

    Autre épine dans le pied des Kasapards : l’eau et l’électricité. Ce samedi, “dès 5 heures du matin, nous avons eu une coupure de courant et, à 6 heures, plus aucune goutte d’eau ne sortait des robinets. C’est notre lot quotidien”, se plaint un étudiant. Devant l’un des homes, des gens du voisinage, eux aussi victimes des coupures d’eau récurrentes, attendent patiemment le retour du précieux liquide, des bidons jaunes à la main.

    Pour cette année académique 2013-2014, l’Unilu compte plus de 25 000 inscrits. “Nous avons plus de 1 200 enseignants, dont environ 350 professeurs avec thèse. En termes de nombre d’étudiants par enseignant, nous ne sommes pas loin des ratios moyens du continent, mais il nous faudrait au moins 2 500 professeurs”, indique Ildefonse Chabu Mumba, le recteur de l’Unilu. Son grand bureau est situé au premier étage d’un bâtiment construit à l’époque coloniale.

    Depuis deux ans, ce géologue de formation a réformé l’enseignement de certaines filières de l’université – technique, agronomie, criminologie – pour adopter le système de Bologne et ses trois niveaux de diplôme : licence, master, doctorat (LMD). “Notre objectif, dit-il, c’est de mettre l’accent sur la pratique. Nous voulons que les étudiants soient opérationnels dans les entreprises après leurs trois premières années d’études.” C’est dans cette logique que l’Unilu s’est récemment dotée, sur fonds propres, de laboratoires destinés aux facultés scientifiques (sciences du vivant et des matériaux) et équipés, notamment, de 200 microscopes. La construction de nouveaux amphithéâtres est également à l’ordre du jour.

    La désaffection des jeunes pour plusieurs cursus

    Même s’il a constaté un regain d’intérêt pour les sciences polytechniques et la géologie (cette dernière filière comptant jusqu’à 500 étudiants en première année), lié au boom minier, Ildefonse Chabu Mumba est conscient de la désaffection des jeunes pour un grand nombre de cursus, en particulier dans les sciences humaines. “Il y a très peu d’étudiants en géographie, parce qu’ils ne savent pas à quoi sert un géographe, et il y en a encore moins au département des lettres et civilisations latines, car ils se demandent en quoi un tel diplôme peut être utile…”

    Le recteur regrette par ailleurs la faiblesse de l’effectif féminin à la faculté polytechnique : les filles n’y sont que 50, contre 800 garçons, et la première ingénieure des mines a décroché son diplôme en… 2013. Quand on demande à Claudine Dembo, 24 ans, étudiante en dernière année de chimie industrielle, pourquoi les sciences pures n’intéressent pas beaucoup de filles, elle répond : “Elles pensent que c’est compliqué, qu’il y a trop de mathématiques, et ont peur d’affronter la difficulté. Moi, je rêvais de devenir ingénieure. Je n’ai rien lâché et me voici au terme de ma formation.”

    La plupart de ses consoeurs kasapardes étudient les lettres, la pharmacie, la médecine… Au département des sciences de l’information et de la communication, les filles sont nombreuses jusqu’en troisième année. Ensuite, au moment de la spécialisation, elles choisissent en majorité la “communication des organisations”, pour intégrer des organismes internationaux, des entreprises ou des associations, au détriment du journalisme. Explication de Fanny Nyoka, 29 ans, diplômée en communication des organisations : “Je suis convaincue que le journalisme n’est plus un métier intéressant. La liberté de la presse n’existe plus, il y a beaucoup de censure et d’autocensure et, en plus, dans notre pays, les journalistes sont très mal payés.”

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    Seuls trois des dix “homes” où logent les internes ont été réhabilités. © Sikasso pour J.A.

    Malgré les difficultés, notamment l’insuffisance des fonds pour les frais de fonctionnement, le recteur reste confiant quant à l’avenir de l’Unilu et insiste sur la revalorisation de l’enseignement et de la recherche. “Aujourd’hui, notre ambition est de devenir la meilleure université de RD Congo et l’une des vingt premières en Afrique. Chaque année, nous nous en donnons un peu plus les moyens, souligne Ildefonse Chabu. Par exemple, nous offrons une prime d’encouragement à tout enseignant qui publie des articles dans des revues scientifiques internationales reconnues, et nul ne peut soutenir de thèse s’il n’a rien publié.”

    C’est l’une des raisons pour lesquelles l’Unilu continue d’attirer de nombreux étudiants d’autres provinces et d’autres pays du continent. Depuis les années 1970, les Camerounais viennent y étudier la médecine. Des Burundais y sont inscrits en criminologie. Des Zambiens y suivent des stages linguistiques. Le campus accueille aussi des Angolais, des Congolais de Brazzaville, des Ivoiriens… L’Unilu a établi des partenariats avec des universités belges, françaises, canadiennes, allemandes, zambiennes, sud-africaines, et ses professeurs vont enseigner au Burundi et au Rwanda, entre autres. “Notre université se vend très bien à l’étranger, se félicite le recteur. En Afrique du Sud ou en Zambie, par exemple, nos médecins dirigent même des hôpitaux publics.”

    Et pour viser toujours plus haut, l’Unilu a signé le 6 février un nouvel accord de partenariat avec Tenke Fungurume Mining (TFM), l’un des groupes miniers installés au Katanga et qui accordent des bourses aux étudiants. “Les laboratoires de l’université vont effectuer des études pour TFM et lui enverront des stagiaires que l’entreprise pourra éventuellement recruter. Elle leur permettra par la suite de venir enseigner à l’université pour transmettre l’expérience du terrain.”

    Les armes de l’Unilu

    o Le livre ouvert et les trois étoiles d’or représentent les trois missions de l’université (formation, recherche, transformation des connaissances), et le fer de lance la pointe du combat pour le développement

    o La lettre “L” symbolise Lubumbashi, la croisette rouge le Katanga, et les ondulations bleues le fleuve Congo, qui prend sa source dans la province sous le nom de Lualaba Effectifs et établissements

    o 25 000 étudiants

    o 1 200 professeurs et assistants (personnel académique)

    o 11 facultés Lettres et sciences humaines ; sciences sociales, administratives et politiques ; droit ; sciences économiques et gestion ; psychologie et sciences de l’éducation ; sciences ; polytechnique ; médecine humaine ; pharmacie ; médecine vétérinaire ; sciences agronomiques

    o 5 écoles supérieures ingénieurs industriels ; commerce ; santé publique ; criminologie ; tourisme et hôtellerie

    o 14 centres de recherche

     
    Mambo
    Roaming around the continents.
  • “Si j’étais Hergé, Mobutu serait mon Tintin”-Exposition BD africaine à Paris

    “Si j’étais Hergé, Mobutu serait mon Tintin”-Exposition BD africaine à Paris

    AlMata-Tous deux réfugiés politiques en France, les dessinateurs congolais (RDC) et tchadien, Al’Mata (RDC) et Adjim Danngar, reviennent sur leur passé de caricaturiste dans la presse africaine. À l’occasion de l’exposition “Á la découverte de la bande dessinée africaine”, à Paris, ils ont répondu aux questions de “Jeune Afrique”.

    Deux styles différent, la même passion ; deux parcours mais un destin semblable. Al’Mata est originaire de RDC et Adjim Danngar vient du Tchad. Deux dignes représentants de la BD africaine exposent jusqu’au 13 mars à Paris, dans la Librairie-Galerie Congo, quelques-unes de leurs planches originales. Pour Jeune Afrique, ils reviennent sur leurs parcours. Si la bande dessinée reste leur premier amour, ils se sont aventuré sur le chemin, parfois dangereux, de la caricature de presse. Entretien.

    Jeune Afrique : D’où vous est venue l’envie de dessiner ?

    Al’Mata : Je suis tombé dedans quand j’étais tout petit ! Mes deux grands frères dessinaient déjà et nous achetions beaucoup de bandes dessinées. Vers 6-10 ans, avec mes amis, je m’amusais à reproduire les affiches de cinéma. J’ai continué dans ma lancée en m’inscrivant aux Beaux-Arts de Kinshasa, puis avec un stage de BD avec le dessinateur belge Turk (“Léonard”, “Robin Dubois”), alors présent en RDC.

    Adjim Danngar : C’est un peu le même scénario pour moi. J’ai commencé quand j’étais tout petit. Je lisais alors beaucoup “Astérix”, “Lucky Luke”, “Tintin”, et puis les Comics américains comme “Spawn” de Todd McFarlane, ou ceux de Marvel.

    Al’Mata : Moi j’étais plutôt BD franco-belge.

    Adjim Danngar : En classe de quatrième, j’ai inventé mon premier personnage, un superhéros africain, une première. Il détruisait les “super-méchants”, tous ces gens au pouvoir et qui faisaient la guerre ! Enfant, au Tchad, j’ai vécu la dictature d’Hissène Habré, la guerre et la peur quotidienne de ne pas voir mon père, enseignant et syndicaliste, rentrer le soir. À 17 ans, je suis entré dans l’atelier “Bulles du Chari” à N’Djamena. J’ai pu y rencontrer de nombreux auteurs et dessinateurs, et apprendre le b-a ba de la BD.

    Comment s’est faite la transition vers la caricature politique ?

    Al’Mata : Je suis entré dans l’univers de la caricature de presse presque par défaut. Alors qu’il n’y avait pas assez de maison d’édition en RDC, la presse m’a permis d’être publié. Dans les années 1990, avec le lancement du processus de démocratisation, de nombreux journaux sont nés en RDC. En 1991, alors que j’étais encore aux Beaux-Arts, un photographe est venu à moi pour m’expliquer que L’Observateur, journal alors en plein lancement, recherchait un caricaturiste. Par la suite, j’ai publié dans de nombreux autres journaux comme L’Exploit, L’Alerte, Le Grognon, Vite-vu.

    Adjim Danngar : J’ai un peu le même parcours. Avec le dessin de presse, j’ai découvert quelque chose de très fort. Je publiais déjà depuis 2002 dans Rafigui, une publication à destination de la jeunesse. J’ai véritabelement commencé le dessin politique en 2003 pour Le Miroir. Dès lors, les problèmes sont survenus très vite. Je m’exprimais sur la guerre au Darfour – une partie des rebelles étant tchadiens -, ou encore à propos de tous les monopoles commerciaux frauduleux de la famille Déby. La famille du président l’a tout de suite mal perçu et j’ai été menacé verbalement, jusqu’au sein-même de la rédaction, huit mois seulement après mon arrivée au journal.

    J’ai véritabelement commencé le dessin politique en 2003 pour Le Miroir. Dès lors, les problèmes sont survenus très vite.

    Vous êtes tous deux réfugiés politiques. Pouvez-vous nous raconter pourquoi vous avez fui vos pays respectifs?

    Al’Mata : À l’occasion de la mort du roi des Belges Baudoin, le 31 juillet en 1993, j’ai dessiné pour Le Palmarès, un Mobutu pleurant de toutes les larmes de son corps, jusqu’à en former une rivière. Son conseiller politique, à ses côtés, l’encourageait à pleurer plus encore, afin d’obtenir le pardon auprès des Belges. Mon dessin donnait ainsi l’image d’un Mobutu “lèche-bottes”, à la solde des Belges ! J’avais donné au Palmarès ma caricature. C’est alors qu’un ami m’a prévenu que la rédaction avait été saccagée. Le soir, à la télévision, Mobutu m’a cité nommément ! Je suis allé me réfugier chez ma tante. Le journal a été interdit de sortie le lendemain, puis racheté par le pouvoir. Je vis en France depuis 2002 et ne suis pas revenu en RDC depuis.

    Et vous, Adjim Danngar ?

    Adjim Danngar : Je suis parti du Tchad en 2004, à 22 ans. Alors que je subissais déjà des pressions très fortes du fait de mes dessins dans la presse, il m’est arrivé un incident rédhibitoire. Je me rendais à l’aéroport pour me rendre au Salon du livre de Montreuil, mon premier voyage à l’étranger. Soudain, j’ai été pris à partie par des paramilitaires qui m’ont passé à tabac. Heureusement, grâce à l’aide d”amis qui m’accompagnaient,  j’ai réussi à m’échapper. Le lendemain, j’ai sauté dans un vol pour Paris.

     

    Á Al’Mata , dans votre dernier album, “Le retour au pays d’Alphonse Madiba dit Daudet”, on a l’impression que le chef du village, avec son chapeau en peau de Léopard et ses lunettes carrées, ressemble à Mobutu…

    Al’Mata : C’est vrai. J’ai tellement dessiné Mobutu que j’ai du mal à m’en séparer ! Il est finalement devenu mon “personnage”. Si j’étais Hergé, il serait mon Tintin.

    Adjim Danngar : Je pense que nous sommes comme ces écrivains qui s’attachent aux personnages auxquels ils ont donné une vie et une personnalité. Parfois, il m’arrive de choisir des personnes existantes et de leur attribuer des petits rôles, en parallèle de l’histoire principale.

    Al’Mata : C’est un peu comme Uderzo, dans “Astérix”, qui faisait apparaître des Gabin, des Delon et d’autres célébrités, sous les traits de divers personnages !

    Adjim Danngar : Oui, j’aime les clins d’œil et les petites histoires parallèles. Pour donner un exemple, on peut voir, dans une des bulles de “Sommets d’Afrique”, des nuages figurant les têtes du général de Gaulle et de Jacques Chirac !

    _____________

    Propos recueillis par Caroline Chauvet

  • UDPS: Renouer avec les origines de l’UDPS (8)

    UDPS: Renouer avec les origines de l’UDPS (8)

    Dr-Francois-Mpuila-Une répression impitoyable et barbare s’abattit sur les Treize Parlementaires et sur tous les Compatriotes qui adhérèrent ouvertement et publiquement à leur Cause ou qui furent tout simplement soupçonnés de communier à leur Combat  

    1. 1.      Internement à la Cité de l’OUA à Kinshasa

    La Gestapo du régime était déjà depuis quelque mois aux trousses des Treize Parlementaires et surveillait leurs déplacements, leurs rencontres et leurs échanges.

    Le 30 Décembre 1980, M. Joseph NGALULA fut arrêté par la Gestapo du régime avec une brutalité sauvage et interné à la Cité de l’OUA à Kinshasa. Une perquisition minutieuse fut faite dans toute sa Résidence, tous les stencils de la Lettre Ouverte, les exemplaires déjà imprimés et tous les autres documents trouvés dans sa Résidence furent saisis et emmenés.

    Le 31 Décembre 1980, les cinq auteurs co- signataires de la Lettre Ouverte sont allés d’eux-mêmes,  courageusement, par solidarité et en cohérence avec leurs valeurs et leurs idéaux se constituer prisonniers à la Résidence même du tyran : TSHISEKEDI, LUSANGA, MAKANDA, KAPITA ET KANANA.

    L’un des Chantres du Mobutisme – le tristement célèbre journaliste Mavungu Malanda Ma Mongo – cria haro sur les baudets et annonça à la Télévision Zaïroise que les « Auteurs d’un Document séditieux contre le Président-Fondateur, contre la Sûreté de l’Etat, contre la Nation et contre les 25 millions des Citoyens Zaïrois » avaient failli à leur fonction des Commissaires du Peuple, trahi la Nation toute entière et avaient même poussé la trahison trop loin jusqu’à oser violer la Zone Verte du Président-Fondateur et se constituer prisonnier.

     

    1. 2.      La levée de l’immunité parlementaire

    Le 2 Janvier 1981, le Conseil Législatif fut saisi d’une demande de levée de l’immunité parlementaire par un message personnel du tyran.

    Devant les menaces et les intimidations de toutes sortes et devant une assistance plus nombreuse que de coutume, le Président du Conseil Législatif se vit obligé de bousculer l’ordre du jour et de refuser toute motion d’ordre et lit avec une voix tremblante le message personnel du Président –Fondateur du Parti-Etat MPR ainsi libellé :

    Je tiens à porter à votre connaissance que des faits extrêmement graves viennent d’être relevés par les services de sécurité à charge de Treize Commissaires du Peuple, signataire d’un document à caractère subversif, destiné sans aucun doute à une large diffusion au public.

    Ainsi, l’un des signataires, le Commissaire du Peuple NGALULA PANDAJILA, au domicile duquel le document pré-mentionné a été découvert, se trouve actuellement en résidence surveillée. Les douze autres, à savoir : KYUNGU WA KUMWANZA, TSHISEKEDI WA MULUMBA, KAPITA SHABANI, KASALA KALAMBA KABWADI, LUMBU MALUBA NDIBA, LUSANGA NGIELE, MAKANDA MPINGA SHAMBUYI, KANANA TSHIONGO WA MINANGA, NGOY MUKENDI, BIRINGAMINE MUGARUKA, DIA OKEN NDEL, MBOMBO LONA feront également l’objet des poursuites judiciaires.

    Et le plus grave encore, comme pour défier l’Autorité, quatre de ces quatre signataires, les Commissaires du Peuple TSHISEKEDI, MAKANDA, KAPITA et KANANA sont venus ce matin se constituer prisonniers au Mont Ngaliema que le Président-Fondateur, Président de la République, Chef de l’Etat considère comme sa Résidence de travail et Zone neutre.

    Cette attitude provocation ouverte est inadmissible. C’est ainsi que je demande pour les quatre Commissaires précités la levée immédiate de leur immunité parlementaire, avant la clôture de la session en cours, la Cour de Sûreté de l’Etat devant être saisie en procédure d’urgence prévue en matière de flagrant délit.

    En outre, tous les Treize signataires seront déférés devant la Commission de discipline du Comité Central du MPR pour répondre des faits ci-dessus.

    Cfr. : C.R.A. du Conseil Législatif, Session Ordinaire d’Octobre 1980, Séance du 2 Janvier 1981, pp. 2-3.

    1. 3.      L’arbitraire dans l’Arbitraire

    Il faut noter le règne de la l’arbitraire, l’ignorance et la violation de deux dispositions règlementaires et constitutionnelles dans la procédure suivie pour sanctionner les Treize Parlementaires :

    1)      L’arrestation des Députés eut lieu pendant la session parlementaire. Même en cas de « flagrant délit » et d’ « atteinte à la Sûreté de l’Etat »., il fallait créer une commission spéciale pour délibérer de la demande de la levée de l’immunité (Art. 72 du Règlement d’Ordre Intérieur du Conseil Législatif). Le recours à la procédure du « message présidentiel »  qui, selon les règles en vigueur, ne permettait aucun débat au Parlement, on escamota la création d’une commission spéciale et la tenue d’une discussion sur la recevabilité de la demande de levée de l’immunité parlementaire des Députés.

     

    2)      La comparution des Députés devant la Commission de discipline du Comité Central (Commission dirigée par M. Bomboko) était anormale. Bien que le Comité central ait été institué comme un organe hiérarchiquement supérieur de l’arsenal des organes du Parti-Etat MPR pour vider le Parlement de son contenu et de ses prérogatives et rendre inutiles les Parlementaires, selon l’article 70 de la Constitution révisée, la commission de discipline pouvait mettre fin au mandat d’un Député « en cas de manquement grave à la discipline du MPR », mais il avait été explicitement et expressément convenu qu’une loi devait déterminer la nature des manquements graves. Or, cette loi n’avait pas encore été votée par le Parlement. Cfr. : C.R.A. du Conseil Législatif, Séance du 14 Novembre 1980, pp. 44.

    Ces irrégularités et cet arbitraire embarrassèrent sérieusement les Députés. Mais sommés sur l’heure comme de petits enfants de voter sans discussion, intimidés et menacés par le tyran, ses collaborateurs, la Gestapo et tout l’Appareil autoritaire et répressif du Parti-Etat MPR, ils manquèrent le courage qui avait caractérisé leurs pairs signataires de la Lettre Ouverte, ils Députés votèrent la levée de l’immunité de leurs Collègues Parlementaires : Les Treize Parlementaires.

    Ce fait est courant tout au long de l’histoire politique congolaise et constitue l’une des faibles graves de l’Elite Congolaise. Les adversaires et les ennemis internes et externes du Congo le savent et utilisent cette faiblesse à fond, en plus des divisions tribale et ethniques ainsi que de la perversion, de la médiocrité consécutive à la destruction, régression et atrophie du thymos pour nous maintenir nous tous dans l’esclavage, la tyrannie, la famine, la misère et le sous-développement permanent.

    Trente-deux Députés sur les deux cents présents exprimèrent leur opposition à la procédure soit en votant contre la levée de l’immunité parlementaire de leurs Collègues, soit en exprimant publiquement par l’abstention leur désapprobation.

    Toutefois, c’était l’une des rares fois qu’un acte du tyran avait provoqué de telles réserves, réticences et désaveux. 

    Entre les 9 et 13 Janvier 1981, les Parlementaires inculpés comparurent devant la Commission permanente de discipline du Parti. Le Procureur de la République ne fut qu’« Invité » à participer aux séances, de même que deux de ses avocats généraux. 

     

    1. 4.      Assumer pleinement la teneur de la Lettre Ouverte

    Malgré les sévices qui leur étaient déjà infligés sur le lieu de détention et les menaces de pires atrocités ultérieures, sept de Treize Parlementaires déclarèrent fermement, héroïquement et courageusement assumer pleinement la teneur de la Lettre Ouverte : TSHISEKEDI, NGALULA, MAKANDA, KYUNGU, KAPITA, KANANA et LUMBU.

    Les six autres affirmèrent notamment qu’ils n’avaient eu le temps de lire toute la Lettre mais qu’ils en assumaient l’esprit…

    L’ex-parlementaire et membre du Comité Central, KIBASSA MALIBA, accusé d’avoir participé à une réunion avec les Parlementaires inculpés, expliqua qu’« un changement profond devait intervenir dans le pays pour éviter qu’on arrive à une catastrophe et à une tragédie »

    1. 5.      Extraits du Procès -Verbal de l’audience du 9 Janvier 1981 de de la Commission de discipline du M.P.R. 

    NGALULA PANDAJILA précise que le Document résume les opinions qu’il a toujours défendues au Conseil Législatif avec la différence qu’il a eu le temps de les rassembler. Les actes d’un parlementaire ne se pas qu’au Parlement. Il n’y a aucun texte qui restreint l’activité parlementaire.

    Si je me contentais de ce qui se dit au Parlement, je serais irresponsable ou complice des malheurs qui peuvent s’abattre sur le pays. J’ai voulu contribuer à l’amélioration de la situation. Quant au fond, j’ai agi en militant sincère.

    C’est même un devoir constitutionnel de tous les instants. Je me suis adressé au Responsable du Pays. C’est un homme comme tous les autres, il peut se tromper également. Je prétendais qu’on s’est écarté et qu’on s’écarte encore de la doctrine du MPR.

    Le Manifeste de la N’Sele en soi  n’est pas contre la création d’un autre parti, car, après le Manifeste, il y a eu la Constitution de 1967 qui n’imposait pas le monopartisme. J’ai toujours demandé qu’on me démontre le contraire. J’ai voté la Constitution, mais au sein du MPR, on doit pouvoir discuter de certaines choses et on ne doit pas toujours dire « Amen ».

    TSHISEKEDI : J’ai agi en militant et non en courtisan. Le Président a tous les pouvoirs, ceux-ci ne sont limités nulle part.. Par conséquent, on ne s’en prend qu’au Responsable n° 1 du Pays.

    Comme base de notre démarche, nous invoquons le Manifeste de la N’Sele. Sous ce rapport, nous sommes les militants les plus purs. Il n’y a pas de groupe, il n’a que des citoyens courageux. Mes idées sont mes idées, que je les diffuse ici, à l’Etranger ou ailleurs, j’en assume la responsabilité.

    MAKANDA MPINGA : Nous avons utilisé toutes les autres voies pour faire connaître la gravité de la situation. Le discours du 1er Juillet 1977 nous donnait l’espoir, l’espoir d’améliorer la situation parce qu’il n’y a plus d’hiatus entre le peuple et le pouvoir. Quant au respect des principes du MPR, je dis que les idéaux du MPR sont défendus dans ce document, car, au-dessus de la Constitution, il y a le Manifeste de la N’Sele qui en est comme l’épiphanie.

    KYUNGU : J’ai signé le document en connaissance de cause parce qu’il se situe dans le cadre de mes activités parlementaires. Quant aux termes utilisés que vous jugez inadéquats, je réponds que j’ai le droit d’atteindre le Président pour lui dire des choses qui lui déplaisent. Le système actuel n’est pas approprié.

    KAPITA : La conclusion est que le Président doit revoir sa méthode de travail.

    LUMBU : Le Président ne donne plus aux Commissaires du Peuple l’occasion de s’exprimer comme par le passé. Je suis partisan d’un langage dur ; je suis pour une société dans laquelle il n’y a pas que des flatteries.

    1. 6.      Sanction

    Les Treize Parlementaires furent déchus de leur mandat parlementaire et dix d’entre eux (TSHISEKEDI, NGALULA, MAKANDA, KANANA, KAPITA…) de surcroît interdits d’exercer leurs droits civiques et politiques et toutes les fonctions politiques pendant cinq ans

    Le 12 Janvier 1981, les sanctions susmentionnées furent prononcées. Ces sanctions étaient graduées selon le degré d’implication de chaque inculpé dans la conception et la rédaction du document jugé d’« acte séditieux » et une « offense au Chef de l’Etat Zaïrois ».

    Le 15 Janvier 1981, le Comité Central statua sur le cas de KIBASSA MALIBA qui avait approuvé le contenu de la Lettre Ouverte et qui fut lui aussi déchu de ses droits politiques et civiques pour « complicité et connivence avec les signataires du document incriminé ».

    Cfr. : Décision du Comité Central du MPR dans l’Affaire NGALULA et Consorts, Journal Officiel de la République du Zaïre, n° 3, 1er Février 1981.

    1. 7.      Action des Etudiants à l’Université de Kinshasa en faveur de la Lettre Ouverte, des Treize Parlementaires et contre le Président Mobutu et contre son régime

    Cfr. : Voir prochainement mon Curriculum Vitae, Chapitre de mon engagement politique, notamment ce que nous avons fait à partir de l’Université de Kinshasa pour être le Relais, le Pont, la courroie de transmission et la Passerelle dans les échanges entre les Etudiants et les Parlementaires dès la période des Interpellations (1978-1979) jusqu’à la sortie de la Lettre Ouverte, la diffusion de ladite Lettre, la Campagne nationale et internationale en faveur des Treize Parlementaires, les deux grèves et manifestations à l’Université suivies de deux fermetures de l’Université par Mobutu en 1981 et 1982… Les autres acteurs et les témoins de cette Action collective à l’Université sont encore vivants aujourd’hui et peuvent témoigner.

    Fait le 09 Mars 2014

    Dr François Tshipamba Mpuila

    Bureau d’Etudes, Expertise et Stratégies

    BEES 252

    E-mail : tshipamba.mpuila@yahoo.fr  

  • Afrique – dix femmes puissantes !

    Afrique – dix femmes puissantes !

    KIMPA VITA-La très riche histoire africaine a été marquée par les épopées de plusieurs reines et femmes puissantes au destin marqué au fer rouge. Des femmes d’influence qui ont transformé le cours des choses et constituent une source de fierté et d’espoir pour le continent

    Toutes ces reines antiques ou ces égéries contemporaines se sont fait valoir grâce à leur personnalité, leur beauté, mais pour beaucoup par leurs actes. Toutes différentes, mais portées par un désir commun : contribuer à un avenir meilleur pour leur peuple. Voici une mince sélection de dix femmes qui ont marqué l’histoire du continent.

    Égypte : Cléopâtre

    (av. J.-C.) Cléopâtre est un personnage phare dont la légende s’est emparée de son vivant et à sa mort tragique. C’est sans aucun doute la femme la plus célèbre d’Égypte, mais aussi la femme la plus célèbre de toute la période de l’Antiquité. Elle est considérée comme le dernier pharaon que l’Égypte ait connu. L’histoire raconte qu’elle était une négociatrice hors pair et d’une beauté atypique, comme le montrent les représentations. Même si son objectif était de protéger l’indépendance de l’Égypte, elle s’est engagée dans une relation avec César en 48 av. J.-C. Elle le suivit à Rome et s’y installa avec ses traditions. Cependant la mort de son bien-aimé l’a contrainte à un dur retour à la réalité. Le futur Auguste mène une bataille contre l’Égypte afin de l’annexer. Cléopâtre aime mieux mourir que de voir l’Égypte envahie.

    Éthiopie : Makeda, la reine de Saba

    (av. J.-C.) Makeda, surnommée la reine de Saba, est une femme mythique. À l’époque antique, les femmes noires étaient considérées comme très belles et dotées d’une forte personnalité. Ce fut le cas des reines d’Éthiopie (Kush, Axum, ou encore Sheba). En effet, l’Éthiopie fut dirigée par une lignée de reines belles, puissantes et vierges, dont la célèbre Makeda. C’est un personnage qui aurait régné sur le royaume de Saba, situé aux confins de l’actuel Yémen, de l’Érythrée, de l’Éthiopie. L’histoire raconte que le roi Salomon voyagea en Éthiopie et, à peine arrivé dans ce pays peuplé de Noirs, le Roi fut frappé par la beauté des femmes. La reine est, dans tous les passages, décrite comme une femme sublime et considérée comme un personnage d’une profonde sagesse et d’une haute intelligence

    Angola : Anna Zingha

    (xviie siècle) Anna Zingha fut reine du royaume d’Angola pendant plus d’un demi-siècle. Son long règne a été marqué par beaucoup de luttes et de victoires. Elle s’opposa farouchement aux ambitions du Portugal sur son royaume. Elle dirigea l’Angola d’une main de fer jusqu’à sa mort, à l’âge de 82 ans, ce qui est une prouesse à cette époque. Elle est souvent décrite comme une habile tacticienne, puisqu’elle résista aux attaques des armées occidentales pendant trente ans ! Malheureusement, elle ne donna naissance à aucun héritier pour lui succéder au trône. Elle fut donc la dernière souveraine à régner sur le royaume d’Angola. Aujourd’hui, elle est connue comme « la reine dont la flèche trouve toujours le but ».

    R D Congo : Dona Beatriz-Kimpa Vita-Nsimba

    (xviie siècle) Kimpa Vita était une prophétesse congolaise. Kimpa Vita grandit dans un climat de guerre civile entre les différentes tribus du royaume Kongo. Dès son enfance, elle est reconnue comme nganga marinda, autrement dit une intermédiaire entre le monde des hommes et celui des esprits. Celle que l’on surnomme la Jeanne d’Arc du Kongo a acquis au fil des années une puissance qui menace celle du roi et des missionnaires. La Dona Vita était devenue une figure mystique, vénérée par les gens qui écoutaient ses propos. En 1706, deux ans après son arrivée à Mbanza-Kongo, c’est un spectacle horrible qui se déroula sur la place de la capitale : un bûcher avait été préparé pour la prêtresse et sa famille. C’est deux siècles après Jeanne d’Arc que Kimpa Vita mourut, avec le nom de Jésus en bouche, disent les témoins.

    Afrique du Sud : Nandi de Zululand

    (xixe siècle) Nandi a été la reine du Zululand (une partie de l’actuelle Afrique du Sud). Elle est connue pour avoir eu une extrême estime d’elle-même. Dans tous les ouvrages, elle est décrite comme la femme la plus belle du territoire zulu. Les prétendants lui couraient après, et c’est finalement le prince de Zulu, Senzangakona, qui la séduira. Homme fort de sa patrie, Nandi n’était pas sa seule femme, mais la mère de son enfant le plus célèbre, Chaka Zulu. Chaka Zulu a tout appris de sa mère. Et en devenant roi, grâce à son exemple, il établit une armée composée strictement de femmes. Reine, Nandi avait élevé son fils en vainqueur, et c’est ce que fut Chaka Zulu : une véritable fierté de l’Afrique du Sud. Aujourd’hui, lorsqu’on parle de Nandi de Zululand, c’est une référence à une « femme de haute estime ».

    Guadeloupe : la mulâtresse Solitude

    (xviiie siècle) La mulâtresse Solitude est la figure historique des esclaves noirs en Guadeloupe. Née du viol d’une femme africaine par un colon marin durant la traite négrière, elle a le teint métissé, d’où l’appellation de mulâtresse. En grandissant, elle se rallie à l’appel de Louis Delgrès pour combattre au nom de la liberté après que Napoléon Bonaparte a rétabli l’esclavage. Dans les encyclopédies guadeloupéennes, elle est considérée comme le bras droit des rebelles, pleine de fureur et de haine. Cependant, son engagement lui coûta la vie : elle fut exécutée un jour après avoir donné naissance à son fils.

    Sénégal : Ndete Yalla Mbodj

    (xixe siècle) La reine Ndete Yalla Mbodj est la dernière grande reine du royaume Waalo (au nord-ouest de l’actuel Sénégal). Avec sa descendance, elle est une figure de la résistance contre la colonisation française. C’est aussi la mère du puissant Sidya Ndaté Yalla Diop qui suivra ses traces. La reine Yalla Mbodj s’est battue contre l’invasion européenne et contre les Maures, car elle réclamait un droit de passage pour le peuple soninké vers l’île de Sor (actuelle Saint-Louis) très convoitée par les gouverneurs occidentaux. C’est le Père Boilat, tout droit venu de France, qui nous décrit la vie de la reine lors de sa visite au Sénégal.

    Ghana : Yaa Asantewa

    (xixe siècle) Durant le règne de son frère, Yaa Asantewa fut témoin d’une série d’événements menaçant le futur de la Confédération Asante ou Ashanti (futur Ghana), notamment la guerre civile de 1883 à 1888. À la mort de son frère, elle utilisa ses droits en tant que reine pour nommer son petit-fils. Ce dernier obligé de partir se former aux Seychelles avec le roi d’Asante, Prempeh Ier, Yaa Asantewaa devint la reine de la confédération. Le rêve d’Yaa Asantewa s’accomplit en mars 1957, quand le protectorat d’Asante obtiendra son indépendance et fera partie du Ghana, première nation africaine à atteindre une telle victoire. Yaa Asantewa représente le symbole du courage contre l’injustice du colonialisme britannique.

    Côte d’Ivoire : Abla Pokou

    (xviiie siècle) Abla Pokou est une reine d’Afrique de l’Ouest qui mena le peuple baoulé du Ghana vers la Côte d’Ivoire pour le libérer d’une guerre fratricide pour le contrôle du royaume d’Ashanti au Ghana. La légende est bien connue de tous : elle raconte que la reine a dû sacrifier son fils pour traverser la rivière avec son peuple. Cette histoire serait à l’origine du mot baoulé : lors du sacrifice de son enfant, elle s’exclama « ba oulié », ce qui peut se traduire par « l’enfant est mort », d’où le nom baoulé. C’est le nom que portera son peuple qu’elle installa en Côte d’Ivoire. Abla Pokou, princesse ashantie est devenue la reine des Baoulé et a régné avec splendeur jusqu’en 1760.

    Gambie : Aminatu

    (xvie siècle) La reine Aminatu de Zaria est surnommée la reine guerrière. Elle avait de nombreux objectifs, dont l’extension de son territoire jusqu’au nord-est de l’actuel Nigeria, mais aussi de développer les villes conquises. Pendant plus de trente ans ses conquêtes firent de ce royaume le rendez-vous du commerce transsaharien, une région puissante qui dominait le commerce d’Afrique subsaharienne. Selon une légende, Aminatu refusait de se marier et d’avoir une descendance. C’est pourquoi dans chaque territoire qu’elle récupérait elle passait la nuit avec l’homme de son choix. Qu’elle tuait au petit matin pour que ce dernier ne se vante pas d’avoir eu des relations intimes avec elle.

    Bénin : Seh Dong Hong-beh (xixe siècle)

    Son nom se traduit par « Dieu dit la vérité ». Elle était la chef des fameuses amazones, bien ancrées dans l’histoire, mais dont on oublie souvent la provenance. Aux alentours de 1850, Seh Dong Hong-beh dirige cette armée composée de plus de 5 000 combattantes. Leur combat le plus connu est celui contre la forteresse d’Egba d’Abeokuta. À la fin du xixe siècle, le roi Behanzin du Dahomey (Bénin) mena la guerre au colon français. Dans son armée de 10 000 hommes, il eut besoin des amazones qui se battirent jusqu’à la mort. On raconte qu’elles ont préféré brûler leurs villages plutôt que de les laisser au colon.

    Les Depeches de Brazzaville