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  • She Okitundu : « Au terme du dialogue, il y aura une gestion consensuelle du pays »

    She Okitundu : « Au terme du dialogue, il y aura une gestion consensuelle du pays »

    she okitundu-Rapporteur de la Majorité présidentielle au dialogue politique en cours à Kinshasa, le sénateur Léonard She Okitundu revient sur les dernières avancées de ces pourparlers et sur l’éventuel “accord politique” qui pourrait être conclu dans les heures suivantes.

    Qui sera le prochain Premier ministre en RD Congo ? La question est sur toutes les lèvres à Kinshasa. Car au sein de la Majorité présidentielle (MP), l’on concède déjà que « la primature reviendra à l’opposition qui a pris part au dialogue ». Mais pas question, pour l’instant, d’indiquer qui sera ce nouveau chef de gouvernement.

    « Le chef de l’État doit conserver la prérogative de le désigner », confie Leonard She Okitundu, rapporteur de la coalition au pouvoir dans les pourparlers en cours. Principal négociateur du camp du président Joseph Kabila, le sénateur a expliqué, le 15 septembre à Jeune Afrique, la position de la MP après le compromis sur la séquence des élections.

    Jeune Afrique : D’aucuns ont l’impression que l’exigence de la MP de commencer la séquence électorale par les élections locales – finalement abandonnée – n’était qu’une manœuvre de plus de la majorité pour retarder la tenue de la présidentielle…

    Léonard She Okitundu : Non ! C’est une question de principe. Nous avons opté pour le régionalisme constitutionnel dans notre pays. Aujourd’hui, la décentralisation constitue donc une donnée fondamentale de notre Constitution. C’est pourquoi nous disions que toutes les élections se valent.

    Commencer par les locales n’était pas un choix fondé sur des arrière-pensées politiques.

    Depuis l’adoption de notre Loi fondamentale, pourtant, il n’y a jamais eu d’élections locales alors que c’est aussi une obligation constitutionnelle. En privilégiant ces scrutins locaux, nous avons donc voulu rattraper un arriéré électoral qui date du premier cycle électoral en 2006. C’était une question de gouvernance et non un choix fondé sur des arrière-pensées politiques. Ce n’était pas non plus pour faire l’impasse sur la présidentielle. Nous voulions tout simplement que l’on restaure d’abord l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire avec des élections locales avant qu’on arrive à la présidentielle. D’ailleurs, en droit comparé électoral, les locales ont toujours précédé l’élection présidentielle.

    Les composantes au dialogue en cours ont accepté par ailleurs le principe de la refonte totale du fichier électoral. Est-ce une manière élégante de dire : « On va glisser » ? C’est-à-dire, aller au-delà du mandat du président Joseph Kabila…

    Non ! C’est une option qui s’est imposée. Avant d’opter pour la refonte totale du fichier électoral, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a interrogé les experts des Nations unies, de l’OIF ainsi que l’expertise locale. Tout le monde est arrivé à la conclusion selon laquelle on ne pouvait pas organiser les élections sur la base du fichier actuel.

    Il y avait en effet trois options : organiser les élections avec le fichier électoral de 2011 mais en procédant à un petit nettoyage et en excluant près de 17 millions d’électeurs, procéder à une révision partielle du fichier avec autant de désavantages que la première option ou opter pour sa refonte totale. Seule cette troisième option nous permettra d’avoir des élections inclusives, parce qu’elles nécessitent l’enrôlement des nouveaux majeurs et des Congolais de la diaspora.

    La refonte du fichier électoral peut se terminer entre juillet et décembre 2017.

    Jusqu’à quand va s’étendre cette période de « glissement » du calendrier électoral ?

    Les élections ne peuvent pas avoir lieu sans la refonte du fichier électoral. La Ceni estime que cette opération ne peut se terminer au plus tôt qu’au mois de juillet 2017. Mais il faut aussi intégrer les risques et les aléas parce qu’il suffit qu’il y ait un petit couac lors d’une étape pour qu’il y ait une incidence quant à la fin du processus de révision. Ainsi, nous estimons que la refonte du fichier électoral peut se terminer entre juillet et décembre de l’année prochaine.

    Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que le président Kabila et le gouvernement sont les principaux responsables de ce retard et qu’ils ne devaient logiquement plus rester en fonction après le 19 décembre ? 

    Une mise au point s’impose. D’autant que certains accusent même le pouvoir de violer la Constitution parce que les élections n’auront pas été convoquées à la date prévue par la Loi fondamentale. Il existe pourtant une grande différence entre une violation délibérée d’une disposition constitutionnelle et le fait de ne pouvoir remplir les exigences constitutionnelles. Le pouvoir n’a pas violé délibérément les dispositions constitutionnelles mais il s’est trouvé dans l’impossibilité de remplir les conditions prévues par la Constitution.

    Pour organiser des scrutins, il faut mettre à disposition des moyens financiers. Mais tout le monde sait que les élections en RD Congo, ce pays-continent, coûtent extrêmement cher par rapport au revenu du pays : 1, 2 milliard de dollars contre moins de 4 milliards en fonds propres dans le budget de l’État. Sachant que le taux d’exécution budgétaire est souvent déficitaire : l’État n’arrive donc pas à réunir chaque année ces 4 milliards de dollars.

    Puis, après les élections de 2011, le pays a été confronté à une situation sécuritaire à l’Est qui coûte excessivement chère. Un véritable gouffre financier. Et il faut ajouter à cela l’effondrement des cours des matières premières. Le gouvernement doit-il être tenu responsable de la chute du prix du cobalt ou du pétrole ?

    Si le président de la République n’est pas non plus responsable de ce retard, cela ne risque-t-il pas de créer un fâcheux précédent ?

    Ce n’est pas une question de responsabilité, mais celle de l’impossibilité de remplir une disposition constitutionnelle. Qu’adviendrait-il si le pays connaissait un cataclysme le jour de l’élection ou était attaqué par un pays voisin et se retrouvait dans l’impossibilité d’organiser les scrutins ?

    Nous avons tout fait pour ramener tout le monde autour de la table.

    L’on s’achemine vers la conclusion d’un « accord politique » au dialogue national sans la participation de certaines principales formations et certains leaders de l’opposition, le MLC de Jean-Pierre Bemba, Étienne Tshisekedi et Moïse Katumbi notamment. Dans ces conditions, le compromis qui en découlerait aura-t-il des chances d’être mis en oeuvre ?

    L’inclusivité ne signifie pas l’unanimité. Nous avons par ailleurs tout fait pour ramener tout le monde autour de la table pour que nous puissions ensemble négocier. J’ai été personnellement impliqué dans les pré-négociations avec le parti d’Étienne Tshisekedi, principale formation de l’opposition dans notre pays. Malgré tous les efforts déployés, l’UDPS a renoncé au compromis trouvé pour préparer ce dialogue. L’implication du facilitateur et de la communauté internationale n’y ont rien fait.

    On ne peut contraindre ceux qui ne veulent pas du dialogue à nous rejoindre. Mais leur absence est compensée par notre détermination à régler la crise dans l’intérêt de la nation. Nous sommes aussi confortés par la forte implication de la communauté internationale qui accompagne ces pourparlers.

    Au terme du dialogue, l’opposition va être associée aux affaires.

    Le pouvoir de Kabila n’aura finalement pas respecté les délais constitutionnels. Y-a-t-il des garanties qu’il respectera cet éventuel arrangement politique issu du dialogue en cours ?

    Pourquoi le pouvoir n’aurait-il pas respecté la Constitution ? C’était une question d’impossibilité de remplir quelques obligations constitutionnelles, comme je l’ai rappelé. Dans tous les cas, au terme de ce dialogue, il y aura une gestion consensuelle du pays. L’opposition va être associée aux affaires. La responsabilité sera collective. Ce sera un gouvernement qui permettra à toutes les parties de se surveiller.

    Le Rassemblement de l’opposition continue d’exiger la libération des prisonniers politiques et la cessation des poursuites contre Moïse Katumbi. Le gouvernement est-il encore disposé à prendre des mesures de décrispation politique dans ce sens ?

    En matière de décrispation, nous avons déjà fait un grand effort. Durant les pourparlers préliminaires avec l’UDPS, tous ses militants qui avaient des problèmes avec la justice ont été relaxés. Par la suite, le chef de l’État a pris des mesures de faveur pour faire libérer certaines personnes emprisonnées pour autant que certaines conditions de leur libération étaient remplies.

    Sur une liste de 26 personnes à libérer émanant du Rassemblement, 24 ont recouvré la liberté. Car ne peut être libérée qu’une personne libérable et capable de remplir certaines conditions. Aussi, vous avez beau être un ancien gouverneur d’une grande province de la RD Congo, cela ne vous exonère pas de vos responsabilités sur le plan pénal, voire civil.

    JA

  • Dialogue:le poste de président contre celui de Premier ministre

    Dialogue:le poste de président contre celui de Premier ministre

    kamerhe_kabila-Le “Dialogue” politique, destiné à préparer un calendrier électoral conforme à la Constitution, devait se terminer jeudi; les conclusions en sont reportées au week-end prochain. D’ores et déjà, cependant, se dessine un marchandage qui confirme les craintes de l’essentiel de l’opposition congolaise, qui a refusé d’y participer : ce forum est organisé pour permettre au président Kabila de se maintenir au pouvoir, alors qu’il doit constitutionnellement l’abandonner le 19 décembre.

    Mercredi soir, le facilitateur du Dialogue a annoncé un accord entre la Majorité présidentielle et la minorité d’opposants participant à ces discussions : le cycle électoral commencera par l’élection, le même jour, du président, des députés nationaux et provinciaux; la Majorité voulait commencer par les locales, très longues à mettre sur pied.

    Présenté comme une victoire par les opposants présents au Dialogue, cet accord est considéré par la presse d’opposition comme une petite compensation à une concession majeure faite à la Majorité : le “consensus” sur une refonte du fichier électoral, qui prendra seize mois – par préférence à des propositions moins longues. Donc retardera la présidentielle.

    La Majorité a aussi accepté une refonte du gouvernement, officiellement coupable de n’avoir rien fait pour organiser les élections dans les temps légaux. A Kinshasa, on considère comme “candidats Premier ministre” les deux co-modérateurs du Dialogue, Alexis Thambwé Mwamba (Majorité) et Vital Kamerhe (opposition acceptant de siéger au Dialogue), dont le parti serait ainsi associé au pouvoir, comme celui de Léon Kengo wa Dondo le fut à l’issue des Concertations nationales de 2013 (forum du même type que le Dialogue).

    Craintes de violences la semaine prochaine

    La majeure part de l’opposition considère le Dialogue comme nul et non avenu puisqu’il a lieu sans elle et n’est donc pas “inclusif“, comme il devait l’être, ni ne respecte la Constitution. Elle s’apprête donc à lancer des “actions” à partir de lundi prochain, 19 septembre.

    Si ces “actions” sont annoncées pacifiques, les Congolais craignent des violences. Mercredi, le régime a fait défiler son arsenal anti-émeutes dans Kinshasa; il a fait dernièrement d’importants achats de matériel répressif. Or, les révoltes contre des abus de la police se multiplient: à Kolwezi, deux morts; à Kasumbalesa, trois morts; à Tshimbulu, plusieurs dizaines de morts selon les ressortissants du Kasaï en Belgique. Et les réseaux sociaux diffusent un appel à “appliquer dès le 20 septembre, l’article 64” de la Constitution, qui enjoint aux Congolais de “faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution”.

    La Libre

  • Dialogue : un gouvernement d’union annoncé pour préparer les élections

    Dialogue : un gouvernement d’union annoncé pour préparer les élections

    KODJO-Le Dialogue national tire à sa fin. Les participants travaillent sur le texte final de l’accord politique qui devra inclure la formation d’un gouvernement d’Union nationale. Entre-temps, Amnesty International accuse Kinshasa de mener une répression systématique contre les opposants.

    Un gouvernement d’union nationale sera mis sur pied pour préparer la tenue des élections, a annoncé mercredi le ministre congolais de la Justice Alexis Thambwe à la tête des représentants du pouvoir au dialogue national. Selon Reuters, opposants et membres de la majorité au pouvoir ont accepté le principe en même temps qu’ils se sont mis d’accord sur la tenue couplée des différentes élections.

    “Le gouvernement sera réformé. Nous mettrons en place un gouvernement que nous co-gérerons entre la majorité présidentielle, l’opposition et la société civile “, a déclaré M. Mwamba cité par Reuters.

    Pour Justin Bitatkwira, membre de l’opposition au dialogue joint par VOA Afrique, même ceux de sa famille politique qui boycotte le dialogue seront tenus de signer l’accord global qui sanctionnera la fin des travaux qui doit intervenir incessamment.

    Mais les groupes d’opposants radicaux, parmi lesquels l’UDPS et alliés, le MNLC et les alliés de Moïse Katumbi, eux, attendent encore ce qu’ils appellent un “vrai dialogue inclusif ” et demandent au peuple de se prendre en charge à partir du 19 septembre, date prévue pour la convocation du corps électoral, qui ne se fera pas selon la CENI.

    La tension est donc au rendez-vous. Mais déjà Amnesty international dénonce dans un rapport une répression systématique du pouvoir contre les opposants.

    “Les autorités congolaises se servent des institutions publiques pour empêcher les personnes opposées au maintien au pouvoir du président Kabila de s’organiser et de s’exprimer”, indique le rapport d’Amnesty.

    VOA

  • Accord sur la séquence de la tenue des élections en RDC et reprise du dialogue jeudi

    Accord sur la séquence de la tenue des élections en RDC et reprise du dialogue jeudi

    dialogue-Edem Kodjo, le facilitateur désigné par l’Union africaine pour le dialogue national annonce pour jeudi la reprise des travaux bloqués après que l’opposition a suspendu sa participation à la suite de la mésentente sur la séquence de la tenue des élections.

    “Poursuite du dialogue national inclusif, jeudi après-midi “, écrit M. Kodjo sur sa page Twitter.

     “Un accord pour la poursuite du dialogue national inclusif : élections présidentielle, législatives nationales et provinciales le même jour “, précise-t-il.

    M. Kodjo a travaillé en aparté avec les chefs du groupe de l’opposition et de la majorité présidentielle pour arriver à ces compromis.

    Lundi, la frange de l’opposition présent au dialogue avait suspendu sa participation après l’instance du pouvoir de tenir d’abord les élections locales alors que la crise actuelle en RDC est suscitée par l’impossibilité d’organiser la présidentielle avant la fin de le 19 décembre comme l’exige la Constitution de la RDC.

    La majeure et les ténors de l’opposition refusent de prendre part à ce dialogue accusant le président Joseph Kabila de vouloir rester au pouvoir au-delà des délais constitutionnels.

    M. Kabila, 44 ans, au pouvoir depuis 2001, a fait plus que deux mandats à la tête du pays. La Constitution lui interdit de se représenter, limitant à deux le nombre de mandat.

    “Nous allons bloquer la construction de nouveaux hôpitaux et écoles pour financer ces élections… Nous allons le financer… C’est un défi que nous nous sommes que le président de la république a fixé à son gouvernement “, a déclaré M. Kodjo.

    VOA

  • Bilan à mi-parcours du dialogue

    Bilan à mi-parcours du dialogue

    kamerhe-Notre correspondant à Kinshasa, Poly Muzalia, fait le point sur le dialogue lancé depuis une semaine en République démocratique du Congo.

    Le consensus semble se dessiner sur la nécessité de refondre totalement le fichier électoral de la RDC, mais le blocage demeure, en ce qui concerne d’autres questions de l’agenda du dialogue politique.

    A ce forum prennent part 280 représentants de la majorité présidentielle, de l’opposition et de la société civile.

    Ils essaient de trouver des solutions à l’impasse dans laquelle se trouve le processus électoral, à trois mois de la fin du second mandat du président Joseph Kabila.

    Après un lancement timide des travaux, les participants ont tenté de connaître les raisons pour lesquelles l’élection présidentielle prévue à la fin de l’année risque de ne pas pouvoir se tenir à cette échéance.

    Devant les délégués, le président de la commission électorale a fait un état des lieux de la situation.

    Il a invoqué les contraintes d’ordre financier surtout et a souligné qu’il n’était pas possible d’organiser des élections crédibles sans un fichier électoral acceptable pour toutes les parties.

    joseph
    Image caption La question cruciale de savoir quel rôle compte jouer le président sortant Joseph Kabila (en photo) en cas de transition politique a été posée.

    A ce stade, trois possibilités ont été listées : utiliser le fichier électoral de 2011, qui est largement contesté par la classe politique congolaise, faire une révision partielle de ce fichier ou alors une refonte totale, ce qui pourrait durer jusqu’en juillet 2017, d’après les prévisions de la commission électorale.

    C’est vers cette dernière option que le consensus semble se dégager.

    La question de savoir quel scrutin organiser en premier a également été posée.

    La majorité souhaite commencer par les élections locales pour finir par la présidentielle et les législatives.

    L’opposition, elle, propose le contraire : commencer par le scrutin présidentiel et les législatives, pour finir par les locales.

    Les uns et les autres campent sur leurs positions.

    Mais une troisième voie pourrait se dégager, selon un délégué de la société civile, qui propose l’idée d’organiser tous les scrutins le même jour.

    Le report des élections prévues à la fin de cette année semble inéluctable.

    Des participants ont posé la question de savoir comment le pays sera dirigé lorsque les mandats des élus actuels arriveront à terme, en novembre prochain.

    La feuille de route du dialogue prévoit la signature d’un “accord politique” à la fin du forum.

     
    kodjo
    Image caption L’ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo, désigné par l’Union africaine pour diriger le dialogue politique en RDC, est récusé par certains leaders de l’opposition congolaise.

    A mi-parcours du dialogue devant durer deux semaines, la majorité plaide pour une transition gérée de manière consensuelle avec l’opposition et la société civile.

    La question cruciale de savoir quel rôle compte jouer le président sortant Joseph Kabila dans cette éventuelle transition a été posée.

    Ses partisans souhaitent le voir rester en poste jusqu’à l’élection de son successeur.

    Mais les partis d’opposition représentés au forum souhaitent voir le président Kabila céder son fauteuil au président du Sénat, Léon Kengo.

    Il n’est pas exclu que, dans les tout prochains jours, les deux parties puissent s’entendre sur l’une ou l’autre des formules.

    Pour rappel, les leaders de l’opposition ont boycotté le dialogue politique, à l’exception de Vital Kamerhe.

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    Image caption Etienne Tshisekedi (en photo), le principal leader de l’opposition, a boycotté le dialogue.

    Les absences d’Etienne Tshisekedi, de Moïse Katumbi et de Jean-Pierre Bemba (emprisonné à La Haye) constituent l’une des faiblesses de ce dialogue.

    Il s’agit de trois leaders politiques majeurs, qui ont choisi de ne pas participer au forum.

    L’aile dure de l’opposition constituée par ce trio estime que le dialogue ne fera que légitimer un troisième mandat du président Joseph Kabila.

    Cette opposition radicale envisage déjà des actions dites d’envergure, pour exiger le départ de M. Kabila et l’organisation de la présidentielle en novembre prochain, comme le prévoit la Constitution.

    Sa décision laisse présager une fin d’année mouvementée en République démocratique du Congo.

    BBC

  • Election dans le délai constitutionnel: «totalement impossible», selon Thambwe Mwamba

    Election dans le délai constitutionnel: «totalement impossible», selon Thambwe Mwamba

    tambwe-Le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, co-modérateur du dialogue pour le compte de la Majorité présidentielle, estime qu’il est « totalement impossible » d’organiser les élections dans le délai constitutionnel.

    « Les débats tels qu’ils ont été présentés et ma conviction personnelle, ce que le délai constitutionnel entendu comme élection [présidentielle] devant se dérouler au cours de cette année, ça c’est mon entendement et aussi l’entendement de beaucoup de personnes qui sont intervenues dans cette salle, est totalement impossible. Mais, d’autres parmi les délégués estiment qu’il est encore possible », a-t-il déclaré mercredi 7 septembre après les débats au sujet du calendrier électoral lors des travaux du dialogue.

    Le mandat de l’actuel chef de l’Etat congolais s’achève en décembre prochain.

    La commission électorale a lancé en juillet l’opération de révision du fichier électorale qui devrait durer 16 mois pour aboutir à la refonte totale de ce fichier électoral avant l’organisation des élections.

    Mais elle a proposé deux autres options pour l’organisation des élections: l’utilisation du fichier électoral de 2011 ou la révision partielle de ce fichier.

    Pour Thambwe Mwamba, aller aux élections sans renouveler le fichier électoral « signifierait qu’on laisserait de côté à peu près dix-sept millions d’électeurs qui ne seraient pas pris en compte ».

    Le co-modérateur de la majorité indique cependant que les discussions vont se poursuivre.

    « Nous allons poursuivre les débats sur cette question mais les exposés techniques qui ont été faits par des gens extrêmement compétents ont démontré l’impossibilité de pouvoir tenir ce délai constitutionnel », conclut-il.

    Nécessité d’un accord politique

    Pour sa part, le co-modérateur de l’opposition, Vital Kamerhe, a indiqué que sa composante s’en tient toujours au respect de la Constitution. Il estime nécessaire de trouver un accord politique pour sortir de l’impasse électorale.

    «Ce que nous recherchons ici, c’est un consensus qui doit se constater par un accord politique», a-t-il indiqué.

    Un accord qui devra mettre fin aux divergences sur le fichier électoral.

    « Pour aller aux élections avec un fichier que la majorité qualifie de corrompu, l’opposition dit qu’il infecté par un virus et la société civile estime qu’il est inapproprié, il faut un accord politique », a conclu M. Kamerhe.

    RO

  • «Prolongation du mandat de Kabila : un scénario déjà écrit»

    «Prolongation du mandat de Kabila : un scénario déjà écrit»

    edem-kamerhe-Bien avant que la plénière ne se fixe sur les trois scénarii proposés par la Céni, Edem Kodjo s’est empressé d’étaler sa préférence. Il a pris parti pour les « 16 mois et un jour », courant à partir de février 2016, contre les « 10 mois et demi » proposés par les Nations unies à compter du 30 juillet 2016. Quid ? Edem Kodjo est enfin sorti de sa tanière. En lieu et place de faciliter le dialogue, le Togolais est venu plutôt faciliter la prolongation du mandat du président Joseph Kabila, suivant un scénario écrit d’avance.

    Le deuxième jour du dialogue politique de la Cité de l’Union africaine (UA) a été consacré à l’évaluation du processus électoral. A l’occasion, le président de la Céni, Corneille Nangaa, a fait le point du travail abattu dans la perspective de l’organisation d’élections apaisées, crédibles et transparentes. « L’évaluation du processus électoral (problématique du système électoral) ; le fichier électoral ; la séquence des élections ; le calendrier électoral ; les mesures d’équité et de transparence ; la sécurisation du processus électoral ; le budget et le financement des élections », sont des questions sur lesquelles la Céni attend avoir des réponses précises des participants au dialogue politique.

     

    Dans son exposé inaugural, le président de la Céni a présenté à la plénière trois scénarios possibles pour la relance du processus électoral. La première option consistait en la prise en compte du fichier électoral dans sa forme actuelle, quand bien même celui-ci serait jugé « infecté » par l’Opposition, « corrompu », selon la Majorité, et « inapproprié », de l’avis de la Société civile. La deuxième option renvoyait, selon Corneille Nangaa, à l’actualisation du fichier électoral actuel, en y intégrant notamment les nouveaux majeurs, les Congolais de la diaspora, après avoir, éventuellement, élagué les morts. Enfin, la dernière option consistait en la refonte du fichier électoral et, donc, la reprise des opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs.

     

    Une mascarade

     

    Pour le président de la Céni, il revenait au dialogue politique de trancher sur l’option à mettre en œuvre. Une fuite en avant. Car, l’option a été levée sans que les parties congolaises ne soient consultées. Depuis juillet 2016, la Céni procède, à partir de la phase expérimentale de la province du Nord-Ubangi, à la refonte du fichier électoral par l’enrôlement et l’identification des électeurs. L’exposé de son président devant la plénière du dialogue était une mascarade. L’opération de refonte du fichier électoral est déjà mise en œuvre. Ce qui prouve l’adoption du troisième scénario présenté par Corneille Nangaa.

    En faisant semblant de se plier au dialogue dans le choix d’une option, le président de la Céni s’est offert en spectacle, le jeu consistant à remplir une formalité qui n’avait aucune influence sur l’option déjà en œuvre au niveau de la centrale électorale. Tout étant boutiqué d’avance, le facilitateur Edem Kodjo est rentré dans la danse dont il connaissait bien les pas. C’est ce qui ressort de son communiqué du 6 septembre 2016.

    Dans ce document, le facilitateur confirme son choix, lequel a été opéré par son mandant. Il note dans ledit communiqué que « les deux exposés (Ndlr ceux de la Céni et des Nations unies) présentent des points de convergence pour ce qui est des enjeux et de l’état des lieux du processus électoral ». Il continue en faisant remarquer que « des divergences résident cependant au niveau de la durée d’enrôlement des électeurs. 16 mois et demi pour la Céni à partir de février 2016 et 10 mois et demi pour les Nations unies à partir du 30 juillet 2016 ».

    Ce qui saute aux yeux tout de suite, c’est que Edem Kodjo s’est déjà mis dans le troisième schéma proposé par la Céni, c’est-à-dire celui de la refonte du fichier électoral, en réduisant les divergences à la seule « durée d’enrôlement des électeurs ». Si tel est le cas, pourquoi continue-t-on à débattre de cette question ? Réponse : l’imposture se met en place au niveau du dialogue de la Cité de l’UA.

    Kodjo s’est dévoilé

    A tout prendre, il y a une logique qui régente le dialogue piloté par Edem Kodjo. Les 14 jours que se sont donné les délégués à ce forum national qui pèche par son exclusion et son ton monologue, malgré les apparences, ne servent qu’à jouer aux prolongations en entretenant un faux suspense. Ce qui est vrai c’est que les conclusions de ce forum ont déjà été pensées et ficelées au plus haut niveau de la Majorité présidentielle. La trahison est venue de l’amateurisme du Togolais qui s’est précipité à faire mention de la refonte du fichier électoral, au moment où aucun compromis n’a encore été dégagé à la plénière.

    Ils ont raison ceux qui, à l’instar de principaux partis du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, continuent à fustiger le penchant très prononcé d’Edem Kodjo envers la Majorité présidentielle, et par ricochet, son autorité morale, Joseph Kabila.

    En réalité, Edem Kodjo reste fidèle à la ligne et au schéma qu’on lui a dictés. Toute sa mission se réduit aujourd’hui à la question de savoir combien de temps il faut pour arriver aux scrutins. Qu’importe le temps que ça prendra. C’est tout le sens du dialogue qui se tient présentement à la Cité de l’UA. Tout compte fait, Edem Kodjo exécute une mission qui se réduit en la prolongation du mandat du président Kabila. Un schéma tracé à l’avance et qu’il exécute à la lettre, sous la supervision des ténors de la Majorité présidentielle.

  • Après l’avoir endurci: Le G7 supplie Tshisekedi d’aller au dialogue !

    Après l’avoir endurci: Le G7 supplie Tshisekedi d’aller au dialogue !

    Moise et G7-Deux quotidiens paraissant à Kinshasa l’ont relevé dans leurs livraisons respectives du mardi 6 septembre 2016. Avec pour titre «Pour faire barrage à un compromis politique bidon et anticonstitutionnel, Tshisekedi doit conduire le ‘Rassemblement’ au dialogue», le premier considère qu’«Un contrepoids s’impose à l’heure actuelle pour contourner le schéma de la Majorité présidentielle visant à s’accrocher au pouvoir au moyen du dialogue. C’est le rôle que doit jouer Etienne Tshisekedi en assouplissant sa position afin de faire barrage à un compromis politique bidon et anticonstitutionnel mijoté par le pouvoir. En lieu et place du boycott, il a tout intérêt  à créer l’événement en allant, flanqué de son ‘Rassemblement’, s’approprier ces négociations dont il est l’initiateur et le défenseur». Avec sa manchette «Le G7 change de stratégie : rejoindre le dialogue, puis le détruire de l’intérieur», le second note : «Le Groupe de 7 partis dissidents vient prendre place au tour de la table du Dialogue pour une raison strictement tactique, vieille comme le monde. Mettre le pied à l’étrier pour bloquer la machine afin que rien n’avance, et qu’aucune résolution ne soit prise. Ce n’est pas un canular. L’information résulte des sources crédibles. Le G7 se préparerait à entrer au Dialogue Politique National Inclusif. Et ce, sans Moïse Katumbi ! Pourquoi  maintenant ? Qu’est ce qui se cache derrière ce revirement ? Ce qui inquiète davantage, c’est que c’est l’ancien gouverneur du Katanga qui aurait, lui-même, ordonné à ses collègues, dissidents de la mouvance présidentielle, de changer de stratégie»

                Il y a lieu de le souligner d’emblée : depuis un certain temps, le premier s’affiche ouvertement pro-Katumbi. Il a renoué avec Etienne Tshisekedi à la faveur du conclave de Bruxelles-Genval liant les deux acteurs politiques. Le second s’affiche pro-Kabila. Il s’agit, on s’en doute, des journaux «Le Potentiel» et «L’Avenir» dont les sièges sont côte-à-côte, avenue Kongo Central.

    « L’Avenir » de l’honorable Pius Muabilu introduit son papier par le rappel du  parcours sinueux de quelques ténors du G7. Notamment Pierre Lumbi, Olivier Kamitatu et Mwando Simba. Se demandant comment « peut-on sereinement construire un projet solide avec un  groupe dirigé par ce trio, coutumier de trahisons», le quotidien révèle que «Jusqu’ici le G7 vit comme une sangsue, tirant la subsistance vitale du sang de ceux qu’elle approche et s’y accroche». Et de déduire : «Aujourd’hui, après avoir sucé autant que faire se peut le ‘régime Kabila’; après avoir manipulé et tiré la manne financière qu’il pouvait de Moïse Katumbi ; après avoir essayé de profiter du solde de popularité qui reste encore à Etienne Tshisekedi, le groupe des traîtres patentés tente de voler de ses propres ailes ». Objectif ? Entrer au Dialogue.

                Pro-G7, «Le Potentiel» de l’honorable Modeste Mutinga ne cite nulle part ce regroupement dans son article. Il met plutôt sous pression Etienne Tshisekedi en lui faisant observer qu’«En fermant la porte à toute forme de compromis pour lever le bouclier à sa participation à ces assises», le président national de l’Udps et «Rassemblement» «ont engagé un pari qui risque d’être contreproductif». En effet, soutient-il «Dans différents cercles politiques, le sujet alimente désormais les discussions». Et de se demander si «Etienne Tshisekedi serait-il en train de s’isoler en ravivant davantage un radicalisme et une intransigeance qui commencent à gêner la communauté internationale» !

                Le journal lui au lider maximo qu’il a été «le premier à réclamer un dialogue avec le camp présidentiel au lendemain de la crise postélectorale de 2011», que «La Majorité présidentielle a boudé, dans un premier temps» et que «…la persistance de la crise postélectorale, suivie du retour du feu l’abbé Malumalu aux commandes de la Céni», avait fait bouger les lignes. D’où l’Accord-cadre d’Addis-Abeba de 2013.

                Sous l’intertitre «Prendre Kabila au mot», le journal affirme que c’est sous la pression de la communauté internationale qu’en 2015 le Chef de l’Etat a réchauffé «le projet en en fixant les objectifs et le cadre». Il reprend même en citation certains propos du discours sur l’état de la Nation du 15 décembre 2015, notamment l’impératif de «trouver des solutions consensuelles aux questions majeures qui minent le processus électoral, ouvrant ainsi la voie à des élections crédibles et apaisées». Il va même jusqu’à flatter l’orgueil du Raïs en évoquant la main tendue «à tous les courants politiques et sociaux en indiquant » et sa conviction sur le fait que «ce n’est pas par la violence que nous réglerons nos divergences. Ce n’est pas non plus des Nations Unies, de l’Orient ou de l’Occident que viendront les solutions à nos problèmes. Mais plutôt de nous-mêmes, et par le dialogue entre des Congolaises et des Congolais, mus par la fibre patriotique, et inspirés par l’appel à l’auto-détermination et à l’auto-prise en charge, toujours d’actualité, de nos deux héros nationaux, Patrice Emery Lumumba et M’zée Laurent Désiré Kabila».

    Il salue l’adhésion de la communauté internationale «à la vision d’un dialogue inclusif en désignant un facilitateur international». Ce qui amènera le Conseil de sécurité, poursuit-il, à prendre la résolution 2277 «venue sceller les contours du dialogue en le quadrillant dans les limites de la Constitution».

    Constatant l’ouverture du Dialogue le 1er septembre 2016 «après moult tergiversations », et ce en l’absence d’Etienne Tshisekedi et de ses alliés en raison «de la non prise en compte complète des préalables posés par le Rassemblement», «Le Potentiel» suggère le changement de cap en relevant le fait selon lequel «L’histoire politique de la RDC renseigne que la politique de la chaise vide n’a jamais payé ».

    C’est sous l’intertitre «Contrer la Majorité de l’intérieur» qu’il appelle clairement Etienne Tshisekedi à se souvenir de «l’art de compromis» qu’est par essence la politique. Et de conclure : «Quoi de plus normal que Tshisekedi se déplace vers la cité de l’UA pour imposer un compromis dans le strict respect de la Constitution et de la résolution 2277 des Nations unies. Tshisekedi peut et doit créer l’événement en amenant le ‘Rassemblement’ au dialogue. C’est le seul moyen d’empêcher l’adoption d’un compromis politique bidon et anticonstitutionnel».

                Le G7, juste un rappel, n’apparaît nullement dans cet article. Moïse Katumbi une fois, et juste pour la cessation des poursuites judiciaires.

    Que de temps et d’énergies encore perdus !

                Ce plaidoyer à la fois remarquable et pathétique a une explication. Une seule alors : le refus manifeste de la Communauté internationale de céder à ce qui vire de plus en plus au chantage dans le chef de Rassemblement, sinon de l’Udps.

                Dans l’avant-dernière livraison intitulée «Surenchère des préalables : Tshisekedi joue avec les nerfs des partenaires extérieurs…», résumé est fait des injonctions des Etats-Unis, de l’Onu, de l’Ua et de l’Ue en vue de la participation de «Rassemblement» au Dialogue. Déjà, les révélations du facilitateur international Edem Kodjo sur les contacts Mp-Udps à l’hôtel Raphaël à Paris contenues dans le discours-papier lors de la cérémonie d’ouverture du Dialogue à la cité de l’Union africaine le 1er septembre 2016 ont convaincu les observateurs nationaux et internationaux du double langage d’Etienne Tshisekedi. Pire, dans la fameuse nouvelle feuille de route du 31 août 2016, «Rassemblement» ouvre ce qui convient d’être considéré comme la boîte de Pandore en ce qu’il étend l’ordre du jour aux questions relatives à la Territoriale, à l’Armée, à la Police, aux Services de Sécurité, aux Sociétés d’Etat et aux Etablissements publics. Or, dans l’Acte final de Bruxelles-Genval du 10 juin 2016, les exigences portaient entre autres sur l’organisation des élections dans les délais constitutionnels, la mise en œuvre intégrale de la Résolution 2277, la décrispation de l’espace politique, l’organisation de la Céni et de la Cour constitutionnelle…

                Au final, pour paraphraser Stève Mbikayi, on croyait avec Bruxelles-Genval que Tshisekedi devait amener le G7 au Dialogue, mais on se rend plutôt compte du contraire : c’est le G7 qui l’en éloigne.

                Le plaidoyer du journal «Le Potentiel» a donc tout d’un rétropédalage : G7 entreprend de ramener le président national de l’Udps à ce forum.

                Que de temps et d’énergies encore perdus !

                Mais, surtout, qui s’amuse à se jouer d’Etienne Tshisekedi…

     

    Omer Nsongo die Lema

  • La CENCO pose des conditions pour «maintenir sa participation» au dialogue

    La CENCO pose des conditions pour «maintenir sa participation» au dialogue

    Evequescardinal-DIAS1-La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a réitéré mardi 6 septembre son appel pour «un dialogue inclusif», qui respecte les dispositions de la constitution congolaise.

    «La CENCO ne pourra pas maintenir sa participation à ce dialogue si le respect de ces exigences fondamentales n’était pas assuré», ont martelé les évêques catholiques dans un communiqué de presse publié à Kinshasa.

    Pour obtenir un «dialogue national franc et sincère, susceptible de résoudre la crise actuelle que connaît le pays», la CENCO invite toutes les parties prenantes à assurer son caractère inclusif.

    Les évêques catholiques estiment qu’un «dialogue incluant les grandes familles politiques de l’opposition donnerait plus de chance au pays d’aboutir à la résolution de la crise actuelle de manière consensuelle et durable».

    Dans ce cadre, les évêques apprécient les «gestes encourageants posés par le Gouvernement » en libérant certains prisonniers politiques et d’opinion.

    Ils souhaitent, cependant, que ces mesures de grâce soient étendues à «d’autres personnes se trouvant dans les mêmes conditions», sans les citer.

    En outre, «le dialogue devrait se dérouler dans le respect absolu du cadre constitutionnel», indique le communiqué de la CENCO, insistant sur les articles verrouillés de la constitution ayant trait au mandat présidentiel et l’alternance démocratique au pouvoir.

    Le dialogue convoqué fin 2015 par le président Kabila s’est ouvert le 1er septembre à Kinshasa sans une partie de l’opposition, qui a posé certaines conditions. Il s’agit notamment de la libération de tous les prisonniers politiques, la fin des poursuites judiciaires contre certains opposants et le départ du facilitateur Edem Kodjo.

  • Dialogue en dents de scie : la Majorité présidentielle dans le dilemme

    Dialogue en dents de scie : la Majorité présidentielle dans le dilemme

    Le dialogue sera un moment e vérité. Celui où les attentes des uns et des autres apparaîtront au grand jour. Puisqu’à l’issue de ces pourparlers, des résolutions claires devront être arrêtées pour sortir la République démocratique du Congo de l’impasse dans laquelle la majorité dirigeante l’a plongée.

    Il n’y a aucun doute. La situation que vit le Congo-Kinshasa aujourd’hui n’est pas une fatalité. Elle a été conçue et mise en œuvre par la Majorité présidentielle qui n’ jamais fait mystère de son projet de pérenniser son autorité morale à la tête du pays. Ce, en dépit du fait que l’actuel locataire du Palais de la Nation est arrivé à son deuxième et dernier mandat conformément à la Constitution.

    LES REVENDICATIONS CORSÉES DU RASSEMBLEMENT

    Ce projet de la famille politique du chef de l’Etat n’a jamais été enterré. L’heuré est désormais arrivée pour que la vérité éclate. Le dialogue a déjà donné le ton malgré son caractère non représentatif. Les revendications et les attentes, notamment de l’opposition, présente ou absente du dialogue, sont connues.

    Le camp de Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement a préféré boycotter ce dialogue. Pour Etienne Tshisekedi et ses alliés, le pouvoir de Kinshasa doit mettre en œuvre de manière « intégrale » sa feuille de route, remise le 2 septembre à Joseph Kabila via Denis Sassou Nguesso pour la tenue d’un «dialogue véritable, crédible et inclusif » ainsi que pour le déblocage du processus électoral.

    A la lecture des termes de référence de cette feuille de route, le Rassemblement a adopté une position maximaliste. La majorité au pouvoir doit remplir tous les préalables favorisant la décrispation du climat politique avant la tenue du dialogue. Allusion  faite à la libération de tous es prisonniers politiques, à l’abandon des poursuites judiciaires « arbitraires » contre les opposants et les membres de la Société civile et à la réouverture des médias fermés « injustement » par le gouvernement.

    Bien plus, pour le Rassemblement, avant le début des négociations, toutes les parties devront s’engager, au préalable, à respecter : l’intangibilité du pacte républicain issu de Sun City, la Constitution du 18 février 2006, la primauté de l’Etat de droit ainsi que la résolution 2277 du Conseil de sécurité: Seule la satisfaction de tous ces préalables, auxquels il faut ajouter la récusation du facilitateur du dialogue, peut laisser la voie libre à la tenue du dialogue. Ces exigences n’étant pas encore remplies, ces opposants sèchent les travaux du dialogue.

    LA STRATÉGIE DE LA DYNAMIQUE INTERNE

    Les opposants qui prennent part au dialogue ont, eux, préféré tenir compte de quelques avancées réalisées par le gouvernement dans la libération de certains prisonniers politiques et l’ouverture des 3 médias appartenant aux acteurs politiques de l’opposition.

    Cependant ces opposants continuent à revendiquer des mesures complètes et définitives de l’intérieur.

    « Monsieur le facilitateur, nous portons sur nous des frustrations, des revendications des demandes et des requêtes de tout le monde ; des présents, tout comme des absents », a déclaré Vital Kamerhe, co-modérateur pour le compte de l’opposition au dialogue, lors de la cérémonie d’ouverture de ce forum à la cité de l’Union africaine.

    Ces revendications auxquelles Vital Kamerhe fait allusion sont, pour l’essentiel, les mêmes que celles du Rassemblement. « Vous êtes facilitateur, votre rôle se limite à nous mettre ensemble… pour voir qui sera e premier à violer la Constitution. D’ailleurs, les gens de la Majorité l’ont démontré à l’issue des travaux du comité préparatoire. Je n’ai pas noté qu’ils ont demandé un troisième mandat pour le président Kabila. Le document est là. En tout cas, cela ne viendra pas de nous et nous ne l’accepterons pas », a dit Vital Kamerhe, insinuant qu’ils sont à pour veiller à ce que la loi suprême ne soit pas violée. Dont acte.

    Entre les revendications maximalistes du Rassemblement et celles des opposants prenant part au dialogue, il faut die que la Majorité présidentielle n’aura pas la tâche facile. Déjà, elle sera obligée de se plier aux lignes directrices de ce dialogue qui restent le respect de la Constitution, l’application de la résolution 2277 et l’exigence de la poursuite du processus démocratique à travers des élections libres, transparentes et apaisées.

    UNE MAJORITÉ COINCÉE

    Outre l’Opposition qui prend part au dialogue, l’Eglise catholique, la communauté internationale et le peuple congolais portent tous les mêmes exigences : le respect du pacte républicain. Autant dire qu’au dialogue, la Majorité présidentielle est entre le marteau et enclume. Elle n’aura pas d’autre alternative que de se soumettre à l’ordre établi dont elle a d’ailleurs bénéficié de fruits pendant deux quinquennats démocratiques.

    Comme lors des concertations d’octobre 2013 où la famille du chef de l‘Etat n’a pas su faire passer son idée de modification de la Constitution, à ce dialogue politique national, toute idée d’un troisième mandat pour l’actuel président de la République ou tout projet de changer l’ordre politique en cours n’a pas, a priori, de chance de passer.

    LE POTENTIEL