Tag: mende

  • RDC: pourquoi Mende est-il en Europe malgré les sanctions pesant contre lui?

    RDC: pourquoi Mende est-il en Europe malgré les sanctions pesant contre lui?

    -Le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende est à Bruxelles, et ce malgré des sanctions européennes prises à son encontre en mai dernier. Lambert Mende bénéficie d’une « dérogation », expliquent les autorités belges.

    Lambert Mende est à Bruxelles depuis mercredi 18 octobre et pour une durée d’une semaine, pour des « raisons familiales », explique le porte-parole du gouvernement congolais qui confirme avoir bénéficié d’une « dérogation » de la part des autorités belges pour effectuer ce voyage.

    Car depuis le 29 mai, le ministre de la Communication, accusé entre autres de mener « une politique répressive envers les médias » et de ne pas favoriser l’organisation des élections dans son pays, fait partie d’un groupe de 16 personnalités congolaises sous le coup de sanctions de l’UE.

    Des sanctions qui gèlent les éventuels avoirs financiers en Europe et interdisent l’accès au territoire européen. Mais des dérogations existent, confirme le ministère des Affaires étrangères belges joint par RFI, et notamment pour raisons « humanitaires ».

    Le porte-parole du gouvernement ayant ses enfants et sa mère qui résident en Belgique, il a obtenu un visa d’une durée d’une semaine pour des raisons familiales.

    La majorité présidentielle hausse le ton

    Ces sanctions étrangères sont dénoncées par la majorité présidentielle, alors que les membres du Comité des sanctions des Nations unies se trouvent dans le pays et que l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, est attendue à Kinshasa dans quelques jours.

    André Alain Atundu, porte-parole de la coalition qui soutient le président Joseph Kabila, s’est fait lyrique pour élever les personnalités, frappées par les sanctions, au rang de héros patriotes, refusant de brader la dignité et la souveraineté de leur Etat.

    « Puisque les relations entre les États sont fondamentalement fonction des intérêts, les sanctions ciblées visent donc logiquement davantage la sauvegarde des intérêts d’un État, loin des préoccupations philosophiques sur la valeur morale ou le respect d’un contrat. Ceux qui sont victimes de telles sanctions sont, en réalité, tombés sur les champs d’honneur de la défense de la patrie, tandis que ceux qui conspirent avec les puissances étrangères ne sont, en réalité, que des Ganelons qui ne méritent aucune considération de la patrie. Leur place est plutôt dans un endroit austère, loin des salons qu’ils fréquentent d’habitude pour réaliser leur sale besogne », a-t-il déclaré.

    RFI

  • Lambert Mende, la geste et la parole

    Lambert Mende, la geste et la parole

    -Avec son singulier rapport aux faits, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais amuse et fascine autant qu’il irrite. Au point d’avoir été sanctionné par l’Union européenne.

    C’est un mercredi ordinaire au ministère de la Communication et des Médias, avenue Tabu-Ley (ex-Tombalbaye), à Kinshasa. Le maître des lieux, Lambert Mende Omalanga, tient son show hebdomadaire, le « point de presse », repris en direct sur la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC). Avec emphase, il livre son regard sur l’actualité. S’ensuit un jeu de questions-réponses avec les journalistes présents. Le ministre est rompu à l’exercice : cela va faire bientôt dix ans qu’il officie comme porte-parole du gouvernement.

    Toujours avec le même panache et cette verve déconcertante, au service du régime. « Au service de l’image de la RD Congo », reprend-il lorsqu’il nous reçoit, après sa conférence, dans le hall d’un hôtel de La Gombe. Avec sa démarche lente et la tête légèrement inclinée, il a serré quelques mains et reçu son quota d’« Excellence », avant de prendre place.

    Mende ne manque jamais une occasion de jouer sur la fibre patriotique. Quitte, parfois, à s’arranger avec la vérité. Sous prétexte de « combattre les fake news » – le ministre se réjouit que Donald Trump l’ait « suivi » dans cette démarche –, il lance des démentis en cascade. Parfois avant même d’avoir pris le temps de vérifier les faits rapportés.

    En février, il a d’emblée qualifié de « montage grotesque » une vidéo, largement relayée sur les réseaux sociaux, montrant des soldats congolais en train de perpétrer un massacre au Kasaï, dans le centre du pays. Le film était pourtant authentique, comme les autorités l’ont confirmé plus tard. « J’ai des sentiments, je peux me tromper, reconnaît-il aujourd’hui du bout des lèvres. J’ai eu du mal à croire qu’un Congolais, fût-il militaire, puisse se permettre une telle cruauté. »

    Un «  bon client » pour les médias

    Au sein même de la Majorité présidentielle, cette « méthode Mende » ne fait plus l’unanimité. « Une parole publique doit porter les valeurs de sécurité, de vérité. Lorsqu’elle cesse d’être crédible, elle conduit nos audiences vers des médias étrangers considérés comme fiables », tacle Tryphon Kin-Kiey Mulumba, dernier porte-parole du gouvernement de l’ère Mobutu, aujourd’hui kabiliste convaincu. Mais aux yeux de Mende, l’essentiel est ailleurs. « Chaque fois que l’image de la RD Congo est mise à mal, c’est mon devoir de chercher l’angle d’explication la plus valorisante pour le pays », estime-t-il.

    Malgré ces travers, le ministre continue d’être invité par la presse internationale. « Bon client » pour les médias, il est l’un des rares membres de l’entourage du président à décrocher systématiquement son téléphone, quel que soit le sujet. « Quand il s’agit d’interviews, mon chef est toujours disponible », confirme l’un de ses collaborateurs. Cet homme affable est pourtant, aussi, le censeur des journalistes.

    Aux yeux de l’Union européenne, son rôle est central : il fait d’ailleurs partie, depuis le 29 mai, des seize responsables du pays qu’elle a sanctionnés (gel des avoirs et interdiction de voyager). Bien que, contrairement aux autres, le porte-parole du gouvernement n’ait pas été accusé d’être lié à des violences contre les Congolais. « Ce type de sanction est prise à l’unanimité des pays membres. Donc, quand quelqu’un irrite tout le monde autour de la table, cela lui tombe plus facilement dessus », explique une source diplomatique européenne.

    En public, il feint de ne pas être affecté par cette décision. Mais, au cours de notre entretien, le voici qui se défait, pour une fois, de sa posture. La voix enrouée, les traits tirés, il encaisse : « Ma mère souffre d’une maladie grave en Belgique. Mon seul regret aujourd’hui, c’est de ne pas pouvoir aller la voir. » Touché ? Il l’est.

    Mais l’homme est surtout en colère contre cette « petite Belgique », épicentre, selon lui, de tous ces « milieux de puissants intérêts qui en veulent à la RD Congo ». « Certains néolibéraux tentent de reproduire le schéma du roi Léopold II. Très intelligent, il avait su vendre aux puissances de l’époque l’idée d’une colonie internationale dans laquelle tout le monde aurait accès à cet immense coffre-fort naturel qu’est le Congo. Aujourd’hui, nous ne l’acceptons pas ! » ressasse cet homme, qui se dit lumumbiste.

    Premiers pas en politique

    Le ministre est né dans la même région que ce héros de l’indépendance, en février 1953. Il ne quittera le Sankuru qu’après avoir obtenu son diplôme d’État (l’équivalent du baccalauréat). « Fils de paysan », troisième enfant d’une fratrie de onze, le jeune Tetela s’essaie alors au droit à Kinshasa. Ces années d’étudiant marquent aussi ses premiers pas en politique.

    D’abord au sein de la Jeunesse du Mouvement populaire de la révolution (MPR), alors parti-État. « Ce n’était pas par conviction, se justifie-t-il. À l’époque, même un enfant à naître en était, constitutionnellement, membre. » Il n’est alors qu’« un petit animateur à la RTNC », jure-t-il. Il réfute, en tout cas, l’étiquette d’ancien mobutiste.

    À la même période, il est approché et « recruté » par le Mouvement national congolais-Lumumba (MNC-L), qui œuvre alors dans la clandestinité. À 27 ans, il s’envole pour la Belgique, bourse d’études en poche. Celle-ci lui sera retirée deux ans plus tard, lors de son premier retour au pays, en 1982. Fiché et suivi par le Service national d’intelligence et de protection (SNIP), l’étudiant est arrêté. Mais il parvient à s’évader. « N’eût été la générosité de Koli Elombe, alors secrétaire d’État à l’Enseignement, je ne serais peut-être plus en vie. C’est lui qui m’a permis de quitter le territoire », confie Mende.

    Sans viatique cette fois-ci. Désormais exilé politique, il se rapproche du Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11), une structure très engagée en faveur de l’instauration de la démocratie au Zaïre. Pris en charge, il peut terminer sa licence en criminologie et voyage beaucoup, notamment en Libye. Voilà qui renforce les suspicions de Kinshasa sur la nature de son militantisme.

    Le retour au pays

    En mars 1984, lorsque la capitale est secouée par l’explosion de deux bombes, Mende est soupçonné. Selon une source sécuritaire de l’ancien régime, son nom est même signalé à Interpol comme étant celui du « terroriste » à l’origine de ce double attentat. L’intéressé a toujours démenti tout rôle dans cette affaire. Mais son frère Laurent est traqué, arrêté, puis condamné. Il passera sept ans en prison.

    Depuis la Belgique, Mende mène des « campagnes médiatiques » pour « affaiblir le régime de Mobutu ». Puis, au début des années 1990, ce dernier commence à lâcher du lest, ce qui permet à Mende de rentrer au pays. Sous pression, le président zaïrois instaure le multipartisme et organise une Conférence nationale souveraine (CNS). Mende lance alors le « MNC-Originel », nouvelle aile d’un mouvement lumumbiste plus que jamais morcelé. À l’issue des travaux de la CNS, Mende entre au nouveau gouvernement, alors dirigé par l’opposant Étienne Tshisekedi.

    Tshisekedi n’en pouvait plus d’entendre Mende défendre l’indéfendable

    De ce dernier, décédé le 1er février 2017, il garde le souvenir d’un « grand homme » dont il admirait « la force des convictions, qui, nuance-t-il aussitôt, confinaient parfois à l’entêtement ». À l’égard de son ancien ministre, Tshisekedi n’a pas toujours été tendre : les derniers temps, il le surnommait le « Tshaku national » (« perroquet », en lingala). « Le vieux n’en pouvait plus d’entendre Mende défendre l’indéfendable », traduit un proche de Tshisekedi.

    Terrain glissant

    Car entre-temps Mende a opéré un rapprochement avec la kabilie qui n’allait pas de soi. Un mois avant la chute de celui-ci, il était encore le vice-Premier ministre de Mobutu. Mais lorsque les troupes de Laurent-Désiré Kabila entrent à Kinshasa, il se tait, espérant déjà pactiser avec les nouveaux maîtres du pays. En vain. Les compagnons du Mzee ne lui font pas confiance. « Certains » tenteront même de l’éliminer, soutient-il.

    Je ne me vois pas dans la peau d’un dauphin

    Quinze mois plus tard, il rejoint le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), une rébellion anti-Kabila soutenue par le Rwanda et l’Ouganda. Un épisode en treillis militaire qu’il ne regrette pas. « Je n’avais pas d’autre choix que de gagner l’Est », assure-il. Une dissidence et un accord politique plus tard, il refait le chemin inverse et se rapproche enfin de la kabilie pendant la période de transition dite « 1 + 4 ».

    Aujourd’hui, sa formation, rebaptisée Convention des Congolais unis (CCU), figure parmi les « 14 partis significatifs de la majorité », avec six députés nationaux, un sénateur et quatre élus provinciaux. De quoi faire de lui un possible successeur de Kabila ? « Non ! Non ! Non ! Je ne me vois pas dans la peau d’un dauphin », clame-t-il. Ce terrain-là est décidément trop glissant. Même pour Mende.

    Le premier censeur

    Parmi les journalistes, l’audace des saillies de Lambert Mende Omalanga prête souvent à sourire.

    Mais le rôle répressif du porte-parole du gouvernement est loin de les amuser. C’est lui, en effet, qui signe les accréditations aux journalistes étrangers et délivre les autorisations d’émettre.

    RFI en a notamment fait les frais : la radio française est coupée depuis novembre 2016 et, en juin 2017, l’accréditation de sa correspondante Sonia Rolley n’a pas été renouvelée.

    Les chaînes de télévision proches des opposants Moïse Katumbi et Jean-Claude Muyambo sont, elles aussi, toujours fermées, contrairement à ce que prévoyaient les accords du 31 décembre 2016 entre pouvoir et opposition.

    Enfin, le 12 juillet 2017, Mende a pris un « arrêté » durcissant les règles applicables aux correspondants étrangers à Kinshasa. Désormais, tous « leurs déplacements en dehors de la ville » seront soumis à une « autorisation préalable » du ministre.

    Avec J.A

  • Kinshasa limite les mouvements des journalistes étrangers en RDC

    Kinshasa limite les mouvements des journalistes étrangers en RDC

    -Il est strictement interdit aux correspondants de la presse étrangère de réaliser des reportages dans  les lieux stratégiques tels que les casernes militaires, installations de télécommunications, Ambassades, saufs autorisation expresse des responsables desdits lieux, écrit le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende, dans un arrêté que VOA Afrique a reçu jeudi.

    L’arrêté restreint aussi les déplacements des journalistes des médias étrangers en dehors de la capitale et d’une province à une autre.

    “Les déplacements des journalistes étrangers œuvrant dans une province de la RD Congo vers une autre que celle dans laquelle ils sont accrédités doivent être assortis de la même autorisation,“ précise le document ministériel. “Les autorisations de reportage sont délivrées sur les espaces et pour la durée bien spécifiée dans l’autorisation de reportage”, ajoute-t-il.

    Pour l’organisation de défense des journalistes, Journaliste en danger (JED), le gouvernement vise à censurer les journalistes étrangers et à restreindre leur liberté de mouvement en République Démocratique du Congo, dans le but de les contrôler, et le cas échéant de les empêcher de faire leur travail.

    “Journaliste en danger (JED) dénonce fermement la chape de plomb que le gouvernement congolais tente d’imposer sur les journalistes- correspondants de la presse étrangère en RD Congo en cette période où le pays est confronté à une crise politique et sécuritaire, notamment dans les provinces du Kasaï où les médias internationaux ont largement fait écho de la découverte de plusieurs fosses communes et autres violations manifestes des droits de l’homme,” réagit l’organisation.

    Mais le gouvernement avance dans l’arrêté le motif de vouloir offrir les meilleures garanties de sécurité aux correspondants étrangers.

    Deux experts onusiens ont été tués en mars dans le Kasaï où sévissent des violences liées aux affrontements entre les forces de sécurité et une milice ethnique.

    L’ONU a trouvé dans la zone près de 100 charniers. Le gouvernement les attribuent aux miliciens et indiquent que certains sont juste des lieux d’ensevelissement.

    Quelques personnes accusées pour ce meurtre sont jugées dans un procès présentement en cours à Kananga.

    voa

  • Étienne Tshisekedi n’a pas changé selon Lambert Mende

    Étienne Tshisekedi n’a pas changé selon Lambert Mende

    tshisekedi-Monsieur Étienne Tshisekedi est un aîné, de surcroît Premier ministre du gouvernement dans lequel j’ai fait mes premiers pas comme ministre, ce qui rend malaisé un jugement de valeur de ma part sur lui mais la polémique autour des contre-propositions du Rassemblement de l’opposition qu’il pilote aux résolutions du Dialogue tenu à l’initiative du président Kabila ramène à la surface une expérience dont il me faut témoigner.

    Cette polémique m’a rappelé les circonstances du départ de mon parti de l’Alliance avec l’Union sacrée de l’opposition qu’animait M. Tshisekedi en 1995. Désigné par ce dernier avec quatre collègues pour accompagner son alter ego, Kibassa Maliba, à une négociation avec Mobutu à Gbadolite en vue de son retour à la Primature, je l’entendis nous faire porter peu après, et de manière fallacieuse, la responsabilité de cette initiative (« je ne les ai pas mandatés. Interpellez-les ! ») lors d’un meeting alors qu’il nous avait chaleureusement félicité en sa résidence à notre retour quelques jours avant que Mobutu ne lui fasse faux bond. Pris à partie par ses lieutenants, nous n’échappâmes au lynchage que grâce à la garde civile.

    Vingt ans après, cette polémique illustre que rien n’a changé : M. Tshisekedi est resté l’homme qui crée des incidents lorsqu’il veut accéder aux affaires, les crée lorsqu’il y accède et continue de les créer lorsqu’il n’y arrive pas ou en est évincé. Son intransigeance prend appui sur le respect de la Constitution. Mais son action juxtaposée aux différentes constitutions de la RDC démontre le contraire : en 1960, il avait rejoint la sécession sud-kasaïenne, en violation de la loi fondamentale. Le 14 septembre 1960, il intègre le collège des Commissaires généraux, premier coup d’État contre le gouvernement Lumumba. Lorsque le 24 novembre 1965, Mobutu opère un deuxième coup et suspend la Constitution, il entre dans son gouvernement.

    Ses quatre passages éphémères à la tête de l’exécutif entre 1991 et 1997 seront caractérisés par des controverses futiles et souvent stériles

    Dès 1967, il est parmi les fondateurs du parti MPR de Mobutu qui le charge de rédiger une nouvelle Constitution limitant le nombre des partis autorisés au Congo à deux. Seulement, lorsque des lumumbistes tentent de formaliser leur parti, ils sont malmenés par les affidés du ministre de l’Intérieur, Tshisekedi. Le MPR se muera en 1974 en Parti-État.

    Ses premières dissensions avec Mobutu en 1980 sont une révolution de palais (lettre des 13 Parlementaires). L’UDPS est créée en 1982.

    Début 1990, le monopartisme de 1967 est supprimé par une conférence nationale imposée à Mobutu par le vent de l’Histoire. Des personnalités comme M. Tshisekedi ont certes contribué à cette déconstruction de l’autocratie, mais le processus de démocratisation a souffert d’une certaine irrationalité de son action. Alors que Mobutu, coincé par des conférenciers survoltés avait avalisé son accès à la tête du gouvernement, ses quatre passages éphémères à la tête de l’exécutif entre 1991 et 1997, seront caractérisés par des controverses futiles et souvent stériles.

    Chef du gouvernement, il plaide pour la suspension de l’aide extérieure, incite aux pillages par une démonétisation irréfléchie des billets de banques perçus comme solde par les militaires, paralyse l’économie par des « villes mortes » pour un oui ou un non dans ses relations tumultueuses avec Mobutu, se lance dans une guerre de clans dans son parti, diabolise ses alliés (Ileo, Kengo) ainsi que les « facilitateurs » (Mgr Monsengwo, l’Algérien Brahimi, le Sénégalais Abdoulaye Wade).

    Par la suite, après avoir soutenu l’AFDL de Mzee Kabila pendant la lutte armée contre Mobutu, il va la combattre pour ne l’avoir pas rétabli au poste de 1er ministre.

    Son parti se complaît dans le concept de « légitimité naturelle » : tout contradicteur en est « auto-éjecté ».

    En 2003, M. Tshisekedi avait refusé le poste de vice-président de la République lui proposé par l’accord de Sun City. Il voulait le top job. «Vous me voyez, moi, représenter le petit Kabila à l’étranger ? », aurait-il dit au médiateur sud africain. Il empêchera son parti d’entrer dans les institutions d’accompagnement de la transition tout en se plaignant d’en avoir été exclu. Il a préféré camper dans la posture du défenseur des élections qu’il boycottera en 2005 (référendum) et 2006.

    Il est permis de douter d’un apport positif quelconque du chef de l’UDPS à la recherche d’une solution heureuse à la crise congolaise actuelle

    À la surprise générale, et sans la moindre explication, il décidera de la participation de son parti au cycle électoral de 2011, et s’autoproclamera vainqueur de la présidentielle. Les résultats le donnant perdant, il déclare : «C’est moi qui suis de loin le vainqueur de ces élections. Dans les 75 % ! » (…) Contre 28, 27 ou 30 % de Kabila». Mais le compte dépasse les 100 % !

    Dans la perspective du troisième cycle électoral 2016, en plaidant pour un régime « spécial », il s’inscrit encore dans l’inconstitutionnalité, les articles 70, 103 et 105 de la Constitution excluant tout vide juridique pour conforter la notion de continuité de l’ordre institutionnel pour toutes les institutions à mandat électif.

    Vu ce qui précède, il est permis de douter d’un apport positif quelconque du chef de l’UDPS à la recherche d’une solution heureuse à la crise congolaise actuelle.

    Jeune Afrique- Lambert Mende Omalanga

  • Le film “l’Homme qui répare les femmes” définitivement interdit en RDC

    Le film “l’Homme qui répare les femmes” définitivement interdit en RDC

    Lambert_Mende-Le documentaire du belge Thierry Michel est consacré au combat du gynécologue congolais Denis Mukwege en faveur de milliers de femmes violées dans l’est de la RDC.

    Le gouvernement Congolais maintient sa décision d’interdire la diffusion en RDC du film “l’Homme qui répare les femmes” consacré au combat du gynécologue congolais Denis Mukwege en faveur de milliers de femmes violées dans l’est du pays.

    Selon le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, la commission mise en place pour analyser le contenu de ce documentaire consacré à Denis Mukwege a arrêté de travailler suite à des menaces et des propos discourtois du réalisateur Thierry Michel à l’endroit du Ministre de la communication et médias.

    Lambert Mende, porte parole du gouvernement de RDC


    Lambert Mende, souligne que la décision du gouvernement est irréversible.Joint à Bruxelles par VOA Afrique, Thierry Michel rejette ces accusations.”C’est de la pure fiction”, dit-il, parlant de ces menaces qu’il aurait proférées à l’endroit du ministre Mende.

    Le réalisateur Thierry Michel au micro de Bagassi Koura


    Les autorités congolaises avaient déjà annoncé le 2 septembre l’interdiction de diffuser le film en arguant que ce documentaire, récompensé par plusieurs prix internationaux, témoigne d’une “volonté manifeste de nuire” à l’armée congolaise et de “salir” son image.

    VOA