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  • RDC : démarrage retardé des travaux d’Inga II

    RDC : démarrage retardé des travaux d’Inga II

    Barrage d'Inga-L‘institution financière évoque cependant un nouveau retard dans ce projet en gestation depuis plus de dix ans.

    “Normalement, le démarrage des travaux pourrait être en 2017”, a déclaré le directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC, Ahmadou Moustapha Ndiaye, lors d’une conférence de presse à Kinshasa.

    La date doit cependant être prise “avec beaucoup de précaution parce qu’il y a encore énormément de questions techniques à résoudre”, a ajouté M. Ndiaye, dont l’organisation a débloqué 73 millions de dollars en 2014 pour soutenir la construction de cette extension des deux premières centrales électriques construites sur le site des chutes d’Inga, sur le fleuve Congo, à environ 250 km au sud-ouest de Kinshasa.

    La Banque mondiale avait estimé en mars 2014 que les travaux du nouvel ensemble, baptisé Inga III, pourraient commencer vers la fin 2016, soit avec près d’un an de retard par rapport aux prévisions du gouvernement.

    La Banque, a rappelé M. Ndiaye, fournit actuellement une “assistance technique pour appuyer le gouvernement dans les études techniques de faisabilité” du projet, auquel est également associée la Banque africaine de développement.

    “Au cours des derniers mois il y avait quelque retard dans l’état d’avancement de ce projet, mais depuis le mois de janvier […] il y a des décisions qui ont été prises par le gouvernement pour renforcer la gouvernance”, a-t-il ajouté, “il y a une nouvelle dynamique qui s’est créée, ce qui nous rend un peu plus optimistes”.

    “Nous espérons que le dossier d’appel d’offres sera lancé très bientôt. Il y a des questions techniques qui doivent être résolues. Il y a aussi des questions d’ordre réglementaire telle que la loi sur Inga qui doit être soumise au Parlement”, a-t-il encore déclaré.

    Selon les plans du gouvernement, Inga III doit permettre à la RDC de produire 4.800 MW supplémentaires, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires de troisième génération.

    Avec AFP

  • RDC: l’affaire de la fosse commune de Maluku prend de l’ampleur

    RDC: l’affaire de la fosse commune de Maluku prend de l’ampleur

    FOSSE COMMUNE-C’est une affaire qui prend de l’ampleur à Kinshasa celle de la «fosse commune de Maluku». Plus de 400 personnes ont été inhumées de nuit dans un cimetière situé à plus de 100 km de la capitale. Les autorités congolaises confirment avoir enterré 424 personnes de nuit le 19 mars dernier, mais il s’agirait selon elles d’indigents et de bébés mort-nés, et non des victimes des manifestations de janvier dernier, comme s’en inquiètent certaines organisations de la société civile.

    C’est un tas de sable entouré d’herbes hautes. Pour le trouver, il faut faire plus de 100 km par la route et suivre une petite piste. C’est là que, derrière un cimetière, on tombe sur un grand carré de terre fraîchement retourné. Aucune croix, ni aucune pierre tombale. Une fosse commune qui aurait pu passer totalement inaperçue, s’il n’y avait pas eu autant de témoignages d’habitants pour la signaler.

    D’ailleurs, dans les environs, nombreux sont ceux qui disent avoir vu vers 4h du matin, des camions recouverts de bâches en plastique. Les personnes qui ont entrepris de les décharger leur auraient dit qu’il s’agissait de cadavres et demandé à ceux qui passaient par là de s’éloigner du fait de l’odeur très forte de corps en putréfaction.

    Une femme qui revient des champs juste à côté raconte ce qu’elle a vu : « Il était 4h et il y avait beaucoup de cadavres dans des sacs en plastique. On les a enterrés ici, on les a déversés tous dans une même fosse ». Une autre femme un plateau d’ignames et de légumes sur la tête témoigne : « Je n’ai pas vu les corps, mais lorsqu’ils sont arrivés ils nous ont dit que ce sont des cadavres en état de décomposition et qu’il ne fallait pas s’approcher du fait de l’odeur malsaine ».

    Les autorités sommées de s’expliquer la semaine dernière ont confirmé que 424 corps ont été enterrés là. Des indigents, des corps non réclamés, mais aussi 300 mort-nés, selon le ministère de l’Intérieur.

    Mais à Maluku cette version des faits ne convainc pas : « Pourquoi enterrer la nuit entre 2h et 4h du matin ? Et d’ailleurs en voyant ces corps je ne pense pas que ce soit des bébés ou des fausses-couches », s’interroge un habitant.

    Aucun élément par contre n’a été donné sur l’identité de ces corps ou le choix de ce site. Mais depuis la semaine dernière, les autorités congolaises ont elles-mêmes ouvert deux enquêtes : l’une militaire et l’autre civile. Lundi, des magistrats militaires se sont rendus sur le site pour interroger des habitants. Une équipe de la police scientifique était aussi sur place.

    Une partie de la société civile s’inquiète que les corps de personnes tuées au cours des manifestations de l’opposition en janvier – dont certaines familles n’ont pas récupéré les corps – se trouvent dans cette fosse. Le ministère de l’Intérieur dément, mais le doute persiste dans la population et pour les organisations de protection des droits de l’homme.

    Human Rights Watch réclame une enquête indépendante et crédible. Les autorités congolaises doivent maintenant décider si elles vont ou non exhumer ces corps pour faire toute la lumière sur cette étrange fosse commune. Au nom du gouvernement, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab s’est déjà engagé à autoriser l’exhumation de ces corps pour les besoins de l’enquête si la demande devait lui être faite.

    (RFI)

  • RDC : la province du Katanga reste secouée par le cholera

    RDC : la province du Katanga reste secouée par le cholera

    cholera— Malgré les efforts consentis par la communauté humanitaire et les autorités locales, la province du Katanga, dans le sud de la RD Congo, reste secouée par le cholera, où plus de 840 personnes sont mortes entre 2012 à 2014, rapporte une note d’information du Bureau de la coordination des Affaires humanitaire (OCHA) publié jeudi.

    “Dans la province minière du Katanga, le choléra fait des ravages. De 2012 à 2014, plus de 31.370 cas ont été enregistrés dans la province, 843 personnes en sont mortes durant la période”, indique le même rapport.

    “En 2013, la seule province avait enregistré deux fois plus de cas de choléra que toutes les autres provinces de la RDC réunies”, selon le rapport.

    En 2006, une étude menée par un professeur congolais1 a identifié huit villes de l’est de la RDC comme zones sources de choléra. Cette enquête notait que la majorité de ces foyers était située en bordure des lacs.

    Cette étude a conduit à l’élaboration du Plan national 2 d’élimination du choléra. Sept ans plus tard, le choléra est installé durablement comme priorité sanitaire.

    (Xinhua)
  • LE DECOUPAGE TERRITORIAL DU KATANGA EN 4 : CONDITIONS DE SA REUSSITE AU DELA D’UN SCEPTICISME AFFICHE

    LE DECOUPAGE TERRITORIAL DU KATANGA EN 4 : CONDITIONS DE SA REUSSITE AU DELA D’UN SCEPTICISME AFFICHE

    Nouvelle carte RDC-I. PRELIMINAIRES
    Comme un fleuve irrigué par de nombreux affluents, voilà plus de neuf ans  que l’on entend des voix s’élever pour ou contre le « découpage territorial », rappelant l’époque de la tour de Babel  avec son cortège de divisions et d’incompréhensions. Cette cacophonie s’est intensifiée depuis la récente  promulgation de la loi de programmation n° 15/004 du 28 février 2015 déterminant les modalités d’installation de nouvelle s provinces.
    En effet, à la faveur de la révision constitutionnelle sanctionnée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011, l’article 226 de la Constitution fut modifié dans le sens de la suppression du délai constitutionnel initial, laissant au législateur le soin d’adopter une loi de programmation déterminant les modalités d’installation de ces nouvelles provinces.
    Ladite loi de programmation – tant attendu – a pour objet la mise en application  de la volonté du peuple congolais. Elle fixe un nouveau calendrier d’installation des provinces qui est conçu en deux phases : la première concerne la Ville de Kinshasa et les quatre provinces actuelles non démembrées ; la seconde, dont la durée ne peut excéder cent vingt jours à dater de la mise en place des commissions, concerne les autres provinces dont le Haut- Lomami, le Haut- Katanga, le Lualaba et le Tanganyika issues de la province du  Katanga.
    Cette loi définit également les actions à entreprendre en vue de la mise en place effective de ces provinces, parmi lesquelles la désignation des membres de la commission, par le décret du Premier Ministre, chargés d’effectuer des tâches spécifiques notamment,  d’établissement de l’actif et du passif des anciennes provinces.
    En optant pour la « décentralisation », la République Démocratique du Congo (RDC) n’innove pas. Plusieurs pays africains l’ont opté à la suite des crises économiques, sociales et/ou politiques qu’ils ont connu. La décentralisation est souvent perçue comme la panacée pour relever toute une série de défis en matière de développement: reconstruire l’État, combattre la corruption, restaurer la confiance dans le gouvernement, promouvoir des formes de gouvernance plus participatives et lutter contre la pauvreté. En pratique, les choses sont loin d’être aussi simples si, pour d’aucuns, la décentralisation est intrinsèquement une bonne chose à laquelle il convient d’avoir recours en toutes circonstances, il existe cependant un courant de scepticisme important et la RDC ne fait pas exception.
    C’est pourquoi il sied de réfléchir sur les conditions de sa réussite !
    II. AU DELA DES PESANTEURS ET SCEPTICISME AFFICHES
    Depuis que la décentralisation fut introduite dans la Constitution, sa matérialisation en RDC n’a cessée de  rencontrer des pesanteurs qui font que l’urgence de l’application de cette politique fut diversement appréciée. Pour nous en convaincre, nous faisons recours à la situation de la province du Katanga. En effet, au terme de l’article 2 de la Constitution, la RDC compte 25 provinces et la ville de Kinshasa, contre 10 provinces et la capitale actuellement. En clair, il sera procédé au découpage territorial. À ce sujet, le Katanga qui éclate en quatre provinces : le Haut- Lomami, le Haut- Katanga, le Lualaba et le Tanganika. Mais l’on a assisté au chapelet des pétitions et des contre-pétitions sur le découpage ou non du Katanga, lettres ouvertes et prises de position confuses. Tous les coups furent permis.  Certains opérateurs politiques soutenant mordicus le processus compte tenu de leur attachement à de sentiments tribaux et/ou ethniques. Par contre ceux qui sont en défaveur de la décision craignent de perdre certains avantages.
    Au-delà de toutes ces positions, contre-positions, peurs et cauchemars sur le découpage territorial au Katanga, il est impérieux que les antagonistes aient présent à l’esprit que la RDC est un « Etat uni et Indivisible» et la décentralisation, d’essence constitutionnelle soit-elle, n’est pas synonyme de fédéralisme, encore moins de confédéralisme. La ligne de démarcation mérite d’être rapidement tracée…
    Ainsi, nous soutenons qu’il ne s’agit plus de décider si le découpage  territorial  est une option, ou de ne pas la voir franchir l’étape du stade initial, mais plutôt de savoir comment le mettre en œuvre dans la pratique pour qu’il puisse réaliser les objectifs qu’il s’est fixés en assurant à la fois la stabilité, l’efficacité de l’Etat ainsi que les libertés démocratiques créatrices d’idées et de progrès. Ainsi, la RDC a pris un tournant décisif dans le mode de gouvernance de ses provinces puisque les principes de l’Etat central fortement décentralisé ont été précisés comme fil conducteur pour le fonctionnement des institutions.
    L’on doit effacer les peurs d’être chassés dans telle ou telle autre contrée ou d’aller obligatoirement résider ou travailler uniquement dans sa province dite d’origine car, tout congolais a le droit de s’établir partout ou il veut et personne ne pourra le lui en priver sans violer la Constitution et les droits fondamentaux. Pour ce faire, ayons tout simplement à l’esprit l’idée que  la décentralisation est juridiquement un mode d’organisation des pouvoirs publics. C’est le transfert de certaines compétences de l’Etat à des collectivités territoriales, autonomes financièrement et juridiquement du pouvoir central. Mais en réalité, elle est aussi l’affaire de chaque citoyen car elle modifie profondément ses relations avec les pouvoirs publics. TOCQUEVILLE affirmait par exemple que la centralisation administrative n’était propre « qu’à énerver les peuples » car elle tendait « à diminuer parmi eux l’esprit de cité ».
    En RDC, les mutations institutionnelles et socio-politiques attendues doivent être comprises comme un élargissement de la démocratie participative pour stimuler la responsabilisation des acteurs à la base. Dans ce sens, la décentralisation offre non seulement des espoirs d’un renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance locale mais aussi des promesses d’une plus grande efficacité et efficience dans l’offre de services adaptés aux besoins locaux et un cadre adapté pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Toutefois, la décentralisation n’apportera une plus grande efficience dans l’offre des services, une meilleure gouvernance locale et ne contribuera à la réduction de la pauvreté et à la consolidation de la paix sociale seulement si certaines conditions sont remplies.
    III. QUELQUES CONDITIONS POUR UN DECOUPAGE TERRITORIAL REUSSI AU KATANGA ET EN RDC
    3.1. Le respect et la compréhension des textes légaux qui organisent le découpage territorial  par le peuple et ses élus
    La culture démocratique veut qu’après la promulgation de la loi de programmation qui détermine, en application de l’article 226 de la Constitution les modalités d’installation de nouvelles Provinces en RDC et pour le cas d’espèces, qui détermine les quatre provinces qui sont issues de la province du Katanga telles que énumérées à l’article 2 de la Constitution, les frondeurs doivent s’incliner et se mettre au pas. Il leur aussi appartient le droit de mener d’autres démarches légales pour que leurs desideratas soient entendus pour un remembrement ou pour un autre démembrement possible. Cela doit cependant se faire dans  le strict respect des normes.
    L’on entend donc par modalités d’installation de nouvelles Provinces, l’ensemble des opérations à effectuer dans chaque Province selon le calendrier d’installation des nouvelles provinces .
    A ce sujet, l’on doit retenir que l’installation de nouvelles Provinces et de la Ville de Kinshasa se déroule en deux phases dont la première phase concerne les Provinces du Kongo Central, du Maniema, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et la Ville de Kinshasa.  La deuxième phase concerne les Provinces du Bas-Uelé, de l’Equateur, du Haut-Katanga, du Haut-Lomami, du Haut-Uélé, de l’Ituri, du Kasaï, du Kasaï Central, du Kasaï Oriental, du Kwango, du Kwilu, du Lomami, du Lualaba, de Maï-Ndombe, de la Mongala, du Nord-Ubangi, du Sankuru, du Sud-Ubangi, du Tanganyika, de la Tshopo et de la Tshuapa. [ Article 3]
    L’installation des nouvelles provinces issues du Katanga se fait dans les quinze jours suivant la promulgation loi  et pour les besoins de leurs installations, sur proposition du Ministre ayant l’intérieur  dans ses attributions, un Décret délibéré en Conseil des Ministres met en place une Commission par Province à démembrer, ici le Katanga qui comprendra aussi des sous-commissions en vue d’effectuer les opérations relatives à l’installation.
    Composée d’au plus quinze membres à raison de trois membres par sous-commission, la Commission a pour tâches de  :
    – établir l’état des lieux de la Province ;
    – dresser l’actif et le passif de la Province ;
    – repartir, entre les nouvelles Provinces, le patrimoine ainsi que les ressources humaines et financières.
    Il sied donc d’insister sur le respect par l’exécutif national de mettre en place cette commission et que le travail débute sans oublier  l’audit afin de contrer les dissipations et autres manipulations financières et  dissimulations des deniers par les dirigeants sortant !
    3.2. L’avenir du  découpage territorial quand les députés provinciaux demeurent encore acteurs voire actifs
    Dans les trente jours de sa constitution, la Commission présente son rapport des travaux à l’Assemblée provinciale existante qui en prend acte.
    La présentation du rapport par la Commission et sa prise d’acte par l’Assemblée provinciale existante enclenchent le processus d’éclatement de la Province.
    Il sied de nous poser la question de la légitimité et du sérieux des députes provinciaux qui doivent prendre acte du rapport de la commission afin d’enclencher le processus si l’on sait que la plupart desdits députés sont des godillots comme bien élaboré dans notre livre intitulé « Le parlement provincial pour quoi faire ? » . N’est-ce pas laisser cette charge entre les mains de ceux qui ne partagent pas voire ne portent pas la voix du peuple depuis leurs élections par hasard en 2006 ? Pour le cas du Katanga, comment cette institution – Assemblée provinciale – peut-elle enfin se prendre au sérieux et ne pas demeurer sous le dictat de son « speaker » ennemi du découpage territorial quand ses intérêts sont menacés oubliant que le fédéralisme tant prôné n’est pas loin de ce qui se trouve sur le gâteau ?
    Au regard de la loi de programmation, le quinzième jour suivant la présentation du rapport par la Commission et sa prise d’acte par l’Assemblée provinciale existante, chaque Assemblée provinciale de la nouvelle Province se réunit de plein droit en session extraordinaire en vue de :
    1. l’installation du Bureau provisoire dirigé par le doyen d’âge assisté de deux membres les moins âgés ;
    2. la validation des pouvoirs qui vaut pour le reste du mandat à courir.;
    3. l’élaboration et l’adoption du Règlement intérieur ;
    4. l’élection et l’installation du Bureau définitif ;
    5. l’élection du Gouverneur et du Vice-gouverneur de Province, conformément à l’article 168 de la Loi électorale.
    La séance d’ouverture est présidée par le fonctionnaire ayant le grade le plus élevé dans l’administration publique de la nouvelle Province.
    La session extraordinaire prend fin à l’épuisement de l’ordre du jour.
    Lorsqu’une Assemblée provinciale ne se réunit pas dans le délai sans motif valable, le Ministre ayant l’intérieur dans ses attributions la convoque en session extraordinaire. Dans ce cas, la séance d’ouverture est présidée par un délégué du Ministre de l’Intérieur.
    La durée de l’installation effective des institutions provinciales ne peut excéder cent vingt jours à dater de la mise en place des Commissions. Voilà donc qu’il est urgent que la commission soit nommée et mise en place et que le travail se fasse sans délai pour que les députés provinciaux ne se refugient derrière le défaut de commission alors qu’ils doivent cette fois-ci sortir de leurs carcans et devenir des tambourineurs justifiant leur existence par les deux attributions fondamentales qui fondent la compétence de tout parlement : adopter la loi des hommes, et contrôler l’Administration chargée de l’appliquer. Cette double justification répond à la théorie de la séparation des pouvoirs de MONTESQUIEU.  Pourtant, le Parlement provincial du Katanga a fait montre de l’amateurisme ou carrément ce qu’il convient d’appeler « l’analphabétisme parlementaire », « l’incultisme  démocratique », etc.
    Il est certes vrai qu’avec les élections passées, nous avions dans une certaine mesure salué la victoire de la démocratie. Mais, une question demeure : Avons-nous choisi des bons acteurs ? La réponse est bien connue de tous. De plus en plus, nous déplorons amèrement la crise de légitimité que les Parlements provinciaux, institutions pivots de la démocratie – traversent. Au Katanga, le gouvernement provincial dominant l’agenda; la cohabitation entre les deux institutions politiques provinciales basée sur les intérêts égoïstes et mesquins ont engendré une gouvernance provinciale peu transparente démocratiquement, et les citoyens se demandant a quand le bout du tunnel ? Serait-ce par  l’installation des nouvelles provinces ?
    De ce qui précède, l’on est en droit de se demander dans quelles mesures, l’Assemblée provinciale qui doit être le symbole de l’expression démocratique joue-t-elle encore un rôle dans le processus de décision politique de nos démocraties dans les nouvelles provinces? Ainsi, avec le lancement du processus d’installation des nouvelles provinces, il sied que les députés réfléchissent sur leur rôle. Il est temps que le Parlement provincial cherche d’apparaître de plus en plus comme une institution à même de répondre aux attentes démocratiques profondes. Sans être le lieu unique des décisions importantes, le Parlement en est bien souvent la condition nécessaire. Il ne doit plus être  « la chambre d’enregistrement » ou mieux « la caisse de résonance »  que l’on dénonce, mais un acteur incontournable dans un système global de production de la norme : lieu de négociation de la décision finale, tribune d’affrontement des idées, meilleur moyen d’assurer un débat transparent et équilibré. Par ailleurs, le Parlement devra être de plus en plus, notamment dans sa fonction de contrôle, comme un acteur à même de répondre à l’exigence croissante de compte-rendu, constituant ainsi des garanties démocratiques : les Gouvernements  provinciaux des nouvelles provinces issues du Katanga devront agir désormais sous le contrôle effectif des parlementaires.
    3.3. L’implication active des citoyens dans le processus
    Presque tous les débats voire « ébats et émois » sur le découpage en RDC sont faits en l’absence du peuple, le souverain et bénéficiaire primaire. Il est donc important que les citoyens soient au centre du processus par implication active dans le processus. En effet, pour que réussisse la décentralisation, le processus doit être inspiré par l’exigence de la population d’une redéfinition des rapports entre l’État et ses citoyens et non être l’œuvre des calculs politiciens. La population locale doit s’approprier la réforme pour veiller à ce que l’esprit de la décentralisation soit respecté, que les dispositions juridiques formelles reflètent ses préoccupations et les réalités dans lesquelles elle vit et que ces dernières soient appliquées. Pour y parvenir de façon efficace, la population doit acquérir un certain nombre de compétences et d’aptitudes, en particulier une bonne compréhension des textes relatifs à la décentralisation. Les citoyens doivent avoir une meilleure compréhension des enjeux et de la manière dont ils peuvent participer et intervenir efficacement au niveau local dans les processus de prise de décisions qui affectent leur vie et leurs moyens d’existence. Fondamentalement, la population locale doit avoir foi dans les réformes et les opportunités qu’elles offrent, être convaincue qu’elle est capable de jouer un rôle important et demander aux collectivités de lui rendre compte de la gestion des affaires locales.
    Reconnaissons cependant que la réalisation de cette condition est un défi majeur en RDC car le chapelet de la pauvreté et l’analphabétisme, freine la participation active et informée des populations locales. Là où l’information existe, elle apparaît souvent tintée des discours partisanes et de division pour faire échec à la décentralisation.
    3.4. Rendre des entités décentralisées et leurs animateurs capables et compétitifs
    Fort de l’arsenal juridique sur la décentralisation, les collectivités locales doivent assurer des services sociaux et économiques (santé, alimentation en eau, éducation, etc.) sur la base de plans de développement locaux. Elles sont censées s’acquitter de ces services dans la concertation et l’équité, en veillant à la pleine participation des communautés qui relèvent de leur autorité. L’une des raisons principales de la décentralisation est d’accroître l’efficience et l’efficacité générales en permettant aux collectivités locales de renforcer leur sensibilité, leur responsabilité à l’égard des citoyens et l’efficacité de la production et de la fourniture de services. Ainsi, le processus de décentralisation est essentiel pour que les instances locales puissent jouer un rôle actif et important en termes de gouvernance locale.
    À court terme, le succès de la décentralisation dépend largement de la mesure dans laquelle la population locale constate qu’elle apporte des avantages tangibles. Étant donnés les niveaux de pauvreté actuels, cette population, qui perçoit les principes de la gouvernance démocratique comme essentiels à l’expression de ses initiatives, veut aussi voir mises en œuvre des mesures concrètes susceptibles de résoudre ses problèmes quotidiens : Installations sanitaires et éducatives inadaptées, alimentation en eau insuffisante, manque d’opportunités en matière d’emploi, de débouchés commerciaux et d’investissement, routes impraticables voire inexistantes, etc. Si les collectivités locales ne peuvent répondre à ces questions, cela compromettra gravement leur légitimité et la possibilité d’opérer des changements structurels dans le mode de gestion des affaires locales.
    Il sera aussi essentiel de renforcer les capacités des autorités locales pour répondre aux défis de la « décentralisation- découpage » et leur permettre d’agir en adoptant une démarche participative, transparente et durable pour réussir à gagner la confiance et la reconnaissance de la population locale, et, à terme, développer et renforcer leur autonomie financière. Reconnaissons cependant, que cela ne sera pas que facile.
    3.5. Fournir un cadre institutionnel favorable qui donne l’autorité et les pouvoirs de décision au niveau local.
    Les textes légaux sur la décentralisation permettent la création des entités territoriales légalement reconnues, dotées d’un budget et d’un personnel propre, ainsi que des pouvoirs de décision sur un éventail de domaines relevant directement de leur compétence. Le principe de subsidiarité et la nécessité de faire en sorte que le transfert de responsabilités s’accompagne d’un transfert simultané de ressources sont reconnus. Toutefois, dans la pratique, cet engagement politique en faveur d’un transfert de compétences connaît des embûches en RDC qu’il faille élaguer au plus tôt. De surcroît, l’absence d’un pouvoir effectif des collectivités locales sur le contrôle de leurs ressources financières compromettra leur viabilité économique et nuira à la légitimité du processus de décentralisation aux yeux de la population locale. Il appert donc nécessaire que tous les boulons d’étranglement du processus de décentralisation soient réellement supprimés afin que renaisse la RDC de ses cendres comme le phénix. Ce n’est donc pas un problème de moyens mais de volonté et vision managériale. Quelles garanties avons-nous qu’en réduisant les provinces de onze a une, la RDC serait nantie en infrastructures et que la misère cesserait ? Aucune et l’on fausserait les prémisses !
    IV. En guise de conclusion !
    Que conclure, sauf affirmer qu’au delà des inquiétudes politiciennes plutôt que citoyennes, il ne nous reste qu’à affirmer que découpage territorial du Katanga – en quatre nouvelles provinces – réussi constituera une réforme politique mettant les élus locaux au défi de répondre aux demandes des populations.
    Il permettra de mettre en relation directe le besoin social tel qu’il est vécu par le citoyen et la décision politique qui lui répond. Il autorisera alors non seulement une réforme de l’Etat par la déconcentration de ses moyens et la réduction de son périmètre d’intervention. Un véritable processus de reconstruction de l’Etat pourrait ainsi être amorcé en s’appuyant sur les communautés de base et les entités décentralisées. Cela est d’autant vrai car, l’espace local constitue, en effet, le lieu d’ancrage de la citoyenneté, le maillon initial des liens sociaux et la base du « vouloir vivre collectif ». Pour cette raison, il est impérieux de favoriser l’émergence d’entités fortes au plus près des préoccupations des citoyens. Mais une gouvernance locale ne peut être efficace que si les relations avec les autres niveaux de pouvoir sont prises en compte, donnant lieu à des échanges, à des négociations et à des actions de coopération. Comme qui dirait l’unité dans la diversité et non dans l’adversité !
    D’ou l’importance des actions à entreprendre pour un découpage territorial réussi et la loi sous examen est explicite quand elle affirme  à son article 10 : «  …dès l’installation de nouvelles Provinces, le Gouvernement de la République initie, en concertation avec les autorités provinciales, un programme d’équipement, de réhabilitation et de construction des infrastructures nécessaires au fonctionnement de nouvelles provinces. Il prévoit, sur une période de cinq ans, un budget pluriannuel d’investissement destiné au financement des travaux prioritaires de nouvelles Provinces. Il procède annuellement à une évaluation des travaux réalisés dans le cadre du programme …. Le rapport d’évaluation de ces travaux est présenté, à chaque session budgétaire, à l’Assemblée Nationale et au Sénat… ».
    Toutefois, pour prévenir les risques d’iniquité territoriale, de dilution des responsabilités et des compétences, l’instauration d’une démocratie locale doit être assortie de politiques complémentaires (renforcement des capacités, déconcentration des services de l’Etat, aménagement du territoire…) auxquelles tous les Congolais devront contribuer.
    Au finish, retenons qu’ « il n’y a rien de plus puissant qu’une idée dont le temps est venu ». Cette observation de Victor Hugo semble pouvoir avec modestie être appliquée à cette contribution pour une découpage territorial réussi au Katanga et partant en RDC.

     

    Dr. Joseph Yav
    ———————-
    – Avocat / Attorney at Law
    – Consultant
    – Professor (University of Lubumbashi:DRC)
  • APRÈS 58 ANS DE CARRIÈRE GLORIEUSE : LUTUMBA SIMARO ABANDONNE LA GUITARE !

    APRÈS 58 ANS DE CARRIÈRE GLORIEUSE : LUTUMBA SIMARO ABANDONNE LA GUITARE !

    Lutumba-Lutumba Simaro Masiya a décidé de se retirer de la scène musicale, après 58 ans de carrière glorieuse. L’annonce a été faite par son Manager, au cours d’un entretien téléphonique avec la rédaction du quotidien kinois, La Prospérité.

    Pour Willy Tafar, deux raisons principales poussent l’artiste à mettre fin à la musique. Le vieux est fatigué, vu le poids de l’âge qui est aussi avancé, a-t-il déclaré, en justifiant la raison première.

    Lutumba Simaro séjourne au pays, depuis deux semaines après un séjour médical de trois mois en France où il a été évacué d’urgence pour le problème de santé. Dès son retour, le leader de l’orchestre BANA OK ramène un bulletin de santé sur lequel le médecin proscrit tout travail devant entraîner la fatigue supplémentaire. Surtout de ne plus se tenir debout pendant très longue temps ou encore moins, de faire une longue distance à pied.

    Il faut noter que le 19 mars de cette année, la légende vivante de la rumba congolaise va totaliser 77 ans d’âge. A cette occasion, apprend-on, il envisage annoncer officiellement, la fin de sa carrière musicale active, à ses fanatiques. Toutefois, l’auteur de la célèbre chanson « Ebalé ya Zaïre » est obligé de le faire parce que son médecin traitant l’attend de nouveau à Paris pour le contrôle.

    En principe, le Poète devait passer sa convalescence à l’Hexagone. Or, cela a été impossible à cause de son visa de séjour qui était déjà arrivé à sa fin. D’où, il a été obligé de regagner le pays pour négocier avec l’Ambassade de France à Kinshasa, une prolongation de visa. C’est après que le Vieux Simaro pourrait alors voler de nouveau, pour le pays de Gaules afin de continuer à subir l’encadrement médical, grâce aux soins appropriés.

    «Ma Prière» : la dernière griffe du Poète !

    Rappelons que le doyen guitariste souffre de problèmes de jambes et autres douleurs cardiaques.

    Qu’à cela ne tienne, il ne jure que sur la sortie de son nouvel album « Ma Prière » qui semble être sa dernière signature sur le marché de disques. Cette compilation musicale sera constituée de six chansons, à savoir : «Ma prière», «Papa Yav», «Maria Victoria», «Toto», «In Memoriam Laurette» et «Okozua ya wapi».

    Né en 1938 à Kinshasa, Simaro est un auteur compositeur chevronné. Il a servi la nation congolaise à travers sa guitare et ses compositions de haute facture. Certaines chansons du Poète ont la valeur d’un livre de la vie, d’un patrimoine national. C’est en 1958 que Simon Lutumba dit Simaro Masiya a débuté professionnellement sa carrière à la guitare rythmique dans l’Orchestre Micra Jazz.

    Un an plus tard, il rejoint le Congo Jazz de Gérard Madiata avec lequel il enregistre «Simarocca». Quelques années après, il sera sollicité par Grand Maître Franco Luambo Makiadi pour renforcer l’orchestration de l’OK Jazz. Ainsi, est-il devenu bras droit de Franco jusqu’à sa mort, décédé en octobre 1989.

    Après la mort de son maître, il fonde en 1994, il avait fondé le groupe BANA OK en compagnie de Josky Kiambukuta, Ndombe Opetum et les autres. Jusqu’à preuve du contraire, Lutumba reste le Président de cette formation musicale, malgré la dégradation lente mais sûre de son état de santé.

    (Source: Facebook)

  • RDC : Festival Amani ou chanter pour la paix dans les Grands Lacs

    RDC : Festival Amani ou chanter pour la paix dans les Grands Lacs

    Musique: Le bayuda du Congo au Festival « Africafestival hertme »-Du 13 au 15 février, la ville de Goma, dans l’est de la RDC abrite pour la deuxième année consécutive le Festival Amani. Un rendez-vous culturel qui se veut “une des étapes vers la paix” dans la région des Grands Lacs. Plus de 33 000 festivaliers sont attendus. Mais aussi des artistes de la région et du continent.

    Après le succès de sa première édition organisée à Goma en février 2014, le Festival Amani revient dans la capitale du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Pendant trois jours no stop, du 13 au 15 février, 33 000 festivaliers y sont attendus. Avec un seul mot d’ordre : “Danser pour changer, chanter pour la paix.”

    Derrière l’aspect manifestement festif de l’événement, les organisateurs du Festival Amani cherchent en effet à “établir un climat de dialogue entre les artistes et la population” des Grands Lacs. Une région marquée par deux décennies de violences et de conflits armés !

    Jeune Afrique
  • Sida : ” la RDC parmi les mauvais élèves”

    Sida : ” la RDC parmi les mauvais élèves”

    Ruban-SIDA-Selon Médecins Sans Frontières, plus de 80 % des personnes atteintes du virus du Sida en RDC n’ont pas accès aux soins dont ils ont besoin.
    L’ONG estime que le gouvernement et les bailleurs de fond ne tiennent pas leurs engagements.
    Une situation qui d’après MSF, place la RDC parmi les mauvais élèves de la lutte contre le VIH en Afrique.
    Si les médicaments antirétroviraux sont en principe gratuits, la réalité est tout autre.
    Les patients doivent débourser de l’argent pour leur dépistage et leur traitement.
    Dans un pays où plus de la moitié de la population vit avec moins d’un dollar par jour, souvent les patients sont obligés de faire un choix douloureux : soit payer pour leur traitement soit acheter à manger.
    Selon les chiffres officiels, le taux de prévalence du SIDA est de 1,2 % en RDC : un chiffre relativement bas, comparé à celui de pays comme la Namibie, où la prévalence est dix fois plus élevée.
    Mais d’après une source proche du programme national de lutte contre le SIDA en RDC, les conclusions de Médecins Sans Frontières sont ‘’volontairement alarmistes et les chiffres largement surévalués.’’

    BBC