FOOTBALL : Focus sur le Borussia Dortmund, actuel leader du championnat d’Allemagne et premier de son groupe de Ligue des Champions.
Avec Lucien Favre et sa bande de jeunes, le club semble avoir retrouvé l’âme offensive et spectaculaire de l’époque Jurgen Klopp.
L’Allemagne et l’Europe sont sous le charme.
FOOTBALL : Entretien avec Javier Aguirre, le sélectionneur de l’équipe d’Egypte. Trois mois après sa prise de fonctions, le Mexicain évoque ses premiers pas à la tête des Pharaons.
CYCLISME : Retour sur la présentation du Tour de France 2019, une 106ème édition particulièrement montagneuse.
CYCLISME : Le point sur la 31ème édition du Tour du Faso, avec notre envoyé spécial, Eric Chaurin.
HANDBALL : A la veille de la finale du championnat d’Afrique des Clubs Champions, à Abidjan, focus sur les frères ennemis du Caire, le Zamalek et Al-Ahly.
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Toute l’actualité sportive du week-end
FOOTBALL : Un clasico tout sauf classique en Espagne. Le FC Barcelone et le Real Madrid s’affrontent au Camp Nou. Mais cette fois, ni Messi, ni Cristiano Ronaldo ne sont sur la pelouse. Retour sur ce match avec François David.
FOOTBALL : Hasard (…)
Publié le 27-10-2018 Modifié le 27-10-2018 à 21:55
Le Sénégalais a inscrit ses 49e et 50e buts dans le célèbre championnat anglais samedi avec Liverpool face à Cardiff City lors de la 10e journée (4-1). A 26 ans, l’attaquant international entre dans le cercle restreint des joueurs africains à avoir atteint cette barre symbolique des 50 buts. Et s’il maintient son rythme, Sadio Mané peut espérer titiller le record de l’Ivoirien Didier Drogba.
Liverpool s’est provisoirement emparé de la tête du championnat d’Angleterre ce samedi 27 octobre en signant une victoire nette face à Cardiff City (4-1). L’Egyptien Mohamed Salah a ouvert le score, mais le grand homme du jour s’appelle Sadio Mané, auteur d’un doublé, avec un tir puissant du gauche et un ballon piqué du droit (le dernier but des Reds a été inscrit par le Suisse Xherdan Shaqiri). Cette 10e journée de la saison 2018-2019 a une saveur particulière pour l’attaquant. Le voilà désormais à 50 buts inscrits en Premier League : 21 avec Southampton entre 2014 et 2016, et 29 avec Liverpool depuis 2016.
Sadio Mané est le 7e joueur africain a atteindre la barre des 50 buts dans l’élite anglaise, et le premier Sénégalais. Au début du printemps dernier, il avait déjà égalé puis dépassé le précédent record établi par son compatriote Demba Ba (43 buts en 99 matches avec West Ham, Newcastle et Chelsea). Six joueurs africains de trois nationalités différentes le devancent pour l’instant au nombre de buts.
Sa moyenne est semblable aux cadors Yakubu, Adebayor et Drogba
Les Nigérians Efan Ekoku et Nwankwo Kanu sont les prochains joueurs que Sadio Mané peut espérer dépasser dans un avenir proche; le premier a inscrit 53 buts en Premier League (en 160 matches avec Wimbledon et Norwich City), le second 54 (en 273 matches avec Arsenal, West Bromwich Albion et Portsmouth). La 4e meilleure marque africaine est détenue par Yaya Touré, unique milieu de terrain de ce classement. L’Ivoirien a marqué 59 buts en 230 apparitions sous le maillot de Manchester City.
Pour atteindre le trio de tête, Sadio Mané va devoir persévérer sur le rythme qu’il imprime depuis plus de quatre ans maintenant. Le Nigérian Yakubu Aiyegbeni, davantage connu sous le nom simple de Yakubu outre-Manche, a marqué 95 buts en 252 matches (Portsmouth, Middlesbrough, Everton, Blackburn Rovers). Le Togolais Emmanuel Adebayor fait mieux avec ses 97 réalisations en 242 matches (Arsenal, Manchester City, Tottenham, Crystal Palace). Et tout en haut trône l’Ivoirien Didier Drogba, unique Africain a avoir dépassé les 100 buts en Premier League. L’Eléphant a trouvé le chemin des filets 104 fois en 254 matches avec Chelsea.
Pour l’instant, Sadio Mané, qui évolue au poste d’ailier gauche à Liverpool, est troisième en terme de moyenne de but: il tourne à 0,378 but par match, ce qui est très légèrement mieux que Yakubu (0,376 but/match) et un peu en-dessous d’Adebayor (0,400 but/match) et de Drogba (0,409 but/match). Le défi est alléchant pour celui qui a pris cet été le numéro 10, anciennement propriété du Brésilien Philippe Coutinho chez les Scousers.
Une première depuis onze ans. La Liga s’apprête à vivre son premier clasico depuis 2007 sans la présence d’au moins l’un des deux meilleurs joueurs du monde, Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo.
L’Argentin a le bras fracturé et devrait être absent des terrains jusqu’à la mi-novembre. Le Portugais est lui parti en Italie et continue de marquer avec la Juventus Turin. Les deux quintuples Ballon d’or ont marqué de leur empreinte la rivalité entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Messi a inscrit 26 buts lors de ces rencontres si particulières, Ronaldo, 18.
Dimanche à 16 heures, les Madrilènes, malmenés en championnat (7es avec 14 points), devront absolument l’emporter sur la pelouse du leader catalan (1er avec 18 points). Consultant pour BeIN Sports de la Liga, le Franco-Argentin Omar Da Fonseca revient sur ses grands moments de clasico avec Messi et Ronaldo.
7 octobre 2012, Barça-Real : 2-2
« C’est le premier clasico que j’ai commenté en direct. Ce jour-là, Messi et Ronaldo ont chacun inscrit un doublé. C’est d’abord le Madrilène qui avait ouvert le score avant que le Barcelonais n’égalise et ne donne l’avantage à son équipe. Puis, l’égalisation finale était venue de Ronaldo.
Je me rappelle d’une phrase que j’avais sortie sur l’un des buts de M. Messi : “C’est comme la lumière, il y en a qui la rejettent, d’autres qui l’attirent, Messi c’est une centrale nucléaire à lui tout seul.” »
23 mars 2014, Real-Barça : 3-4
« Le Real était premier du championnat et le Barça va s’imposer à Santiago Bernabeu. Messi marque un triplé, dont deux penaltys. Il égalise deux fois et donne ensuite la victoire aux siens. Ronaldo avait lui aussi transformé un penalty [accordé pour une légère faute en dehors de la surface]. C’était le but du 3-2 pour le Real qui n’imaginait pas pouvoirperdre.
Carlo Ancelotti était l’entraîneur du Real, qui a perdu la première place au profit de l’Atletico. Ce match avait fait un bruit énorme. Je me souviens d’un match d’un vertige et d’une énergie superbe. »
2 avril 2016, Barça-Real : 1-2
« C’est le premier clasico de Zinédine Zidane en tant qu’entraîneur. Et le Real s’impose 2 à 1 au Camp Nou. Le Barça est alors invaincu depuis 39 matchs. Benzema marque sur une sorte de retourné acrobatique avant que Ronaldo n’inscrive le but de la victoire en fin de match. Le Portugais célèbre alors en faisant un geste vers les supporteurs du Barça : il effectue pour la première fois son petit saut en écartant les deux bras. »
23 mars 2017, Real-Barça : 2-3
« Le Barça va gagner 3-2 au Real Madrid et le troisième but décisif est inscrit par Messi à la 92e minute ! C’est une action magnifique avec Sergi Roberto, puis Suarez qui remise en retrait. Là, Messi marque le but en télédirigeant la balle. Vu le contexte, dans 99 % des cas, un mec normal va te mettre une “frappasse”. Lui parvient à gérer l’émotion, il a le geste juste, il place le ballon subtilement d’une caresse. Il l’offre au filet.
En plus c’était son 500e but. Derrière, il a cette célébration qui a fait parler. Il enlève son maillot et le brandit, stoïque. Ça a été repris par beaucoup [dont Nabil Fekir lors d’un derby contre Saint-Etienne]. Beaucoup ont parlé de chambrage mais il y avait plein de paramètres : c’était son 500e but, il a parlé d’une certaine revanche par rapport une précédente célébration de Ronaldo lors d’un clasico. »
Une absence en forme de délivrance pour les autres
Les nombreux téléspectateurs de l’affiche la plus mondialisée du football seront peut-être orphelins des deux superstars mais d’autres pourraient en profiter. « Les joueurs vont être confrontés à une sorte de délivrance, pronostique Omar Da Fonseca avant de s’expliquer : lorsqu’il y a Messi et Ronaldo, beaucoup sont obnubilés. Il faut leur donner le ballon. Là, le poids du match va être mieux réparti. C’est l’occasion par exemple pour Coutinho ou Dembélé de montrer qu’ils peuvent jouer au Barça. Benzema peut vivre aussi un moment clé, justifier qu’il peut faire sans Ronaldo… »
Avec franchise, le consultant reconnaît que cet affrontement presque homérique doit aussi beaucoup aux médias : « On avait tendance à en faire des tonnes sur ces deux-là. On parlait rarement des duels Ramos-Piqué… Je pense que l’enjeu de la rencontre va rester avec son lot de débats passionnels avant, pendant et après. »
Si Messi aura l’occasion de jouer d’autres clasicos, le départ de Ronaldo peut-il lui être néfaste ? La Pulga est-elle orpheline de son meilleur ennemi ? « Il est évident que cette rivalité entre les deux hommes, la grandeur de leur affrontement pendant dix ans, a généré un intérêt et une passion incroyable. Avoir ces deux joueurs, au même moment, dans les deux meilleurs clubs au monde, c’était une chance et un privilège pour le football espagnol et le foot en général, confie-t-il. Individuellement, je ne pense pas qu’ils ressentent l’absence de l’autre. Ils ont une telle volonté d’être le meilleur qu’ils vont poursuivre cet objectif chacun de leur côté. »
Ce n’est certainement pas le match le plus accompli de Lyon cette saison, mais les hommes de Bruno Genesio se contenteront probablement de cette victoire contre Angers. Les Lyonnais sont allés s’imposer 2 à 1 au stade Raymond-Kopa, samedi 27 octobre, mais ils ont encore souffert.
Car Lyon a encore concédé de nombreux tirs. Après en avoir subi 23 contre Nîmes, la semaine passée (victoire 2-0), puis 26 contre Hoffenheim en Ligue des champions, mardi (3-3), Lyon a poursuivi dans la même lignée avec dixtirs concédés rien qu’en première période. Une fois de plus, les Lyonnais peuvent remercier leur gardien Anthony Lopes, auteur de deux arrêts remarquables et son poteau droit qui s’est trouvé sur la trajectoire de la tête de Stéphane Bahoken, sans qui ils ne seraient sous doute pas rentrés aux vestiaires sur un score vierge.
Ils ont aussi pu compter sur Angers qui s’est tiré tout seul une balle dans le pied. Peu après la demi-heure de jeu, Ismaël Traoré (le capitaine et meilleur buteur angevin cette saison) s’est rendu coupable d’un vilain tacle sur Dembélé et a été logiquement exclu.
Lyon marque sur sa première occasion
À 11 contre 10, Lyon a laissé passer l’orage avant de prendre le dessus. C’est sur sa première occasion que le club rhodanien a ouvert le score en milieu de seconde période. Profitant d’une sortie hasardeuse de Ludovic Butelle, Memphis Depay a remis de la tête un centre vers Houssem Aouar qui a pu pousser le ballon au fond du but laissé vide (63e). Les Lyonnais auraient pu doubler la mise dans la foulée, mais Moussa Dembélé, d’abord mis en échec par Ludovic Butelle (66e), puis pris au piège du hors-jeu (69e) n’a pu mettre les siens à l’abri.
L’ancien attaquant du Celtic Glasgow a finalement été décisif un quart d’heure plus tard. Lancé en profondeur, il a eu la lucidité suffisante pour servir Memphis Depay, seul dans l’axe, pour que le Néerlandais inscrive le deuxième but lyonnais (86e).
Angers s’est cependant mis à y croire après un coup de tête rageur de Cristian Lopez (88e), au milieu d’une défense lyonnaise apathique (le douzième tir angevin de la rencontre). Alors qu’ils menaient 2-0 quelques secondes plus tôt, les Lyonnais se sont fait peur jusqu’au bout, notamment sur un contre emmené par Cheikh Ndoye à la dernière seconde, mais ils ont finalement tenu pour enchaîner avec une deuxième victoire en championnat après la gifle reçue à Paris début octobre (0-5).
Avec ce succès, Lyon prend provisoirement la quatrième place de la Ligue 1 et met la pression sur ses principaux adversaires dans la course à la deuxième place en ce début de saison : Lille, Montpellier et Marseille.
Publié le 27-10-2018 Modifié le 27-10-2018 à 17:41
Nommé à la tête des Pharaons, à l’issue de la dernière Coupe du monde, le Mexicain Javier Aguirre a rapidement mis l’Egypte sur les bons rails puisqu’ils sont déjà qualifiés pour la CAN 2019. Dans cette interview avec RFI, il se montre très ambitieux pour la prochaine Coupe d’Afrique, persuadé d’avoir une équipe très talentueuse.
RFI: Javier, comment vous êtes-vous retrouvé à entraîner la sélection égyptienne ?
Javier Aguirre: Je m’étais rendu à la Coupe du monde en Russie en tant que consultant de la télévision mexicaine. J’ai été approché par quelques équipes nationales, dont l’Egypte. J’ai vu qu’il y avait des joueurs de qualité, dont beaucoup évoluant à l’étranger. J’ai donc été intéressé, car c’était du sérieux, avec un travail de fond fait par Hector Cuper pendant quatre années. Les bases étaient solides et cela m’a décidé à venir m’installer au Caire.
Vous suiviez cette équipe depuis longtemps ?
J’avoue que non. Je connaissais bien sûr Mohamed Salah, je savais que Zamalek et Al Ahly font partie des meilleurs clubs d’Afrique, qu’ils ont déjà joué contre le Real Madrid ou Barcelone ou dans des compétitions internationales de premier plan, et que forcément ils donnent de l’éclat au championnat égyptien. Mais bon, à part ça, je ne connaissais pas grand-chose… Après, j’ai suivi bien entendu tous leurs matches à la Coupe du monde, j’avais regardé aussi le match de préparation qu’ils avaient disputé contre le Portugal et qu’ils avaient perdu dans les dernières secondes sur un doublé de Cristiano Ronaldo.
Et qu’aviez-vous pensé de cette équipe égyptienne ?
Je l’avais trouvé très bien organisée, avec évidemment la main d’Hector Cuper.
Et à votre arrivée en Egypte vous avez procédé comment ?
Dès le premier mois, j’ai fait une véritable immersion afin de voir le maximum de matches de championnat. Au bout d’un mois, j’avais observé toutes les équipes. J’avais l’impression de ramer contre le courant tellement c’était intense. Mais bon, je m’y suis mis rapidement.
Et qu’est-ce qui vous a étonné le plus dans cette découverte du football égyptien ?
En premier, très sincèrement, la qualité individuelle. D’ailleurs, les dirigeants de la Fédération m’ont dit qu’ils m’avaient choisi parce que le football mexicain leur semble très proche du football égyptien. Et c’est vrai. La qualité des joueurs, la discipline tactique présente bien des similitudes entre les deux pays et ça a été une agréable surprise pour moi. Les joueurs égyptiens sont très talentueux.
Vous avez eu l’occasion de parler avec Hector Cuper après son départ ?
Oui. C’est normal, entre entraîneurs, on a l’habitude de partager des informations et d’échanger entre nous. J’ai appelé Hector et il a répondu à mes questions avec beaucoup de gentillesse.
Vous avez parlé de Mohamed Salah… Quelle est son influence dans l’équipe d’Egypte?
C’est tout simplement la référence absolue. Quand on parle de l’équipe d’Egypte, on pense d’abord à Mohamed Salah. L’année dernière il a véritablement explosé, s’imposant comme le meilleur joueur de Premier League, qui est le meilleur championnat au monde, ou au moins un des trois meilleurs sans aucun doute. Evidemment, ça l’a transformé en idole mondiale, suivie en permanence par les médias de tous les continents. Et son aura a logiquement profité à toute l’équipe. Je ne saurais pas vous dire ce qu’il représente en Egypte car à chaque fois qu’il vient ici, en général une fois par mois, les gens tombent carrément à ses pieds. Il y a foule à chaque fois pour l’apercevoir, que ce soit à l’aéroport ou à la descente du car de l’équipe. C’est un personnage qui a une grande importance dans la société égyptienne. Et il en va de même dans tout le monde arabe et dans le continent africain. C’est un joueur à part. Et il faut reconnaître que Salah assume ce rôle avec beaucoup de naturel et de simplicité, tout en veillant à ne pas sombrer devant tant de sollicitations. Je suppose que des joueurs comme Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo connaissent un peu la même chose, et lorsqu’on a la responsabilité de les accueillir en équipe nationale, il faut veiller à faire très attention pour qu’ils se sentent bien.
Salah a vécu une Coupe du monde difficile après sa blessure en finale de la Ligue des champions, d’autant qu’il a rencontré aussi des problèmes avec sa Fédération. Sa photo avec le leader tchétchène Khadirov a fait beaucoup parler. Est-ce que ces moments pénibles pour Mohamed Salah sont désormais derrière lui?
J’ai tout fait, et je pense avoir réussi, pour que ces problèmes ne nuisent pas à ses performances. C’est un grand professionnel, il sait faire la part des choses. Je suis au courant de tous les problèmes qu’il a connus ces derniers mois, mais ça n’influe pas dans ses performances. En tout cas, à chaque fois qu’il vient avec nous, je le sens très concentré et très impliqué. S’il a, ou s’il a eu, d’autres problèmes en dehors de ce qui nous concerne, il a toujours fait en sorte de ne pas les ramener sur le terrain de jeu.
Salah connaît un début de saison plus difficile que l’année dernière. Est-ce que ça vous inquiète?
Pour n’importe quel joueur, il est difficile de rester tout le temps au top. Il est très dur de marquer 36 buts en Premier League, disputer une Ligue des champions aussi. C’est très éprouvant. Il va falloir faire un suivi très précis de tous les joueurs et pas seulement de Salah, car cette année, la CAN va se dérouler en été, donc en fin de saison. Il nous faudra respecter les obligations fixées par la Fifa concernant le repos des joueurs. Donc attention, ce sera une CAN atypique, en plein été, et ce sera une grosse responsabilité pour le staff technique. Dès que notre qualification a été assurée, nous avons commencé à préparer notre programme de travail afin d’avoir les joueurs dans la meilleure forme possible.
Justement, puisque l’Egypte est déjà qualifiée, que ferez-vous lors des deux dernières journées des éliminatoires ? Allez-vous continuer à travailler avec les titulaires habituels ou allez-vous en profiter pour tester d’autres joueurs ?
Bonne question. J’avoue que je n’ai pas encore la réponse. Nous essayons de conclure des matches amicaux en novembre et en mars. Ce serait l’idéal pour faire jouer des jeunes. Ça nous permettrait de varier, de garder les titulaires pour les matches éliminatoires et les jeunes pour les amicaux. Car on a quelques jeunes qui peuvent très bien rejoindre le groupe habituel.
A la dernière Coupe du monde, on a remarqué qu’aucune équipe africaine n’a franchi le premier tour. Et la création de la nouvelle Ligue des nations en Europe restreint les possibilités pour les équipes africaines de rencontrer les principales nations européennes et donc de progresser. Regrettez-vous cela ?
Bien sûr, car il ne fait aucun doute que le meilleur football du monde est celui pratiqué en Europe. Cette nouvelle compétition limite les possibilités de jouer contre les grandes équipes européennes et il faut se battre pour croiser le Brésil, l’Argentine ou l’Uruguay. Nous avons exposé nos inquiétudes lors de la remise des prix FIFA le mois dernier à Londres car ça rend les choses très compliquées. Et ça nous oblige à chercher d’autres solutions pour continuer à progresser.
Si la CAN 2019, prévue au Cameroun, devait finalement changer de pays d’accueil, le président de la CAF, Ahmad, a évoqué comme possibles pays de substitution le Maroc, l’Afrique du Sud et l’Egypte. Ça vous plairait de jouer la CAN à domicile ?
On sera fixé fin novembre, après une dernière visite d’inspection de la CAF au Cameroun. A ma connaissance, les rumeurs désignent surtout le Maroc. En tout cas, il faudra prendre bien vite une décision définitive car nous serons 24 équipes. Il faut une logistique importante et il semble que le Cameroun a du mal. Mais je préfère rester prudent et ne pas donner l’impression de ne pas vouloir aller au Cameroun. Tant que le Cameroun est le pays hôte, je vais éviter de donner mon avis sur une éventuelle délocalisation.
Vous êtes déjà qualifié mais les éliminatoires ne s’achèveront que fin mars, avec un tirage au sort au plus tôt début avril. Ça vous laissera un peu plus de deux mois pour vous organiser. Ça vous paraît suffisant ?
Vous avez raison. Nous sommes heureux d’avoir déjà notre ticket pour la phase finale. Et le temps sera très serré pour tout organiser : les déplacements, les hôtels, les adversaires. Je ne veux pas dire que c’est désorganisé, car ce retard répondait à une demande généralisée afin d’éviter que le calendrier éliminatoire de la CAN ne vienne perturber les équipes qui préparaient la dernière Coupe du monde. Mais bien sûr que ça nous affecte.
Parmi vos succès dans cette phase éliminatoire, il y a eu votre victoire 6-0 sur le Niger. Avez-vous été surpris d’un tel score face à une équipe qui a pourtant disputé des phases finales de la CAN encore récemment ?
Quand il y a des scores aussi importants, c’est que plusieurs facteurs y contribuent. Ce n’est pas un résultat normal, même quand l’écart de niveau entre les deux équipes est très important, comme c’était le cas à cette occasion. Le Niger n’a pas fait un mauvais match, mais mes joueurs étaient très inspirés. Je ne sais pas si c’était pour me faire plaisir pour mon premier match ou parce qu’on avait changé notre système de jeu… Cela dit, on a été très supérieurs au Niger ce soir-là.
Vous avez déjà réussi votre premier objectif, vous qualifier pour la CAN. Il faudra ensuite tenter de la remporter, puis de vous qualifier pour le Mondial 2022. Vaste programme…
Nous sommes tous très heureux car trois matches nous ont suffi pour nous qualifier, et l’équipe tourne bien. Il faut aller par étape. Pour le moment, je ne pense qu’à la CAN, je ne veux pas regarder plus loin. Il faudra continuer à progresser dans le jeu avec l’objectif de remporter cette CAN. Nous n’envisageons rien d’autre que la victoire finale. Avec un palmarès comme le nôtre, toute autre performance serait décevante.
Propos recueillis par Carlos Pizarro et Christophe Jousset pour RFI.
L’incendie couvait et Gianni Infantino l’a étouffé en urgence. Vendredi 26 octobre, le président de la Fédération internationale de football (FIFA) s’est résolu, contraint et forcé, à mettre en place une commission afin d’étudier deux projets qui suscitaient des crispations : la création d’une Ligue mondiale des nations et la réforme de la Coupe du monde des clubs, organisée chaque année en décembre autour de sept clubs. Ces deux projets étaient au menu des discussions lors de la réunion du conseil (gouvernement) de la FIFA, à Kigali (Rwanda).
Depuis plusieurs mois, Infantino promeut l’idée de lancer une Ligue mondiale des nations, sorte de mini-Coupe du monde qui regrouperait, tous les deux ans, huit sélections nationales. Parallèlement, le patron du foot mondial souhaite redonner du crédit et de la visibilité à la Coupe du monde des clubs, dont il veut changer le format à partir de 2021. Au départ, le dirigeant désirait élargir cette compétition à vingt-quatre équipes, dont douze européennes, et l’organiser tous les quatre ans afin de remplacer la Coupe des confédérations.
Mais des fuites dans la presse évoquaient une deuxième option, avec un tournoi qui se déroulerait chaque année. Pour convaincre les diplomates du ballon rond, Infantino avait écrit, en mai, une lettre aux membres du conseil de la FIFA : il y affirmait être soutenu par un groupe d’investisseurs « solide et sérieux ». Enclin à dépenser 25 milliards de dollars (21,9 milliards d’euros) sur un cycle de douze ans, ce consortium est dirigé par la société japonaise SoftBank et appuyé financièrement par le fonds souverain de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.
« Mercantilisme extrêmement cynique et impitoyable »
Avant la réunion de Kigali, les deux projets portés par Gianni Infantino ont mis le feu aux poudres. D’autant que le patron de la FIFA souhaitait que ces réformes soient directement soumises au vote de son gouvernement. La fronde est venue de l’Union des associations européennes de football (UEFA) et de son président slovène, Aleksander Ceferin. Soucieux de défendre le très lucratif « produit » Ligue des champions, sous la menace de cette nouvelle compétition, le patron du foot européen a déclaré qu’il s’agissait d’un « mercantilisme extrêmement cynique et impitoyable ».
Lundi 22 octobre, Infantino a, par ailleurs, reçu un courrier au vitriol du Forum mondial des ligues (WLF), signé par Richard Scudamore, patron de la Ligue anglaise, Christian Seifert, directeur général de la Ligue allemande, et d’Enrique Bonissa, numéro 1 de la Ligue mexicaine. Dans leur lettre, les trois dirigeants pointaient des difficultés liées au calendrier, remettaient en cause le passage en force du président de la FIFA, réclamant une phase de consultations et la mise en place d’une task force chargée d’étudier à la loupe ces deux réformes. De son côté, l’Association européenne des clubs (ECA) avait déjà réclamé, il y a quelques mois, des discussions « ouvertes et transparentes ».
Guerre des nerfs
Jeudi 25 octobre, le conseil de la FIFA a été le théâtre d’une guerre des nerfs entre les neuf représentants de l’UEFA, disposés selon le New York Times à quitter la table des négociations, et Gianni Infantino. Ces crispations ont, d’ailleurs, totalement éclipsé la réforme du marché des transferts, également à l’ordre du jour du conseil de la FIFA. « On se dirige vers une guerre », soufflait un proche du dossier, la veille des discussions. « Cela s’annonce très chaud », confirmait-on du côté de la Fédération internationale.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la tension est, pourtant, retombée d’un cran. Car Gianni Infantino s’est résolu à ne pas fairevoter ces deux projets. Au terme de la réunion de Kigali, la FIFA a, d’ailleurs, annoncé la mise en place d’une task force, « sous la direction du bureau du conseil » (composé de Gianni Infantino et des patrons des confédérations continentales). Ce groupe de travail est censé « présenter ses propositions » lors du prochain sommet du gouvernement de la Fédération internationale, les 14 et 15 mars 2019, à Miami.
Autocritique
« La FIFA essaye d’éviter la guerre. Car on était à la limite d’une vraie guerre ouverte entre la FIFA et l’UEFA, analyse un dirigeant européen. Personne ne comprenait pourquoi Gianni Infantino avançait de cette manière-là, aussi agressive. Ce montage vise à privatiser les compétitions, à vendre l’organisation d’une compétition à une structure. Politiquement, Infantino (candidat à un deuxième mandat en juin 2019, lors du congrès de Paris) n’a rien à y gagner. Et je ne pense pas que la FIFA se porte mal financièrement (des revenus records de 6,1 milliards de dollars sont attendus pour le cycle qui se refermera à la fin de 2018). »
Au terme du sommet de Kigali, Infantino s’est montré consensuel. « Ces six derniers mois, nous avons eu des consultations, nous avons parlé à des parties qui ont des points de vue différents, des opinions différentes, et l’important, c’est que ces points de vue, ces opinions seront maintenant rassemblés », a-t-il assuré, disposé à faire son autocritique. « Est-ce que j’aurais pu faire les choses mieux ? Certainement, certainement. Mais nous essayons de le faire à partir de maintenant. Nous sommes ouverts à toute idée et toute proposition », a confié le patron de la FIFA, soulagé d’avoir étouffé l’incendie.
Le Lyonnais Jérémy Morel va jouer pour la sélection de Madagascar, qualifiée pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations.
Le pays est à la recherche de joueurs expérimentés originaires de l’île, pour se renforcer.
Les Malgaches joueront leur première Coupe d’Afrique des nations du 15 juin au 13 juillet 2019, au Cameroun.
Jérémy Morel, dont le père est malgache et la mère réunionnaise, a en effet donné son accord pour porter le maillot des Barea.
C’est leur sélectionneur, le Français Nicolas Dupuis, qui l’a annoncé ce vendredi en direct à la télévision nationale.
“Très clairement, c’est lui qui m’a appelé. Très clairement, ce n’est pas moi qui suis allé le chercher. Je n’avais pas du tout l’idée que Jérémy pouvait être malgache”, a expliqué le technicien dans l’émission Midi Ma’nifik.
“J’ai reçu le coup de fil avant le match retour contre la Guinée équatoriale, 1-0). Il s’est proposé très simplement en me disant : “Coach, vous êtes bientôt qualifiés, je ne veux pas prendre la place de qui que ce soit, mais sachez que je suis d’origine malgache. Je serais très fier de porter le maillot de Madagascar. Ça tombait bien puisque je cherchais justement un défenseur de métier, pouvant compléter le groupe”, a expliqué le sélectionneur.
Juninho s’est indigné du soutien affiché par Ronaldinho au candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, aux portes du pouvoir.
Juninho
Retraité responsable. Juninho ne s’était jamais fait remarquer par ses prises de position politique. Mais la probable victoire de Bolsonaro l’a fait sortir de ses gonds : « Je comprends l’athlète qui joue toujours et qui préfère ne pas se positionner. Mais un ancien athlète qui a une bonne qualité de vie et qui ne s’engage pas dans la situation du pays, c’est inadmissible », a-t-il déclaré à El País.
Indigné. Dans cette même interview, il tacle son ancien coéquipier, Ronaldinho : « Beaucoup de Brésiliens ignorent que d’autres ont été torturés et assassinés pendant la dictature. Je m’énerve quand je vois un ex-joueur de football voter pour l’extrême droite. Nous avons été élevés au sein du peuple. Comment l’oublier ? »
Star humble. Juninho Pernambucano, 43 ans, né à Recife, s’est révélé dans l’un des clubs mythiques de Rio de Janeiro, Vasco de Gama, dont il fut une idole dans les années 1990. Fidèle, le milieu de terrain y retournera au crépuscule de sa carrière. Il compte également quarante-quatre sélections en équipe nationale brésilienne.
Roi de Lyon. Arrivé en France en 2001, il fut sept fois champion de France avec l’Olympique lyonnais dont il est considéré comme le meilleur joueur de tous les temps et pour lequel il a inscrit cent buts. Il s’est notamment distingué par la qualité de ses coups francs, soixante-quinze marqués au cours de sa carrière.
Ronaldinho
Retraité illuminé. « Pour un Brésil meilleur, je désire la paix, la sécurité et quelqu’un qui nous redonne de la joie », a martelé Ronaldinho qui s’est fait photographier avec un maillot portant le numéro 17, le code de Bolsonaro sur les urnes électroniques. Personne n’a été surpris au Brésil. Après sa retraite sportive, le joueur a rejoint un parti évangélique de la droite conservatrice pro-Bolsonaro.
Influent. Ronaldinho a été suivi dans son soutien politique pour Bolsonaro par une dizaine d’autres joueurs célèbres dans ce pays où la parole d’un footballeur pèse des tonnes. Rivaldo, Taffarel, Edmundo ou Cafu, chez les anciens, se sont déclarés en faveur du candidat d’extrême droite. Felipe Melo, Alisson Becker, Gabriel Jesus ou Lucas Moura, toujours en activité, ont fait de même.
Icône tapageuse. Ronaldo de Assis Moreira, né il y a trente-huit ans à Porto Alegre, dans un milieu modeste, fut un numéro 10 à la technique de dribble géniale. Reconnu comme étant l’un des plus grands joueurs de tous les temps, il a remporté le Ballon d’or en 2005, compte 97 sélections, mais a vu sa carrière polluée par un tempérament festif insatiable.
Idole à Paris. Avant de rejoindre le FC Barcelone pour devenir une star internationale, il évolue deux saisons au PSG. Ses relations orageuses avec l’entraîneur francilien, Luis Fernandez, n’empêchent pas le petit Brésilien de devenir la coqueluche du Parc des Princes.
Aliou Cissé, le sélectionneur du Sénégal, n’a effectué que deux changements pour le déplacement sans enjeu en Guinée équatoriale, dans le cadre de la 5eme journée des éliminatoires de la CAN 2019. Les Lions de la Téranga font partie des quatre équipes qui sont déjà qualifiées. Le latéral gauche Adama Mbengue et le milieu récupérateur Alfred N’Diaye sortent du groupe. Racine Coly, en profite pour être rappelé, tandis que le milieu de terrain de Saint-Etienne, Assane Diousse, signe son retour.
Les 23 Lions de la Teranga :
Gardiens de but : Abdoulaye Diallo (Rennes, France), Alfred Gomis (SPAL, Italie), Edouard Mendy (Reims, France).
Karl Toko Ekambi, ancien joueur d’Angers, dernier Prix Marc Vivien-Foé, a permis à Villarreal de facilement disposer du Rapid Vienne (5-0) jeudi 26 octobre en Ligue Europa. Il a été l’auteur d’un but et de deux passes décisives. L’international camerounais confirme tout son potentiel en Espagne.
C’est un Karl Toko Ekambi des grands jours qui s’est illustré jeudi 25 octobre avec Villarreal en coupe d’Europe (Ligue Europa). Face au Rapid Vienne, le dernier Prix Marc-Vivien Foé a été l’auteur de deux passes décisives et d’un but (5-0).
L’international camerounais avait inscrit son premier but de la saison en Ligue Europa à Moscou contre le Spartak lors de la deuxième journée. Dans le championnat espagnol, Karl Toko Ekambi a inscrit 2 buts en neuf rencontres.
Cet été, Toko Ekambi a quitté Angers et la première division française pour Villarreal et l’Espagne avec un transfert de 18 millions d’euros. La saison dernière, il a marqué les esprits avec 17 buts. Il confirme aujourd’hui, à 26 ans, son potentiel.
Karl Toko Ekambivoulait goûter au niveau européen
Karl Toko Ekambi était sorti de 3e division (Paris FC) en 2014 pour rejoindre la Ligue 2 et le club de Sochaux afin de lancer sa carrière. Dans le Doubs, il était rapidement devenu un titulaire indiscutable qui enchaînait les buts. En deux saisons, il avait ainsi joué 82 matches pour 26 buts.
Karl Toko Ekambi s’était ensuite engagé en juin 2016 avec Angers. Là-bas, il avait même participé à une finale de Coupe de France qu’il avait perdu face au Paris Saint-Germain (1-0).
Au moment de recevoir le Prix Marc Vivien-Foé, le Lion indomptable avait dit : « C’est ma meilleure saison en termes de statistiques et de régularité. Et puis, c’est une saison en Ligue 1. J’évoluais auparavant en 3e puis 2e division. Donc, je pense que c’est ma meilleure saison pour l’instant. » Et d’ajouter : « J’ai fait deux saisons à Angers. J’y ai vécu de belles aventures. Maintenant, j’aspire à goûter au haut niveau européen, que ce soit en France ou à l’étranger ».
Le gamin qui a grandi dans le 13e arrondissement de Paris, et qui n’a pas connu le parcours classique d’un joueur de football, brille comme il le souhaitait au niveau européen. Dimanche prochain, lors du déplacement au Deportivo Alavés en championnat espagnol, Karl Toko Ekambi tentera de continuer sur cette lancée.