Category: Afrique

  • Le prince Charles en tournée en Afrique pour préparer l’ère post-Brexit

    Le prince Charles en tournée en Afrique pour préparer l’ère post-Brexit

    La visite du fils de la reine Elizabeth II en Gambie, au Ghana et au Nigeria vise à préserver les liens du Royaume-Uni avec ces pays membres du Commonwealth.

    Prendre le thé avec le roi du peuple ghanéen des Asante, c’est aussi du travail pour le prince de Galles, en tournée en Afrique de l’Ouest dans un contexte de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Londres cherche un accord avec Bruxelles avant le 29 mars 2019 et la maison de Windsor doit participer à la préparation de l’ère post-Brexit.

    Héritier d’un trône occupé par sa mère, la reine Elizabeth II, depuis presque aussi longtemps qu’il est en vie, le prince Charles, qui aura 70 ans ce mois-ci, n’a officiellement aucune prérogative politique ni diplomatique. Mais sa tournée africaine et les déplacements des autres membres de la famille royale sont surveillés de près au moment où le royaume est en plein Brexit.

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    Charles et son épouse, Camilla, ont entamé mercredi 31 octobre leur tournée en Gambie, au Ghana et au Nigeria, alors que leur fils cadet, Harry, et sa nouvelle épouse, Meghan, reviennent tout juste d’Australie, de Nouvelle-Zélande, des îles Fidji et de Tonga. Peu de temps après le référendum sur le maintien dans l’UE en 2016, le fils aîné, William, avait quant à lui effectué une tournée au Canada, dans un effort apparent de ne pas couper le Royaume-Uni de la scène internationale.

    « Diplomatie douce »

    Les pays choisis ne le sont pas au hasard et reflètent étroitement l’agenda politique et économique de Londres, selon les observateurs. « Le lieu est choisi sur la demande du Foreign Office », a expliqué à l’AFP Penny Junor, auteur de nombreuses biographies du prince. Tous les mouvements de la famille royale sont soigneusement chorégraphiés, que ce soit chez eux ou à l’étranger. Les photos doivent refléter le prestige et le faste, mais toujours avec dignité et modestie.

    Le prince Charles, qui est le plus haut représentant de sa mère, âgée de 92 ans, a des obligations diplomatiques vis-à-vis des présidents des trois pays ouest-africains où il se rend. Il y aura des cérémonies en amont des célébrations du 11-Novembre, en hommage aux soldats des anciennes colonies de la Couronne tués au cours des deux guerres mondiales. Le Ghana a également organisé un « Durbar », journée traditionnelle spectaculaire, à Kumasi, la deuxième ville du pays, pour célébrer les liens culturels au sein du Commonwealth, que Charles dirigera un jour.

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    Qu’est-ce que le Commonwealth ?

    Mais la politique n’est jamais très loin et il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec le Brexit et l’agenda international britannique en ces temps agités. Le roi ghanéen l’a lui-même remarqué, reconnaissant que « pour que notre histoire commune ait du sens et renforcer les liens qui nous unissent, nous devons avoir le courage de développer mutuellement nos économies, particulièrement dans le contexte du Brexit ».

    Pour Elizabeth Donnelly, du think tank Chatham House, la tournée actuelle de Charles est « la continuité de la diplomatie douce » déjà amorcée par la visite de la première ministre, Theresa May, en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya il y a quelques mois. Stimuler les échanges commerciaux avec les 52 autres pays du Commonwealth est un moyen de compenser les pertes du Royaume-Uni entraînées par le départ de l’UE, son plus grand partenaire commercial.

    Croissance rapide

    La Gambie, le Ghana et le Nigeria sont membres du Commonwealth, tout comme les pays visités par le prince Harry ou lors du voyage de William au Canada. Le Commonwealth est un marché très important, avec 2,4 milliards d’habitants répartis sur les cinq continents. Dix-neuf de ces pays se trouvent en Afrique, où la première ministre souhaite que le Royaume-Uni soit le plus grand investisseur étranger du G7 d’ici à 2022.

    Au Ghana, Londres a investi 2 milliards de livres (environ 2,3 milliards d’euros) au cours des vingt dernières années. Au Nigeria aussi, pays le plus peuplé d’Afrique avec 180 millions d’habitants et qui compte une diaspora importante au Royaume-Uni, Londres souhaite accroître les échanges commerciaux et soutenir la création d’emplois.

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    En visite en Afrique, Angela Merkel veut « combattre l’émigration illégale »

    Isaac Arthur, analyste économique basé à Accra, estime que cela correspond également à la politique du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, qui veut dynamiser « le commerce et non l’aide ». « Les relations du Royaume-Uni avec le Ghana ont été cantonnées à l’aide au développement pendant de nombreuses années, souligne M. Arthur. Mais cette fois, les deux pays veulent renforcer leurs relations bilatérales, en particulier en ce qui concerne le commerce. ».

    « Je pense que cela va dans la bonne direction », commente l’analyste, notamment dans un contexte de croissance rapide – le Ghana devrait connaître une croissance supérieure à 8 %. Le petit pays d’Afrique de l’Ouest attire d’ailleurs les convoitises : la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, se sont tous deux rendus à Accra cette année. Mais dans un pays où les traditions sont encore fortes, boire le thé chez le roi des Asante « peut faire la différence », souligne Elizabeth Donnelly.

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  • Madagascar: les attentes des électeurs dans le Sud-Est pauvre et isolé

    Comme des trophées, les habitants des villages reculés de l’Androy et l’Anosy arborent fièrement les T-shirts distribués par les rares candidats à avoir fait le déplacement dans le sud de l’île. © Sarah Tétaud/RFI

    Par
    RFI

    Publié le 05-11-2018
    Modifié le 05-11-2018 à 10:42

    Dans le Sud-Est, là où sévit la sécheresse depuis maintenant cinq ans, et où une partie de la population peine à s’alimenter, la très grande majorité des candidats n’a pas pris le temps de se déplacer. Entre Amboasary et Ambovombe, deux villes peuplées du Grand Sud, ils sont trois candidats seulement à avoir fait le déplacement. Alors qu’attend cette population isolée du futur président ?

    En arrivant par les airs, les rares candidats venus à la rencontre de la population rurale de l’Androy-Anosy ont offert des émotions fortes à ces habitants du bout du monde. Mises en scène de rockstar, discours messianiques. Le tout agrémenté de distribution d’argent ou de petits cadeaux.
    Dady et Soloazee arborent fièrement leur nouveau t-shirt. Ils habitent chacun dans un village reculé et ont parcouru des heures de marche pour aller voir « le spectacle », disent-ils, de celui pour qui ils voteront désormais.
    « Je pensais déjà voter pour Andry Rajoelina mais en plus de ça, quand je l’ai vu, il m’a donné un t-shirt ! », se félicite Dady. Soloazee, elle, glissera un bulletin de vote pour le président sortant. « Hery Rajaonarimanpianina est venu ici. Et on est allé le voir. On a reçu de l’argent : 2 000 ariarys par personne (0,50 euros) ! Et un t-shirt ! »
    Des sauveurs inconnus
    Les candidats se présentent comme les sauveurs de Madagascar. Et cela semble fonctionner. Assez cynique quand on sait qu’ils ont été les trois derniers dirigeants du pays. Une information souvent ignorée des habitants. Comme pour Fideline, par exemple. « Ah ? Non, je ne savais pas qu’Andry avait déjà dirigé le pays avant. C’est parce qu’il est venu ici la semaine dernière que je sais qui il est. »
    Et si les journées de Fideline ou Mélanie sont occupées à trouver de quoi manger, tous iront voter, dans l’espoir que le nouveau président réponde à leurs attentes.
    « Ce que j’attends de lui, c’est qu’il nous apporte de la bonté et qu’il arrête la famine », explique Fideline. « Moi ce que j’attends du président, c’est qu’il arrête les bandits et qu’il nous donne des aides, confie pour sa part Mélanie. Parce qu’ici, on ne sort jamais vraiment de notre pauvreté. » Des besoins vitaux, en somme.

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  • Liban : le départ au compte-gouttes des réfugiés syriens

    Liban : le départ au compte-gouttes des réfugiés syriens

    Le silence règne dans la cour du centre de la Sûreté générale (service sécuritaire chargé des étrangers au Liban) de Bourj Hammoud, en lisière de Beyrouth. Mines graves, corps engourdis, hommes, mais surtout femmes et enfants, attendent de bon matin l’heure du départ pour la Syrie. Leur décision est prise : ils rentrent chez eux.

    Les jeux des petits, habillés de leurs plus beaux vêtements, comme pour un jour de fête, finissent par détendre l’atmosphère. Des réfugiés échangent à propos de leur région d’origine. Des hommes de la Sûreté générale font l’appel. De petits groupes de Syriens s’avancent vers les bus affrétés par Damas, sous les yeux d’employés du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, venus en observateurs. On s’entraide pour monter les bagages, qui condensent plusieurs années d’exil et un avenir incertain : vêtements, matelas, électroménager, tout ce qui n’a pu être vendu est emporté. Qui sait ce que l’on pourra s’offrir en Syrie ?

    Puis revient le silence, chargé d’émotion et d’inquiétude. Des retrouvailles se préparent, à Homs, Hama, Damas, Alep. A Beyrouth, des séparations. Collés aux vitres à l’extérieur des bus, il y a ceux qui ne partiront pas. Rares sont les familles au complet qui prennent la route.

    Depuis l’été, les opérations de retour organisées par la Sûreté générale, en coordination avec le régime syrien, se multiplient : elles ont lieu plusieurs fois par mois. Le dernier convoi en date a traversé la frontière jeudi 1er novembre. La Sûreté générale – comme le Hezbollah, allié de Damas – a ouvert des centres d’enregistrement pour les candidats au départ.

    Au Liban, ces retours collectifs, très médiatisés, sont présentés comme un moyen de réduire progressivement le nombre de réfugiés, devenu un fardeau pour le petit pays – ils sont près de 1,5 million, selon les autorités. Mais le nombre de départs vers le territoire gouvernemental syrien reste modeste : quelques centaines de…

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  • Aux Etats-Unis, le charbon en sursis à Centralia

    Aux Etats-Unis, le charbon en sursis à Centralia

    Loin du Pacifique, à 200 km à l’intérieur des terres, Centralia déploie fièrement ses deux icônes : le volcan et la centrale. De la route 507, on arrive à saisir les deux dans la même photo. Au premier plan, en plein champs, la centrale au charbon, monumentale, avec ses trois cheminées. Au fond, le mont Rainier (1 950 m) et son chapeau conique déjà saupoudré de neige.

    La fumée de l’usine est visible des kilomètres à la ronde. Dans le ciel bleu de l’après-midi, quand le brouillard s’est dissipé et laisse éclater les couleurs d’automne, le nuage est d’un blanc immaculé. « On avait l’impression qu’on avait la centrale la plus propre du pays », relate le machiniste Bob Guenther, qui y a travaillé pendant trente-quatre ans.

    Quand ils apercevaient la fumée, depuis l’autoroute Seattle-Portland, les habitants étaient rassurés. « Ça voulait dire qu’on travaillait », dit l’ancien ouvrier. « La pollution relâchée dans l’atmosphère était très minime », insiste Ron Averill, le délégué du Farm Bureau, l’association qui représente 330 exploitations agricoles du comté.

    Le changement était inéluctable

    La fierté a cédé la place à l’anxiété. Aux termes d’un accord sans précédent avec les écologistes, les syndicats et les autorités locales, la compagnie canadienne Transalta, propriétaire de l’installation, a accepté en 2011 de fermer la centrale – le premier pollueur de l’Etat de Washington, avec quelque 10 % des émissions. Quatre-vingt-huit ouvriers vont partir en 2020 ; 110 avant 2025.

    Bob Guenther est arrivé en retard au rendez-vous au Country Cousin, un restaurant dont la spécialité est le bœuf braisé couvert de gravy (sauce) et le bloody mary au bacon. Il devait dépecer un cerf que son ami Dennis avait chassé la veille : le premier gibier de la saison. Chemise rayée, pantalon à bretelles, Bob porte une casquette à l’effigie du syndicat International Brotherhood of Electrical Workers. L’une…

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  • L’Angleterre des années 1980 au supermarché

    L’Angleterre des années 1980 au supermarché

    Des montagnes de produits qui dépassent d’un chariot, de la viande sous cellophane, des glaces, de l’épicerie… Et du plastique, du plastique, du plastique. Les couleurs sont criardes et primaires, le rouge domine. Chacun reconnaîtra au premier coup d’œil, dans les photos de Paul Reas, des scènes traditionnelles de supermarché, comme il s’en déroule quotidiennement à travers le monde. Celles-ci datent du Royaume-Uni des années 1980. « C’est le moment où nous sommes passés de la génération du “nous” à la génération du “moi”, avec une obsession pour les achats, une culture individualiste », estime aujourd’hui le photographe britannique, qui présente le 9 novembre une rétrospective au salon Paris Photo. Paul Reas ne juge pas : « Je ne prends pas de photos de gens, mais de systèmes dans lesquels se trouvent des gens. Mon travail est une critique de Thatcher et des changements qu’elle a apportés à notre société, en négatif à mon avis. »

    L’humour des Monty Python et de Martin Parr

    Ce n’est pas une observation extérieure, détachée. Paul Reas documente ce qu’il reconnaît faire lui-même au quotidien. « Mon travail était une réaction à la tendance d’alors de s’occuper de sujets toujours plus exotiques, de photographier “les autres”, la différence. Je voulais m’occuper de ma vie de tous les jours. » Alors il regarde d’un œil ironique l’étrangeté de cette société. Une femme portant un pull constellé de petits cochons roses se penche sur des monceaux de viande sous cellophane, mettant en perspective notre curieuse relation aux animaux. Un homme, cigarette aux lèvres, choisit un papier peint décoré d’un soldat armé pour la chambre de son fils : « Imagine-t-on l’impact de ce dessin sur cet enfant ? » Paul Reas estime faire partie de cette tradition d’humour anglais, citant les Monty Python, le photographe Martin Parr (son tuteur à l’université) ou même le peintre du XVIIIe siècle, William Hogarth. « Il s’agit de satire. »

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    Maçon de formation, un métier qu’il a exercé pendant près d’une décennie, né en 1955 et élevé par sa mère seule dans une banlieue pauvre de Bradford, dans le nord de -l’Angleterre, Paul Reas a toujours tenté de s’approcher de sa réalité quotidienne, sans fard ni filtre. Il a commencé en photographiant en noir et blanc les gueules cassées des mineurs ou le chômage de masse et la pauvreté de Penrhys Estate, une cité pauvre du Pays de Galles. Pas de romantisme dans ces photos ni de sourire en coin à la Robert Doisneau.

    « En revoyant mon travail sur la durée, je m’aperçois que tous les éléments qui nous ont menés au Brexit étaient là. »

    Le photographe passe à la couleur pour sa série I Can Help (1988) sur les supermarchés et les centres commerciaux. Il obtient un accès sans difficultés, presque sans limites. « Ce ne serait plus possible aujourd’hui, tous ces magasins ont maintenant une conscience aiguë de leur image. »

    Après ce travail, qui a rencontré un grand succès, Paul Reas s’est intéressé à la façon dont la société s’est mise à revisiter, de manière romantique, les anciennes usines et les mines d’antan. Plus récemment, il a suivi dans le sud de Londres une communauté populaire progressivement chassée de son quartier à la faveur d’un réaménagement urbain. « En revoyant mon travail sur la durée, je m’aperçois que tous les éléments qui nous ont menés au Brexit étaient là. Il y a eu la désindustrialisation, le chômage de masse, la façon dont les classes populaires ont été écartées de la politique, puis les populistes et les nationalistes qui se sont engouffrés dedans… Ma propre culture populaire a été marginalisée. »

    Fables of Faubus, de Paul Reas, Gost Books, 240 p., 43 €.
    Signature du livre le 9 novembre à 17 heures à Polycopies, stand de Gost Books,
    sur le bateau Concorde Atlantique, face au 23, quai Anatole-France, Paris 7e.

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  • Thatcher au rayon des surgelés

    Thatcher au rayon des surgelés

    Portfolio

    M le magazine du Monde |

    Chacun reconnaîtra au premier coup d’œil, dans les photos du Britannique Paul Reas, des scènes traditionnelles de supermarché, comme il s’en déroule quotidiennement à travers le monde. Celles-ci datent du Royaume-Uni des années 1980, époque ou l’Angleterre a basculé dans la surconsommation et le culte du moi. Paul Reas ne juge pas. Ce n’est pas une observation extérieure, détachée. Estimant appartenir à une certaine tradition d’humour anglais, citant les Monty Python, le photographe Martin Parr (son tuteur à l’université) ou même le peintre du XVIIIe siècle William Hogarth, il regarde d’un œil ironique l’étrangeté de cette société. Une rétrospective de son travail est présentée le 9 novembre au salon Paris Photo.

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  • 11-Novembre : « Il n’y a pas de différence de nature entre le soldat de 1914 et celui de 2018 »

    11-Novembre : « Il n’y a pas de différence de nature entre le soldat de 1914 et celui de 2018 »

    Tribune. Le 11 novembre, la France commémorera les 100 ans de l’armistice signé en 1918. Depuis 2011 dans la pratique et 2012 dans la loi, ce jour est aussi celui de l’hommage rendu à tous les militaires morts pour la France, y compris en opérations extérieures, et leurs noms peuvent être portés sur les monuments aux morts des communes. En 2011 également, a été décidée l’érection d’un monument spécifique aux morts en opérations extérieures, dont l’inauguration devrait enfin avoir lieu en 2019.

    Ce tournant s’est produit alors que l’année 2011 a été la plus meurtrière pour l’armée française engagée en Afghanistan, avec 26 soldats défunts, dont 21 « morts pour la France ». Le sort réservé aux militaires des opérations extérieures s’est ainsi peu à peu rapproché de celui de leurs prédécesseurs, et notamment des combattants de la Grande Guerre.

    Ces hommages, parce qu’ils résultent toujours d’un choix politique, doivent être concurrencés par d’autres formes de récits ; les historiens sont heureusement là pour établir les distinctions nécessaires à la compréhension des spécificités de chaque conflit armé. La continuité que ces signes tangibles établissent entre les soldats de 1914 et les militaires d’aujourd’hui, tout autant fondée sur des faits, mérite cependant d’être saluée.

    Ces rites en effet viennent rappeler qu’il existe toujours des Français pour accepter de porter les armes, y compris dans ce que cet engagement comporte de plus tragique, et parfois même d’absurde. Ils obligent ceux pour qui l’épreuve du feu ne demeure qu’une expression théorique à se souvenir qu’elle est pour d’autres, encore, une réalité charnelle vécue en leur nom en raison de choix politiques collectifs.

    Ces évolutions pourraient faire croire que l’identité combattante des armées a été largement clarifiée aux yeux des Français. Les chefs militaires, et en particulier le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, et…

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  • Présidentielle à Madagascar: bilan de la campagne électorale à Toamasina

    L’hotel de ville de Toamasina, grande ville portuaire de la côte est de Madagascar. © RFI/Laetitia Bezain

    Par
    RFI

    Publié le 05-11-2018
    Modifié le 05-11-2018 à 07:41

    A Madagascar, la campagne électorale touche à sa fin. Les Malgaches iront voter pour élire leur président ce mercredi 7 novembre, parmi 36 candidats. A Toamasina, grande ville portuaire de la côte est de l’île, les habitants ont vu défiler favoris du scrutin et candidats moins connus qui ont tenté de les convaincre.

    Sur la plage de Toamasina, quelques partisans se sont rassemblés pour soutenir leur candidat. Pendant cette campagne, de nombreuses promesses ont été faites aux habitants de la capitale économique et premier port commercial de Madagascar.
    Aina, 23 ans, étudie au centre de formation maritime de la ville. « J’ai vu trois candidats venir ici : Hery, Rajoelina et Ravalomanana. Ils ont dit qu’ils allaient changer complètement Madagascar. Ils nous ont tous dit qu’ils allaient développer le port. Mais moi je ne soutiens pas les anciens présidents car ils ont déjà dirigé le pays. Ils nous ont menti. Je choisirai une personne qui n’a pas encore été au pouvoir. J’aimerais bien que ce soit une femme par exemple. »
    Gisèle, couturière, a suivi cette campagne de près. « J’ai écouté les informations à la télévision. Je ne rate rien ! C’est à nous de réfléchir maintenant si ce qu’ils disent est réalisable ou pas. Je sais déjà pour qui je vais voter. Je voterai pour un jeune. »
    Lainirina Raveloharijaona, est le référent régional de Fanoa, un programme mis en place par la société civile actif dans l’observation du processus électoral. « Tous les candidats ont fait des efforts pour éclaircir davantage leur programme. Cette fois-ci, les gens sont conscients de l’élection. Ils sont mobilisés, ils sont prêts. »
    Avec ses 228 000 électeurs, Toamasina et sa périphérie sont très convoitées par les candidats. Elle reste l’une des villes qui comptent le plus de votants.

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  • RDC: polémique après la publication de l’équipe de campagne d’Emmanuel Shadary

    Emmanuel Ramazani Shadary est le candidat de la majorité au pouvoir en RDC. © REUTERS/Kenny Katombe

    Par
    RFI

    Publié le 05-11-2018
    Modifié le 05-11-2018 à 04:15

    En RDC, certaines personnalités figurant dans l’équipe de campagne du candidat de la majorité Emmanuel Ramazani Shadary, annoncée samedi, affirment ne pas avoir été consultées au préalables.

    Samedi, le Front commun pour le Congo (FCC) a dévoilé une liste de plus de 500 personnes qui devaient faire partie de l’équipe de campagne d’Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du chef de l’Etat. Mais plusieurs de ces personnalités disent ne pas avoir été contactées au préalable. C’est notamment le cas de Florent Ibenge, l’entraîneur de l’équipe nationale de football et de l’As Vita Club, de Chantal Kanyimbo, rapporteur du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, ainsi que de Kasonga Tshilunde, le président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC).
    Le patron de l’UNPC dit être tombé des nues en apprenant que son nom figurait sur la liste de l’équipe de campagne d’Emmanuel Ramazani Shadary. « Comme un cheveu sur la soupe, je me retrouve dans une activité dont je n’ai pas été informé, affirme Kasonga Tshilunde. Je pense que ce n’était pas du tout correct. J’ai des appels, j’ai des insultes. J’occupe des charges au niveau de la presse congolaise et je suis le symbole de cette presse congolaise, donc je ne peux pas avoir d’autres charges en même temps. »

    Par voie de presse, près d’une dizaine de personnalités se sont dit surprises de se voir figurer sur cette liste. Comment l’expliquer ? « La liste qui a été publiée samedi a été décidée par le candidat Emmanuel Ramazani Shadary sur base des compétences qui existent dans la famille politique du Front commun pour le Congo, avance l’ambassadeur Barnabé Kikaya, conseiller diplomatique de Joseph Kabila et membre de l’équipe de campagne. Toutes ces personnes sont des personnes ressources. Les consultations ont certainement eu lieu, mais s’il y a des désistements aujourd’hui, ces personnes sont libres d’accepter ou de ne pas accepter. »
    Le directeur de cabinet du président a quant à lui indiqué dans un communiqué qu’il ne fallait pas se fier aux listes diffusées sur les réseaux sociaux, que la liste définitive de l’équipe de campagne serait diffusée ce lundi sur le site du FCC.

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  • Madagascar: André Mailhol, pasteur et candidat à la présidentielle

    Des affiches électorales placardées sur un arrêt de bus à Antananarivo. © MARCO LONGARI / AFP

    Par
    RFI

    Publié le 05-11-2018
    Modifié le 05-11-2018 à 04:02

    Outre les trois gros candidats à la présidentielle du 7 novembre, le pasteur André Mailhol, fondateur et chef de l’Eglise Apocalyptique, a également tenu un meeting ce week-end.

    Le pasteur Mailhol a commencé comme simple vendeur de vêtements sur les marchés. Mais en 1996, il a eu une « épiphanie » : la révélation qu’il devait étudier l’Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament, et qu’il serait président en 2018.
    Environ 10 000 supporters sont venus l’applaudir dimanche au stade Mahamasina. Les gradins sont bleus et blancs, les couleurs du parti du candidat numéro 34. Plus d’une centaine de représentants de la secte, pasteurs et enseignants, sont aussi venus des quatre coins de l’île pour l’encourager.
    Pour le pasteur Didier Ramanantsoa, qui préside la secte à Tuléar, c’est grâce à Dieu qu’André Mailhol va remporter l’élection. « J’ai choisi le pasteur Mailhol. Je voterai pour lui mercredi parce qu’il est un homme de Dieu, il est un homme juste qui permettra de diminuer la pauvreté à Madagascar », assure-t-il.
    Difficile dans la foule de dissocier les fidèles des supporters politiques. Et pour cause, la plupart sont membres de la secte apocalyptique qui rassemble toutes les Eglises, protestante et catholique, et se base sur une interprétation très rigoriste de la Bible. Ce qui a donné un discours politique entrecoupé de prières avec le public, en transe.
    Un mélange des genres qui plaît à Mina, 35 ans, qui gère une société minière. « Il va droit au but, il n’hésite pas à parler des choses que les autres n’osent pas dire, s’enthousiasme-t-elle. Il cherche les solutions et quand il dit qu’il fait les choses, il les fait vraiment. On en a vraiment marre des politiciens qui promettent des choses et qui en fin de compte ne voient que leur intérêt. »
    On estime entre 1,5 et 2 millions le nombre de fidèles de l’Eglise Apocalyptique à Madagascar.

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