Category: Politique

  • Biens mal acquis : l’entourage du président djiboutien visé par une enquête en France

    Biens mal acquis : l’entourage du président djiboutien visé par une enquête en France

    Une enquête a été ouverte en France après le dépôt d’une plainte par l’ONG Sherpa et le collectif européen de la diaspora djiboutienne (CEDD) visant l’entourage du président de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh, a-t-on appris vendredi 30 novembre.

    Cette plainte a été déposée le 16 octobre par Sherpa et le Collectif européen de la diaspora djiboutienne (CEDD) pour « abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance et corruption d’agents publics étrangers » et vise des « membres de l’entourage du président de Djibouti », a indiqué vendredi l’ONG dans un communiqué.

    Après analyse, une enquête préliminaire a été confiée à l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), a confirmé une source policière.

    Sollicité, le parquet national financier s’est abstenu de tout commentaire.

    La plainte se concentre sur des biens immobiliers situés dans trois arrondissements huppés de Paris (8e, 16e et 17e) et appartenant à des membres de la famille du chef de l’État djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, au pouvoir depuis dix-neuf ans.

    « Personne ne peut croire sérieusement que ces biens immobiliers, dont la valeur est aujourd’hui pour certains d’entre eux de l’ordre de plusieurs millions d’euros, ont pu être acquis par le seul fruit du salaire des membres de la famille d’Ismaïl Omar Guelleh et de ses proches », est-il écrit dans la plainte, que l’AFP a pu consulter.

    « Pays corrompu »

    Or, selon les plaignants, qui s’appuient sur des indices de perception de la corruption et plusieurs rapports internationaux, « il est acquis que, de façon endémique, la République de Djibouti est un pays très largement corrompu, cette corruption étant mise en œuvre à l’initiative et au bénéfice du président de la République, de ses proches et de son clan ».

    En particulier, les rôles de l’épouse du président, Kadra Haid, et de son gendre, Tommy Tayoro Nyckoss, à la tête de sociétés civiles immobilières en France, soulèvent des interrogations.

    Tommy Tayoro Nyckoss, époux de la fille aînée du président, « semble être une personnalité-pivot, centrale, dans la mise en œuvre des opérations effectuées depuis des années par la famille d’Ismaïl Omar Guelleh aux fins de détournement d’avoirs publics », affirme la plainte.

    Autre point à éclaircir: le rôle de la Banque pour le commerce et l’industrie-Mer Rouge (BCI-MR), une filiale de la banque française Bred, dans la mise à disposition de prêts immobiliers.

    Plusieurs procédures en cours

    Plusieurs procédures sont déjà en cours en France dans des dossiers dits de « biens mal acquis ».

    En 2017, le vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, avait été condamné à Paris à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende, également avec sursis, pour s’être bâti frauduleusement un patrimoine en France.

    L’enquête avait mis au jour l’ampleur du patrimoine de Teodorin Obiang, qui a fait appel du jugement : objets d’art, voitures de luxe, ou hôtel particulier de 101 pièces, avec hammam et discothèque…

    Il était le premier dignitaire à être jugé dans le cadre de ces procédures lancées en 2010 en France. La justice française enquête également sur les patrimoines amassés en France par les proches de Denis Sassou Nguesso, du défunt Omar Bongo ou encore du président centrafricain déchu François Bozizé.

    Selon le communiqué de Sherpa, « des développements sont attendus » dans les informations judiciaires ouvertes contre le clan de Denis Sassou-Nguesso, celui d’Ali Bongo, héritier d’Omar Bongo, ainsi que dans l’affaire qui vise Rifaat Al-Assad, l’oncle du président syrien Bachar Al-Assad.

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  • Municipales en Côte d’Ivoire : la victoire de Jean-Louis Moulot à Grand-Bassam annulée

    Municipales en Côte d’Ivoire : la victoire de Jean-Louis Moulot à Grand-Bassam annulée

    Il y aura bien de nouvelles élections municipales à Grand-Bassam. Après Port-Bouet et Lakota, la Cour suprême a annulé, vendredi 30 novembre, les résultats des élections locales à Grand-Bassam. Le scrutin a également été invalidé à Bingerville, Rubino et Booko. Les prochaines échéances électorales dans ces quatre villes sont prévues dans trois mois.

    C’est un « ouf » de soulagement pour Georges Ezaley. Le maire sortant PDCI de Grand-Bassam n’a jamais voulu reconnaître sa défaite, pourtant proclamée par la Commission électorale indépendante.

    Comme de nombreux candidats (103 au total), Georges Ezaley saisira la Chambre administrative de la Cour suprême pour faire invalider la victoire de son adversaire. Jean-Louis Moulot, selon les résultats rendus publics le 15 octobre par la Commission, électorale indépendante (CEI),  a obtenu plus de 9 000 voix, soit 48% des suffrages exprimés. Des résultats que le maire sortant, qui a recueilli 8 843 voix, soit 45% des suffrages exprimés, conteste depuis leur proclamation.


    >>> À LIRE – Élections locales en Côte d’Ivoire : à Grand-Bassam, la tension n’est retombée


    « Ce n’est que partie remise»

    Vendredi 30 novembre, au moment où les juges de la Cour suprême rendaient leur verdict, Georges Ezaley « en séance de travail »  avec son avocat n’a pas pu répondre à nos questions. Son adversaire, présent à New York dans le cadre de la présidence de la Côte d’Ivoire au Conseil de sécurité de l’ONU, a pu se confier à Jeune Afrique. Jean-Louis Moulot s’est dit « serein » pour la suite. « Les Bassamois sont toujours avec nous. Nous allons les remobiliser et leur offrir la victoire à nouveau. Ce n’est que partie remise. »

    La contestation entre Georges Ezaley et Jean-Louis Moulot a été émaillée par des violences quasi-quotidiennes à Bassam, obligeant les autorités locales à annuler la fête de l’Abissa, un des événements touristiques majeurs de Côte d’Ivoire.

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  • Présidentielle en RDC : ” Pourquoi nous avons attaqué le site internet de la Ceni “, un Anonymous se confie

    Présidentielle en RDC : ” Pourquoi nous avons attaqué le site internet de la Ceni “, un Anonymous se confie

    Moins d’une semaine après l’attaque des sites internet du gouvernement de la RDC, les Anonymous s’en sont pris jeudi 29 novembre à celui de la Ceni. Un des auteurs de cette « action » explique à JA ses motivations.

    « Vous pouvez m’appeler Lorian Synaro. » C’est sous son pseudo Twitter que l’« hacktiviste » se présente lorsque nous entrons en contact avec lui. Même en DM (messages privés), celui qui se dit « combattant de la liberté » ne révélera ni son âge, ni sa nationalité, et encore moins son lieu de naissance. « Pour des raisons de sécurité », bien évidemment.

    D’autant que, quelques minutes plutôt, en cette fin de soirée du jeudi 29 novembre, il vient de revendiquer au nom de Anonymous International l’attaque du site internet de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de la RDC. « Je n’attaque jamais un site web sans raison », se justifie alors d’entrée de jeu Lorian Syrano. « Je combats la corruption, l’oppression, le terrorisme et la dictature », poursuit-il. Mais pourquoi s’attaquer à une commission électorale à moins d’un mois de la tenue des élections ?

    En RDC, la campagne électorale a en effet démarré le 21 novembre. Sauf changement de calendrier, plus de 40 millions d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote le 23 décembre pour élire à la fois le nouveau président de la République, les députés nationaux et provinciaux.

    Deux questions continuent cependant à diviser la classe politique et la société civile congolaises. Il s’agit de la fiabilité du fichier électoral – lequel comprend au moins 6 millions d’électeurs sans empreintes digitales – et, surtout, du recours aux controversées machines à voter.

    Nous ne voulons pas que les élections se tiennent avec la machine à voter

    C’est visiblement cette dernière question qui justifierait l’attaque du site de la Ceni par les Anonymous. « Nous ne voulons pas que les élections se tiennent avec la ‘machine à voter’, car les résultats pourraient être facilement modifiés », soutient Lorian Synaro qui s’est fait assister par un camarade, surnommé « nulldev » sur Twitter, dans cette opération menée contre le site internet de la Ceni.

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  • France-Afrique : un an après sa création, il reste encore ” beaucoup de travail ” au CPA d’Emmanuel Macron

    France-Afrique : un an après sa création, il reste encore ” beaucoup de travail ” au CPA d’Emmanuel Macron

    Le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) d’Emmanuel Macron a célébré vendredi 30 novembre son premier anniversaire à Paris. Au menu : discours, tables rondes et débats sur la “nouvelle relation” que le président français entend tisser avec les pays africains.

    Jules-Armand Aniambossou le reconnaît lui-même : « Nous ne sommes pas des pros de la communication ». Lassé que le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) soit régulièrement qualifié par la presse de « coquille vide », de « cénacle de courtisans » ou de « satellites de Jupiter », son coordinateur et ses membres avaient mis les petits plats dans les grands pour célébrer la première année d’existence de cette institution inédite, sorte de think tank dédié à la politique africaine d’Emmanuel Macron.

    Un an après une première conférence de presse de présentation intimiste dans les sous-sols d’un hôtel parisien, début décembre 2017, le CPA dressait ce vendredi 20 novembre un premier bilan de son action dans les locaux de l’Agence française de développement (AFD), à Paris. Avec les animateurs de RFI Claudy Siar et Juan Gomez en chefs d’orchestre, discours, tables-rondes et débats se sont succédés sur la « nouvelle relation » qu’Emmanuel Macron souhaite nouer avec les pays africains.

    Parmi les personnalités externes au CPA, Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, Sira Sylla et Hervé Berville, députés de la République en marche (LREM), ou encore Pierre de Gaétan Njikam, adjoint au maire de Bordeaux Alain Juppé.

    Interpellations « sans filtres »

    Dans la salle, des jeunes français et africains, qui n’ont pas hésité à interpeller les différents intervenants sur des sujets aussi diverses que l’attribution de visas aux Africains désireux de se rendre en France, la récente hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers dans les universités françaises, ou encore l’avenir du partenariat entre Paris et les pays africains. Le tout « sans filtres » ou presque, comme le souhaitaient les organisateurs.

    Au centre de discussions parfois animées, les différents engagements pris par Emmanuel Macron dans son discours à l’université de Ouagadougou, le 29 novembre 2017, dont la plupart ont été recommandés par les membres du CPA. Jules-Armand Aniambossou, camarade de promotion de Macron à l’ENA, a ainsi insisté sur le fait que plusieurs d’entre eux étaient en train de se réaliser, comme la restitution d’œuvres africaines à leur pays d’origine ou la saison des cultures africaines en France en 2020.

    Comme l’a assuré Elisabeth Gomis, journaliste et réalisatrice membre du CPA, ses neuf membres bénévoles, tous issus de la société civile, n’hésitent pas à parler « cash » au président pour tenter d’orienter ses décisions. Objectif : en finir avec les travers de la « Françafrique » et donner un nouveau visage aux relations tumultueuses entre la France et les pays du continent. Désormais doté d’un secrétariat permanent et de locaux au siège de l’AFD, le CPA a encore, de l’aveu même d’Elisabeth Gomis, « beaucoup de travail » à fournir pour y parvenir.

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  • Burundi : Nkurunziza absent du sommet de l’EAC, la rencontre finalement reportée au 27 décembre

    Burundi : Nkurunziza absent du sommet de l’EAC, la rencontre finalement reportée au 27 décembre

    Le président Pierre Nkurunziza n’ayant pas fait le déplacement à Arusha, les chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Est présents en Tanzanie le 30 novembre pour le 20e sommet de l’EAC ont dû reporter la réunion qui devait notamment aborder la crise burundaise.

    Le discret bras de fer entre Pierre Nkurunziza et la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) a livré un verdict tardif. Alors que le 20e sommet des chefs d’État de l’EAC devait s’ouvrir le vendredi 30 novembre, les délégations présentes ont, face à l’absence d’une représentation burundaise, décidé à l’issue d’un vote par consensus de reporter la rencontre au 27 décembre.

    « Délais trop court »

    C’est là l’épilogue d’une série d’échanges entre le président burundais, qui demandait le report du sommet, et son homologue ougandais Yoweri Museveni, actuel président de l’EAC. Dans une lettre datée du 24 novembre, Pierre Nkurunziza estimait ne pas avoir été prévenu suffisamment tôt de l’organisation du sommet d’Arusha. « L’invitation [au sommet], bien que signée le 30 octobre, n’est arrivée à l’ambassade du Burundi à Kampala que le 19 novembre (…) et sur mon bureau le 21 novembre, ce qui nous laisse à peine une semaine pour être prêt pour le sommet », écrivait-il, expliquant que le règlement de l’organisation exigeait un délais de quatre semaines. « Nous considérons que ce délais est trop court pour permettre une préparation sérieuse pour un sommet », poursuivait la correspondance du président burundais.

    Réponse immédiate de Yoweri Museveni. Dans une lettre datée du 25 novembre, le président ougandais notifiait son homologue du refus de sa requête, assurant que « le Burundi était au courant de l’agenda de l’EAC ». Il a notamment rappelé qu’une délégation burundaise était présente à la réunion des secrétariats permanents des membres de l’EAC organisée les 24-25 octobre 2018, et lors de laquelle avait été évoqué la date et l’agenda du sommet. Évoquant des « sujets sérieux » auxquels les États membres doivent adresser « une réponse rapide », le président en exercice de l’EAC a appelé son homologue à ne pas rendre l’organisation « otage du règlement ».

    Le dialogue inter-burundais dans l’impasse

    Les chefs d’État de la Communauté des États d’Afrique de l’Est devaient, entre autres sujets, aborder la question de la crise burundaise. Benjamin Mkapa, ancien président de la Tanzanie et facilitateur du dialogue inter-burundais depuis décembre 2015, était également présent à Arusha pour le sommet afin d’y présenter son rapport. Remis préalablement au président Museveni, médiateur en charge de la crise burundaise, ce document présente le bilan de trois ans d’une mission qui s’est soldée le 29 octobre dernier – à l’issue du cinquième round de négociations boycotté par Bujumbura -, par un ultime échec.

    « Nkurunziza a sans doute voulu éviter d’être sous le feu des projecteurs avec l’échec du dialogue et la pression des différents acteurs de la région pour qu’il respecte son engagement en vue des élections de 2020 », estime une source diplomatique présente à Arusha. « L’EAC devra à l’issue du sommet statuer sur la suite à donner au dossier burundais, soit le reprendre directement en main, soit un abandon du dossier », ajoute un diplomate de l’EAC. Le gouvernement burundais n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

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  • Algérie : les encouragements de Bouteflika, la mise en garde d’Ouyahia

    Algérie : les encouragements de Bouteflika, la mise en garde d’Ouyahia

    Deux hommes se sont succédé au pupitre mercredi 28 novembre : le secrétaire général de la présidence, Habba El Okbi, s’exprimant au nom du président Abdelaziz Bouteflika, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Deux discours adressés aux walis, mais parfois éloignés dans le contenu. Décryptage.

    Lors de la rencontre entre le gouvernement et les walis (préfets), qui s’est tenue mercredi 28 novembre, le président Abdelaziz Bouteflika a adressé un message, prononcé par le secrétaire général de la présidence, Habba El Okbi. Son Premier ministre (PM), Ahmed Ouyahia, s’est lui aussi exprimé à cette occasion.

    Le premier discours emploie un ton presque « guerrier ». Le président commence son texte par une allusion aux événements de la Toussaint rouge, en novembre 1954, période marquant le début de la lutte contre le colonisateur français, pour se terminer par un hommage aux « martyrs ». Entre les deux, il dresse un bilan positif de son passage au pouvoir, tout en appelant à plusieurs reprises son auditoire – mais aussi l’ensemble des Algériens – à lutter contre des ennemis communs qu’il appelle « les aventuristes » ou encore « les cellules dormantes ». Le mot « peuple » revient à onze occurrences dans le texte.


    >>> À LIRE – [Tribune] Algérie : Bouteflika au lance-flammes


    Quant à Ahmed Ouyahia, il a opté pour l’injonction. S’adressant directement aux walis, le Premier ministre leur a donné quatre recommandations : la prise en considération de la situation économique du pays dans la prise de décision, l’accélération du développement hors hydrocarbures, la gestion du défi de la croissance démographique et l’amélioration du service public.

    Une réponse à Crisis Group ?

    Dans son dernier rapport sur l’Algérie, le think tank américain n’y est pas allé de main morte. Intitulé « Surmonter la paralysie économique de l’Algérie », le compte-rendu estime que les difficultés de l’économie sont profondément liées à l’immobilisme politique. Pour « libérer le pays de sa dépendance aux hydrocarbures », « le gouvernement devrait faire un effort de transparence sur l’état des finances publiques et améliorer les perspectives pour les jeunes », estime Crisis Group.

    Le mot « développement » a été prononcé 14 fois par le président et 16 fois par le Premier ministre

    Une critique que le gouvernement algérien semble avoir pris à cœur. Preuve en est, le mot « développement », prononcé 14 fois par le président et 16 fois par le Premier ministre. « Ce que nous avons accompli […], frères et amis y voient un exemple de développement social intégré ayant réhabilité l’homme en le plaçant au cœur de l’approche de développement », affirme de son côté Abdelaziz Bouteflika. Une rhétorique à l’opposé du constat établi par Crisis Group.


    >>> À LIRE – Algérie : « Le pays s’achemine petit à petit vers la pente du Venezuela »


    « Si certains réduisent les enjeux du présent et de l’avenir au changement et à la succession des responsables et des personnes, et entreprennent pour des raisons obscures de propager cette idée […], vous savez que l’enjeu est beaucoup plus grand », affirme le président. Ce dernier répond ainsi à la « paralysie politique » mise avancée dans le rapport, mais aussi évoquée par bon nombre de ses opposants, qui appellent à son départ à la fin de son mandat.

    Un PM moins optimiste que son président

    « Les deux dernières décennies de la vie de notre pays n’ont pas été faciles, et nombreux sont ceux parmi vous à avoir eu l’honneur de m’accompagner dans ce processus à différents niveaux de responsabilité. Vous avez été à la hauteur. Vous avez consenti des sacrifices et réussi de grandes réalisations », écrit le président dans son discours, dressant un bilan positif de ses vingt ans de présidence.

    L’expression « deux dernières décennies » est employée à trois reprises. Elle est suivie à chaque fois de l’énumération des réalisations positives accomplies par le régime, notamment « l’amélioration de l’ensemble des indicateurs fondamentaux de développement ».

    Le Premier ministre, qui n’emploie pas une seule fois le terme « stabilité », semble plus frileux que le président

    Sur cette question, le Premier ministre, qui n’emploie pas une seule fois le terme « stabilité », semble plus frileux que le président. La complexité de la situation économique est rappelée à plusieurs reprises. S’appuyant sur des chiffres et des données empiriques, absents du discours du président, tels que la volatilité du prix du pétrole, le taux de l’emprunt algérien, le taux d’inflation, il rappelle la fragilité de l’économie algérienne, tout en affirmant que celle-ci « n’est pas une catastrophe, comme le prétendent certains ».

    Concernant les perspectives, le président Bouteflika veut rassurer en donnant de la cohérence. « Ce que nous avons accompli jusqu’à présent n’est qu’une étape dans un long processus », écrit-il. « L’Algérie a de grandes potentialités à mettre en valeur, avec un peu de patience et beaucoup plus de travail », relativise de son côté Ouyahia. Si le ton de la recommandation est claire chez Ouyahia, il est moins prononcé chez Bouteflika. Les deux fixent pourtant les mêmes objectifs pour l’avenir : l’affranchissement de la rente pétrolière, suivie du développement humain et de la généralisation de ses bénéfices, ainsi que la modernisation de l’administration.

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  • Côte d’Ivoire : l’empoissonnement présumé de Gaston Ouassénan Koné alimente la psychose

    Côte d’Ivoire : l’empoissonnement présumé de Gaston Ouassénan Koné alimente la psychose

    Le général à la retraite Gaston Ouassénan Koné, 79 ans, vice-président du PDCI et proche d’Henri Konan Bédié, affirme avoir été victime d’un empoisonnement. Si les circonstances restent encore floues, l’affaire provoque la psychose dans les rangs des opposants.

    « Les gens ne veulent pas qu’on le dise, mais j’ai été empoisonné ». Jusque-là, Gaston Ouassénan Koné, et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dont il est vice-président, entretenait le flou sur le mal dont il a été frappé, qui a nécessité une évacuation sanitaire en France, début octobre.

    Obsèques à Korhogo

    Mercredi 28 novembre, quelques jours après son retour au pays, l’ex-ministre de la Sécurité de Bédié a affirmé à un groupe de cadres du PDCI qu’il recevait chez lui avoir été victime d’un empoisonnement, sans toutefois donner de précisions quant à la nature du poison. Et moins encore sur les circonstances de l’empoisonnement présumé.

    Les faits remonteraient au samedi 22 septembre. Ce jour-là, le général représente son vieil ami Bédié aux obsèques de Ténéna Victor Yéo, ancien maire de Korhogo (Nord), ville natale du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Tout le gotha natif du Nord, du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, mouvance présidentielle) est présent.

    Après la levée du corps, qui avait eu lieu la veille sur le parvis de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste-de-Korhogo, une veillée funèbre suivie de l’inhumation et d’une collation ont lieu à Lavononkaha, le village du défunt, situé à 31 km de Korhogo. Ce serait à l’une de ces étapes que Gaston Ouassénan Koné aurait été empoisonné. L’affaire n’a été ébruitée dans la presse qu’en octobre, après des rumeurs persistantes.

    Rumeurs et psychoses

    Et « l’affaire Ouassénan » n’est pas la seule à avoir alimenté ces rumeurs. Une autre continue de circuler, portant cette fois sur une supposée tentative d’empoisonnement d’Henri Konan Bédié, alors qu’il se trouvait à son domicile de Daoukro (centre). Le coupable désigné serait, en fonction des versions, une familière ou un cuisinier… « Faux ! », dément fermement une proche de l’ancien chef d’État.

    Autre leader politique, autre rumeur. Mais confirmée, cette fois : Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale, en rupture de ban avec son parti, le Rassemblement des républicains (RDR d’Alassane Ouattara), se montre de plus en plus prudent en public. « Il ne mange presque plus en dehors de son cadre familial », confie même l’un de ses proches.


    >>> À LIRE – Côte d’Ivoire : Soro, toujours sur le qui-vive


    Cette psychose est telle que certains proches d’opposants récemment disparus se mettent à douter. Moïse Lida Kouassi, baron du Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo) avait ainsi réclamé une autopsie, après la mort brutale, le 21 octobre 2018, de Marcel Gossio, ex-directeur général du Port autonome d’Abidjan. Un ponte du FPI également proche de Pascal Affi N’Guessan, président du FPI.

    Mais il semble que la psychose n’est pas que dans le seul camp de l’opposition. Certains barons du pouvoir ont, eux aussi, limité leurs déjeuners en public. Le vice-président Daniel Kablan Duncan, par exemple, a pris l’habitude lors des assemblées publiques de ne boire que de l’eau stockée dans son véhicule, que lui sert son aide de camp dans son propre verre…

    Tandis que la psychose enfle sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes demandent qu’une enquête soit menée pour élucider le présumé empoisonnement de Ouassénan. Le concerné, quant à lui, n’a pas encore dévoilé ses intentions quant-à un éventuel dépôt de plainte.

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  • [Tribune] Algérie : Bouteflika au lance-flammes

    [Tribune] Algérie : Bouteflika au lance-flammes

    Le secrétaire général de la présidence, Habba Okbi, a prononcé, lors d’une rencontre tenue mercredi 28 novembre entre le gouvernement et les walis (préfets), un discours d’une tonalité et d’un contenu particulièrement violents. Jamais depuis l’arrivée au pouvoir de Bouteflika en 1999, un discours présidentiel n’a contenu une telle charge d’outrance et d’accusations.

    Alors que cinq mois séparent de la présidentielle de 2019, alors que le chef de l’État n’a toujours pas dévoilé ses intentions sur son éventuelle candidature, cette missive étonne et intrigue autant qu’il inquiète. Grand parleur et bon tribun avant son AVC d’avril 2013, Bouteflika avait pour habitude d’étriller adversaires et contempteurs dans ses discours, ses sorties publiques ou ses entretiens dans la presse internationale. Virulent, sarcastique ou caustique, cet orateur hors pair le faisait avec verve, panache et non sans une certaine retenue et de la hauteur.


    >>> À LIRE – Algérie : autour de Bouteflika, le bal des courtisans


    Le discours qui a été prononcé mercredi devant ministres et walis ne lui ressemble pas. C’est un réquisitoire contre les « cercles de prédateurs », les « cellules dormantes », les « aventuristes » qui « dissimulent les faucilles du massacre, qu’ils n’hésiteront pas à utiliser pour faire basculer le pays dans l’inconnu ». Outrancier et va-t-en guerre, les mots et les phrases qu’il contient sont d’une violence si inédite que certains doutent qu’il ait été écrit, inspiré, validé ou cautionné par Bouteflika lui-même.

    Doutes sur la paternité du discours

    Les doutes sur l’authenticité de certaines décisions prises au nom du président ne datent pas d’aujourd’hui. Des responsables de l’opposition, des acteurs de la société civile, voire même des amis de Bouteflika ont eu à remettre en cause la paternité de certains textes, messages ou déclarations qui lui ont été attribués. Certains sont même allés jusqu’à soutenir que le président est otage de parties occultes qui décident à sa place. D’autres évoquent des pouvoirs parallèles qui décident et agissent à son insu.

    Ce discours aurait-il pu ne pas émaner du président de la République ? L’hypothèse n’est pas exclue

    Reclus dans sa résidence de Zéralda, le chef de l’État vit en cercle familial restreint. Hormis ses deux frères et sa sœur, rares sont les responsables qu’il reçoit. Ce discours aurait-il pu ne pas émaner de lui ? L’hypothèse n’est pas exclue. Les doutes et les suspicions autour du fait qu’il ne soit pas l’émanation directe du chef de l’État relancent les questionnements autour de ses capacités réelles à assumer pleinement ses fonctions. Et donc à briguer un cinquième mandat, comme le souhaitent ses partisans.

    Ira, ira pas ?

    C’est de cet énigmatique cinquième mandat dont il est justement question dans cette allocution, prononcée par le SG de la présidence. Le messager ne tranche pas sur la faisabilité. Il la suggère, la sous-entend, la laisse croire. « Nouveaux défis », « étape d’un long processus », « nouvelle aube », « nouvelles priorités », « continuité » : les mots choisis indiquent que la question de la candidature de Bouteflika, 81 ans, à un cinquième mandat, est tranchée. D’où la tonalité belliqueuse, guerrière, menaçante du message à l’endroit de ceux qui doutent de la reconduction du vieux raïs à la tête de l’État, de ceux qui s’y opposent, de ceux qui veulent « freiner » cette démarche, de ceux qui manœuvrent en coulisses pour l’empêcher.


    >>> À LIRE – Algérie : et si Abdelaziz Bouteflika renonçait ?


    Pour discréditer, décourager et stigmatiser ceux qui prônent le changement et la transition, le discours présidentiel joue sur la corde sensible de la stabilité, sur le chantage par la peur et la terreur : « c’est nous ou le chaos ». Ce n’est guère nouveau. C’est sur ce thème de la stabilité, sur la menace d’un basculement dans l’inconnu si Bouteflika quittait le pouvoir, que s’est articulée en 2014 la campagne pour le quatrième mandat. À l’époque, le principal adversaire du candidat sortant, l’ancien Premier ministre Ali Benflis, a été accusé par Bouteflika de « terrorisme » et de « menaces » contre les préfets, les autorités et leurs progénitures. Les soutiens du chef de l’État l’avaient également accusé d’importer des armes de Libye pour entrer en rébellion en cas de défaite.

    Un aveu d’échec ?

    Bref, la formule stabilité contre chaos, qui a fait recette en 2014, refait surface cinq ans plus tard. Sauf que le disque est éculé, raillé. En dressant un tableau obscur du pays, en agitant la menace de la déstabilisation avec des mots durs, en instaurant un climat anxiogène, délétère autour de cette présidentielle, le pouvoir confirme le constat de l’opposition, des médias, des chancelleries occidentales et des partenaires étrangers : la succession de Bouteflika n’est pas apaisée, pas ordonnée, pas tranchée et surtout porteuses de dangers.

    Le président de la République reconnaît sans le reconnaître sa responsabilité dans l’impasse actuelle, juge l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi

    C’est le vocabulaire même choisi par ce discours présidentiel qui le dit d’une manière claire et répétitive. Affirmer que la stabilité du pays et la pérennité de l’État peuvent être gravement menacées par des « aventuristes (sic) », par des « éléments dévoyés », sonne comme un aveu d’échec. « Le président de la République, en présentant l’inventaire des tares d’une gestion exclusive sans contrôle populaire ou judiciaire, reconnaît sans le reconnaître sa responsabilité dans l’impasse actuelle, juge l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi. Il le fait dans des termes d’une gravité convoquée qui ne rassure ni le peuple ni les dirigeants eux mêmes. »

    La leçon que l’on peut retenir de ce discours est que le régime n’a pas de plan B, pas de candidat pour succéder à Bouteflika. Pire, en dehors de ce dernier, pas de salut. Qu’adviendrait-il à sa disparition ? L’aventure dans l’inconnu, comme le suggère le texte. Le message présidentiel dit que les vingt dernières années n’ont pas servi à préparer une transition apaisée, une succession concertée et ordonnée qui éviterait au pays des lendemains incertains. En fin de règne, le chef de l’État n’a pas mis en place – si tant est qu’il le souhaite – les conditions et les mécanismes d’un processus électoral ouvert, crédible, transparent et surtout rassurant qui puisse prémunir l’Algérie de ces mêmes dangers qu’il énumère dans son discours.

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  • [Analyse] Tunisie : Ennahdha en eaux troubles

    [Analyse] Tunisie : Ennahdha en eaux troubles

    Crispations autour de la visite de Mohamed ben Salman, confirmation de l’existence d’une « chambre noire » au ministère de l’Intérieur et soupçons dans le dossier des meurtres de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi… Ennahdha est sur les dents.

    Ennahdha est sur ses gardes. Le passage à Tunis, le 27 novembre, du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohamed Ben Salman, a contribué à crisper la formation. Le parti, qui disait avoir opéré une distinction entre politique et prédication, vit comme une menace le réchauffement des relations entre la Tunisie et la maison Al Saoud, wahhabites farouches ennemis des Frères musulmans.

    Le contexte international n’est plus favorable à la formation depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. « L’islam soluble dans la démocratie » n’est plus un argument vendeur auprès des Occidentaux – et de l’Europe en particulier – depuis les attentats de Paris et de Bruxelles en 2015 et 2016.

    Ennahdha prend la mesure de son isolement progressif, d’autant que le Qatar a perdu de son influence et que son appui essentiel est la Turquie. Ce changement d’équilibre porte Ennahdha à la méfiance. Le parti « craint son bannissement de la sphère politique tunisienne auquel contribueraient des pressions étrangères », glisse un proche du mouvement conduit par Rached Ghannouchi.


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    Depuis l’alliance concoctée avec Nidaa Tounes, parti vainqueur des élections de 2014, une sorte d’omerta avait prévalu sur la période de la troïka, lors de laquelle Ennahda avait conduit le pays en 2012 et 2013, notamment sur les affaires portant sur les assassinats des leaders de gauche nationaliste, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

    Le soutien apporté par Ennahdha au chef du gouvernement Youssef Chahed a conduit, en septembre 2018, à une rupture avec Nidaa Tounes. En particulier entre le président de la République Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi.

    De vieux dossiers refont surface

    Et dans cette atmosphère délétère et de grandes tensions politiques, les dossiers qu’Ennahdha croyait oubliés reviennent à la surface. Le comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi a produit des preuves de l’existence d’un organe sécuritaire secret d’Ennahdha et de son implication dans des affaires troubles. Des éléments qui dévoilent aussi l’existence d’une « chambre noire » au sein du ministère de l’Intérieur. Un espace inaccessible où étaient déposés des dossiers sensibles. Le comité laisse par ailleurs entendre que certains juges sont sous la coupe des islamistes depuis 2012.


    >>> À LIRE – Tunisie : le comité de défense Belaïd-Brahmi confirme l’existence d’une « chambre noire » à l’Intérieur


    Face à ces révélations, le ton monte. Les dirigeants d’Ennahdha s’énervent, dénoncent une manœuvre politique de Béji Caïd Essebsi. Ils menacent le président de la République qui, le 28 novembre, a confié au Conseil national de sécurité (CNS) l’enquête sur ce « bras secret » présumé et l’accusent d’ingérence. La loi est cependant claire : elle permet bien au CNS de traiter ce type de dossier.

    Parmi les éléments à charge auxquels Ennahdha doit faire face : l’existence avérée – étayée par des témoignages, dont celui de l’un de ses dirigeants Mohamed Ben Salem – et les éléments sur les actions menées par cette branche sécuritaire occulte, dont sa participation aux attentats d’août 1987. Une vieille histoire, dont les islamistes tunisiens peinent à de défaire.

    Contradictions

    Ennahdha multiplie les communiqués et les discours d’intimidation, sur un ton totalement opposé à « l’attachement à la stabilité et au dialogue » qu’elle prône. La formation n’en est pas à sa première contradiction : après avoir assuré qu’elle était devenue un parti civil en 2016, elle remet désormais le référent religieux au cœur de son discours.

    Certains relèvent qu’à chaque fois qu’Ennahdha est poussée dans ses retranchements, les forces sécuritaires dans la région de Kasserine sont la cible d’attaques de terroristes. Cela a notamment été le cas le 28 novembre au soir. S’il ne faut pas y voir de raison de cause à effet, cette simultanéité est pour le moins troublante.

    Ennahdha qui, comme tous les partis, a perdu une large part de son électorat, va devoir rendre des comptes de sa gestion des affaires, notamment à l’Intérieur et la Justice, et assumer une responsabilité politique dans les assassinats de Belaïd et Brahmi. Un pas qu’elle n’est pas prête à franchir, tant il pourrait avoir des répercussions inattendues.

    Les conditions pourraient ne pas être réunies pour la tenue des élections générales dans un an, sans compter que Youssef Chahed, qui a des ambitions politiques, devra également répondre de ce qui se déroule au sein du ministère de l’Intérieur depuis sa prise de fonction en 2016. Une situation aussi confuse que tendue dans laquelle un incident quelconque peut dégénérer en affrontements.

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  • Centrafrique : 1,5 million d’enfants ont besoin d’aide humanitaire en urgence

    Centrafrique : 1,5 million d’enfants ont besoin d’aide humanitaire en urgence

    Deux enfants sur trois en Centrafrique ont besoin d’assistance humanitaire, et des milliers d’entre eux sont piégés au sein de groupes armées ou victimes de violences sexuelles, a alerté vendredi 30 novembre le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

    Approximativement 1,5 million d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire dans ce pays en proie depuis des années à des combats entre groupes armés, soit 300 000 de plus qu’en 2016, selon l’Unicef.

    « Cette crise a lieu dans l’un des pays les plus pauvres et les moins avancés du monde, et l’un des plus dangereux pour le personnel humanitaire », a déclaré la représentante de l’Unicef en Centrafrique, Christine Muhigana, dans un communiqué. « La situation des enfants est désespérée », a-t-elle prévenu.


    >>> À LIRE – Centrafrique : la banque russe VTB assure avoir prêté au pays 10,5 milliards d’euros par « erreur »


    La Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants, est classé parmi les plus pauvres au monde. Elle a basculé dans la violence et le chaos en 2013 après le renversement du président François Bozizé par la rébellion Séléka, majoritairement composée de musulmans du nord du pays. En réponse, des milices antibalaka (antimachettes), composées de Centrafricains en majorité chrétiens et animistes, avaient mené une contre-offensive.

    ONG en danger et risque de famine

    Aujourd’hui, Bangui vit dans un calme relatif, mais la quasi-totalité du territoire reste sous la coupe de groupes armés, qui combattent pour le contrôle des ressources et pour renforcer leur influence locale.

    En dépit de l’aggravation de la crise, le financement et l’attention de la communauté internationale sont extrêmement faibles

    Un enfant sur quatre est soit déplacé, soit réfugié, et en dépit de l’aggravation de la crise, le financement et l’attention de la communauté internationale sont extrêmement faibles, déplore l’Unicef, qui travaille sur place dans des conditions de plus en plus dangereuses.

    Le nombre d’attaques contre les travailleurs humanitaires a plus que quadruplé, passant de 67 incidents en 2017 à 294 au cours des seuls huit premiers mois et demi de 2018. Selon l’ONU, plusieurs régions de Centrafrique, notamment dans l’Est et dans le centre, se trouvent déjà en phase 4, appelée phase d’urgence, sur une échelle de 5, le dernier niveau étant celui de la famine.

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