Tag: A la Une

  • Le Burkina Faso, nouveau maillon faible dans la lutte antidjihadiste

    Le Burkina Faso, nouveau maillon faible dans la lutte antidjihadiste

    Les mouvements djihadistes au Sahel ressemblent Ă  une flaque de mercure sur le sol : frappĂ©e, elle Ă©clate en une multitude de billes toxiques qui se dispersent. Les violences meurtriĂšres qui dĂ©stabilisent le Burkina Faso, et notamment l’est du pays depuis le printemps, ne peuvent ĂȘtre dissociĂ©es des opĂ©rations militaires menĂ©es dans la zone dite « des trois frontiĂšres » (Mali, Niger, Burkina Faso) par les armĂ©es nationales de ces pays, par les Français de la force « Barkhane » et, bien que moins opĂ©rationnelle, par la force rĂ©gionale conjointe du « G5 Sahel ».

    Plus gĂ©nĂ©ralement, depuis le dĂ©but de l’intervention militaire française au Mali en janvier 2013, les groupes armĂ©s se sont multipliĂ©s ; l’espace contaminĂ© par les violences s’est Ă©tendu, rĂ©duisant d’autant la capacitĂ© de faire avancer des projets de dĂ©veloppement dans des rĂ©gions marginalisĂ©es et paupĂ©risĂ©es.

    En visite vendredi 19 octobre Ă  Ouagadougou, le ministre français des affaires Ă©trangĂšres, Jean-Yves Le Drian, a pu constater l’ampleur du problĂšme. L’Institut français ne rouvrira qu’en fĂ©vrier 2019 au plus tĂŽt. Il avait Ă©tĂ© fermĂ© depuis l’attaque simultanĂ©e en mars de deux commandos du groupe djihadiste Al-Mourabitoune – affiliĂ© au Groupe de soutien Ă  l’islam et aux musulmans (GSIM), lui-mĂȘme filiale d’Al-Qaida dans l’ouest du Sahel – contre l’état-major de l’armĂ©e burkinabĂ©e et l’ambassade de France.

    De mĂȘme, la Maison de la jeunesse et de l’innovation tout juste inaugurĂ©e dans la capitale, et censĂ©e marquer l’esprit de la nouvelle politique française d’Emmanuel Macron Ă  destination de ses « partenaires » africains, devra attendre avant de pouvoir accueillir un large public.

    « Etape constructive »

    Un programme d’aide française de plusieurs millions d’euros dans le nord du Burkina Faso est Ă©galement mal engagĂ©. Le soir de l’arrivĂ©e de M. Le Drian Ă  Ouagadougou, la gendarmerie de Djibo, l’une des principales villes du nord du pays, Ă©tait en effet attaquĂ©e,…

    L’origine de l’article >>

  • Pour Washington, l’assassinat de Jamal Khashoggi menace la stabilitĂ© du Moyen-Orient

    Pour Washington, l’assassinat de Jamal Khashoggi menace la stabilitĂ© du Moyen-Orient

    Le secrĂ©taire amĂ©ricain Ă  la dĂ©fense, Jim Mattis, a adressĂ© un rappel Ă  l’ordre Ă  peine voilĂ© Ă  l’Arabie saoudite. « En gardant Ă  l’esprit nos intĂ©rĂȘts collectifs pour la paix et pour le respect inconditionnel des droits de l’homme, le meurtre de Jamal Khashoggi dans une enceinte diplomatique doit tous nous concerner », a-t-il dit lors d’une intervention devant les dirigeants arabes participant au Dialogue de Manama, la capitale de BahreĂŻn, lors de cette confĂ©rence annuelle sur la sĂ©curitĂ© organisĂ©e dans la rĂ©gion. « L’incapacitĂ© d’une nation Ă  respecter les normes internationales et l’Etat de droit nuit Ă  la stabilitĂ© rĂ©gionale Ă  un moment oĂč elle est le plus nĂ©cessaire », a poursuivi le chef du Pentagone.

    Il n’a pas accusĂ© directement l’Arabie saoudite et n’a pas fait rĂ©fĂ©rence aux appels des membres du CongrĂšs Ă  rĂ©duire les ventes d’armes ou Ă  imposer des sanctions au royaume. L’Arabie saoudite reste un alliĂ© stratĂ©gique des Etats-Unis face Ă  l’influence croissante de l’Iran au Moyen-Orient, mais la crise provoquĂ©e par la mort de Jamal Khashoggi a tendu les relations entre Riyad et les Occidentaux.

    L’Arabie saoudite a rejetĂ© la demande d’Ankara d’extrader dix-huit Saoudiens accusĂ©s d’avoir assassinĂ© le journaliste. « Sur la question de l’extradition, ces individus sont des citoyens saoudiens. Ils sont dĂ©tenus en Arabie saoudite, l’enquĂȘte est menĂ©e en Arabie saoudite et ils seront poursuivis en Arabie saoudite », a dĂ©clarĂ© le ministre des affaires Ă©trangĂšres saoudien, Adel Al-Joubeir, lors de la confĂ©rence.

    Il oppose ainsi une fin de non recevoir Ă  la Turquie, qui rĂ©clame que les suspects soient extradĂ©s pour ĂȘtre jugĂ©s sur son sol.

    Jim Mattis a par ailleurs estimĂ© qu’il Ă©tait important de tourner la page de la querelle diplomatique qui oppose depuis seize mois l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, BahreĂŻn et l’Egypte au Qatar, accusĂ© de sympathies pro-iraniennes et de soutien au terrorisme. « La rĂ©solution des dĂ©bats internes parmi notre partenaire du Conseil de coopĂ©ration du Golfe est vitale (
). A dĂ©faut, nous affaiblirons notre sĂ©curité », a-t-il dit.

    Avertissement Ă  Moscou

    M. Mattis a tenu à rappeler aux pays arabes que les Etats-Unis restent un « partenaire de choix, car ils sont engagés à long terme ». La Russie, qui assoit son influence en Syrie grùce à ses victoires militaires au bénéfice du régime de Bachar Al-Assad, ne doit « pas remplacer les Etats-Unis » au Proche-Orient, a-t-il encore déclaré.

    « L’opportunisme de la Russie et son empressement Ă  ignorer les activitĂ©s criminelles d’Assad Ă  l’encontre de son propre peuple prouvent son manque d’engagement sincĂšre envers les principes moraux les plus Ă©lĂ©mentaires. »

    La question syrienne en toile de fond

    Un sommet inédit sur la Syrie doit réunir samedi à Istanbul les dirigeants turc Recep Tayyip Erdogan, russe Vladimir Poutine, français Emmanuel Macron et allemande Angela Merkel.

    Il portera notamment, selon la prĂ©sidence turque sur la situation Ă  Idlib, dernier grand bastion de l’opposition en Syrie et sur « le processus politique » censĂ© aboutir Ă  un rĂšglement au conflit qui ravage le pays depuis 2011.

    Lire aussi :   Affaire Khashoggi : Macron ne veut pas remettre en cause les ventes d’armes à Riyad

    L’origine de l’article >>

  • DĂ©fense : la Chine rĂ©affirme sa dĂ©termination face aux Etats-Unis

    Défense : la Chine réaffirme sa détermination face aux Etats-Unis

    La rĂ©ponse de PĂ©kin ne s’est pas fait attendre. Cinq jours aprĂšs une manifestation historique Ă  Taipei en faveur de l’indĂ©pendance de Taiwan et trois jours aprĂšs le passage de deux navires de guerre amĂ©ricains dans le dĂ©troit qui sĂ©pare l’üle du continent, le ministre chinois de la dĂ©fense, le gĂ©nĂ©ral Wei Fenghe a Ă©tĂ©, jeudi 25 octobre, on ne peut plus clair : « Il est extrĂȘmement dangereux de dĂ©fier sans cesse les limites de la Chine sur cette question. Si quelqu’un tentait de sĂ©parer TaĂŻwan de la Chine, l’armĂ©e chinoise prendrait nĂ©cessairement des mesures fermes, quoi qu’il en coĂ»te » a-t-il mis en garde.

    DirigĂ©e par un rĂ©gime rival de PĂ©kin depuis l’arrivĂ©e des communistes au pouvoir en 1949, TaĂŻwan n’est pas reconnu par la Chine. En 1979, Washington a rompu ses relations diplomatiques avec l’üle pour reconnaĂźtre PĂ©kin mais les Etats-Unis continuent de soutenir le rĂ©gime taiwanais notamment sur le plan militaire.

    Mise en garde

    C’est devant un cĂ©nacle bien particulier que le gĂ©nĂ©ral Wei a lancĂ© sa mise en garde : le 8Ăšme Xiangshan Forum, une rĂ©union, en principe annuelle, créée par l’armĂ©e chinoise en 2006 pour faire contre-poids au « dialogue de Shangri-la », initiĂ© par la Grande-Bretagne Ă  Singapour.

    Par principe, les Russes et les Chinois n’envoient que des seconds couteaux Ă  Singapour et les Occidentaux font de mĂȘme Ă  PĂ©kin. Cette annĂ©e, parmi les 500 participants venus de 67 pays, une dĂ©lĂ©gation a fait sensation : les reprĂ©sentants nord-corĂ©ens, prĂ©sents pour la premiĂšre fois Ă  ce Forum. Le colonel-gĂ©nĂ©ral Kim Hyong Ryong, vice-ministre des forces armĂ©es nord-corĂ©ennes a rĂ©affirmĂ© la volontĂ© de Pyongyang de faire de la pĂ©ninsule corĂ©enne « le berceau de la paix et de la prospĂ©rité ».

    Sur une photo parue Ă  la Une du Global Times, le quotidien nationaliste chinois, on voit le militaire, trois Ă©toiles aux Ă©paulettes, discuter avec des membres de la dĂ©lĂ©gation sud-corĂ©enne, des civils tout sourire….

    L’origine de l’article >>

  • « La capacitĂ© d’action des OuĂŻgours radicalisĂ©s est trĂšs faible »

    « La capacitĂ© d’action des OuĂŻgours radicalisĂ©s est trĂšs faible »

    Entretien. SpĂ©cialiste de la politique Ă©trangĂšre de la Chine, Thierry Kellner est enseignant- chercheur au dĂ©partement de science politique de l’UniversitĂ© libre de Bruxelles (ULB). Membre du centre Recherche et Ă©tudes en politique internationale et chercheur associĂ© au Brussels Institute of Contemporary China Studies, il est l’auteur de nombreux travaux sur le Xinjiang-Turkestan oriental, les questions Ă©nergĂ©tiques, la politique asiatique de l’Iran et l’Asie centrale.

    Que représentent les Ouïgours pour le pouvoir central chinois ?

    Historiquement, la « province » du Xinjiang, oĂč ils vivent, a longtemps Ă©chappĂ© Ă  la mainmise de la Chine. Ces simples caractĂ©ristiques ont rendu PĂ©kin trĂšs vigilant Ă  l’égard de cette minoritĂ© depuis 1949. La mĂ©fiance, renforcĂ©e du fait que les OuĂŻgours « rĂ©sistent », du point de vue de PĂ©kin, Ă  l’assimilation, qu’il existe une diaspora ouĂŻgoure organisĂ©e Ă  l’étranger et des revendications locales Ă  l’autonomie, voire Ă  l’indĂ©pendance, s’est encore amplifiĂ©e en raison du projet de « nouvelles routes de la soie », lancĂ© par Xi Jinping en 2013. Le Xinjiang est une zone-clĂ© dans le cadre de ce programme. Le rĂ©gime doit s’assurer que cette rĂ©gion soit absolument sous contrĂŽle et stable. C’est ce qui explique le raidissement sĂ©curitaire massif de PĂ©kin Ă  l’égard des OuĂŻgours. Pour Ă©chapper aux critiques, la Chine prĂ©sente ces mesures comme faisant partie de la « lutte internationale contre le terrorisme ». Si on suit ce discours, vu l’échelle des mesures adoptĂ©es, les OuĂŻgours sont en quelque sorte collectivement assimilĂ©s Ă  des « terroristes » par le pouvoir chinois.

    Quelle est la stratégie de Pékin pour régler cette question ?

    Depuis les annĂ©es 1990, la Chine mise Ă  la fois sur le dĂ©veloppement Ă©conomique et sur une politique sĂ©curitaire rĂ©pressive pour assurer son contrĂŽle sur le Xinjiang. Le dĂ©veloppement Ă©conomique…

    L’origine de l’article >>

  • Les Irlandais votent l’abrogation du dĂ©lit de blasphĂšme

    Les Irlandais votent l’abrogation du dĂ©lit de blasphĂšme

    Quelque 3,2 millions d’électeurs Ă©taient Ă©galement appelĂ©s aux urnes vendredi pour dĂ©signer leur prĂ©sident, une fonction honorifique.

    Par Philippe Bernard PubliĂ© aujourd’hui Ă  00h18, mis Ă  jour Ă  06h21

    Lecture 5 min.

    En un nouveau signe de rupture avec la domination de l’Eglise catholique, les Irlandais ont massivement approuvĂ© par rĂ©fĂ©rendum, vendredi 26 octobre, l’abrogation de la disposition de leur Constitution faisant du blasphĂšme un dĂ©lit.

    Par 69 % des voix, selon une premiĂšre estimation publiĂ©e dans la soirĂ©e par le Irish Times, les Ă©lecteurs ont fait disparaĂźtre l’article 40.6.1 de la loi fondamentale qui punissait de 25 000 euros d’amende tout outrage fait Ă  la religion. En revanche, 31 % ont votĂ© pour maintenir le dĂ©lit de blasphĂšme lors d’un scrutin marquĂ© par une faible participation.

    Ce rĂ©fĂ©rendum, organisĂ© le mĂȘme jour que l’élection prĂ©sidentielle qui a vu la réélection par 56 % des voix de Michael D. Higgins, avait donnĂ© lieu Ă  une campagne aussi terne que les rĂ©cents votes sur le mariage homosexuel et sur l’avortement avaient Ă©tĂ© passionnĂ©s. En mai 2015, 62 % des Irlandais avaient approuvĂ© la lĂ©galisation du mariage pour tous. En mai 2018, ils avaient Ă©tĂ© 66,4 % Ă  dire oui Ă  la lĂ©galisation de l’avortement.

    Lire aussi En Irlande, le trÚs populaire président Higgins candidat à sa réélection

    Loi postcolonisation

    La criminalisation du blasphĂšme avait Ă©tĂ© introduite en 1937 dans la Constitution de la toute jeune RĂ©publique d’Irlande, Ă  une Ă©poque oĂč l’Eglise catholique tenait de fait les rĂȘnes de l’Etat, tout juste nĂ© aprĂšs la libĂ©ration de la colonisation britannique. « Le fait de rendre public ou de profĂ©rer tout propos blasphĂ©matoire, sĂ©ditieux ou indĂ©cent est un dĂ©lit punissable selon la loi », disposait le texte. Lourd symbole de l’emprise du clergĂ©, l’article en question n’avait toutefois jamais abouti Ă  une condamnation.

    Lire aussi Un rĂ©fĂ©rendum sur l’abrogation du blasphĂšme se tiendra le 26 octobre en Irlande

    En 2015 pourtant, la police irlandaise avait ouvert une enquĂȘte, sur plainte d’un tĂ©lĂ©spectateur, Ă  la suite des propos de l’acteur et rĂ©alisateur britannique Stephen Fry sur RTE, la tĂ©lĂ©vision publique irlandaise.

    InterrogĂ© sur ce qu’il dirait Ă  Dieu s’il avait la chance de le rencontrer, Stephen Fry avait rĂ©pondu : « Je lui dirais : “Le cancer des os chez les enfants, qu’est-ce que cela signifie ? Comment as-tu osĂ© crĂ©er un monde oĂč il y a tant de souffrance (
) ? ”» Puis l’acteur s’était demandĂ© « pourquoi il respecterait un Dieu capricieux, mesquin et stupide ». L’instruction avait Ă©tĂ© close aprĂšs que la police eĂ»t conclu que trop peu de personnes s’étaient senties outragĂ©es par ces propos. En 2017, le ministre de la santĂ©, Simon Harris, avait qualifiĂ© l’interdiction d’« absurde » et d’« un peu embarrassante ».

    Texte obsolĂšte

    La disposition rĂ©primant le blasphĂšme, qui Ă©tait en vigueur sous diffĂ©rentes formes depuis des siĂšcles, avait pour la derniĂšre fois donnĂ© lieu Ă  sanction au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle et les derniĂšres poursuites diligentĂ©es pour ce chef dataient de 1855. Un prĂȘtre affirmant avoir accidentellement brĂ»lĂ© une Bible avait alors Ă©tĂ© jugĂ© et acquittĂ©.

    Au dĂ©but d’octobre, l’Eglise catholique d’Irlande elle-mĂȘme avait reconnu que le texte Ă©tait « largement obsolĂšte » et que de telles lois avaient Ă©tĂ© utilisĂ©es « pour justifier la violence et l’oppression contre des minoritĂ©s dans d’autres parties du monde ». Quant Ă  l’Eglise d’Irlande (anglicane), elle a estimĂ© que « la libertĂ© religieuse est un droit humain fondamental mais que la libertĂ© d’expression (avec des limites) en est aussi un ».

    Amnesty international et le Conseil irlandais pour les droits civiques, principale association de dĂ©fense des droits de l’homme du pays avaient conjointement appelĂ© Ă  voter en faveur de l’abrogation. « La libertĂ© d’expression se trouve au cƓur de notre dĂ©mocratie, et elle inclut le droit aux discours qui mettent en cause, voire ridiculisent les idĂ©es ou les institutions », estimaient les deux organisations dans un appel commun.

    Dans un article publiĂ© par le Irish Times, Roman McCrea, professeur de droit constitutionnel à University College London, insistait sur le fait que le maintien d’une telle disposition non appliquĂ©e dans une lĂ©gislation europĂ©enne donnait prise aux accusations d’hypocrisie de la part des musulmans. « Il est important, Ă©crit-il, que les Etats signifient clairement aux nouveaux arrivants, dont beaucoup viennent de pays oĂč critiquer la religion n’est pas permis, ce Ă  quoi ils peuvent s’attendre. »

    Une autre disposition trĂšs datĂ©e de la Constitution, dont l’abrogation devait ĂȘtre mise aux voix le mĂȘme jour, ne l’a finalement pas Ă©tĂ©. Elle dispose que « l’Etat reconnaĂźt que la femme, par son travail domestique, apporte son soutien Ă  l’Etat indispensable au bien commun ». Par consĂ©quent, poursuit cet article, « l’Etat s’efforce de faire en sorte que les mĂšres ne sont pas contraintes par nĂ©cessitĂ© Ă©conomique de prendre un travail qui les conduit à nĂ©gliger leurs tĂąches domestiques ». La réécriture de ce texte hautement contestĂ© et son remplacement par une version non discriminatoire envers les femmes doivent ĂȘtre dĂ©battus ultĂ©rieurement par le Parlement irlandais.

    Campagne « à la Trump »

    Les Irlandais ont d’autre part réélu le poĂšte et ancien ministre de la culture Michael D. Higgins, pour un deuxiĂšme et dernier mandat de sept ans Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique, fonction purement honorifique. L’élection au suffrage universel, a Ă©tĂ© marquĂ©e par un faible taux de participation.

    Ancien dirigeant du Labour irlandais, ĂągĂ© de 77 ans, cette figure de la vie politique irlandaise Ă©tait le deuxiĂšme prĂ©sident du pays aprĂšs Eamon de Valera, en 1966, Ă  briguer un deuxiĂšme septennat. Populaire, soutenu par le premier ministre Leo Varadkar et par trois des quatre grands partis irlandais (Fine Gael au pouvoir, Fianna FĂ il et Labour), quasi assurĂ© d’ĂȘtre réélu, M. Higgins a cependant Ă©tĂ© attaquĂ© pour la gestion opaque des finances prĂ©sidentielles et pour avoir utilisĂ© l’avion gouvernemental pour se rendre Ă  Belfast, Ă  165 km de Dublin, pour y prononcer un discours.

    Il n’avait face Ă  lui, outre un candidat du Sinn-Fein (nationaliste) et une indĂ©pendante, que trois riches hommes d’affaires. Peter Casey, Gavin Duffy et Sean Gallagher sont connus des tĂ©lĂ©spectateurs pour ĂȘtre apparus comme investisseurs dans l’émission « Dragon’s Den », oĂč des entrepreneurs en herbe disposent de trois minutes pour convaincre des hommes d’affaires de les financer. Un symbole dans une Irlande dont l’économie est de nouveau florissante aprĂšs que le pays a Ă©tĂ© mis Ă  genou par la crise financiĂšre de 2008.

    L’un de ces challengeurs, Peter Casey, s’est distinguĂ© par une campagne « à la Trump » au cours de laquelle il a critiquĂ© la dĂ©pendance Ă  l’égard des aides sociales notamment des Irlandais gens du voyage (« Irish travellers »). Vendredi soir, l’estimation « sortie des urnes » le crĂ©ditait de 21 % des voix.

    La prospĂ©ritĂ© du pays se trouve aujourd’hui menacĂ©e par le Brexit dont l’Irlande, dĂ©pendante du Royaume-Uni pour le niveau et la logistique de son commerce extĂ©rieur, pourrait ĂȘtre la premiĂšre victime en cas de rĂ©tablissement de contrĂŽles douaniers.

    Notre sĂ©lection d’articles pour comprendre le Brexit

    L’origine de l’article >>

  • Une prĂ©sentatrice amĂ©ricaine perd son Ă©mission aprĂšs avoir approuvĂ© le « blackface »

    Une présentatrice américaine perd son émission aprÚs avoir approuvé le « blackface »

    Le caractĂšre raciste du « blackface », qui consiste Ă  se grimer le visage en noir, ne semble pas encore Ă©vident pour tout le monde. Megyn Kelly, l’un des visages les plus connus de la tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine, a reçu un dĂ©luge de critiques aprĂšs avoir approuvĂ© cette pratique. Une prise de position qui lui a coĂ»tĂ© son poste Ă  l’antenne de NBC, puisque son Ă©mission quotidienne a Ă©tĂ© annulĂ©e, a annoncĂ© la chaĂźne vendredi 26 octobre.

    « Megyn Kelly Today ne reviendra pas, a Ă©crit sur Twitter NBC News, citant son propre porte-parole. La semaine prochaine, la tranche de 9 heures sera occupĂ©e par d’autres coprĂ©sentateurs. » Megyn Kelly, ancienne star de Fox News, est en discussions concernant son avenir Ă  NBC, selon des sources anonymes mentionnĂ©es par la chaĂźne elle-mĂȘme, expliquant que son dĂ©part Ă©tait probable. Selon son avocat Bryan Freedman, citĂ© par NBC, Mme Kelly reste une employĂ©e de NBC News et « les discussions se poursuivent sur les prochaines dĂ©marches ».

    Lire aussi :   Le « blackface », une pratique raciste encore présentée comme humoristique en France

    La suspension de son Ă©mission a Ă©tĂ© rapide. Il y a trois jours, lors d’une rubrique consacrĂ©e aux costumes d’Halloween, la femme de 47 ans s’est demandĂ© si le « blackface » — qui renvoie de facon non Ă©quivoque Ă  l’époque de la sĂ©grĂ©gation oĂč des comĂ©diens blancs se maquillaient en noir pour moquer des Afro-AmĂ©ricains — Ă©tait systĂ©matiquement problĂ©matique. Une posture dĂ©fendue par certaines personnes qui dĂ©fendent une « simple blague », quand d’aucuns osent dire « un hommage ».

    « Qu’est-ce qui est raciste ? », a-t-elle interrogĂ©. « Vous vous attirez des ennuis si vous ĂȘtes blanc et que vous vous grimez en noir pour Halloween ou si vous ĂȘtes noir et que vous vous maquillez en blanc pour Halloween », a-t-elle poursuivi, Ă  quelques jours de la grand-messe populaire du dĂ©guisement aux Etats-Unis. « Quand j’étais gamine, c’était ok tant qu’on se dĂ©guisait en personnage », a-t-elle ajoutĂ©.

    « Je suis désolée »

    Ses propos ont entraĂźnĂ© un vĂ©ritable tollĂ©, notamment sur les rĂ©seaux sociaux, avec des appels Ă  sa dĂ©mission, mais ont Ă©galement refroidi ses propres collĂšgues. « Je condamne ses remarques, elles n’ont pas leur place sur notre antenne ou sur notre lieu de travail », a rĂ©agi mercredi Andy Lack, prĂ©sident de NBC News.

    « Alors qu’elle a prĂ©sentĂ© ses excuses aux Ă©quipes, elle en doit de plus importantes aux personnes de couleur Ă  travers le pays », a estimĂ© Al Roker, prĂ©sentateur mĂ©tĂ©o de la chaĂźne, qui est noir. NBC a retransmis jeudi une rediffusion de son Ă©mission « Megyn Kelly Today », alors que les spĂ©culations autour d’une annulation de son programme se renforçaient.

    « Je suis dĂ©solĂ©e », avait lancĂ© la veille la journaliste pour dĂ©buter son Ă©mission en direct. « J’ai appris qu’au regard de l’histoire du “blackface”, utilisĂ© de maniĂšre atroce par les racistes dans ce pays, ça ne doit pas faire partie de n’importe quel costume, Ă  Halloween ou autre », avait-elle poursuivi, accueillant ensuite deux intervenants noirs pour discuter de cette controverse.

    Ancienne figure de proue de la chaĂźne conservatrice Fox News, Megyn Kelly a rejoint NBC en dĂ©but d’annĂ©e 2017. En 2015, Donald Trump avait suggĂ©rĂ© que la prĂ©sentatrice l’avait injustement traitĂ© durant un dĂ©bat, car elle avait ses rĂšgles.

    L’origine de l’article >>

  • Election au BrĂ©sil : comment Jair Bolsonaro en est-il arrivĂ© là ?

    Election au Brésil : comment Jair Bolsonaro en est-il arrivé là ?

    LE MONDE
    |
    ‱ Mis à jour le

    |

    Par

    Portrait

    Les BrĂ©siliens Ă©lisent, dimanche 28 octobre, leur nouveau prĂ©sident. Selon un dernier sondage, ce second tour pourrait amener Ă  une franche victoire du candidat d’extrĂȘme droite, Jair Bolsonaro, avec 56 % des suffrages contre 44 % pour son concurrent, Fernando Haddad. Il y a encore quelques mois, un tel scĂ©nario semblait difficilement imaginable. Et, pourtant, profitant d’un climat gĂ©nĂ©ral de dĂ©fiance vis-Ă -vis des responsables politiques ainsi que de l’inĂ©ligibilitĂ© de l’ancien candidat Lula, M. Bolsonaro a rĂ©ussi une ascension spectaculaire. Portrait d’un ancien militaire, ouvertement raciste, misogyne et homophobe, qui pourrait prendre la tĂȘte de son pays, peuplĂ© de plus de 200 millions d’habitants.

    LE MONDE

    L’origine de l’article >>

  • Inde : arrestation de 2 000 traditionnalistes empĂȘchant aux femmes d’accĂ©der Ă  un temple

    Inde : arrestation de 2 000 traditionnalistes empĂȘchant aux femmes d’accĂ©der Ă  un temple

    La police indienne a arrĂȘtĂ© ces derniers jours plus de 2 000 personnes qui ont empĂȘchĂ© des femmes d’accĂ©der au temple hindou d’Ayyappa Ă  Sabarimala, dans l’Etat du Kerala (sud), a fait savoir vendredi 26 octobre, un responsable de la police. Les personnes arrĂȘtĂ©es agissaient en effet en violation d’une dĂ©cision de justice qui autorise pour la premiĂšre fois les femmes Ă  y pĂ©nĂ©trer

    « Nous avons arrĂȘtĂ© 2 061 personnes conformĂ©ment Ă  plusieurs articles du code pĂ©nal indien, dont incitation Ă  la violence communautaire, (infraction Ă ) la loi sur les armes et destruction de biens publics », a rapportĂ© ce responsable de la police qui a requis l’anonymat. Il a prĂ©cisĂ© que, jusqu’à prĂ©sent, 452 procĂ©dures avaient Ă©tĂ© engagĂ©es contre les suspects et qu’il fallait s’attendre Ă  de nouvelles arrestations, des centaines d’autres suspects ayant Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s.

    Lire aussi :   Inde : l’ouverture aux femmes d’un temple provoque des tensions

    Le temple, qui n’est ouvert que pĂ©riodiquement, a refermĂ© ses portes lundi jusqu’à novembre. La semaine prochaine, le temple ouvrira pour une journĂ©e de rituels avant un festival de deux mois Ă  partir de la deuxiĂšme semaine de novembre.

    Traditionnalistes

    La semaine derniĂšre, des traditionalistes hindous, massĂ©s au pied de la colline au sommet de laquelle se dresse ce temple, ont empĂȘchĂ© les femmes, ĂągĂ©es entre 10 et 50 ans, d’y accĂ©der, malgrĂ© une forte prĂ©sence des forces de l’ordre. Certains manifestants ont brisĂ© les vitres des voitures et des Ă©chauffourĂ©es ont opposĂ© protestataires et forces de l’ordre. Des policiers armĂ©s ont tentĂ© d’escorter des femmes jusqu’au sanctuaire mais aucune n’a pu y accĂ©der.

    Mercredi, la police a commencĂ© Ă  procĂ©der Ă  une vague d’arrestations. Fin septembre, la Cour suprĂȘme avait rĂ©voquĂ© l’interdiction faite aux femmes en Ăąge d’avoir leurs rĂšgles de pĂ©nĂ©trer dans ce sanctuaire.

    Lire aussi :   Les Indiennes bravent les rÚgles

    Les femmes indiennes peuvent accéder à la plupart des temples hindous, mais certains leur sont encore fermés, malgré une intensification des campagnes pour obtenir la levée de telles restrictions ces derniÚres années.

    En 2016, des centaines de femmes avaient obtenu la rĂ©vocation d’une interdiction identique dans le temple Shani Shingnapur au Maharashtra (centre). La mĂȘme annĂ©e, un tribunal avait Ă©galement autorisĂ© aux femmes l’accĂšs au sanctuaire du mausolĂ©e et de la mosquĂ©e Haji Ali Dargah Ă  Bombay.

    L’origine de l’article >>

  • Colis piĂ©gĂ©s : la thĂ©orie du complot de l’extrĂȘme droite amĂ©ricaine

    Colis piĂ©gĂ©s : la thĂ©orie du complot de l’extrĂȘme droite amĂ©ricaine

    La dĂ©couverte de colis piĂ©gĂ©s envoyĂ©s Ă  des personnalitĂ©s anti-Trump, le 24 octobre, intervient Ă  quelques semaines des midterms, les Ă©lections de mi-mandat aux Etats-Unis. Cela fait dire Ă  de nombreux adeptes de la thĂ©orie du complot que la gauche est Ă  l’origine de ces envois. Parmi eux, Alex Jones, fer de lance de l’extrĂȘme droite, explique que l’envoi de ces colis est un « canular ». Comme de nombreux conspirationnistes, il estime que c’est un false flag, c’est-Ă -dire une « fausse baniĂšre ». Il s’agit, dans le langage militaire, d’une ruse qui consiste Ă  mener une action en se faisant passer pour un autre, et ce afin de lui faire porter le chapeau.

    Voici les deux principaux piliers de leurs argumentaires : d’abord, ce serait une mĂ©thode pour dĂ©crĂ©dibiliser la droite et, ensuite, si les colis n’ont pas explosĂ© c’est qu’ils sont faux.

    Barack Obama, Hilary Clinton, Robert De Niro, Georges Soros ou la chaĂźne CNN ont reçu de tels types de colis. En rĂ©ponse, Donald Trump a lancĂ© un appel Ă  l’union nationale. Mais rend les mĂ©dias responsables d’un climat hostile.

    LE MONDE

    L’origine de l’article >>

  • Affaire Khashoggi : le parquet turc demande l’extradition de 18 suspects saoudiens

    Affaire Khashoggi : le parquet turc demande l’extradition de 18 suspects saoudiens

    Vingt jours aprĂšs l’ouverture d’une enquĂȘte judiciaire sur la mort de Jamal Khashoggi, tuĂ© le 2 octobre au consulat saoudien Ă  Istanbul, le parquet turc a lancĂ©, vendredi 26 octobre, une procĂ©dure d’extradition contre dix-huit Saoudiens soupçonnĂ©s d’implication dans le meurtre de l’opposant, a annoncĂ© le ministĂšre turc de la justice. Cette demande intervient deux jours avant la venue en Turquie du procureur gĂ©nĂ©ral saoudien.

    Jamal Khashoggi, journaliste et opposant saoudien exilĂ© aux Etats-Unis et qui contribuait notamment au Washington Post, a Ă©tĂ© tuĂ© le 2 octobre lors d’une visite au consulat d’Arabie saoudite Ă  Istanbul, oĂč il devait obtenir des papiers pour pouvoir Ă©pouser sa fiancĂ©e turque.

    AprĂšs avoir d’abord niĂ© la mort du journaliste, les autoritĂ©s saoudiennes, sous la pression internationale, avaient avancĂ© plusieurs versions, avant de dĂ©clarer jeudi que, sur la base d’informations fournies par la Turquie, les suspects accusĂ©s du meurtre de Khashoggi avaient commis un acte « prĂ©mĂ©ditĂ© ».

    Lire aussi :   Le meurtre de Jamal Khashoggi était « politique » et « prémédité », selon Erdogan

    La Turquie « mieux Ă  mĂȘme de rendre justice »

    Le parquet d’Istanbul a remis les noms des dix-huit suspects soupçonnĂ©s « d’implication dans ce meurtre prĂ©mĂ©dité » au ministĂšre de la justice, qui les a Ă  son tour transmis au ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres pour que la demande d’extradition soit adressĂ©e Ă  Riyad par les canaux officiels, a fait savoir le ministĂšre de la justice dans un communiquĂ©.

    Le 20 octobre, les autoritĂ©s saoudiennes avaient annoncĂ© avoir interpellĂ© dix-huit personnes — quinze membres d’un commando saoudien soupçonnĂ© d’avoir tuĂ© le journaliste, ainsi que trois employĂ©s du consulat — et qu’elles seraient jugĂ©es. Le prĂ©sident turc, Recep Tayyip Erdogan, avait appelĂ© mardi au jugement de ces suspects Ă  Istanbul et non pas en Arabie saoudite, mĂȘme si le crime a Ă©tĂ© commis par des Saoudiens dans l’enceinte d’un consulat saoudien.

    Lire aussi :   « La Turquie d’Erdogan veut exercer, aux dĂ©pens de Riyad, une influence dominante au Moyen-Orient »

    « La demande d’extradition est motivĂ©e par le fait que Jamal Khashoggi a Ă©tĂ© tuĂ© en Turquie par des ressortissants saoudiens qui ont fait le voyage Ă  cette fin spĂ©cifique », a rapportĂ© un haut responsable turc sous couvert d’anonymat. « Il est clair que le systĂšme judiciaire turc est mieux Ă  mĂȘme de rendre justice dans cette affaire », a-t-il ajoutĂ©, prĂ©cisant qu’un Ă©ventuel procĂšs en Turquie serait ouvert « aux observateurs internationaux ».

    Vidéosurveillance désactivée

    L’enquĂȘte turque met, en effet, en lumiĂšre des preuves solides dĂ©montrant que le meurtre du journaliste et dissident a Ă©tĂ© planifiĂ© des jours Ă  l’avance. Dans une allocution mardi, le prĂ©sident turc, Recep Tayyip Erdogan, a dĂ©taillĂ© que trois agents saoudiens sont arrivĂ©s en Turquie la veille de la disparition du journaliste et se sont rendus dans une forĂȘt proche d’Istanbul et Ă  Yalova, une ville des bords de la mer de Marmara, Ă  90 km au sud d’Istanbul. Deux sites oĂč la police turque, qui n’a toujours pas retrouvĂ© le corps de Khashoggi, a procĂ©dĂ© Ă  des fouilles.

    Lire aussi :   Erdogan sort renforcĂ© de l’affaire Khashoggi

    M. Erdogan a, par ailleurs, confirmĂ© que quinze Saoudiens Ă©taient arrivĂ©s Ă  Istanbul le jour mĂȘme de la disparition de M. Khashoggi et indiquĂ© que les dix-huit interpellations auxquelles les autoritĂ©s saoudiennes disent avoir procĂ©dĂ© correspondent aux informations du renseignement turc. Le prĂ©sident turc a ajoutĂ© que le systĂšme de vidĂ©osurveillance installĂ© Ă  l’intĂ©rieur du consulat saoudien avait Ă©tĂ© « dĂ©sactivé ».

    L’origine de l’article >>